A.Minchella : "Si les producteurs considèrent que nous leur coûtons trop cher, s’ils souhaitent que nous réduisions nos commissions, ce qui est tout à fait et définitivement inenvisageable, nous devrons envisager de nouvelles dispositions" - DR : Fotolia
TourMaG.com - Les producteurs vont pousser de plus en plus à la dématérialisation des brochures. Qu’en pensez-vous ?
Adriana Minchella : "A priori, plutôt du bien.
Quand j’ai créé ma première agence, Ellipse, je l’avais pensée sans brochures : les clients n’y avaient pas accès, les vendeurs jouaient à fond leur rôle de conseiller, recherchant le produit le plus pertinent en fonction des attentes décelées, soit en production maison, soit en package de tour-opérateurs.
Mais rapidement, nous avons dû nous résigner à mettre à disposition une sélection de brochures (pas n’importe lesquelles, pas toutes), car les candidats au voyage ont besoin de rêver, de fantasmer leur voyage devant de belles photos, de partager avec leurs proches, avec leurs compagnons du futur voyage.
Je suis donc favorable à une dématérialisation des brochures n’exposant qu’une galerie de façades d’hôtels et des tableaux rébarbatifs de tarifs.
Mais à la condition de conserver des publications d’incitation au voyage : pas des centaines de pages tristes, seulement quelques dizaines de pages présentant les plus belles richesses des destinations, celles qui peuvent donner envie de partir, de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux témoignages du passé, de nouveaux visages, de nouvelles cultures."
Adriana Minchella : "A priori, plutôt du bien.
Quand j’ai créé ma première agence, Ellipse, je l’avais pensée sans brochures : les clients n’y avaient pas accès, les vendeurs jouaient à fond leur rôle de conseiller, recherchant le produit le plus pertinent en fonction des attentes décelées, soit en production maison, soit en package de tour-opérateurs.
Mais rapidement, nous avons dû nous résigner à mettre à disposition une sélection de brochures (pas n’importe lesquelles, pas toutes), car les candidats au voyage ont besoin de rêver, de fantasmer leur voyage devant de belles photos, de partager avec leurs proches, avec leurs compagnons du futur voyage.
Je suis donc favorable à une dématérialisation des brochures n’exposant qu’une galerie de façades d’hôtels et des tableaux rébarbatifs de tarifs.
Mais à la condition de conserver des publications d’incitation au voyage : pas des centaines de pages tristes, seulement quelques dizaines de pages présentant les plus belles richesses des destinations, celles qui peuvent donner envie de partir, de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux témoignages du passé, de nouveaux visages, de nouvelles cultures."
Adriana Minchella - DR
TourMaG.com - Il va bien falloir que le réseau de distribution se prépare à ne trouver les tarifs, forcément évolutifs, que sur le Net. La nouvelle génération est habituée au digital. N’est-ce pas le moment de surfer sur la vague ?
Adriana Minchella : "Nous sommes conscients des comportements des jeunes générations et décidés à nous y adapter.
D’autant que ces générations n’ont pas le réflexe naturel de consulter une agence de voyages.
Pour les attirer chez nous, pour les conquérir, nous devons réagir comme eux, repenser la géographie de nos agences pour leur permettre de consulter eux-mêmes les brochures virtuelles sur nos écrans.
Et ce, en les accompagnant de nos conseils et suggestions, en les guidant vers le meilleur producteur, le meilleur prestataire, en leur faisant gagner du temps et, aussi et surtout, en les sécurisant par nos garanties."
Adriana Minchella : "Nous sommes conscients des comportements des jeunes générations et décidés à nous y adapter.
D’autant que ces générations n’ont pas le réflexe naturel de consulter une agence de voyages.
Pour les attirer chez nous, pour les conquérir, nous devons réagir comme eux, repenser la géographie de nos agences pour leur permettre de consulter eux-mêmes les brochures virtuelles sur nos écrans.
Et ce, en les accompagnant de nos conseils et suggestions, en les guidant vers le meilleur producteur, le meilleur prestataire, en leur faisant gagner du temps et, aussi et surtout, en les sécurisant par nos garanties."
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TourMaG.com - Comment voyez-vous l’évolution de la dématérialisation des brochures qui coûtent cher et qui ont aussi un coût et un impact non négligeable pour l’environnement ? Pourquoi ne pas proposer aux voyagistes une convention sur le moyen voire le long terme : une réduction progressive des brochures papier contre un soutien à la digitalisation des agences ?
Adriana Minchella : "Nous y sommes prêts… mais un dialogue implique deux interlocuteurs !
Pour l’instant, les producteurs décident, imposent, sans discuter auparavant. Nous venons de vivre la dématérialisation des carnets de voyages.
Les producteurs ont ainsi gagné du temps et de l’argent mais en reportant sur les distributeurs une nouvelle charge de travail et des frais d’impression ! Sans que nous soyons récompensés de ces nouveaux travaux.
Nous sommes disposés à toute recherche d’amélioration de productivité si les gains sont partagés. Nous ne pouvons nous contenter de subir et nous devons réagir.
Si les producteurs considèrent que nous leur coûtons trop cher, s’ils souhaitent que nous réduisions nos commissions, ce qui est tout à fait et définitivement inenvisageable, nous devrons envisager de nouvelles dispositions.
Par exemple fabriquer pour nos clients des brochures virtuelles composées de produits en provenance de plusieurs tour-opérateurs partenaires ou, plus probablement, construits par nous, en direct avec les prestataires terrestres et les compagnies aériennes.
Je pense que cela ne serait l’intérêt de personne : ni des producteurs qui perdraient vite une part significative de leur trafic, ni des distributeurs qui devraient engager de nouvelles compétences.
Mais s‘il faut passer par là pour gagner correctement notre vie, pourquoi pas !"
Adriana Minchella : "Nous y sommes prêts… mais un dialogue implique deux interlocuteurs !
Pour l’instant, les producteurs décident, imposent, sans discuter auparavant. Nous venons de vivre la dématérialisation des carnets de voyages.
Les producteurs ont ainsi gagné du temps et de l’argent mais en reportant sur les distributeurs une nouvelle charge de travail et des frais d’impression ! Sans que nous soyons récompensés de ces nouveaux travaux.
Nous sommes disposés à toute recherche d’amélioration de productivité si les gains sont partagés. Nous ne pouvons nous contenter de subir et nous devons réagir.
Si les producteurs considèrent que nous leur coûtons trop cher, s’ils souhaitent que nous réduisions nos commissions, ce qui est tout à fait et définitivement inenvisageable, nous devrons envisager de nouvelles dispositions.
Par exemple fabriquer pour nos clients des brochures virtuelles composées de produits en provenance de plusieurs tour-opérateurs partenaires ou, plus probablement, construits par nous, en direct avec les prestataires terrestres et les compagnies aériennes.
Je pense que cela ne serait l’intérêt de personne : ni des producteurs qui perdraient vite une part significative de leur trafic, ni des distributeurs qui devraient engager de nouvelles compétences.
Mais s‘il faut passer par là pour gagner correctement notre vie, pourquoi pas !"