Alors que la compagnie tricolore continue de perdre une dizaine de millions d’euros chaque jour, et que la situation financière et sociale de KLM s’envenime, la ritournelle d’une scission du groupe puis d’une nationalisation par l’Etat revient inlassablement - © DR AF
« La nationalisation est une option technique », « l’Etat est prêt à recapitaliser ».
Les dernières interventions de Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports, ne laissent aucun doute : au plus noir de la crise, Air France a plus que jamais besoin du soutien de l’Etat pour éviter de disparaître.
Alors que la compagnie tricolore continue de perdre une dizaine de millions d’euros chaque jour, et que la situation financière et sociale de KLM s’envenime, la ritournelle d’une scission du groupe puis d’une nationalisation par l’Etat revient inlassablement.
Les dernières interventions de Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports, ne laissent aucun doute : au plus noir de la crise, Air France a plus que jamais besoin du soutien de l’Etat pour éviter de disparaître.
Alors que la compagnie tricolore continue de perdre une dizaine de millions d’euros chaque jour, et que la situation financière et sociale de KLM s’envenime, la ritournelle d’une scission du groupe puis d’une nationalisation par l’Etat revient inlassablement.
« Injecter du capital »
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Interrogé sur cette éventualité, Frédéric Gagey, directeur financier du groupe, botte en touche : « il nous faut trouver plus d’équité entre les Etats actionnaires. Nous y travaillons actuellement ».
Pour la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, une chose reste claire : Air France va avoir besoin d’une nouvelle injection de liquide et d’une recapitalisation, malgré les 7 milliards déjà donnés par l’Etat et un premier plan de suppression de 7500 postes prévus d’ici 2022.
« Compte tenu de nos faibles résultats, on voit qu’il va falloir renforcer notre bilan, et ça passera par une recapitalisation. La structure du bilan est tellement affaiblie qu’il faut injecter du capital », a-t-elle indiqué à nos confrères d’Europe 1.
Quant à savoir d’où viendra cette nouvelle injection, pas de réponse claire de la part de la dirigeante d’Air France, qui rappelle simplement que « l’Etat français est un actionnaire de référence de la compagnie ».
Pour la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, une chose reste claire : Air France va avoir besoin d’une nouvelle injection de liquide et d’une recapitalisation, malgré les 7 milliards déjà donnés par l’Etat et un premier plan de suppression de 7500 postes prévus d’ici 2022.
« Compte tenu de nos faibles résultats, on voit qu’il va falloir renforcer notre bilan, et ça passera par une recapitalisation. La structure du bilan est tellement affaiblie qu’il faut injecter du capital », a-t-elle indiqué à nos confrères d’Europe 1.
Quant à savoir d’où viendra cette nouvelle injection, pas de réponse claire de la part de la dirigeante d’Air France, qui rappelle simplement que « l’Etat français est un actionnaire de référence de la compagnie ».
Une solution « pas choquante »
« En théorie, Air France peut survivre au moins jusqu’au dernier trimestre de 2021, mais sans nouvelle aide, elle sortira très affaiblie », estime Jean-Louis Baroux, spécialiste du secteur et ancien président d’APG. « La nationalisation peut avoir un sens, à condition qu’elle ne soit que transitoire, il ne faudrait pas qu’elle empêche la compagnie de mener à bien les réformes nécessaires », précise-t-il.
De son côté, Jean-François Dominiak, à la tête du syndicat de compagnies aériennes Scara, estime qu'en temps de crise un actionnaire, doit continuer de « remettre au pot ». « Par temps de crise, ce n’est pas choquant qu’il y ait des nationalisations », glisse-t-il.
En revanche, pour un autre spécialiste du transport aérien pour qui une injection de cash est indispensable à la survie d’Air France, la contrainte la plus importante serait la réaction des concurrents et de l’Union européenne.
« Je parierai qu’un certain nombre d’Etats européens dialoguent ensemble pour trouver un moyen de sauver leurs champions nationaux, qu’ils se sont mis d’accord dans un premier temps sur des PGE, et qu’aujourd’hui, ils arrivent tous à la conclusion qu’une recapitalisation, chaque actionnaire faisant ou non son devoir d’actionnaire, est la meilleure solution », explique-t-il.
De son côté, Jean-François Dominiak, à la tête du syndicat de compagnies aériennes Scara, estime qu'en temps de crise un actionnaire, doit continuer de « remettre au pot ». « Par temps de crise, ce n’est pas choquant qu’il y ait des nationalisations », glisse-t-il.
En revanche, pour un autre spécialiste du transport aérien pour qui une injection de cash est indispensable à la survie d’Air France, la contrainte la plus importante serait la réaction des concurrents et de l’Union européenne.
« Je parierai qu’un certain nombre d’Etats européens dialoguent ensemble pour trouver un moyen de sauver leurs champions nationaux, qu’ils se sont mis d’accord dans un premier temps sur des PGE, et qu’aujourd’hui, ils arrivent tous à la conclusion qu’une recapitalisation, chaque actionnaire faisant ou non son devoir d’actionnaire, est la meilleure solution », explique-t-il.
Une scission avec KLM inévitable ?
Au delà de la question de la recapitalisation / nationalisation de la compagnie tricolore, plane aussi le spectre d’une séparation du groupe Air France - KLM. Car chez la compagnie hollandaise, la situation est tout aussi catastrophique. En pleine tension sociale, KLM a vu ses aides gelées par son gouvernement, qui exige une baisse des salaires.
Certains sénateurs bataves souhaitent clairement voir KLM redevenir indépendante, une proposition que le ministre des Finances du pays n’écarte publiquement pas.
Pour beaucoup d’analystes, une scission est même inévitable. « La position du gouvernement néerlandais est ferme quant à l'octroi du prêt de 3,4 milliards d'euros. Dans l'hypothèse où les discussions n'aboutissent pas, on voit mal comment les deux transporteurs ne seraient pas amenés à se séparer », analyse Jean-Louis Baroux.
La direction du groupe se veut pourtant très claire sur le sujet. « Je reste toujours absolument convaincu que c’est une fantastique combinaison. La coopération entre les deux compagnies est extrêmement profonde, plus que certaines critiques voudraient le faire croire. Je ne vois pas comment peut considérer qu’une séparation serait une bonne solution pour les deux côtés », tranche Frédéric Gagey.
En attendant de démêler ces questions épineuses, les pertes continuent logiquement de s’accumuler pour le groupe franco-néerlandais : 6 milliards d’euros au total sur les neuf premiers mois de 2020, 1,6 milliard sur le troisième trimestre malgré une certaine reprise des vols pendant l’été.
Mais dès septembre, les trafics se sont effondrés à nouveau et les nouvelles mesures de confinement qui se mettent en place une à une en Europe n’éclaircissent pas l’horizon. Sur ce dernier trimestre, Air France prévoit d'atteindre seulement 30% de ses niveaux de trafic de 2019.
Certains sénateurs bataves souhaitent clairement voir KLM redevenir indépendante, une proposition que le ministre des Finances du pays n’écarte publiquement pas.
Pour beaucoup d’analystes, une scission est même inévitable. « La position du gouvernement néerlandais est ferme quant à l'octroi du prêt de 3,4 milliards d'euros. Dans l'hypothèse où les discussions n'aboutissent pas, on voit mal comment les deux transporteurs ne seraient pas amenés à se séparer », analyse Jean-Louis Baroux.
La direction du groupe se veut pourtant très claire sur le sujet. « Je reste toujours absolument convaincu que c’est une fantastique combinaison. La coopération entre les deux compagnies est extrêmement profonde, plus que certaines critiques voudraient le faire croire. Je ne vois pas comment peut considérer qu’une séparation serait une bonne solution pour les deux côtés », tranche Frédéric Gagey.
En attendant de démêler ces questions épineuses, les pertes continuent logiquement de s’accumuler pour le groupe franco-néerlandais : 6 milliards d’euros au total sur les neuf premiers mois de 2020, 1,6 milliard sur le troisième trimestre malgré une certaine reprise des vols pendant l’été.
Mais dès septembre, les trafics se sont effondrés à nouveau et les nouvelles mesures de confinement qui se mettent en place une à une en Europe n’éclaircissent pas l’horizon. Sur ce dernier trimestre, Air France prévoit d'atteindre seulement 30% de ses niveaux de trafic de 2019.