Carolyn McCall, la directrice générale d'easyJet, entourée par Fabrice Brégnier le président d'Airbus et Frédéric Cuvillier, le ministre chargé des transports. Photo LAC
Voilà une polémique bien intéressante.
La compagnie EasyJet confirme une commande de plus de 120 Airbus 320 et sa Directrice Générale Carolyn Mc Call est reçue par le Ministre des Transports.
Quoi de plus normal ?
Après tout ce n'est pas la première fois que les autorités françaises célèbrent un important contrat, et celui-ci en est un, indubitablement.
Rappelons que notre Président François Hollande en personne a assisté à la signature d'une commande historique de la compagnie Indonésienne Lion Air.
Sans d 'ailleurs que l'on puisse être assurés que cette commande ira à son terme.
Alors pourquoi cette levée de boucliers de la part des professionnels français vis-à-vis non pas de leur collègue et néanmoins concurrent EasyJet, mais des Pouvoirs publics ?
La compagnie EasyJet confirme une commande de plus de 120 Airbus 320 et sa Directrice Générale Carolyn Mc Call est reçue par le Ministre des Transports.
Quoi de plus normal ?
Après tout ce n'est pas la première fois que les autorités françaises célèbrent un important contrat, et celui-ci en est un, indubitablement.
Rappelons que notre Président François Hollande en personne a assisté à la signature d'une commande historique de la compagnie Indonésienne Lion Air.
Sans d 'ailleurs que l'on puisse être assurés que cette commande ira à son terme.
Alors pourquoi cette levée de boucliers de la part des professionnels français vis-à-vis non pas de leur collègue et néanmoins concurrent EasyJet, mais des Pouvoirs publics ?
La montée au créneau de la FNAM
J'y vois trois raisons.
D'abord, et c'est bien là l'essentiel, nombre de ces appareils seront utilisés sur le territoire français et ils permettront de b[rendre encore un peu plus fragiles nos transporteurs nationaux].
Cela ne fera certainement pas les affaires des filiales d'Air France, je veux parler de Hop, pas plus que celles du réseau domestique.
Voilà un nouveau coup de pioche donné pour l'enterrement des opérations de notre compagnie nationale sur le sol métropolitain.
C'est sans doute ce qui explique la montée au créneau de la FNAM par la voix de son président Alain Battisti dont la compagnie Chalair n'est pas touchée, mais qui doit bien défendre ses mandants.
Ensuite, il y a le constat bien réel qu'opérer du transport aérien régulier à partir des règles sociales françaises contre une concurrence qui n'est pas soumise aux mêmes contraintes, cela conduit tout droit à une impossibilité économique.
La seule réponse serait de loger à l'étranger, au Portugal, en Irlande ou en Grèce les sièges sociaux de nos compagnies françaises, afin de profiter des mêmes règles du jeu, rendant ainsi le combat équitable.
Alain Battisti ne se prive pas de dénoncer cette disparité sociale et fiscale, sans d'ailleurs être démenti.
Seulement et c'est la troisième raison, les syndicats ne veulent pas entendre parler d'une quelconque délocalisation et les Pouvoirs Publics sont impuissants à imposer aux transporteurs étrangers l'application des règles françaises.
Ceci même si, de temps en temps un procès est intenté à l'encontre des transporteurs étrangers, lesquels ne sont que très peu condamnés.
D'abord, et c'est bien là l'essentiel, nombre de ces appareils seront utilisés sur le territoire français et ils permettront de b[rendre encore un peu plus fragiles nos transporteurs nationaux].
Cela ne fera certainement pas les affaires des filiales d'Air France, je veux parler de Hop, pas plus que celles du réseau domestique.
Voilà un nouveau coup de pioche donné pour l'enterrement des opérations de notre compagnie nationale sur le sol métropolitain.
C'est sans doute ce qui explique la montée au créneau de la FNAM par la voix de son président Alain Battisti dont la compagnie Chalair n'est pas touchée, mais qui doit bien défendre ses mandants.
Ensuite, il y a le constat bien réel qu'opérer du transport aérien régulier à partir des règles sociales françaises contre une concurrence qui n'est pas soumise aux mêmes contraintes, cela conduit tout droit à une impossibilité économique.
La seule réponse serait de loger à l'étranger, au Portugal, en Irlande ou en Grèce les sièges sociaux de nos compagnies françaises, afin de profiter des mêmes règles du jeu, rendant ainsi le combat équitable.
Alain Battisti ne se prive pas de dénoncer cette disparité sociale et fiscale, sans d'ailleurs être démenti.
Seulement et c'est la troisième raison, les syndicats ne veulent pas entendre parler d'une quelconque délocalisation et les Pouvoirs Publics sont impuissants à imposer aux transporteurs étrangers l'application des règles françaises.
Ceci même si, de temps en temps un procès est intenté à l'encontre des transporteurs étrangers, lesquels ne sont que très peu condamnés.
Easyjet va se renforcer en France
Alors que va-t-il se passer ?
EasyJet va se renforcer en France.
La compagnie britannique fera pression sur la DGAC pour libérer des créneaux à Orly, et elle aura bien raison.
Comme elle opère avec des coûts inférieurs des appareils identiques qui desservent les mêmes lignes, elle va encore obliger Air France à baisser son prix de vente moyen afin de sauvegarder sa clientèle, ce qui n'arrangera certainement pas les affaires de la compagnie nationale.
Et les Pouvoirs Publics seront impuissants devant ce phénomène qui paraît inéluctable.
Pour sortir de cette impasse, il faut repenser le transport aérien court courrier français, susciter une nouvelle compagnie bâtie sur de vrais critères "low costs", fussent-ils à la française, se décider à plier le service d'assistance en escales d'Air France, au moins en Métropole, et recréer une image conquérante et un outil prêt à porter la compétition au-delà de nos frontières.
Vaste programme, comme le disait de Gaulle en d'autres temps.
EasyJet va se renforcer en France.
La compagnie britannique fera pression sur la DGAC pour libérer des créneaux à Orly, et elle aura bien raison.
Comme elle opère avec des coûts inférieurs des appareils identiques qui desservent les mêmes lignes, elle va encore obliger Air France à baisser son prix de vente moyen afin de sauvegarder sa clientèle, ce qui n'arrangera certainement pas les affaires de la compagnie nationale.
Et les Pouvoirs Publics seront impuissants devant ce phénomène qui paraît inéluctable.
Pour sortir de cette impasse, il faut repenser le transport aérien court courrier français, susciter une nouvelle compagnie bâtie sur de vrais critères "low costs", fussent-ils à la française, se décider à plier le service d'assistance en escales d'Air France, au moins en Métropole, et recréer une image conquérante et un outil prêt à porter la compétition au-delà de nos frontières.
Vaste programme, comme le disait de Gaulle en d'autres temps.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com