ITB Berlin : le plus grand salon du tourisme mondial en 5 tendances

10 000 exposants, 160 000 visiteurs, 181 pays représentés, 26 halls d’expositions, des centaines de conférences…

Le grand salon du tourisme ITB, qui s’est tenu du 5 au 10 mars 2019 à Berlin, a de quoi donner le tournis à quiconque le visite pour la première fois.

Alors que l’événement, véritable indicateur économique du secteur au niveau mondial, vient de fermer ses portes, une certitude : « le moteur de la croissance mondiale qu’est l’industrie du voyage continue de grandir à un rythme soutenu. La demande internationale reste stable », pour Christian Göke, à la tête du parc des expositions Messe Berlin.

« ITB Berlin revêt une grande importance, en particulier en période d’incertitude généralisée. Il y a de bonnes raisons de croire que l’industrie mondiale du tourisme fera des affaires très satisfaisantes en 2019 », ajoute-t-il.

Si les transporteurs, destinations et autres tour-opérateurs présents dans les allées berlinoises affichaient bonne humeur et optimisme, le salon est surtout un moyen de se rendre compte des grandes tendances qui marquent l’industrie touristique mondiale. En voici 5.

C’est désormais une certitude chiffrée : les Européens retournent sur les bords du Nil et de la Mer Rouge, destinations phares il y a encore une décennie.

Après des années compliquées, les croissances affichées par les autorités et les tour-opérateurs en Egypte sont révélatrices.

Le nombre de visiteurs allemands y a bondi de 40% en 2018, les charters en provenance d’Angleterre et de France reviennent.

« Nous avons désormais tous les standards de sécurité avec nous, et sommes prêts pour le retour du business », s’enthousiasme le ministre du tourisme égyptien, Rania Al-Mashat.

Même son de cloche en Turquie, destination très présente sur le salon et qui organisait une grande conférence de presse pour annoncer son retour.

Le même message était porté par René Trabelsi, ministre du tourisme en Tunisie : « les visiteurs sont de retour ! La progression des marchés européens est importante, mais pas encore à son maximum », explique-t-il, révélant tout de même une impressionnante hausse de 72% des arrivées de touristes en 2018.

Alors que la Malaisie était le pays invité d’honneur de cet ITB 2019, l’Organisation mondiale du tourisme a révélé que la région Asie-Pacifique allait enregistrer une hausse de 6% des arrivées visiteurs en 2018, atteignant 343 millions de touristes. Soit un quart des échanges touristiques totaux au niveau mondial.

Un résultat rendu possible surtout grâce à la progression de l’Asie du Sud-Est et de destinations comme le Cambodge et le Vietnam, qui, derrière le leader qu’est la Thaïlande, ont vu leur fréquentation exploser ces dernières années.

Sans oublier les performances impressionnantes du Japon, de la Corée, de Singapour ou des Philippines qui enregistrent tous des progressions record de leur incoming.

Plusieurs observateurs du secteur présents à Berlin le font remarquer : les tour-opérateurs grand public cèdent peu à peu la place à des DMC et des agences positionnées sur le voyage sur-mesure.

« Le phénomène est révélateur d’une uberisation certaine du secteur, en particulier sur le segment du voyage d’affaires », explique le dirigeant de l’une de ces agences.

Comparateur de vols low cost, Uber et Airbnb for business… : « le sur-mesure et les start-up proposant des applications pour faciliter la vie des voyageurs d’affaires sont présentes en force cette année à l’ITB, et peut-être que les TO en font les frais », observe-t-il.

Du côté des transports, si la plupart des grandes compagnies aériennes mondiales étaient présentes à Berlin, elles se sont montrées dans l’ensemble très discrètes, sans faire de faste.

A l’exception de Qatar Airways, d’American Airlines et éventuellement de Ryanair, quasiment aucune compagnie n’a organisé de conférence de presse, ni fait de grandes annonces commerciales. Même Lufthansa, pourtant dans son fief, est restée relativement silencieuse.

David Sprecher, avocat spécialiste du tourisme et collaborateur de TourMaG.com, s’interroge : « nous remarquons une réelle discrétion des compagnies cette année, c’est certain, mais qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce un moyen de dire qu’elles ont moins besoin des agents de voyages et de la distribution qu’avant ? »