De gauche à droite : Girma Wake (Ethiopian Airlines), Mohamad El Hout (MEA), Björn Näf (Gulf Air), Robert Crandall (Pogo), Jean-Cyril Spinetta (Air France-KLM) et Pierre Jeanniot (modérateur)
Où va le transport aérien mondial ? Quelles seront les conséquences de la crise actuelle, de la volatilité des cours du kérosène, de la croissance soutenue des transporteurs du Golfe, de la perception des prix au regard des politiques des compagnies low-costs ?
Le «grand débat» organisé vendredi à Paris, dans le cadre du World Air Transport Forum (WAF), a apporté quelques éléments de réponses.
Jean-Cyril Spinetta, Pdg d’Air France-KLM, et Robert Crandall, président & CEO de Pogo (ancien patron d'American Airlines), ont d’abord estimé tous deux que les compagnies devront apprendre dans le futur à vivre avec un prix du pétrole élevé.
La baisse actuelle serait d’après eux uniquement conjoncturelle. Les prix devraient logiquement repartir à la hausse avec la reprise de l’économie. Robert Crandall voit le baril atteindre les 100 dollars fin 2009 et les 200 dollars d'ici 5 ans. «Il ne faut pas relâcher les efforts d'économies d'énergies» a prévenu pour sa part Jean-Cyril Spinetta.
Les deux patrons ont également insisté sur les nécessaires efforts de rentabilité des compagnies aériennes, surtout à un moment où le crédit se fait plus rare et cher. Jean-Cyril Spinetta en a profité pour féliciter un autre intervenant, Mohamad El Hout, Pdg de Middle East Airlines (MEA), le partenaire libanais d’Air France, pour la maîtrise de sa croissance et ses profits devant dépasser les 70 M US$ cette année.
Le «grand débat» organisé vendredi à Paris, dans le cadre du World Air Transport Forum (WAF), a apporté quelques éléments de réponses.
Jean-Cyril Spinetta, Pdg d’Air France-KLM, et Robert Crandall, président & CEO de Pogo (ancien patron d'American Airlines), ont d’abord estimé tous deux que les compagnies devront apprendre dans le futur à vivre avec un prix du pétrole élevé.
La baisse actuelle serait d’après eux uniquement conjoncturelle. Les prix devraient logiquement repartir à la hausse avec la reprise de l’économie. Robert Crandall voit le baril atteindre les 100 dollars fin 2009 et les 200 dollars d'ici 5 ans. «Il ne faut pas relâcher les efforts d'économies d'énergies» a prévenu pour sa part Jean-Cyril Spinetta.
Les deux patrons ont également insisté sur les nécessaires efforts de rentabilité des compagnies aériennes, surtout à un moment où le crédit se fait plus rare et cher. Jean-Cyril Spinetta en a profité pour féliciter un autre intervenant, Mohamad El Hout, Pdg de Middle East Airlines (MEA), le partenaire libanais d’Air France, pour la maîtrise de sa croissance et ses profits devant dépasser les 70 M US$ cette année.
Low-costs : les subventions publiques faussent la perception des prix
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Si les efforts des compagnies pour réduire les coûts ont été «plus qu’honorables ces dernières années», notamment parmi les transporteurs européens, a poursuivi le patron d’Air France, beaucoup reste à faire en terme de capacités et de tarifs.
Jean-Cyril Spinetta a ainsi saisi l'occasion du débat pour s'en prendre à nouveau aux «low-costs» et aux transporteurs du Golfe. Il a dénoncé, avec les compagnies à bas coûts, le retour massif des subventions dans le transport aérien en Europe. «Ces aides des autorités publiques brouillent la perception des consommateurs sur la réalité des prix» a-t-il précisé.
Il en a profité pour rappeler, à ceux qui évoquent un passé pas si lointain où Air Fance bénéficiait elle-même des aides publiques, que les dernières remontent tout de même à 1994.
Le patron d’Air France a souligné aussi que l’offre sur la saison hiver entre l’Europe et le reste du monde ne progresse globalement que de 1,3% (+ 5% l'an dernier) et que toutes les compagnies font des efforts pour adapter la capacité à la demande… sauf celles du Golfe (+ 14% sur ce même axe).
Jean-Cyril Spinetta a ainsi saisi l'occasion du débat pour s'en prendre à nouveau aux «low-costs» et aux transporteurs du Golfe. Il a dénoncé, avec les compagnies à bas coûts, le retour massif des subventions dans le transport aérien en Europe. «Ces aides des autorités publiques brouillent la perception des consommateurs sur la réalité des prix» a-t-il précisé.
Il en a profité pour rappeler, à ceux qui évoquent un passé pas si lointain où Air Fance bénéficiait elle-même des aides publiques, que les dernières remontent tout de même à 1994.
Le patron d’Air France a souligné aussi que l’offre sur la saison hiver entre l’Europe et le reste du monde ne progresse globalement que de 1,3% (+ 5% l'an dernier) et que toutes les compagnies font des efforts pour adapter la capacité à la demande… sauf celles du Golfe (+ 14% sur ce même axe).
Vers une concurrence plus agressive entre hubs
Björn Näf, le président de Gulf Air, rétorque que la montée en puissance des compagnies du Golfe vise d’abord à «soutenir la croissance économique» (toujours intacte) de la région. D’aucuns s’interrogent toutefois sur leurs stratégies similaires, basés sur des hubs situés entre l'Europe et l'Asie, toutes manifestant de grandes ambitions avec de nouveaux projets d'aéroports de grande taille.
Un risque de surcapacité d'autant plus réel que d’autres acteurs entendent contrecarrer leurs ambitions. Ainsi, une dynamique compagnie comme Ethiopian Airlines, comme l’a rappelé son président Girma Wake, s’emploie à privilégier Addis-Abeba comme hub sur l’Afrique avant que les compagnies du Golfe n’investissent davantage ce marché.
Robert Crandall constate pour sa part qu’«il y a trop de hubs aux Etats-Unis» et que «des changements extraordinaires» vont intervenir dans le secteur du transport aérien outre-Atlantique dans les prochaines années.
Jean-Cyril Spinetta, de son côté, estime que leurs hubs performants contribueront largement à une sortie de crise par le haut des compagnies les plus solides et les moins endettées. A commencer par les trois grands groupes européens Air France/KLM, British Airways/Iberia et Lufthansa/Swiss, lesquels œuvrent activement à la consolidation du secteur sur le Vieux Continent.
Un risque de surcapacité d'autant plus réel que d’autres acteurs entendent contrecarrer leurs ambitions. Ainsi, une dynamique compagnie comme Ethiopian Airlines, comme l’a rappelé son président Girma Wake, s’emploie à privilégier Addis-Abeba comme hub sur l’Afrique avant que les compagnies du Golfe n’investissent davantage ce marché.
Robert Crandall constate pour sa part qu’«il y a trop de hubs aux Etats-Unis» et que «des changements extraordinaires» vont intervenir dans le secteur du transport aérien outre-Atlantique dans les prochaines années.
Jean-Cyril Spinetta, de son côté, estime que leurs hubs performants contribueront largement à une sortie de crise par le haut des compagnies les plus solides et les moins endettées. A commencer par les trois grands groupes européens Air France/KLM, British Airways/Iberia et Lufthansa/Swiss, lesquels œuvrent activement à la consolidation du secteur sur le Vieux Continent.