J.-P. Mas : "Nous avons de bonnes relations avec Jean-Baptiste Lemoyne, il porte nos demandes, il est très efficace, mais cela ne nous empêche pas de temps en temps d'être en désaccord" - DR
TourMaG.com - Lors de la visioconférence que vous avez tenue le 18 novembre avec les adhérents des EDV, une agent de voyages a souligné le cas de dossiers clients qu'elle a dû annuler ou refuser à cause du confinement, et pour lesquels les clients ont tout de même décidé de partir en réservant par leurs propres moyens, via des plateformes de vente de billets d'avion ou d'hôtels. Comment réagissez-vous à cette situation ? Continuez-vous à suivre les recommandations du SETO ?
Jean-Pierre Mas : En novembre, nous les avons suivies. Pour le moment, le SETO n'a rien décidé pour le mois de décembre.
Nous déciderons donc en concertation avec eux, nous sommes en relation permanente.
Mais aujourd'hui, nous avons un problème, c'est qu'il est interdit de se rendre dans les aéroports sans raison impérieuse (motif sanitaire, familial, professionnel) pour se déplacer, mais en revanche, rien n'empêche d'aller aux aéroports et de voyager.
Nous sommes donc pris dans cet étau, entre l'interdiction d'aller à l'aéroport et la possibilité de voyager. C'est-à-dire que les vols existent, aujourd'hui, rien ne vous interdit de réserver un vol ou un hôtel en direct.
Et il n'y a aucun contrôle aux aéroports sur les motifs de voyages. Il faut résoudre cette contradiction.
Nous en avons parlé avec les pouvoirs publics, qui nous répondent que du moment qu'il est interdit de se rendre à l'aéroport, les gens ne peuvent pas voyager. Mais ils rêvent, ils sont hors sol. Il faut que cela s'éclaircisse très vite.
Jean-Pierre Mas : En novembre, nous les avons suivies. Pour le moment, le SETO n'a rien décidé pour le mois de décembre.
Nous déciderons donc en concertation avec eux, nous sommes en relation permanente.
Mais aujourd'hui, nous avons un problème, c'est qu'il est interdit de se rendre dans les aéroports sans raison impérieuse (motif sanitaire, familial, professionnel) pour se déplacer, mais en revanche, rien n'empêche d'aller aux aéroports et de voyager.
Nous sommes donc pris dans cet étau, entre l'interdiction d'aller à l'aéroport et la possibilité de voyager. C'est-à-dire que les vols existent, aujourd'hui, rien ne vous interdit de réserver un vol ou un hôtel en direct.
Et il n'y a aucun contrôle aux aéroports sur les motifs de voyages. Il faut résoudre cette contradiction.
Nous en avons parlé avec les pouvoirs publics, qui nous répondent que du moment qu'il est interdit de se rendre à l'aéroport, les gens ne peuvent pas voyager. Mais ils rêvent, ils sont hors sol. Il faut que cela s'éclaircisse très vite.
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TourMaG.com - Un mot sur l'hiver. Jean-Baptiste Lemoyne, le Secrétaire d'Etat au tourisme, a incité les Français, dans un entretien donné à BFMTV, à "patienter encore un peu" et à attendre les annonces d'Emmanuel Macron pour éventuellement réserver à la dernière minute pour les vacances de fin d'année Que répondez-vous à cela ?
Jean-Pierre Mas : Nous disons le contraire !
Nous sponsorisons d'ailleurs dès le 30 novembre et pour 4 semaines la météo de France 3 en disant aux téléspectateurs qu'il faut réserver dès maintenant. Le message c'est "déconfinez-vous l'esprit, réservez vos vacances".
Nous sommes donc décalés par rapport à Jean-Baptiste Lemoyne, mais nous ne changerons pas d'avis et il ne nous fera pas changer.
TourMaG.com - Vous êtes en contact régulier avec le Secrétaire d'Etat au tourisme ?
Jean-Pierre Mas : Oui, très régulièrement. Nous avons de bonnes relations, il porte nos demandes, il est très efficace, mais cela ne nous empêche pas de temps en temps d'être en désaccord.
TourMaG.com - Europe 1 évoque également une réouverture des commerces non-essentiels au 1er décembre. Pensez-vous que cela pourrait concerner les agences de voyages ?
Jean-Pierre Mas : Nous n'avons pas de demande forte d'ouverture des points de vente physiques.
La demande de voyage est tellement faible qu'elle peut se faire par d'autres moyens que le déplacement dans un point de vente.
Mais dès que l'on pourra rouvrir, nous le ferons.
En revanche, ce qui est plus inquiétant, c'est le manque total de visibilité sur la réouverture des frontières et la possibilité de voyager. Nous avons zéro visibilité.
Jean-Pierre Mas : Nous disons le contraire !
Nous sponsorisons d'ailleurs dès le 30 novembre et pour 4 semaines la météo de France 3 en disant aux téléspectateurs qu'il faut réserver dès maintenant. Le message c'est "déconfinez-vous l'esprit, réservez vos vacances".
Nous sommes donc décalés par rapport à Jean-Baptiste Lemoyne, mais nous ne changerons pas d'avis et il ne nous fera pas changer.
TourMaG.com - Vous êtes en contact régulier avec le Secrétaire d'Etat au tourisme ?
Jean-Pierre Mas : Oui, très régulièrement. Nous avons de bonnes relations, il porte nos demandes, il est très efficace, mais cela ne nous empêche pas de temps en temps d'être en désaccord.
TourMaG.com - Europe 1 évoque également une réouverture des commerces non-essentiels au 1er décembre. Pensez-vous que cela pourrait concerner les agences de voyages ?
Jean-Pierre Mas : Nous n'avons pas de demande forte d'ouverture des points de vente physiques.
La demande de voyage est tellement faible qu'elle peut se faire par d'autres moyens que le déplacement dans un point de vente.
Mais dès que l'on pourra rouvrir, nous le ferons.
En revanche, ce qui est plus inquiétant, c'est le manque total de visibilité sur la réouverture des frontières et la possibilité de voyager. Nous avons zéro visibilité.
TourMaG.com - Hier (mercredi 18 novembre 2020), lors de la visioconférence des EDV, vous avez évoqué des actions contre les assureurs, en ce qui concerne la responsabilité civile professionnelle (RCP) de vos adhérents. Qu'en est-il exactement ?
Jean-Pierre Mas : Nous sommes en train de lister les entreprises qui font plus de 30 M€ de volume d'affaires et pour lesquelles la RCP est dénoncée par leur assureur, à savoir Hiscox.
C'est totalement anormal et nous faisons le maximum pour qu'un autre assureur prenne le relais.
Nous informons également, à leur demande, les pouvoirs publics à ce sujet de manière à ce qu'ils interviennent auprès de cet assureur.
Nous procédons au même type de listing pour les entrepreneurs qui ont vu leur PGE (Prêt garanti par l'État, ndlr) refusé.
TourMaG.com - Les EDV proposent également leur aide aux agences en ce qui concerne l'indemnisation des pertes d'exploitation, qui pourraient être prévues dans les contrats d'assurance...
Jean-Pierre Mas : En fonction des contrats d'assurance, il est possible de faire intégrer les pertes d'exploitation dans le contrat.
Donc nous étudions actuellement les contrats pour voir s'il y a une possibilité ou non, comme l'ont fait des restaurateurs, de faire indemniser les pertes d'exploitation.
Nous mènerons une action auprès des assureurs après avoir terminé cette étude et vu combien de contrats peuvent avoir un recours avec une chance d'aboutir.
TourMaG.com - Lors de la visioconférence d'hier, les adhérents ont également évoqué leurs inquiétudes à propos de l'APST. Pour l'heure, on ne sait toujours pas si l'association a obtenu la garantie de l'Etat pour 2021, qui démarre dans un mois...
Jean-Pierre Mas : On ne peut pas imaginer que le premier garant de la profession disparaisse au 31 décembre. Ce n'est pas concevable.
70% des agences de voyages ne pourraient plus exercer au 1er janvier, vous vous rendez compte ?
Et les autres garants sont actuellement d'une frilosité extrême.
Sa disparation créerait un tel cataclysme dans notre écosystème qu'elle n'est pas concevable et le Gouvernement est en très conscient. Sur ce point-là, j'argumente auprès de la DGE (Direction générale des entreprises, ndlr) et de Jean-Baptiste Lemoyne, ils sont très au fait de ce dossier.
Jean-Pierre Mas : Nous sommes en train de lister les entreprises qui font plus de 30 M€ de volume d'affaires et pour lesquelles la RCP est dénoncée par leur assureur, à savoir Hiscox.
C'est totalement anormal et nous faisons le maximum pour qu'un autre assureur prenne le relais.
Nous informons également, à leur demande, les pouvoirs publics à ce sujet de manière à ce qu'ils interviennent auprès de cet assureur.
Nous procédons au même type de listing pour les entrepreneurs qui ont vu leur PGE (Prêt garanti par l'État, ndlr) refusé.
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Jean-Pierre Mas : En fonction des contrats d'assurance, il est possible de faire intégrer les pertes d'exploitation dans le contrat.
Donc nous étudions actuellement les contrats pour voir s'il y a une possibilité ou non, comme l'ont fait des restaurateurs, de faire indemniser les pertes d'exploitation.
Nous mènerons une action auprès des assureurs après avoir terminé cette étude et vu combien de contrats peuvent avoir un recours avec une chance d'aboutir.
TourMaG.com - Lors de la visioconférence d'hier, les adhérents ont également évoqué leurs inquiétudes à propos de l'APST. Pour l'heure, on ne sait toujours pas si l'association a obtenu la garantie de l'Etat pour 2021, qui démarre dans un mois...
Jean-Pierre Mas : On ne peut pas imaginer que le premier garant de la profession disparaisse au 31 décembre. Ce n'est pas concevable.
70% des agences de voyages ne pourraient plus exercer au 1er janvier, vous vous rendez compte ?
Et les autres garants sont actuellement d'une frilosité extrême.
Sa disparation créerait un tel cataclysme dans notre écosystème qu'elle n'est pas concevable et le Gouvernement est en très conscient. Sur ce point-là, j'argumente auprès de la DGE (Direction générale des entreprises, ndlr) et de Jean-Baptiste Lemoyne, ils sont très au fait de ce dossier.