TourMaG - Vous venez de faire le point sur la saison touristique à la Grande-Motte, avec les professionnels du tourisme et la municipalité. Le focus n'a pas été fait seulement sur la fréquentation et les recettes générées par le tourisme. Comment avez-vous appréhendé ce bilan ?
Jérôme Arnaud Effectivement nous avons changé de modèle.
Depuis 50 ans à la Grande-Motte - sans doute comme toutes les stations balnéaires et comme toutes les stations de montagnes - établit un bilan en fonction de deux paramètres principaux. Je vais un peu caricaturer mais globalement les chiffres de la saison se résument en deux points : est-ce que nous avons accueilli plus ou moins de monde, et est-ce que nous avons gagné plus ou moins d'argent.
Ensuite, nous rentrons dans le détail pour savoir si par exemple, ce sont les Suisses, les Allemands qui sont venus plus nombreux et si c'était en juin ou en juillet que nous avons connu les évolutions les plus marquantes. Et globalement, personne n'est content quand c'est moins.
Ces données, c'est vrai, sont importantes. Il ne faut pas se moquer de ces chiffres-là, parce qu'il y a toute une communauté qui en vit. Mais c'est quand même beaucoup trop schématique et beaucoup trop court d'aujourd'hui.
A lire aussi : Le tourisme... combien de "divisions" ?
Jérôme Arnaud Effectivement nous avons changé de modèle.
Depuis 50 ans à la Grande-Motte - sans doute comme toutes les stations balnéaires et comme toutes les stations de montagnes - établit un bilan en fonction de deux paramètres principaux. Je vais un peu caricaturer mais globalement les chiffres de la saison se résument en deux points : est-ce que nous avons accueilli plus ou moins de monde, et est-ce que nous avons gagné plus ou moins d'argent.
Ensuite, nous rentrons dans le détail pour savoir si par exemple, ce sont les Suisses, les Allemands qui sont venus plus nombreux et si c'était en juin ou en juillet que nous avons connu les évolutions les plus marquantes. Et globalement, personne n'est content quand c'est moins.
Ces données, c'est vrai, sont importantes. Il ne faut pas se moquer de ces chiffres-là, parce qu'il y a toute une communauté qui en vit. Mais c'est quand même beaucoup trop schématique et beaucoup trop court d'aujourd'hui.
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La vraie question, c'est comment la destination a-t-elle vécu la saison ?
La Grande-Motte vient de passer cette année, pour la première fois, la barre des 6 millions de nuitées sur la saison estivale qui s'étale de Pâques à la Toussaint. Depositphotos.com Auteur ricochet69
TourMaG - Donc cette année, vous n'avez pas parlé ni des chiffres de fréquentation, ni des recettes ?
Jérôme Arnaud : Cette année, nous avons proposé aux professionnels, une autre façon d'établir le bilan de saison afin d'incarner une autre façon d'appréhender la destination. La vraie question, c'est comment la destination a-t-elle vécu la saison ?
Alors bien sûr nous avons évoqué le bilan chiffré. La Grande-Motte vient de passer cette année, pour la première fois, la barre des 6 millions de nuitées sur la saison estivale qui s'étale de Pâques à la Toussaint.
Nous avons aussi parlé de la dépense globale touristique. Mais au lieu de faire une présentation uniquement basée sur ces chiffres, nous y avons consacré 20% du temps.
La destination, c'est aussi le territoire en tant que tel, avec l'ensemble de ses ressources. Nous nous sommes posé la question : comment les ressources naturelles ont-elles vécu cette saison ?
A lire aussi : Observer le tourisme : si on ne compte pas... ça ne compte pas ! (Jean Pinard) 🔑
TourMaG - Comment avez-vous concrètement traduit cette vision ?
Jérôme Arnaud : Nous avons donné la parole à la SAUR qui gère la distribution de l'eau sur la commune. A fréquentation comparable, nous avons économisé 17% d'eau potable par rapport à la saison dernière. C'est un très beau résultat. La destination a su faire face à l'été, sans rupture de charge et avec des économies d'eau. Nous avons pu aussi expliquer les raisons pour lesquelles à certaines périodes il y a eu des tensions, etc...
Ce que nous pouvons dire c'est que chacun a fait sa part d'effort : les usagers, les professionnels, et la commune. Les hôteliers ont installé des mousseurs à leur robinet, les piscines tournent en circuit fermé, la municipalité a fermé les douches de plage, et arrose désormais son golf à 50% avec de l'eau de la station d'épuration...
Nous avons aussi donné la parole à un représentant de l'entreprise qui collecte les ordures ménagères et qui gère les déchets. Ce qui est intéressant c'est que nous sommes plus efficaces dans le recyclage des déchets. Le nombre de déchets recyclés augmentent sensiblement. Au total, 6 flux ont été analysés, et nous avons progressé sur chacun des items. Nous avons été beaucoup plus économes et beaucoup plus vertueux.
C'est intéressant que les professionnels entendent cela, que la ville l'entende aussi et que tout le monde puisse trouver du sens à toutes les actions réalisées pendant l'année. A la fin, sa part d'effort, est visible, et globalement, la destination est vertueuse.
TourMaG - Avez-vous mis en avant d'autres critères qui concernent par exemple les espaces naturels ?
Jérôme Arnaud : Oui nous avons fait la même chose avec les milieux naturels. La Grande-Motte compte plusieurs espaces naturels : la mer, la plage, les dunes, les pinèdes, les étangs... Nous avons donné la parole aux gestionnaires de ces territoires-là. Parfois c'est la ville, parfois le conservatoire du littoral, ou l'agglomération.
Et globalement là aussi ces espaces ont bien vécu la saison, il n'y a pas eu d'incendie, pas de pollution, pas de dégradation des dunes. Seuls deux petits épisodes de pollution ont été identifiés, dus à des bateaux de plaisanciers.
Cela démontre qu'avec 1,5 million de visiteurs et 6 millions de nuitées, le tourisme et le milieu naturel peuvent cohabiter à un moment de haute fréquentation.
Nous avons aussi dressé un bilan sur la qualité de l'air. Nous nous sommes aussi interrogé sur nos gisements de sable. Si à la montagne : l'or c'est la neige, pour les stations balnéaires : c'est le sable. Nous avons un gisement sous-marin et nous savons que si un jour nous manquons de sable, nous pourrons l'utiliser pour recharger nos plages.
C'est important de savoir où nous en sommes de nos stocks. Jamais les professionnels s'étaient interrogés sur les stocks de sable. Nous avons aussi évoqué la biodiversité, la qualité des eaux de baignades et bien sûr la sécurité.
Jérôme Arnaud : Cette année, nous avons proposé aux professionnels, une autre façon d'établir le bilan de saison afin d'incarner une autre façon d'appréhender la destination. La vraie question, c'est comment la destination a-t-elle vécu la saison ?
Alors bien sûr nous avons évoqué le bilan chiffré. La Grande-Motte vient de passer cette année, pour la première fois, la barre des 6 millions de nuitées sur la saison estivale qui s'étale de Pâques à la Toussaint.
Nous avons aussi parlé de la dépense globale touristique. Mais au lieu de faire une présentation uniquement basée sur ces chiffres, nous y avons consacré 20% du temps.
La destination, c'est aussi le territoire en tant que tel, avec l'ensemble de ses ressources. Nous nous sommes posé la question : comment les ressources naturelles ont-elles vécu cette saison ?
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TourMaG - Comment avez-vous concrètement traduit cette vision ?
Jérôme Arnaud : Nous avons donné la parole à la SAUR qui gère la distribution de l'eau sur la commune. A fréquentation comparable, nous avons économisé 17% d'eau potable par rapport à la saison dernière. C'est un très beau résultat. La destination a su faire face à l'été, sans rupture de charge et avec des économies d'eau. Nous avons pu aussi expliquer les raisons pour lesquelles à certaines périodes il y a eu des tensions, etc...
Ce que nous pouvons dire c'est que chacun a fait sa part d'effort : les usagers, les professionnels, et la commune. Les hôteliers ont installé des mousseurs à leur robinet, les piscines tournent en circuit fermé, la municipalité a fermé les douches de plage, et arrose désormais son golf à 50% avec de l'eau de la station d'épuration...
Nous avons aussi donné la parole à un représentant de l'entreprise qui collecte les ordures ménagères et qui gère les déchets. Ce qui est intéressant c'est que nous sommes plus efficaces dans le recyclage des déchets. Le nombre de déchets recyclés augmentent sensiblement. Au total, 6 flux ont été analysés, et nous avons progressé sur chacun des items. Nous avons été beaucoup plus économes et beaucoup plus vertueux.
C'est intéressant que les professionnels entendent cela, que la ville l'entende aussi et que tout le monde puisse trouver du sens à toutes les actions réalisées pendant l'année. A la fin, sa part d'effort, est visible, et globalement, la destination est vertueuse.
TourMaG - Avez-vous mis en avant d'autres critères qui concernent par exemple les espaces naturels ?
Jérôme Arnaud : Oui nous avons fait la même chose avec les milieux naturels. La Grande-Motte compte plusieurs espaces naturels : la mer, la plage, les dunes, les pinèdes, les étangs... Nous avons donné la parole aux gestionnaires de ces territoires-là. Parfois c'est la ville, parfois le conservatoire du littoral, ou l'agglomération.
Et globalement là aussi ces espaces ont bien vécu la saison, il n'y a pas eu d'incendie, pas de pollution, pas de dégradation des dunes. Seuls deux petits épisodes de pollution ont été identifiés, dus à des bateaux de plaisanciers.
Cela démontre qu'avec 1,5 million de visiteurs et 6 millions de nuitées, le tourisme et le milieu naturel peuvent cohabiter à un moment de haute fréquentation.
Nous avons aussi dressé un bilan sur la qualité de l'air. Nous nous sommes aussi interrogé sur nos gisements de sable. Si à la montagne : l'or c'est la neige, pour les stations balnéaires : c'est le sable. Nous avons un gisement sous-marin et nous savons que si un jour nous manquons de sable, nous pourrons l'utiliser pour recharger nos plages.
C'est important de savoir où nous en sommes de nos stocks. Jamais les professionnels s'étaient interrogés sur les stocks de sable. Nous avons aussi évoqué la biodiversité, la qualité des eaux de baignades et bien sûr la sécurité.
La Grande-Motte : "nous avons mesuré l'acceptabilité du tourisme par ses habitants"
TourMaG - Avez-vous interrogé les vacanciers eux-mêmes ?
Jérôme Arnaud : Oui ! Les résultats valent ce qu'ils valent parce que nous avons interrogé quelques centaines de personnes quand nous en recevons des dizaines de milliers. Mais il est intéressant de savoir si les vacances ont rempli leurs fonctions sociales. Nous avons mené des enquête pour savoir si les vacanciers étaient contents, mécontents, stressés, détendus... Et c'est globalement positif. Et puis il y a un dernier indicateur que j'adore, c'est celui qui concerne les habitants.
TourMaG - Vous mesurez l'acceptabilité du tourisme ?
Jérôme Arnaud : C'es tout à fait ça. La Grande-Motte compte 9000 habitants à l'année, et en période de pics touristiques il y a 90 000 personnes, le rapport est de 1 à 10.
Il faut donc aussi s'assurer que les habitants de la Grande-Motte vivent bien le tourisme. Il y a d'un côté, une ville permanente et il y a de l'autre, une station touristique. Et les deux peuvent se percuter. La Grande-Motte est dans un modèle où les deux sont l'un sur l'autre.
Nous avons invité le CESEL (Conseil économique, social et environnemental local) qui est l'émanation des habitants. Ils ont travaillé sur plusieurs questions : quelle est votre posture par rapport au tourisme ? Est-ce que le tourisme enrichit votre vie ? Est ce que c'est une contrainte ? Avez-vous conscience de disposer d'infrastructures qui se trouvent habituellement dans des villes plus importantes ?
Ce qui ressort, c'est que les habitants trouvent que le tourisme enrichit leur vie. Le port, le palais des congrès, deux parcours de golf de 18 trous, une école de voile, des cours de tennis, deux gymnases... tout ceci est financé par le tourisme et ils en ont conscience !
Jérôme Arnaud : Oui ! Les résultats valent ce qu'ils valent parce que nous avons interrogé quelques centaines de personnes quand nous en recevons des dizaines de milliers. Mais il est intéressant de savoir si les vacances ont rempli leurs fonctions sociales. Nous avons mené des enquête pour savoir si les vacanciers étaient contents, mécontents, stressés, détendus... Et c'est globalement positif. Et puis il y a un dernier indicateur que j'adore, c'est celui qui concerne les habitants.
TourMaG - Vous mesurez l'acceptabilité du tourisme ?
Jérôme Arnaud : C'es tout à fait ça. La Grande-Motte compte 9000 habitants à l'année, et en période de pics touristiques il y a 90 000 personnes, le rapport est de 1 à 10.
Il faut donc aussi s'assurer que les habitants de la Grande-Motte vivent bien le tourisme. Il y a d'un côté, une ville permanente et il y a de l'autre, une station touristique. Et les deux peuvent se percuter. La Grande-Motte est dans un modèle où les deux sont l'un sur l'autre.
Nous avons invité le CESEL (Conseil économique, social et environnemental local) qui est l'émanation des habitants. Ils ont travaillé sur plusieurs questions : quelle est votre posture par rapport au tourisme ? Est-ce que le tourisme enrichit votre vie ? Est ce que c'est une contrainte ? Avez-vous conscience de disposer d'infrastructures qui se trouvent habituellement dans des villes plus importantes ?
Ce qui ressort, c'est que les habitants trouvent que le tourisme enrichit leur vie. Le port, le palais des congrès, deux parcours de golf de 18 trous, une école de voile, des cours de tennis, deux gymnases... tout ceci est financé par le tourisme et ils en ont conscience !
"Nous voulons embarquer les professionnels du tourisme"
TourMaG - Comment a été perçue cette nouvelle façon d'aborder la saison par les professionnels du tourisme ?
Jérôme Arnaud : Les professionnels du tourisme sont restés un peu bouche-bée. Ils n'avaient jamais eu un bilan aussi global. Ce qui nous importait, ce n'était pas de les épater, mais de les embarquer.
Les retours que nous avons eu depuis sont très positifs. Quant nous avons évoqué les économies d'eau, ils savaient de quoi nous parlions. Ils voient bien leurs confrères tirer la langue dans les Pyrénées Orientales. Quand nous avons évoqué les stocks de sable, certains ne s'étaient jamais posé la question... Et puis ce qui est intéressant, c'est de montrer les efforts qui sont faits mais que pour réussir tout le monde doit faire sa part.
Ce bilan incarne une nouvelle façon d'appréhender le tourisme, une façon plus globale et forcément plus durable. Ce que nous venons de présenter fait le lien avec les paramètres du tourisme durable. Cela met du sens.
Sur la méthode, nous avons mis en place un tableau de bord avec des couleurs : vert, jaune, orange et rouge. Les indicateurs en orange et rouge sont ceux sur lesquels nous devons progresser.
TourMaG - Ce sont aussi des indicateurs sur lesquels vous pourriez vous appuyer pour communiquer ?
Jérôme Arnaud : Pour oser communiquer là-dessus; il faut d'abord être sûrs que nous sommes sincères, et que nous sommes complets. Et si ça fonctionne et que tout le monde s'embarque dans le projet, cela nous permettra forcément au bout d'un moment de le valoriser.
Mais avant de le valoriser, il faut être sûrs que nous sommes bien sur la voie à suivre, car quand la communication prend le pas sur l'action, nous ne maîtrisons plus rien après.
Jérôme Arnaud : Les professionnels du tourisme sont restés un peu bouche-bée. Ils n'avaient jamais eu un bilan aussi global. Ce qui nous importait, ce n'était pas de les épater, mais de les embarquer.
Les retours que nous avons eu depuis sont très positifs. Quant nous avons évoqué les économies d'eau, ils savaient de quoi nous parlions. Ils voient bien leurs confrères tirer la langue dans les Pyrénées Orientales. Quand nous avons évoqué les stocks de sable, certains ne s'étaient jamais posé la question... Et puis ce qui est intéressant, c'est de montrer les efforts qui sont faits mais que pour réussir tout le monde doit faire sa part.
Ce bilan incarne une nouvelle façon d'appréhender le tourisme, une façon plus globale et forcément plus durable. Ce que nous venons de présenter fait le lien avec les paramètres du tourisme durable. Cela met du sens.
Sur la méthode, nous avons mis en place un tableau de bord avec des couleurs : vert, jaune, orange et rouge. Les indicateurs en orange et rouge sont ceux sur lesquels nous devons progresser.
TourMaG - Ce sont aussi des indicateurs sur lesquels vous pourriez vous appuyer pour communiquer ?
Jérôme Arnaud : Pour oser communiquer là-dessus; il faut d'abord être sûrs que nous sommes sincères, et que nous sommes complets. Et si ça fonctionne et que tout le monde s'embarque dans le projet, cela nous permettra forcément au bout d'un moment de le valoriser.
Mais avant de le valoriser, il faut être sûrs que nous sommes bien sur la voie à suivre, car quand la communication prend le pas sur l'action, nous ne maîtrisons plus rien après.
Le surtourisme, c'est la non-adaptation
La Grande-Motte qui a été conçue dès le départ pour faire le yo-yo de 9 000 à 90 000, n'est jamais en situation de surtourisme. Elle est en situation de haute fréquentation. Mais toutes les infrastructures de la ville ont été pensées pour ça. Le surtourisme, c'est la non-adaptation - Depositphotos.com Auteur Picturereflex
TourMaG - Quand une station balnéaire passe de 9000 à 90 000 habitants pour la saison estivale, parle t-on de sur-tourisme ou de tourisme de masse ? C'est un débat qui revient souvent dans nos colonnes...
Jérôme Arnaud : Le surtourisme c'est une espèce d'erreur intellectuelle. J'aime randonnée dans les petites gorges, les vallées de la région. Avec le covid, ces lieux sont passés de 300 randonneurs par jour à 3000... Les voitures sont garées partout, il n'y a pas de toilettes... Nous sommes dans une situation de surtourisme, car ces sites ne sont pas adaptés à une telle fréquentation.
La Grande-Motte qui a été conçue dès le départ pour faire le yo-yo de 9 000 à 90 000, n'est jamais en situation de surtourisme. Elle est en situation de haute fréquentation. Mais toutes les infrastructures de la ville ont été pensées pour ça. Le surtourisme, c'est la non-adaptation, c'est qu'il y a trop de gens par rapport à ce que peut accepter le milieu.
D'un seul coup, ça manque de tout : ça manque de sécurité, ça manque de parkings, ça manque d'accueil...
Courchevel ou Les Arcs, ils ne sont jamais en situation de surtourisme. Ces stations ont été conçues pour ça dès le départ. Cette espèce de confusion qu'il y a entre tourisme de masse et surtourisme, est une escroquerie intellectuelle.
Comment peut-on imaginer que le Cap d'Agde ou la Plagne ou le Stade de France soient en situation de surtourisme ? C'est stupide.
Jérôme Arnaud : Le surtourisme c'est une espèce d'erreur intellectuelle. J'aime randonnée dans les petites gorges, les vallées de la région. Avec le covid, ces lieux sont passés de 300 randonneurs par jour à 3000... Les voitures sont garées partout, il n'y a pas de toilettes... Nous sommes dans une situation de surtourisme, car ces sites ne sont pas adaptés à une telle fréquentation.
La Grande-Motte qui a été conçue dès le départ pour faire le yo-yo de 9 000 à 90 000, n'est jamais en situation de surtourisme. Elle est en situation de haute fréquentation. Mais toutes les infrastructures de la ville ont été pensées pour ça. Le surtourisme, c'est la non-adaptation, c'est qu'il y a trop de gens par rapport à ce que peut accepter le milieu.
D'un seul coup, ça manque de tout : ça manque de sécurité, ça manque de parkings, ça manque d'accueil...
Courchevel ou Les Arcs, ils ne sont jamais en situation de surtourisme. Ces stations ont été conçues pour ça dès le départ. Cette espèce de confusion qu'il y a entre tourisme de masse et surtourisme, est une escroquerie intellectuelle.
Comment peut-on imaginer que le Cap d'Agde ou la Plagne ou le Stade de France soient en situation de surtourisme ? C'est stupide.
Le tourisme a du mal à se réformer
TourMaG - Le changement d'indicateurs pour mesurer le tourisme est un sujet que l'on entend de plus en plus, mais dans les faits, nous voyons bien que le secteur retombe très vite dans des données quantitatives...
Jérôme Arnaud : C'est un univers qui a énormément de mal à se réformer. Je pense que c'est dû à deux aspects. Le premier, ça vient de l'offre.
C'est une offre qui n'aime pas se remettre en cause complètement. Et puis, le second c'est que le secteur ne sait pas comment rentrer dans la méthode. Le tourisme n'a pas l'habitude de parler de gisement de sable, de l'état des milieux naturels, de l'eau, de l'air, etc.
Il faut une façon de l'appréhender. Quels sont les indicateurs ? Qui va me donner l'information ?
Enfin, dernier point : la demande. Les visiteurs, à leur manière n'aident pas non plus. En période de Covid, tout le monde applaudit les soignants, veut des vacances plus oxygénées, plus d'espace. Et quand il n'y a plus le Covid, on oublie tout et on reprend tous des mauvais réflexes.
Le monde du tourisme doit se remettre en question, comme les vacanciers eux-mêmes qui ont vite oublié un certain nombre de bons principes.
Jérôme Arnaud : C'est un univers qui a énormément de mal à se réformer. Je pense que c'est dû à deux aspects. Le premier, ça vient de l'offre.
C'est une offre qui n'aime pas se remettre en cause complètement. Et puis, le second c'est que le secteur ne sait pas comment rentrer dans la méthode. Le tourisme n'a pas l'habitude de parler de gisement de sable, de l'état des milieux naturels, de l'eau, de l'air, etc.
Il faut une façon de l'appréhender. Quels sont les indicateurs ? Qui va me donner l'information ?
Enfin, dernier point : la demande. Les visiteurs, à leur manière n'aident pas non plus. En période de Covid, tout le monde applaudit les soignants, veut des vacances plus oxygénées, plus d'espace. Et quand il n'y a plus le Covid, on oublie tout et on reprend tous des mauvais réflexes.
Le monde du tourisme doit se remettre en question, comme les vacanciers eux-mêmes qui ont vite oublié un certain nombre de bons principes.