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Les visages du Costa Rica


Chez Morpho Evasions, notre engagement en tant qu'agence spécialisée dans les voyages sur mesure est de valoriser les communautés locales et la richesse culturelle du Costa Rica.


Rédigé par le Lundi 29 Janvier 2024


Nous sommes fiers de mettre en lumière des personnes exceptionnelles comme Naomy, qui œuvrent chaque jour pour la promotion de la culture indigène.

C'est avec enthousiasme que nous vous présentons son histoire et son travail inspirant.

Naomy Yunuen PORRAS FRASS
Naomy Yunuen PORRAS FRASS
Naomy Yunuen PORRAS FRASS, membre de la communauté Boruca, a trouvé sa vocation dans la couture durant la pandémie, après avoir perdu son emploi dans le tourisme. Inspirée par sa mère et sans emploi, elle commence à créer des vêtements pour sa fille. Ses créations, mêlant techniques traditionnelles et motifs culturels Boruca, attirent rapidement l'attention. Malgré l'absence de formation spécifique, Naomy se perfectionne grâce à des tutoriels sur YouTube, permettant ainsi de soutenir économiquement sa famille pendant cette période difficile. Aujourd'hui, elle est fière de promouvoir l'identité culturelle de la communauté Boruca à travers ses vêtements.

Paola Cardinale Villalobos, co-fondatrice de Morpho Evasions Costa Rica, l’agence de voyages sur mesure durables au Costa Rica, est partie à sa rencontre.


Paola : Bonjour Naomy, est-ce que tu peux nous raconter comment tu as commencé la couture ?

Bonjour, je m’appelle Naomy et j’ai créé la marque Sapoa Yus.

Sapoa Yus veut dire la couture Sapoa dans notre langue.

Avant, le terme Sapoa désignait une époque d’échange entre les communautés de l’Amérique du nord et de l’Amérique du sud. J’utilise ce terme car j’aime cette notion d’échange entre les peuples. Je suis issue de la communauté Boruca, j’ai une fille de 7 ans et je continue des études en marketing.

Sapoa -Yus a été crée l’année de la pandémie.

A l ‘époque je travaillais avec mon compagnon dans le domaine du tourisme. Au moment de la pandémie, nous nous sommes retrouvés sans travail. Nous avons dû trouver une solution car nous nous sommes retrouvés sans emplois tous les deux.

Un jour, j’ai été faire des courses au supermarché et j’ai vu une machine à coudre. Elle m’a rappelé ma mère. Elle cousait beaucoup. J’ai dit à mon compagnon que je voulais l’acheter mais nous n’avions pas d’argent.

Le mois suivant, durant le Black Friday, j’y suis retourné et j’ai acheté la machine à coudre.

J’ai alors commencé à coudre des vêtements pour ma fille, des robes, des t-shirts, des jupes pour mon bébé. Je cousais des vêtements très simples.
Un jour, une entreprise m’a contacté. Je cousais tout d’abord des vêtements simples, sans identité propre. Mais j’ai ensuite cousu des vêtements avec du tissu de notre communauté et des motifs de notre culture cousus sur les vêtements.

C’est à ce moment que j’ai mis sur les réseaux sociaux des photographies de mon travail avec le design Boruca.

Peu de temps après, j'ai eu une commande de 5 chemises pour hommes. Je n’avais jamais fait cela.

J’ai cherché sur Youtube, j’ai suivi des tutoriels et j’ai coupé mes premiers patrons. J’ai ainsi réalisé ma première commande. C’était inespéré en temps de pandémie.

Avec l’argent de ce premier travail, je me suis acheté une autre machine à coudre qui réalise des coutures plus fines. Et voilà comment j’ai commencé.
Même si je vivais loin de ma culture, je vivais à Liberia (nord du Costa Rica), ma communauté m’a toujours encouragé et m’a proposé d’autres projets de coutures.

C’est ainsi que pendant la pandémie, c’est moi qui ai pu maintenir mon foyer économiquement. Et tout cela grâce à des vidéos de Youtube.

Actuellement, je me sens très chanceuse. J’ai deux machines industrielles, et mes deux vieilles machines. Sapoa est un projet de vie. Je sens que je pourrai le suivre toute ma vie. Avant cela, je travaillais en tourisme, en cuisine (j’ai été second de cuisine à 18 ans) mais je suis revenu dans ma communauté.

Avec l’aide d’une dame de la communauté, j’ai appris à avoir confiance en moi, à ne jamais douter de mon potentiel, à oser réaliser mes projets. L’identité Boruca, au niveau textile, n’était pas vraiment connue des costariciens. Les tissus du Guanacaste sont les plus populaires. Je me sens vraiment investie par mon devoir social auprès de ma communauté. Je fais partie d’une association qui a pour but aider les femmes entrepreneuses qui ont des enfants et qui peuvent les éduquer grâce à l’artisanat. Je suis fière de pouvoir intégrer dans chaque tissu une part de notre identité culturelle. Les gens s’identifient beaucoup avec l’idée de promouvoir une culture indigène. L’histoire même du textile est particulière. Nous le confectionnons avec le coton de notre région. Nous travaillons aussi avec du coton industriel pour des commandes standard.

Paola : Pouvez-vous nous dire quel est le plus grand défi que vous avez dû relever pour maintenir votre entreprise ?

Je crois que mon plus grand défi a été de croire que j’en suis capable. Car, je n’ai aucun diplôme universitaire ou de formation technique. Et quand je n’arrive pas à réaliser ce que je souhaite, je me frustre, j’arrête de coudre et je me mets à douter de mes compétences.

C’est donc ça mon plus grand défi mais après les échecs et les pleurs, à la fin, j’y arrive.

Quelquefois nous nous limitons nous même.

Il faut toujours croire que nous pouvons y arriver.

Lorsque j’ai créé ma première entreprise à 19 ans, je ne savais rien de règlementations, de lois ou de comment faire fonctionner une entreprise mais j’y ai cru.

Paola : Malgré tout, tu avais en toi la richesse des enseignements de ta maman, de ses techniques de couture et tu as pu réutiliser ce savoir pour confectionner des vêtements ?

Oui, le défi était grand. Mais il ne faut pas avoir peur. Ce n’est jamais le bon moment alors il faut le tenter quand tu le souhaites.

Il y a peu de temps j’ai été à un défilé de mode. Tout était très beau. Mon objectif était alors d’atteindre ce niveau d’excellence. La fierté d’être indigène et avoir la possibilité de démontrer à un plus haut niveau notre savoir-faire me motive.

J’en veux toujours plus (Rire). Nous sommes fiers et vivants.

L’industrie du textile a un impact considérable sur l’état de la planète. Pouvoir offrir une mode responsable est une préoccupation pour vous ?

© Naomy Yunuen PORRAS FRASS
© Naomy Yunuen PORRAS FRASS
Mes vêtements sont faits totalement à la main, les boutons sont en bois, réalisés par un artisan de notre communauté, je ne travaille que des tissus nationaux pour que l’impact soit le moins grand possible.

Chaque vêtement est une fierté pour moi.

Cette rencontre avec Naomy nous a donné la possibilité de collaborer avec elle dans la production de nos uniformes de travail pour Morpho Evasions. On est fier de porter ses motifs et de pouvoir les présenter aux voyageurs qui viennent au Costa Rica. Les patrimoines et matrimoines culturels de ce pays recèlent de savoir-faire qui ne demandent qu’à être découverts et valorisés.

© Naomy Yunuen PORRAS FRASS
© Naomy Yunuen PORRAS FRASS

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