En matière de norme NDC, le monde de l'aérien avance toujours à tâtons.
Près de 6 ans après le lancement du programme de nouveau standard par l'Association internationale du transport aérien (IATA), les compagnies aériennes progressent chacune de leur côté et implémentent au fur et à mesure la norme.
Et, alors qu'elles mettent progressivement en place, de Lufthansa à IAG en passant par Air France, des surcoûts pour les ventes de billets d'avions via GDS, pénalisant de fait les ventes via agences de voyages, le modèle économique de ces dernières se voit bouleversé. Pour l'avenir, le flou est toujours total. "Cela va prendre du temps avant que tout le monde y voit plus clair. Rien n'est finalisé", explique Cedric Lefort, "senior director solution consulting" chez BCD Travel
"Cela nous oblige à revoir complètement nos modèles économiques, tout est renversé", poursuit-il. Dès lors comment les agences pourront se rémunérer sur la vente de billets d'avions ? "Les nouveaux modèles pourraient être basés sur une facturation en fonction du profil voyageurs. Ou encore sur des volumétries particulières, voir même en facturant plus les services additionnels", analyse-t-il. Dans tous les cas, l'idée est de sortir du "transaction fee" tel qu'on le connaît.
Près de 6 ans après le lancement du programme de nouveau standard par l'Association internationale du transport aérien (IATA), les compagnies aériennes progressent chacune de leur côté et implémentent au fur et à mesure la norme.
Et, alors qu'elles mettent progressivement en place, de Lufthansa à IAG en passant par Air France, des surcoûts pour les ventes de billets d'avions via GDS, pénalisant de fait les ventes via agences de voyages, le modèle économique de ces dernières se voit bouleversé. Pour l'avenir, le flou est toujours total. "Cela va prendre du temps avant que tout le monde y voit plus clair. Rien n'est finalisé", explique Cedric Lefort, "senior director solution consulting" chez BCD Travel
"Cela nous oblige à revoir complètement nos modèles économiques, tout est renversé", poursuit-il. Dès lors comment les agences pourront se rémunérer sur la vente de billets d'avions ? "Les nouveaux modèles pourraient être basés sur une facturation en fonction du profil voyageurs. Ou encore sur des volumétries particulières, voir même en facturant plus les services additionnels", analyse-t-il. Dans tous les cas, l'idée est de sortir du "transaction fee" tel qu'on le connaît.
La pression est sur les GDS
Autres articles
-
NDC Air France : retrait des tarifs TO et VRF d'Edifact au 1er janvier 2025 🔑
-
Sabre : premier GDS à distribuer Ouigo 🔑
-
Laurent Abitbol à l’AFTM : "Que la NDC, n’aille pas plus loin..." 🔑
-
Limitation des acomptes : vers une augmentation des risques financiers ? 🔑
-
Travelport : le contenu NDC de Qatar Airways accessible
"A la base, NDC n'est qu'un nouveau standard de transmission de données (voir encadré) qui vise à moderniser la distribution des compagnies aériennes", rappelle Philippe Berland, expert en transport aérien chez Sia Partners, s'exprimant lors de la dernière conférence AmExGBT.
"Il y a bien sur un impact considérable sur l'écosystème de la chaîne de valeur, mais qui ne se résume par qu'à des considérations commerciales de surcharges GDS", précise-t-il.
"Cela remet en cause aussi les fournisseurs technologiques, dont les offres commencent à peine à se structurer". "Actuellement, la pression est bien sur les GDS", estime aussi Cedric Lefort.
"Il y a bien sur un impact considérable sur l'écosystème de la chaîne de valeur, mais qui ne se résume par qu'à des considérations commerciales de surcharges GDS", précise-t-il.
"Cela remet en cause aussi les fournisseurs technologiques, dont les offres commencent à peine à se structurer". "Actuellement, la pression est bien sur les GDS", estime aussi Cedric Lefort.
Quels effets positifs ?
Toutefois, les experts du secteur tiennent à rappeler que ce changement n'amène pas que bouleversements et incertitudes.
"Le premier impact concerne bien sûr les compagnies aériennes", explique Philippe Berland. "Le contenu qu'elles proposent devient plus riche, mêlant texte, image et vidéo, incluant leurs services auxiliaires. Cela aboutit à une construction plus dynamique de l'offre, rendant possible une vraie personnalisation, des ventes à la carte".
Car c'est bien là le principal avantage de la nouvelle norme : l'offre de billets d'avions devient de plus en plus complète, riche et personnalisée, et facilite donc la vie du voyageur. Ce qui impactera aussi le voyage d'affaires. "Les entreprises auront automatiquement plus de contrôle sur leurs budgets déplacements", estime Philippe Berland.
"NDC va clairement aider l'industrie, en permettant aux consommateurs d'avoir accès à des contenus plus riches", ajoute Cedric Lefort.
"Mais la période de confusion et d'expectative autour de la norme va continuer", ajoute-t-il. "Clairement, cela ne va pas être réglé en une nuit, et la transition va se faire lentement".
A Philippe Berland de conclure : "NDC n'apporte pas une solution, ce n'est ni un produit, ni une interface utilisateur concrète. Je le rappelle : c'est un standard, dont l'avenir dépendra de la manière dont les acteurs du secteur vont se l'approprier et le déployer".
en savoir plus : nos articles sur NDC
"Le premier impact concerne bien sûr les compagnies aériennes", explique Philippe Berland. "Le contenu qu'elles proposent devient plus riche, mêlant texte, image et vidéo, incluant leurs services auxiliaires. Cela aboutit à une construction plus dynamique de l'offre, rendant possible une vraie personnalisation, des ventes à la carte".
Car c'est bien là le principal avantage de la nouvelle norme : l'offre de billets d'avions devient de plus en plus complète, riche et personnalisée, et facilite donc la vie du voyageur. Ce qui impactera aussi le voyage d'affaires. "Les entreprises auront automatiquement plus de contrôle sur leurs budgets déplacements", estime Philippe Berland.
"NDC va clairement aider l'industrie, en permettant aux consommateurs d'avoir accès à des contenus plus riches", ajoute Cedric Lefort.
"Mais la période de confusion et d'expectative autour de la norme va continuer", ajoute-t-il. "Clairement, cela ne va pas être réglé en une nuit, et la transition va se faire lentement".
A Philippe Berland de conclure : "NDC n'apporte pas une solution, ce n'est ni un produit, ni une interface utilisateur concrète. Je le rappelle : c'est un standard, dont l'avenir dépendra de la manière dont les acteurs du secteur vont se l'approprier et le déployer".
en savoir plus : nos articles sur NDC
Piqûre de rappel : NDC, qu'est ce que c'est ?
NDC, pour New Distribution Capability, est un nouveau standard technique développé depuis 2012 par l'Association internationale du transport aérien (IATA) et devant permettre aux compagnies aériennes de distribuer les contenus relatifs aux vols et aux services de manière plus enrichie à leurs distributeurs, des agences aux comparateurs de vols en passant par les TMC et les GDS.
Ces derniers voient de fait leur situation de "monopole d'intermédiation" remis en question, et la mise en place progressive de la norme NDC contribue à la mise en place de frais GDS. Après Lufthansa, le groupe IAG, ou encore Ukraine Int. Airlines, c'est au tour d'Air France de mettre en place une stratégie de surcharge tarifaire pour toutes réservations effectuées via GDS.
Ces derniers voient de fait leur situation de "monopole d'intermédiation" remis en question, et la mise en place progressive de la norme NDC contribue à la mise en place de frais GDS. Après Lufthansa, le groupe IAG, ou encore Ukraine Int. Airlines, c'est au tour d'Air France de mettre en place une stratégie de surcharge tarifaire pour toutes réservations effectuées via GDS.