
Frank Oostdam, prĂ©sident de lâECTAA (Ă droite) en compagnie d'Eric DrĂ©sin, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ECTAA, le 21 fĂ©vrier Ă Bruxelles -Photo : C.Hardin
Depuis de nombreuses années, l'ECTAA se consacre à la surveillance des problÚmes liés au paiement dans les voyages : une étape centrale au sein des entreprises et de l'ensemble de l'industrie du voyage.
La Commission européenne a présenté, le 28 juin 2023, une série de propositions législatives visant à accélérer la modernisation des paiements en Europe pour renforcer la protection des consommateurs et la concurrence dans le domaine du paiement électronique.
Le contexte était donc opportun pour l'ECTAA pour réunir à Bruxelles, le 21 février dernier, des experts en matiÚre de voyages et de paiements aux cÎtés des décideurs politiques de l'UE et des parties prenantes avec des objectifs multiformes :
- Comprendre les complexités du paiement des voyages ;
- Comprendre le large éventail de points de vue des parties prenantes ;
- Explorer de nouvelles approches et permettre un environnement collaboratif favorisant les discussions au-delà des dialogues cloisonnés.
Ătaient prĂ©sents entres autres des fournisseurs, des reprĂ©sentants des agences, tour-opĂ©rateurs, opĂ©rateurs financiers, assureurs, institutions telles que Visa, Mastercard, Trust My Group, TUI, Hilton, le Fonds de Garantie Voyages belge (GFG), IATA, ainsi que des membres de la Commission et du Parlement europĂ©en.
La Commission européenne a présenté, le 28 juin 2023, une série de propositions législatives visant à accélérer la modernisation des paiements en Europe pour renforcer la protection des consommateurs et la concurrence dans le domaine du paiement électronique.
Le contexte était donc opportun pour l'ECTAA pour réunir à Bruxelles, le 21 février dernier, des experts en matiÚre de voyages et de paiements aux cÎtés des décideurs politiques de l'UE et des parties prenantes avec des objectifs multiformes :
- Comprendre les complexités du paiement des voyages ;
- Comprendre le large éventail de points de vue des parties prenantes ;
- Explorer de nouvelles approches et permettre un environnement collaboratif favorisant les discussions au-delà des dialogues cloisonnés.
Ătaient prĂ©sents entres autres des fournisseurs, des reprĂ©sentants des agences, tour-opĂ©rateurs, opĂ©rateurs financiers, assureurs, institutions telles que Visa, Mastercard, Trust My Group, TUI, Hilton, le Fonds de Garantie Voyages belge (GFG), IATA, ainsi que des membres de la Commission et du Parlement europĂ©en.
Nouvelle directive : des articles contestés

Des dĂ©bats et une discussion directe pour que chacun puisse attirer l'attention des parties prenantes pour que, dans sa rĂ©solution finale, la directive prenne en compte les remarques de lâensemble des acteurs de la chaĂźne de valeur du voyage.
Le ton a Ă©tĂ© donnĂ© dĂšs lâouverture du sommet avec Frank Oostdam, le PrĂ©sident de lâECTAA, qui a voulu rappeler "la forte opposition de son association Ă certains articles du projet de rĂ©vision de la directive europĂ©enne des voyages Ă forfait".
Dans son viseur notamment : la limitation des acomptes pour le consommateur de voyage.
Clairement, et pour les professionnels de toute la chaĂźne du voyage, la crainte, avec ces nouvelles mesures rĂšglementaires est de continuer Ă voir augmenter "le fardeau des risques financiers", principalement sur les agences de voyages.
Ralf Pastleitner, directeur des politiques publiques internationales et des affaires europĂ©ennes du groupe TUI a expliquĂ©, avec un schĂ©ma de flux financiers simple, quand et comment circulent les paiements dans la rĂ©alisation dâune offre de voyage.
Il a dĂ©taillĂ© Ă lâassemblĂ©e un exemple de chronologie. En novembre, TUI rĂ©serve des capacitĂ©s dâhĂ©bergements et de vols auprĂšs de ses partenaires :
- en fĂ©vrier de lâannĂ©e suivante, le client paie une avance de 20 Ă 30% ;
- en mars TUI transmet les prépaiements à ses partenaires ;
- en juin, quelques semaines avant le départ, le client paie le solde du voyage ;
- en juillet TUI paie le solde Ă ses partenaires.
"Tout le monde bĂ©nĂ©ficie du flux des paiements", a voulu dĂ©montrer Ralph Pastleitner. "Il nâest pas nĂ©cessaire de les limiter, les paiements anticipĂ©s sont essentiels", a-t-il poursuivi, suggĂ©rant quâajouter une nouvelle contrainte entraĂźnerait des coĂ»ts supplĂ©mentaires. "Modifier un systĂšme qui nâa posĂ© aucun problĂšme nâa pas vraiment de sens".
Et de conclure : "La concurrence dans le secteur a limité les prépaiements de 20 à 40% du prix d'un forfait. Pourquoi devrions-nous y ajouter une réglementation ?"
La crainte dâun rĂ©gulateur trop zĂ©lĂ© qui, de par une certaine mĂ©connaissance de la rĂ©alitĂ© de lâindustrie, pourrait crĂ©er de la redondance inutile, sâest Ă©galement exprimĂ©e lors du sommet.
Le danger dâune distorsion de concurrence si on limite les prĂ©paiements pour les voyages Ă forfait a, par exemple, Ă©tĂ© pointĂ© du doigt par Sami Doyle, le PDG de lâassureur TMU Management. "La crĂ©ation dâun rĂ©gime rĂ©glementaire unique dans lâUE avec des prĂ©paiements restreints et dâun autre au Royaume-Uni sans cela crĂ©erait un fossĂ© commercial dans lequel un marchĂ© aurait un avantage sur lâautre.
Au lieu de cela, nous devrions Ă©liminer les doubles emplois grĂące Ă lâutilisation de la technologie afin de savoir oĂč se trouvent lâargent et les risques."
Sommet européen sur les paiements : de nouveaux entrants
Les deux gĂ©ants Visa et Mastercard restent les poids lourds du paiement. Cependant le comportement des consommateurs et lâessor de la fintech amĂšnent de nouveaux entrants et viennent encore densifier les rĂ©seaux du paiement des voyages.
De nouveaux fournisseurs liĂ©s aux technologies numĂ©riques ont intĂ©grĂ© le marchĂ©, en particulier en lien avec les services open banking. Des concurrents issus de la fintech et Ă mĂȘme de proposer des taux de transaction moins Ă©levĂ©s que les acteurs financiers historiques...
Une transformation digitale porteuse dâopportunitĂ©s, mais aussi de risques pour les consommateurs ainsi que les fournisseurs de services.
De nouveaux fournisseurs liĂ©s aux technologies numĂ©riques ont intĂ©grĂ© le marchĂ©, en particulier en lien avec les services open banking. Des concurrents issus de la fintech et Ă mĂȘme de proposer des taux de transaction moins Ă©levĂ©s que les acteurs financiers historiques...
Une transformation digitale porteuse dâopportunitĂ©s, mais aussi de risques pour les consommateurs ainsi que les fournisseurs de services.
Inflexible IATA
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PointĂ©e Ă©galement du doigt dans les interventions en sĂ©ance, mais aussi durant les pauses cafĂ©, cette distorsion persistante entre les voyagistes et les compagnies aĂ©riennes qui ne sont vraiment pas logĂ©es Ă la mĂȘme enseigne concernant les garanties Ă fournir en cas de dĂ©faillance.
Le temps passe, mais la puissante association de compagnies aĂ©riennes nâa toujours pas acceptĂ© le principe dâune caisse de garantie, tout en encaissant elle, 100% du prix du billet Ă la rĂ©servation.
Beaucoup dâagences sont dĂ©jĂ sorties de IATA pour se constituer en pool indĂ©pendant.
Que donnera, à la longue, le rejet par IATA de créer un fonds de garantie aérien ?
Lâenvie dâinventer peut-ĂȘtre, chez les voyagistes, un systĂšme de substitution Ă la contraignante accrĂ©ditation IATA et au BSP ?
CrĂ©er son propre dispositif dâaccrĂ©ditation et de rĂšgles pour remettre un peu dâĂ©galitĂ© entre fournisseurs et distributeurs ?
En attendant, Ă Bruxelles le mois dernier, les fournisseurs de voyages ont pu adresser directement leurs messages aux reprĂ©sentants de lâassociation des compagnies aĂ©riennes : "IATA doit mieux comprendre nos fonctionnements et notre exposition aux risques ", leur a dit Frank Oostdam.
Ce sommet à Bruxelles dans sa premiÚre édition, aura eu deux vertus incontestables. La premiÚre : amener de la pédagogie pour mieux comprendre un systÚme compliqué, mais avec des enjeux majeurs, notamment en termes de compétitivité des fournisseurs de voyage.
La deuxiĂšme : entamer un dialogue direct entre toutes les parties prenantes.
Rendez-vous est pris pour continuer Ă se parler en face.
Le temps passe, mais la puissante association de compagnies aĂ©riennes nâa toujours pas acceptĂ© le principe dâune caisse de garantie, tout en encaissant elle, 100% du prix du billet Ă la rĂ©servation.
Beaucoup dâagences sont dĂ©jĂ sorties de IATA pour se constituer en pool indĂ©pendant.
Que donnera, à la longue, le rejet par IATA de créer un fonds de garantie aérien ?
Lâenvie dâinventer peut-ĂȘtre, chez les voyagistes, un systĂšme de substitution Ă la contraignante accrĂ©ditation IATA et au BSP ?
CrĂ©er son propre dispositif dâaccrĂ©ditation et de rĂšgles pour remettre un peu dâĂ©galitĂ© entre fournisseurs et distributeurs ?
En attendant, Ă Bruxelles le mois dernier, les fournisseurs de voyages ont pu adresser directement leurs messages aux reprĂ©sentants de lâassociation des compagnies aĂ©riennes : "IATA doit mieux comprendre nos fonctionnements et notre exposition aux risques ", leur a dit Frank Oostdam.
Ce sommet à Bruxelles dans sa premiÚre édition, aura eu deux vertus incontestables. La premiÚre : amener de la pédagogie pour mieux comprendre un systÚme compliqué, mais avec des enjeux majeurs, notamment en termes de compétitivité des fournisseurs de voyage.
La deuxiĂšme : entamer un dialogue direct entre toutes les parties prenantes.
Rendez-vous est pris pour continuer Ă se parler en face.

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