Depuis huit ans, aucun touriste n'était revenu à Palmyre. Odeia a fait partir, début mars, un premier groupe de voyageurs sur ce site historique - DR : Odeia
TourMaG.com - Pourriez-vous nous présenter Odeia en quelques mots ?
Sophie Magerand : Odeia fait partie du groupe familial Wagram, dirigé depuis 40 ans par la famille Edel et spécialisé dans le voyage d'affaires.
Odeia, qui signifie "voyage" en grec, propose une offre de tourisme culturel en B2C, sur le même modèle qu'Intermèdes ou Clio, en petits groupes, accompagnés d'un conférencier.
A côté de cette activité classique, nous proposons aussi des pèlerinages vers la Terre Sainte, Rome, Fatima, etc., avec des prêtres.
Enfin, nous avons aussi à cœur de soutenir les Chrétiens d'Orient, à travers des voyages engagés. Nous organisons donc, avec différentes associations (AED, SOS Chrétiens d'Orient), des voyages événements, en compagnie des donateurs qui ont envie d'aller voir la situation sur place, comme celui que nous venons de réaliser en Syrie, du 5 au 12 mars 2019.
A cette occasion, Odeia a été le premier tour-opérateur - même avant Clio qui vient d'annoncer son retour - à revenir en Syrie et à Palmyre.
Sophie Magerand : Odeia fait partie du groupe familial Wagram, dirigé depuis 40 ans par la famille Edel et spécialisé dans le voyage d'affaires.
Odeia, qui signifie "voyage" en grec, propose une offre de tourisme culturel en B2C, sur le même modèle qu'Intermèdes ou Clio, en petits groupes, accompagnés d'un conférencier.
A côté de cette activité classique, nous proposons aussi des pèlerinages vers la Terre Sainte, Rome, Fatima, etc., avec des prêtres.
Enfin, nous avons aussi à cœur de soutenir les Chrétiens d'Orient, à travers des voyages engagés. Nous organisons donc, avec différentes associations (AED, SOS Chrétiens d'Orient), des voyages événements, en compagnie des donateurs qui ont envie d'aller voir la situation sur place, comme celui que nous venons de réaliser en Syrie, du 5 au 12 mars 2019.
A cette occasion, Odeia a été le premier tour-opérateur - même avant Clio qui vient d'annoncer son retour - à revenir en Syrie et à Palmyre.
TourMaG.com - La Syrie est pourtant, à 99%, "formellement déconseillée" par le ministère des Affaires Etrangères...
Sophie Magerand : C'est un parti pris. Le Quai d'Orsay n'a plus de représentation diplomatique sur place depuis 2011.
Aujourd'hui, la Syrie est pacifiée dans sa plus grande partie. Le but n'est pas du tout d'aller dans les zones de guerre, mais dans les zones qui sont complètement pacifiées.
Nous sommes très prudents. Avec SOS Chrétiens d'Orient, nous avons une très bonne connaissance du terrain.
Nous y sommes allés en 2016, 2017 et là, en mars 2019, où nous sommes les premiers au monde à être revenus à Palmyre, avec un groupe de 35 personnes, composé de Français, de Canadiens et de Suisses.
Avant le départ, nous faisons signer des décharges aux inscrits et nous souscrivons des assurances très spécifiques pour les pays en guerre, pour que les clients bénéficient d'une assurance maladie/rapatriement.
Sur place, nous travaillons avec une agence réceptive, nous avons de très bons contacts. Le voyage se prépare comme un voyage classique, mais la situation étant ce qu'elle est en Syrie, nous privilégions les rencontres sur place.
Nous avons été reçus par différentes personnalités religieuses : le patriarche de l’Eglise Syriaque orthodoxe, le grand Mufti de Syrie, le curé de Maaloula...
TourMaG.com - Comment avez-vous obtenu les droits d'entrée ?
Sophie Magerand : Nous avons pu obtenir les visas en passant par notre correspondant, de manière tout à fait réglementaire.
Les voyageurs ont atterri au Liban et nous avons continué le voyage en autocar. Nous avons passé la frontière de façon officielle, pas en se cachant.
Nous avions un guide pour nous accompagner. Sur certaines visites, comme à Palmyre, nous avons été accueillis par des représentants locaux du tourisme ou de la section locale d'histoire et d'archéologie. Mais nous n'étions pas plus encadrés que cela.
Bien sûr, il y a des checkpoints régulièrement, les autorités syriennes savaient où nous étions et les guides rendaient aussi compte de notre position. Mais il n'y avait pas de militaires avec nous.
Sophie Magerand : C'est un parti pris. Le Quai d'Orsay n'a plus de représentation diplomatique sur place depuis 2011.
Aujourd'hui, la Syrie est pacifiée dans sa plus grande partie. Le but n'est pas du tout d'aller dans les zones de guerre, mais dans les zones qui sont complètement pacifiées.
Nous sommes très prudents. Avec SOS Chrétiens d'Orient, nous avons une très bonne connaissance du terrain.
Nous y sommes allés en 2016, 2017 et là, en mars 2019, où nous sommes les premiers au monde à être revenus à Palmyre, avec un groupe de 35 personnes, composé de Français, de Canadiens et de Suisses.
Avant le départ, nous faisons signer des décharges aux inscrits et nous souscrivons des assurances très spécifiques pour les pays en guerre, pour que les clients bénéficient d'une assurance maladie/rapatriement.
Sur place, nous travaillons avec une agence réceptive, nous avons de très bons contacts. Le voyage se prépare comme un voyage classique, mais la situation étant ce qu'elle est en Syrie, nous privilégions les rencontres sur place.
Nous avons été reçus par différentes personnalités religieuses : le patriarche de l’Eglise Syriaque orthodoxe, le grand Mufti de Syrie, le curé de Maaloula...
TourMaG.com - Comment avez-vous obtenu les droits d'entrée ?
Sophie Magerand : Nous avons pu obtenir les visas en passant par notre correspondant, de manière tout à fait réglementaire.
Les voyageurs ont atterri au Liban et nous avons continué le voyage en autocar. Nous avons passé la frontière de façon officielle, pas en se cachant.
Nous avions un guide pour nous accompagner. Sur certaines visites, comme à Palmyre, nous avons été accueillis par des représentants locaux du tourisme ou de la section locale d'histoire et d'archéologie. Mais nous n'étions pas plus encadrés que cela.
Bien sûr, il y a des checkpoints régulièrement, les autorités syriennes savaient où nous étions et les guides rendaient aussi compte de notre position. Mais il n'y avait pas de militaires avec nous.
TourMaG.com - Comment s'est déroulé le voyage ?
Sophie Magerand : Nous avons visité Damas, mais aussi Maaloula, ce village où l'on parle encore l'araméen, en grande partie détruit pendant la guerre, mais très bien reconstruit aujourd'hui.
Là, nous avons logé chez des familles qui ont souffert de Daesh. Nous avons été très bien accueillis, malgré le peu de confort que ces personnes pouvaient nous proposer.
Il y a eu beaucoup de rencontres, beaucoup d'émotions aussi.
Par exemple, au pied du Krak des chevaliers, ce château fort encore intact, dans la vallée des Chrétiens, la propriétaire de l’hôtel de Mshtayé, où nous avons logé, a pleuré en nous voyant.
Deux jours plus tard, alors que nous partions, elle nous a offert des gâteaux syriens accompagnés d'un gentil mot : "Votre visite nous a donné de l'espoir et du courage pour mieux affronter notre situation ; nous espérons que cela se perpétue ; à bientôt !".
TourMaG.com - Et Palmyre ?
Sophie Magerand : Pour accéder au site historique, il nous a fallu traverser la ville moderne, totalement détruite. Cela dure entre 5 et 10 minutes, c'est très lourd.
Et puis, c'est la libération, on accède au site toujours aussi extraordinaire, monumental, avec des colonnades à perte de vue encore intactes. Bien sûr, il y a eu des destructions, mais le site reste majestueux et impressionnant.
Nous avons pu approcher le temple de Baal, lui, détruit par Daesh. Tout ceci était très chargé de sens, le guide qui nous accompagnait était très ému. Cela faisait huit ans qu'il n'était pas revenu.
Sophie Magerand : Nous avons visité Damas, mais aussi Maaloula, ce village où l'on parle encore l'araméen, en grande partie détruit pendant la guerre, mais très bien reconstruit aujourd'hui.
Là, nous avons logé chez des familles qui ont souffert de Daesh. Nous avons été très bien accueillis, malgré le peu de confort que ces personnes pouvaient nous proposer.
Il y a eu beaucoup de rencontres, beaucoup d'émotions aussi.
Par exemple, au pied du Krak des chevaliers, ce château fort encore intact, dans la vallée des Chrétiens, la propriétaire de l’hôtel de Mshtayé, où nous avons logé, a pleuré en nous voyant.
Deux jours plus tard, alors que nous partions, elle nous a offert des gâteaux syriens accompagnés d'un gentil mot : "Votre visite nous a donné de l'espoir et du courage pour mieux affronter notre situation ; nous espérons que cela se perpétue ; à bientôt !".
TourMaG.com - Et Palmyre ?
Sophie Magerand : Pour accéder au site historique, il nous a fallu traverser la ville moderne, totalement détruite. Cela dure entre 5 et 10 minutes, c'est très lourd.
Et puis, c'est la libération, on accède au site toujours aussi extraordinaire, monumental, avec des colonnades à perte de vue encore intactes. Bien sûr, il y a eu des destructions, mais le site reste majestueux et impressionnant.
Nous avons pu approcher le temple de Baal, lui, détruit par Daesh. Tout ceci était très chargé de sens, le guide qui nous accompagnait était très ému. Cela faisait huit ans qu'il n'était pas revenu.
TourMaG.com - D'autres voyages sont-ils en préparation ?
Sophie Magerand : Oui, deux. Le premier du 9 au 19 septembre 2019, avec Benjamin Blanchard, directeur de SOS Chrétiens d’Orient, à l’occasion des festivités de la fête de la Croix à Maaloula.
Et puis du 2 au 9 octobre, avec Charlotte d’Ornellas, journaliste à Valeurs Actuelles.
Ils sont déjà presque complets.
Certains Français ont été très touchés par la cause de ces chrétiens dont personne ne parle, dans cet affreux conflit qui dure depuis huit ans. Ils sont donateurs et ont envie d'aller voir sur place ces familles.
Ces voyages engagés que nous proposons sont totalement apolitiques. Certains diront que c'est scandaleux d'aller dans le régime de Bachar el-Assad. Mais il y en a qui vont à Cuba, aux Etats-Unis, ce n'est pas mieux. Nous y allons vraiment dans le but de soutenir les populations chrétiennes.
Sophie Magerand : Oui, deux. Le premier du 9 au 19 septembre 2019, avec Benjamin Blanchard, directeur de SOS Chrétiens d’Orient, à l’occasion des festivités de la fête de la Croix à Maaloula.
Et puis du 2 au 9 octobre, avec Charlotte d’Ornellas, journaliste à Valeurs Actuelles.
Ils sont déjà presque complets.
Certains Français ont été très touchés par la cause de ces chrétiens dont personne ne parle, dans cet affreux conflit qui dure depuis huit ans. Ils sont donateurs et ont envie d'aller voir sur place ces familles.
Ces voyages engagés que nous proposons sont totalement apolitiques. Certains diront que c'est scandaleux d'aller dans le régime de Bachar el-Assad. Mais il y en a qui vont à Cuba, aux Etats-Unis, ce n'est pas mieux. Nous y allons vraiment dans le but de soutenir les populations chrétiennes.
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