"La compagnie n'est pas encore arrivée au point où elle pourrait afficher un retournement de tendance", écrit ainsi la banque privée Pictet. A la Bourse suisse cependant, l'action Swiss était en nette hausse de 3,9%, à 8,30 FS, à 13H15 locales (12h15 GMT). L'action Swiss est très volatile, car seulement 14% des actions sont en circulation.
Les détenteurs des 86% restants, soit les banques, le canton de Zurich et la Confédération notamment, se sont en effet engagés à garder leurs titres. "Nous avons assez de liquidités pour faire face à de prochains mois difficiles, mais pas assez pour acheter de nouveaux appareils", a indiqué un porte-parole de la compagnie.
Swiss et un pool bancaire international ont signé fin octobre un contrat définitif portant sur un crédit d'exploitation garanti de 325 millions FS. Depuis sa création, la Cie brûle du capital tous les mois, et ses liquidités fondent.
3 plans de restructuration en deux ans et demi
Fin septembre 2004, elles étaient de 361 millions FS, contre 503 M FS fin décembre 2003. Au moment de sa création, en avril 2002, Swiss bénéficiait d'un matelas financier de plus de 2 milliards FS.
En deux ans et demi, la compagnie a connu trois plans de restructuration, qui ont réduit d'un tiers les effectifs, la flotte et le réseau. "Au début, Swiss comptait 9.600 emplois, une flotte de 135 avions et 125 destinations, aujourd'hui la compagnie n'emploie plus que 6.900 personnes, et sa flotte est de 80 avions desservant 75 destinations", a ajouté le porte-parole.
La compagnie a aussi changé de capitaine il y a 4 mois: Christoph Franz, un Allemand, ancien cadre supérieur de Lufthansa, a remplacé André Dosé, premier CEO de Swiss, obligé de démissionner suite à son inculpation dans un dossier d'accident d'avion.
Mardi, M. Franz a relevé que le résultat positif du 3ème trimestre, "qui est traditionnellement le plus rémunérateur de l'année, n'atteint pas les prévisions".
Swiss, a ajouté M. Franz, est encore "dans une situation qui exige une réduction massive et rapide des coûts et l'utilisation de tous les revenus potentiels". La compagnie a souffert de la hausse du kérosène, qui a grevé le budget pour près de 35 millions FS au 3e trimestre. Sur 12 mois, le surcoût est de 140 M FS, selon Swiss.
"Les chances de survie de Swiss n'excèdent pas 2 ans..."
Aucune indication n'a été donnée mardi sur l'ensemble de l'exercice 2004. En août dernier, M. Franz avait indiqué que la compagnie serait encore déficitaire en 2004, pour la 3e année consécutive. L'année dernière, la compagnie a perdu 687 millions FS, et en 2002, la première année de sa création, 980 millions FS.
Sur les 9 premiers mois, Swiss a cependant nettement réduit ses pertes, qui ne sont plus que de 17 millions FS, contre 609 millions FS durant la même période de 2003. Le chiffre d'affaires s'est replié à 2,695 milliards FS (contre 3,174 mds), en raison d'une baisse de l'offre.
Selon les analystes, le point faible de Swiss reste son réseau européen. Le taux d'occupation sur ce réseau a été de 62,1% sur 9 mois, contre 80,9% sur le réseau intercontinental.
Selon la Banque cantonale de Zurich (ZKB), les chances de survie de Swiss n'excèdent pas 2 ans, étant donné la destruction de capital constatée depuis sa création.
La compagnie a besoin de davantage d'argent frais, et aussi d'un partenaire au sein d'une alliance, a indiqué un analyste de la ZKB.
Marie-Noëlle BLESSIG (Afp) - redaction@tourmag.com
Les détenteurs des 86% restants, soit les banques, le canton de Zurich et la Confédération notamment, se sont en effet engagés à garder leurs titres. "Nous avons assez de liquidités pour faire face à de prochains mois difficiles, mais pas assez pour acheter de nouveaux appareils", a indiqué un porte-parole de la compagnie.
Swiss et un pool bancaire international ont signé fin octobre un contrat définitif portant sur un crédit d'exploitation garanti de 325 millions FS. Depuis sa création, la Cie brûle du capital tous les mois, et ses liquidités fondent.
3 plans de restructuration en deux ans et demi
Fin septembre 2004, elles étaient de 361 millions FS, contre 503 M FS fin décembre 2003. Au moment de sa création, en avril 2002, Swiss bénéficiait d'un matelas financier de plus de 2 milliards FS.
En deux ans et demi, la compagnie a connu trois plans de restructuration, qui ont réduit d'un tiers les effectifs, la flotte et le réseau. "Au début, Swiss comptait 9.600 emplois, une flotte de 135 avions et 125 destinations, aujourd'hui la compagnie n'emploie plus que 6.900 personnes, et sa flotte est de 80 avions desservant 75 destinations", a ajouté le porte-parole.
La compagnie a aussi changé de capitaine il y a 4 mois: Christoph Franz, un Allemand, ancien cadre supérieur de Lufthansa, a remplacé André Dosé, premier CEO de Swiss, obligé de démissionner suite à son inculpation dans un dossier d'accident d'avion.
Mardi, M. Franz a relevé que le résultat positif du 3ème trimestre, "qui est traditionnellement le plus rémunérateur de l'année, n'atteint pas les prévisions".
Swiss, a ajouté M. Franz, est encore "dans une situation qui exige une réduction massive et rapide des coûts et l'utilisation de tous les revenus potentiels". La compagnie a souffert de la hausse du kérosène, qui a grevé le budget pour près de 35 millions FS au 3e trimestre. Sur 12 mois, le surcoût est de 140 M FS, selon Swiss.
"Les chances de survie de Swiss n'excèdent pas 2 ans..."
Aucune indication n'a été donnée mardi sur l'ensemble de l'exercice 2004. En août dernier, M. Franz avait indiqué que la compagnie serait encore déficitaire en 2004, pour la 3e année consécutive. L'année dernière, la compagnie a perdu 687 millions FS, et en 2002, la première année de sa création, 980 millions FS.
Sur les 9 premiers mois, Swiss a cependant nettement réduit ses pertes, qui ne sont plus que de 17 millions FS, contre 609 millions FS durant la même période de 2003. Le chiffre d'affaires s'est replié à 2,695 milliards FS (contre 3,174 mds), en raison d'une baisse de l'offre.
Selon les analystes, le point faible de Swiss reste son réseau européen. Le taux d'occupation sur ce réseau a été de 62,1% sur 9 mois, contre 80,9% sur le réseau intercontinental.
Selon la Banque cantonale de Zurich (ZKB), les chances de survie de Swiss n'excèdent pas 2 ans, étant donné la destruction de capital constatée depuis sa création.
La compagnie a besoin de davantage d'argent frais, et aussi d'un partenaire au sein d'une alliance, a indiqué un analyste de la ZKB.
Marie-Noëlle BLESSIG (Afp) - redaction@tourmag.com