C’est un jour froid et gris de février. Pourtant, comme souvent, Pingxi, petite ville encore rurale située dans le district du "nouveau Taipei" qui encercle la capitale historique de TaIwan, est en liesse.
Une fois encore, au-dessus de la voie ferrée, des lanternes décorées y flottent dans le ciel avant de disparaître au loin, de caresser les nuages ou, au contraire, de se retrouver stoppées dans leur course par les branches d’un arbre.
Ces lanternes emportent avec elles les vœux de bonheur, d’amour, de fortune, de santé, de paix de ceux qui les ont décorées un peu plus tôt, dans une boutique de la vieille rue pentue de Pingxi, en contrebas de la voie ferrée.
Dans cette vieille rue, ô combien pittoresque, les échoppes sont à touche-touche. Les unes vendent des collations traditionnelles, d’autres des souvenirs, d’autres encore sont spécialisées dans les lanternes.
Pas besoin de réserver à l’avance ! Après un brin d'attente, on finit toujours par trouver un tabouret pour s’asseoir dans l’arrière-boutique, à côté d’un pot d’encre de Chine et d’un assortiment de pinceaux. Sur les chevalets devant les tabourets sont pliées des lanternes en plastique léger, rouges le plus souvent, blanches quelquefois...
Il ne reste alors plus qu’à écrire de quelques coups de pinceaux, d'abord sur une face de la lanterne, puis sur les autres, les souhaits que l’on veut voir se réaliser pendant l’année qui vient de débuter.
Seuls les Taïwanais et les visiteurs occidentaux les plus audacieux tracent des lettres chinoises, les autres font des dessins, se rabattent sur l’alphabet romain ou se contentent de griffonner des cœurs... Pas de doute cependant : ils y mettent tout leur … cœur.
Une fois encore, au-dessus de la voie ferrée, des lanternes décorées y flottent dans le ciel avant de disparaître au loin, de caresser les nuages ou, au contraire, de se retrouver stoppées dans leur course par les branches d’un arbre.
Ces lanternes emportent avec elles les vœux de bonheur, d’amour, de fortune, de santé, de paix de ceux qui les ont décorées un peu plus tôt, dans une boutique de la vieille rue pentue de Pingxi, en contrebas de la voie ferrée.
Dans cette vieille rue, ô combien pittoresque, les échoppes sont à touche-touche. Les unes vendent des collations traditionnelles, d’autres des souvenirs, d’autres encore sont spécialisées dans les lanternes.
Pas besoin de réserver à l’avance ! Après un brin d'attente, on finit toujours par trouver un tabouret pour s’asseoir dans l’arrière-boutique, à côté d’un pot d’encre de Chine et d’un assortiment de pinceaux. Sur les chevalets devant les tabourets sont pliées des lanternes en plastique léger, rouges le plus souvent, blanches quelquefois...
Il ne reste alors plus qu’à écrire de quelques coups de pinceaux, d'abord sur une face de la lanterne, puis sur les autres, les souhaits que l’on veut voir se réaliser pendant l’année qui vient de débuter.
Seuls les Taïwanais et les visiteurs occidentaux les plus audacieux tracent des lettres chinoises, les autres font des dessins, se rabattent sur l’alphabet romain ou se contentent de griffonner des cœurs... Pas de doute cependant : ils y mettent tout leur … cœur.
A Pingxi, des lancers de lanternes
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Une fois plusieurs lanternes décorées tant bien que mal, b[un employé de la boutique conduit les visiteurs en haut de la pente, puis installe un lumignon à l’intérieur des lanternes placées à même le sol, au milieu de la voie ferrée...
C'est là qu'on la fait s'envoler !
Si un train survient, on s’écarte sans s'affoler pendant deux ou trois minutes -le temps que le convoi passe- avant de reprendre sa place initiale entre les rails et de lancer la lanterne qui a gonflé sous la chaleur du lumignon... là voilà qui, bientôt, caresse le ciel et très vite n’est plus qu’un point tout là-haut...
On finit par quitter à regret la voie ferrée, un peu triste, mais tout de même plein d’espoir que ses vœux se réalisent...
Dans cette vieille rue de Pingxi, réputée pour ses lancers de lanternes, cette tradition qui vient de Chine continentale, remonte au XIXe siècle.
A cette époque troublée –Taïwan a été sous le contrôle de la dynastie chinoise des Qing de 1683 jusqu'en 1895 puis sous domination du Japon de 1895 à 1945-, les habitants utilisaient les lanternes pour se signaler et communiquer de village à village. Les lanternes célestes y étaient alors, paraît-il, un symbole de sécurité.
C’est à cette époque que les habitants de Pingxi ont commencé à développer la coutume de faire voler des lanternes.
Aujourd'hui, cette pratique est une attraction touristique réputée : des visiteurs du monde entier rappliquent d’ailleurs à Pingxi pour écrire leurs vœux sur la paroi d’une lanterne avant de la faire s’envoler puis flotter dans les airs.
C'est là qu'on la fait s'envoler !
Si un train survient, on s’écarte sans s'affoler pendant deux ou trois minutes -le temps que le convoi passe- avant de reprendre sa place initiale entre les rails et de lancer la lanterne qui a gonflé sous la chaleur du lumignon... là voilà qui, bientôt, caresse le ciel et très vite n’est plus qu’un point tout là-haut...
On finit par quitter à regret la voie ferrée, un peu triste, mais tout de même plein d’espoir que ses vœux se réalisent...
Dans cette vieille rue de Pingxi, réputée pour ses lancers de lanternes, cette tradition qui vient de Chine continentale, remonte au XIXe siècle.
A cette époque troublée –Taïwan a été sous le contrôle de la dynastie chinoise des Qing de 1683 jusqu'en 1895 puis sous domination du Japon de 1895 à 1945-, les habitants utilisaient les lanternes pour se signaler et communiquer de village à village. Les lanternes célestes y étaient alors, paraît-il, un symbole de sécurité.
C’est à cette époque que les habitants de Pingxi ont commencé à développer la coutume de faire voler des lanternes.
Aujourd'hui, cette pratique est une attraction touristique réputée : des visiteurs du monde entier rappliquent d’ailleurs à Pingxi pour écrire leurs vœux sur la paroi d’une lanterne avant de la faire s’envoler puis flotter dans les airs.
Festival des lanternes : le rouge, symbole de bonheur et de prospérité
Il n'y a bien sûr pas qu'à Pingxi que l'on fête les Lanternes !
Cette fête emblématique est un événement incontournable dans tout Taïwan comme dans l’ensemble du monde chinois.
Célébrée le 15e jour du premier mois de l’année lunaire, elle marque le point culminant des festivités du Nouvel An chinois. Celui-ci est un événement unique en son genre, déterminé chaque année en fonction du calendrier lunaire, et parfois appelé aussi « Fête du printemps », ou Chūnjié.
En 2025, la nouvelle année chinoise -c'est l'année celle du serpent d’eau- a démarré le 29 janvier. Le festival des lanternes a donc débuté le 12 février, avec une multitude de décorations destinées à porter chance.
Bien que le mois de février y ait été un peu gris et parfois pluvieux, Taïwan éclatait donc une fois encore de couleurs vives.
En effet, tandis que familles et amis se réunissaient autour de tables largement pourvues en yuanxiao (sorte de boulettes sucrées, faites de farine de riz gluant et fourrées de farce sucrée), partout -à Taipei, la capitale, comme dans la plus petite localité et jusque dans les campagnes-, d’innombrables lanternes étaient suspendues dans les rues, posées sur les fenêtres, accrochées aux portes à côté d’autres décorations traditionnelles.
Bureaux, hôtels et centres commerciaux n’étaient pas en reste : eux aussi s’étaient mis en quatre pour suspendre partout des lanternes et des décorations en papier jaune parfois, mais le plus souvent rouge.
Dans la culture chinoise, le rouge symbolise en effet le bonheur et la prospérité. Censée protéger du mauvais œil, cette couleur est également réputée effrayer le monstre Nian, éloigner les mauvaises ondes et garantir un bon début d’année.
Pour l'occasion, dans les rues, sur les marchés de nuit, de nombreux stands vendent aussi des articles rouges en tous genres, des pulls aux pantalons, en passant par les écharpes, les sous-vêtements, les chaussettes et les chapeaux. Bref, ceux qui veulent porter du rouge, fut-ce en toute discrétion, n’ont que l’embarras du choix !
Cette fête emblématique est un événement incontournable dans tout Taïwan comme dans l’ensemble du monde chinois.
Célébrée le 15e jour du premier mois de l’année lunaire, elle marque le point culminant des festivités du Nouvel An chinois. Celui-ci est un événement unique en son genre, déterminé chaque année en fonction du calendrier lunaire, et parfois appelé aussi « Fête du printemps », ou Chūnjié.
En 2025, la nouvelle année chinoise -c'est l'année celle du serpent d’eau- a démarré le 29 janvier. Le festival des lanternes a donc débuté le 12 février, avec une multitude de décorations destinées à porter chance.
Bien que le mois de février y ait été un peu gris et parfois pluvieux, Taïwan éclatait donc une fois encore de couleurs vives.
En effet, tandis que familles et amis se réunissaient autour de tables largement pourvues en yuanxiao (sorte de boulettes sucrées, faites de farine de riz gluant et fourrées de farce sucrée), partout -à Taipei, la capitale, comme dans la plus petite localité et jusque dans les campagnes-, d’innombrables lanternes étaient suspendues dans les rues, posées sur les fenêtres, accrochées aux portes à côté d’autres décorations traditionnelles.
Bureaux, hôtels et centres commerciaux n’étaient pas en reste : eux aussi s’étaient mis en quatre pour suspendre partout des lanternes et des décorations en papier jaune parfois, mais le plus souvent rouge.
Dans la culture chinoise, le rouge symbolise en effet le bonheur et la prospérité. Censée protéger du mauvais œil, cette couleur est également réputée effrayer le monstre Nian, éloigner les mauvaises ondes et garantir un bon début d’année.
Pour l'occasion, dans les rues, sur les marchés de nuit, de nombreux stands vendent aussi des articles rouges en tous genres, des pulls aux pantalons, en passant par les écharpes, les sous-vêtements, les chaussettes et les chapeaux. Bref, ceux qui veulent porter du rouge, fut-ce en toute discrétion, n’ont que l’embarras du choix !
Taoyuan, ville hôte du grand Festival des Lanternes 2025

A à Taoyuan, dans la banlieue de Taipei, les festivités ont duré douze jours et attiré plus de 20 millions de visiteurs (© PB)
Dans l’île de Taïwan, les festivités liées aux lanternes s’étendent le plus souvent sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avec des dates variables selon les villes.
Ainsi, le Festival des Lanternes célestes de Pingxi se déroule sur deux jours distincts.
Des événements plus modestes, tels que le Festival des Feux d’Artifice de Yanshui, le Bombardement du Maître Handan, le Bombardement du Dragon, le Bombardement de Tudi Gong et le Festival de Baiming, ne durent qu’une seule journée, celle du Festival des Lanternes.
En revanche, dans la ville qui est chargée d’accueillir les festivités majeures, le festival dure jusqu’à douze jours, comme cette année, à Taoyuan, dans la banlieue de Taipei, la capitale !
Ainsi, entre le 12 et le 22 février, plus de 20 millions de visiteurs sont venus assister à des conférences, des concerts, des spectacles, des feux d’artifices, admirer les décorations lumineuses qui brillaient, la nuit, de tous leurs feux dans le parc près de la station A18 du MRT, le métro reliant le centre de la capitale à son lointain aéroport...
À dire vrai, on ne savait plus où donner de la tête tant le parc était vaste et tant il y avait de décorations à admirer ! Et quelles décorations ! Si le thème retenu pour 2025 était : « Lumières reliant mille étangs à travers Taoyuan », la lanterne principale faisait un spectacle à elle seule !
Ainsi, le Festival des Lanternes célestes de Pingxi se déroule sur deux jours distincts.
Des événements plus modestes, tels que le Festival des Feux d’Artifice de Yanshui, le Bombardement du Maître Handan, le Bombardement du Dragon, le Bombardement de Tudi Gong et le Festival de Baiming, ne durent qu’une seule journée, celle du Festival des Lanternes.
En revanche, dans la ville qui est chargée d’accueillir les festivités majeures, le festival dure jusqu’à douze jours, comme cette année, à Taoyuan, dans la banlieue de Taipei, la capitale !
Ainsi, entre le 12 et le 22 février, plus de 20 millions de visiteurs sont venus assister à des conférences, des concerts, des spectacles, des feux d’artifices, admirer les décorations lumineuses qui brillaient, la nuit, de tous leurs feux dans le parc près de la station A18 du MRT, le métro reliant le centre de la capitale à son lointain aéroport...
À dire vrai, on ne savait plus où donner de la tête tant le parc était vaste et tant il y avait de décorations à admirer ! Et quelles décorations ! Si le thème retenu pour 2025 était : « Lumières reliant mille étangs à travers Taoyuan », la lanterne principale faisait un spectacle à elle seule !
Une lanterne principale baptisée "Paradis infini"

Baptisée "Paradis infi", la lanterne principale format XXL installée dans le parc de Taoyuan changeait sans cesse de couleurs, faisant le spectacle (© PB)
Cette lanterne principale baptisée « Paradis infini », avait la forme –mais en version XXL- de la lettre symbolisant «l’ infini » dans l’alphabet grec.
Haute de 18 mètres, large d'autant sinon plus, elle a été conçue par l'artiste taïwanais de renom Akibo Li.
Dans la nuit, cet époustouflant symbole d'infinité changeait sans cesse de couleurs en faisant alterner les motifs colorés, parfois floraux, parfois géométriques.
Autour de cette lanterne principale, des arbres colorés s'allumaient dans la nuit, changeaient de couleurs, puis réapparaissaient dans une autre...
Plus loin, des installations géométriques contribuaient aussi à créer « une ambiance festive" qui, selon l'Office de tourisme taïwanais, "soulignait les possibilités infinies pour Taïwan au cours de la prochaine année »...
Si cette lanterne principale aimantait tous les regards, plus loin, d’autres éléments décoratifs illustraient la passion des Taïwanais pour le baseball , un sport national très apprécié. Bien mieux, comme Taïwan avait gagné, en janvier, le WBSC Premier12, il s'agissait aussi de mettre en lumière la joie et la fierté ressenties par le peuple taïwanais après ce triomphe.
Haute de 18 mètres, large d'autant sinon plus, elle a été conçue par l'artiste taïwanais de renom Akibo Li.
Dans la nuit, cet époustouflant symbole d'infinité changeait sans cesse de couleurs en faisant alterner les motifs colorés, parfois floraux, parfois géométriques.
Autour de cette lanterne principale, des arbres colorés s'allumaient dans la nuit, changeaient de couleurs, puis réapparaissaient dans une autre...
Plus loin, des installations géométriques contribuaient aussi à créer « une ambiance festive" qui, selon l'Office de tourisme taïwanais, "soulignait les possibilités infinies pour Taïwan au cours de la prochaine année »...
Si cette lanterne principale aimantait tous les regards, plus loin, d’autres éléments décoratifs illustraient la passion des Taïwanais pour le baseball , un sport national très apprécié. Bien mieux, comme Taïwan avait gagné, en janvier, le WBSC Premier12, il s'agissait aussi de mettre en lumière la joie et la fierté ressenties par le peuple taïwanais après ce triomphe.
Un assaut de créativité dans les écoles et les prisons...

En cette "année chinoise du serpent d'eau", beaucoup de lanternes honoraient l'animal . Ici, dans le parc de Taoyuan (© PB)
Enfin, dans le parc, près de la station de métro 18, étaient eexposées sur de petites estrades, d’innombrables lanternes colorées équipées de LED pour faire ressortir leurs couleurs dans le noir. Elles offraient un indescriptible mélange de formes, de couleurs et de lumières dans la nuit d'hiver !
En cette année chinoise du serpent d’eau, beaucoup de ces lanternes évoquaient évidemment cet animal, mais bien d'autres mettaient en scène des oiseaux bleus battant des ailes, des coqs, des hiboux, des cerfs, des escargots, des dauphins, d'étonnants personnages de bandes dessinées et bien d'autres choses encore...
Au vrai, souvent le visiteur ne savait plus où donner de la tête tant il y avait de lanternes et de motifs différents ! Toutes ces lanternes étaient le fruit d'une abondante créativité devant laquelle on ne pouvait que s’émerveiller, surtout après avoir découvert qu'elles avaient été fabriquées, pour la plupart, dans des établissements scolaires, voire des prisons.
Une implication qui en dit long sur l’importance d’honorer cette fête ancrée de longue date dans la tradition.
Une fête qui réunit familles et amis pour une -ou plusieurs- soirée(s) de lumière, d'énigmes et de gourmandises et qui est, pour le visiteur étranger, une occasion unique de se familiariser avec l'une des plus belles traditions taïwanaises.
En 2026, les festivités majeures du Festival des lanternes de Taïwan se tiendront à Chiayi.
En cette année chinoise du serpent d’eau, beaucoup de ces lanternes évoquaient évidemment cet animal, mais bien d'autres mettaient en scène des oiseaux bleus battant des ailes, des coqs, des hiboux, des cerfs, des escargots, des dauphins, d'étonnants personnages de bandes dessinées et bien d'autres choses encore...
Au vrai, souvent le visiteur ne savait plus où donner de la tête tant il y avait de lanternes et de motifs différents ! Toutes ces lanternes étaient le fruit d'une abondante créativité devant laquelle on ne pouvait que s’émerveiller, surtout après avoir découvert qu'elles avaient été fabriquées, pour la plupart, dans des établissements scolaires, voire des prisons.
Une implication qui en dit long sur l’importance d’honorer cette fête ancrée de longue date dans la tradition.
Une fête qui réunit familles et amis pour une -ou plusieurs- soirée(s) de lumière, d'énigmes et de gourmandises et qui est, pour le visiteur étranger, une occasion unique de se familiariser avec l'une des plus belles traditions taïwanaises.
En 2026, les festivités majeures du Festival des lanternes de Taïwan se tiendront à Chiayi.

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