Un Comité de Filière Tourisme se tenait ce jour, voici le retour cauchemardesque des pros du tourisme - Crédit photos : Depositphotos @ikurucan
Avec une activité non seulement au ralenti, mais qui pose de sérieux problèmes.
En plus des annulations, les agents de voyages doivent faire face à des hôteliers qui ne veulent pas rembourser les réservations et les compagnies aériennes qui veulent remettre les avoirs au goût du jour.
Il ne fait pas de doute que les professionnels du tourisme auraient aimé que l'année 2021 s'arrête à la fin du mois d'octobre.
Novembre aura été synonyme de 5e vague, du variant omicron de fermeture de frontières et retour des restrictions pour les voyageurs.
Face à ce scénario cauchemardesque, le secrétaire d'Etat au tourisme a convié les acteurs à un Comité de filière tourisme de toute urgence.
L'enjeu étant d'évaluer l'impact de ce retour de l'épidémie et surtout de collecter les ressentis avant de taper à la porte de Bercy.
"Nous connaissions jusque-là un été indien, dans l'ensemble des branches du tourisme. La dégradation de la situation épidémique change la donne.
Dès mercredi (1er décembre 2021, ndlr), J'ai fait part à Bruno Le Maire que nous aurons besoin de travailler ensemble et avec vous," a introduit un Jean-Baptiste Lemoyne sur le pont.
En plus des annulations, les agents de voyages doivent faire face à des hôteliers qui ne veulent pas rembourser les réservations et les compagnies aériennes qui veulent remettre les avoirs au goût du jour.
Il ne fait pas de doute que les professionnels du tourisme auraient aimé que l'année 2021 s'arrête à la fin du mois d'octobre.
Novembre aura été synonyme de 5e vague, du variant omicron de fermeture de frontières et retour des restrictions pour les voyageurs.
Face à ce scénario cauchemardesque, le secrétaire d'Etat au tourisme a convié les acteurs à un Comité de filière tourisme de toute urgence.
L'enjeu étant d'évaluer l'impact de ce retour de l'épidémie et surtout de collecter les ressentis avant de taper à la porte de Bercy.
"Nous connaissions jusque-là un été indien, dans l'ensemble des branches du tourisme. La dégradation de la situation épidémique change la donne.
Dès mercredi (1er décembre 2021, ndlr), J'ai fait part à Bruno Le Maire que nous aurons besoin de travailler ensemble et avec vous," a introduit un Jean-Baptiste Lemoyne sur le pont.
Tourisme : "Nous allons faire face à un gros problème"
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Toutes les branches du tourisme ont été pendant plus d'une heure entendues par le secrétaire d'Etat en charge du tourisme, jusqu'aux petits trains touristiques.
Si la réunion a ressemblé à un bureau des lamentations, Valérie Boned est venue rappeler la situation délicate des agents de voyages et voyagistes.
"Pour nous, c'est une situation... j'ai envie de dire pire cauchemar, nous ne pouvions pas imaginer.
Avec le Maroc, les Antilles, Maurice, plus accessoirement Israël et l'Afrique Australe, toutes les destinations qui sont impactées, c'est un tiers de notre activité outgoing pour l'hiver.
Immédiatement, nous devons gérer les retours des voyageurs et ce n'est pas du tout anodin," rappelle la secrétaire générale des Entreprises du Voyages.
Et si l'opération rapatriement ressemble à un casse-tête, la gestion des dossiers sur le départ vers ces destinations risque d'être un véritable gouffre financier.
"Il y a une absence d'offre aérienne sur l'Afrique du Sud, avec des voyageurs bloqués là -bas.
Pour les autres destinations, les hôteliers et les autres prestataires acceptent au mieux des avoirs, mais ne nous remboursent pas," témoigne Valérie Boned.
Surtout que dans le même temps, les compagnies aériennes ne jouent pas le jeu. Alors que les vols sont maintenus, elles ne remboursent pas les acteurs du tourisme, pire même elles replongent facilement dans l'illégalité.
Si la réunion a ressemblé à un bureau des lamentations, Valérie Boned est venue rappeler la situation délicate des agents de voyages et voyagistes.
"Pour nous, c'est une situation... j'ai envie de dire pire cauchemar, nous ne pouvions pas imaginer.
Avec le Maroc, les Antilles, Maurice, plus accessoirement Israël et l'Afrique Australe, toutes les destinations qui sont impactées, c'est un tiers de notre activité outgoing pour l'hiver.
Immédiatement, nous devons gérer les retours des voyageurs et ce n'est pas du tout anodin," rappelle la secrétaire générale des Entreprises du Voyages.
Et si l'opération rapatriement ressemble à un casse-tête, la gestion des dossiers sur le départ vers ces destinations risque d'être un véritable gouffre financier.
"Il y a une absence d'offre aérienne sur l'Afrique du Sud, avec des voyageurs bloqués là -bas.
Pour les autres destinations, les hôteliers et les autres prestataires acceptent au mieux des avoirs, mais ne nous remboursent pas," témoigne Valérie Boned.
Surtout que dans le même temps, les compagnies aériennes ne jouent pas le jeu. Alors que les vols sont maintenus, elles ne remboursent pas les acteurs du tourisme, pire même elles replongent facilement dans l'illégalité.
Maroc et Maurice : "nous partons dans quelque chose de très compliqué financièrement"
"La Royale Air Maroc refuse de rembourser et va émettre des avoirs. Nous allons faire face à un gros problème.
Si les hôteliers ne remboursent pas et les compagnies émettent des avoirs, nous partons dans quelque chose de très compliqué à gérer," peste la responsable des EDV.
Après 20 mois délicats, un volume d'affaires faible ou inexistant, une timide reprise et sans compter les PGE contractés pour tenir et les avoirs à rembourser... les professionnels se retrouvent non pas avec un tas de sable, comme aime à le dire Jean-Pierre Mas, mais la dune du Pilat devant eux.
Autre point d'envergure et à soulever pour le syndicat, les décisions brutales et épidermiques des gouvernements vis-à -vis des voyageurs.
Les Entreprises du Voyage demandent une analyse objective sur ce qu'il se passe avec le variant Omicron. Le principe de précaution a sans doute été poussé à son paroxysme.
Ce n'est pas le seul problème.
Comme le révélait Didier Blanchard, patron de Visiteurs le variant Omicron semble inactif lors des vols avec escale en Europe.
"Nous regrettons une absence de coordination au niveau européen. Il nous est possible de faire rentrer de clients par d'autres aéroports européens, sans aucun problème.
De telles décisions représentent aussi un manque à gagner sur les réservations de dernières minutes pour décembre," juge Valérie Boned.
Les agents et les voyagistes demandent une prolongation de l'accompagnement des entreprises, au regard de la situation.
Si les hôteliers ne remboursent pas et les compagnies émettent des avoirs, nous partons dans quelque chose de très compliqué à gérer," peste la responsable des EDV.
Après 20 mois délicats, un volume d'affaires faible ou inexistant, une timide reprise et sans compter les PGE contractés pour tenir et les avoirs à rembourser... les professionnels se retrouvent non pas avec un tas de sable, comme aime à le dire Jean-Pierre Mas, mais la dune du Pilat devant eux.
Autre point d'envergure et à soulever pour le syndicat, les décisions brutales et épidermiques des gouvernements vis-à -vis des voyageurs.
Les Entreprises du Voyage demandent une analyse objective sur ce qu'il se passe avec le variant Omicron. Le principe de précaution a sans doute été poussé à son paroxysme.
Ce n'est pas le seul problème.
Comme le révélait Didier Blanchard, patron de Visiteurs le variant Omicron semble inactif lors des vols avec escale en Europe.
"Nous regrettons une absence de coordination au niveau européen. Il nous est possible de faire rentrer de clients par d'autres aéroports européens, sans aucun problème.
De telles décisions représentent aussi un manque à gagner sur les réservations de dernières minutes pour décembre," juge Valérie Boned.
Les agents et les voyagistes demandent une prolongation de l'accompagnement des entreprises, au regard de la situation.
Evénementiel : une "situation catastrophique, un coup de massue"
Pour l'événementiel, les annulations pleuvent depuis maintenant 15 jours.
Et malheureusement le secteur s'attend à ne plus voir de dossier tomber avant février ou mars 2022. Entre la 5e vague anxiogène, la responsabilité des entreprises, le variant et les contraintes pour les voyageurs...
"La situation est catastrophique. Nous avons connu un véritable coup de massue.
L'ensemble de la filière est très inquiet pour les trois mois qui vont venir. Chaque jour qui passe décale l'éventuelle reprise, avec des PGE à rembourser," selon Philippe Abergel, le délégué général de SYNPASE (Syndicat National des Prestataires de l'Audiovisuel Scénique et Evénement).
Le constat est plus que dur pour une filière qui connaissait depuis la fin du printemps 2021, un retour d'activité. Patatras, les contaminations ont repris et Elisabeth Borne est sortie du bois.
La ministre a préconisé de suspendre tous les regroupements dans les entreprises.
Dans cette triste dynamique, l'hôtellerie ne fait pas mieux et peine à sortir la tête de la marée montante.
"Pour rappel, nos performances à fin octobre nous sommes encore en cumulé sur l'hôtellerie française à -47% de Revpar par rapport à 2019. Nous sommes loin d'être sortis de la crise.
La question : comment affronter la situation ? Faut-il réactiver certains dispositifs d'aides ?" questionne Jean-Virgile Crance, le président de Groupement National des Chaînes hôtelières (GNC).
Et malheureusement le secteur s'attend à ne plus voir de dossier tomber avant février ou mars 2022. Entre la 5e vague anxiogène, la responsabilité des entreprises, le variant et les contraintes pour les voyageurs...
"La situation est catastrophique. Nous avons connu un véritable coup de massue.
L'ensemble de la filière est très inquiet pour les trois mois qui vont venir. Chaque jour qui passe décale l'éventuelle reprise, avec des PGE à rembourser," selon Philippe Abergel, le délégué général de SYNPASE (Syndicat National des Prestataires de l'Audiovisuel Scénique et Evénement).
Le constat est plus que dur pour une filière qui connaissait depuis la fin du printemps 2021, un retour d'activité. Patatras, les contaminations ont repris et Elisabeth Borne est sortie du bois.
La ministre a préconisé de suspendre tous les regroupements dans les entreprises.
Dans cette triste dynamique, l'hôtellerie ne fait pas mieux et peine à sortir la tête de la marée montante.
"Pour rappel, nos performances à fin octobre nous sommes encore en cumulé sur l'hôtellerie française à -47% de Revpar par rapport à 2019. Nous sommes loin d'être sortis de la crise.
La question : comment affronter la situation ? Faut-il réactiver certains dispositifs d'aides ?" questionne Jean-Virgile Crance, le président de Groupement National des Chaînes hôtelières (GNC).
Tourisme : la 3e dose est déjà un problème !
Même la si puissante industrie aérienne n'est pas épargnée.
Le ciel français ne fera pas mieux que 35 % du trafic de 2019, au moment de faire les comptes à la fin de l'année, selon la FNAM.
Vous l'aurez compris, l'ensemble du secteur du tourisme se retrouve dans une situation catastrophique.
D'autant qu'une problématique nouvelle pourrait arriver prochainement.
Les Français devront à partir du 15 janvier passer à la 3e dose, pour maintenir leur pass sanitaire actif.
Sauf qu'il devient de plus en plus difficile de trouver un rendez-vous pour recevoir la piqure de rappel, sans parler des saisonniers non vaccinés.
"Les touristes étrangers pourraient voir leur pass sanitaire désactivé en raison de la 3e dose exigée par la France, puisqu'ils ont des règles différentes dans leur pays," peste Roland Heguy, le président de l'UMIH.
Même si l'Europe converge de plus en plus vers une dose de rappel, il n'y a aucune politique commune.
Au-delà de l'harmonisation européenne des mesures aux frontières, les professionnels n'hésitent plus à réclamer un retour des aides.
Pour le secrétaire d'Etat, il faut prendre son mal en patience, car la lumière n'est peut-être pas si loin.
"J'espère que d'ici 15 jours ou 3 semaines, nous aurons une meilleure compréhension de ce nouveau variant. Et cela va dissiper les craintes actuelles.
Nous avons deux semaines compliquées qui tombent au mauvais moment," a rappelé à l'audience le secrétaire d'Etat.
De quoi plomber la fin d'un exercice qui restera une nouvelle fois dans l'histoire...
Le ciel français ne fera pas mieux que 35 % du trafic de 2019, au moment de faire les comptes à la fin de l'année, selon la FNAM.
Vous l'aurez compris, l'ensemble du secteur du tourisme se retrouve dans une situation catastrophique.
D'autant qu'une problématique nouvelle pourrait arriver prochainement.
Les Français devront à partir du 15 janvier passer à la 3e dose, pour maintenir leur pass sanitaire actif.
Sauf qu'il devient de plus en plus difficile de trouver un rendez-vous pour recevoir la piqure de rappel, sans parler des saisonniers non vaccinés.
"Les touristes étrangers pourraient voir leur pass sanitaire désactivé en raison de la 3e dose exigée par la France, puisqu'ils ont des règles différentes dans leur pays," peste Roland Heguy, le président de l'UMIH.
Même si l'Europe converge de plus en plus vers une dose de rappel, il n'y a aucune politique commune.
Au-delà de l'harmonisation européenne des mesures aux frontières, les professionnels n'hésitent plus à réclamer un retour des aides.
Pour le secrétaire d'Etat, il faut prendre son mal en patience, car la lumière n'est peut-être pas si loin.
"J'espère que d'ici 15 jours ou 3 semaines, nous aurons une meilleure compréhension de ce nouveau variant. Et cela va dissiper les craintes actuelles.
Nous avons deux semaines compliquées qui tombent au mauvais moment," a rappelé à l'audience le secrétaire d'Etat.
De quoi plomber la fin d'un exercice qui restera une nouvelle fois dans l'histoire...