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iDTGV, Acte I de la privatisation de la SNCF ?

plus de 20.000 billets vendus en moins d'un mois


La SNCF a vendu via internet plus de 20.000 billets en moins d'un mois pour ses nouvelles rames d'iDTGV dont la première a circulé à plein lundi entre Paris et Toulon, après un départ mouvementé sur fond de manifestation de cheminots. On comprend la peur des syndicats qui voient dans cette innovation une privatisation rampante.


Rédigé par La Rédaction - redaction@tourmag.com le Mardi 7 Décembre 2004

Internet, ils ne leur disent pas merci !
Internet, ils ne leur disent pas merci !
"Nous avons vendu plus de 20.000 billets pour l'iDTGV depuis l'ouverture à la réservation sur internet le 17 novembre. Cela représente environ quarante trains ou vingt allers-retours", indique une porte-parole.

Accrochée à une rame du TGV Med, la première rame d'iDTGV, qui compte environ 500 places, est partie de la gare de Lyon lundi à 13h50 pour rejoindre Toulon via Avignon et Marseille.

Son départ a été retardé d'une demi-heure par plusieurs centaines de cheminots répondant à l'appel de la quasi-totalité des syndicats SNCF qui voient dans ce nouveau produit le cheval de Troie de la privatisation. Une quarantaine de cheminots distribuant des tracts "iDTGV, la gangrène du service public" a également accueilli le train à son arrivée à 17h45 à Toulon.

Sud Rail, dont les militants étaient les plus nombreux et les plus déterminés, avait déposé un préavis de grève à cette occasion sans "aucun effet sur le trafic", selon la direction de la SNCF.En revanche ce fut rude pour les deux cents passagers du TGV 7903, dont plusieurs dizaines de clients "internet" de la rame iDTGV, contraints de fendre une foule de manifestants vociférant pour rejoindre le train placé sous protection policière.

Un train placé sous protection policière

Aux slogans de "TGV privé : emplois soldés" repris en choeur au rythme de roulements de tambours et de claquements de pétards, les cheminots ont tenté de convaincre les voyageurs des "dangers de la privatisation" de la SNCF.

"Nous sommes là pour dénoncer l'inégalité d'accès à ce type de train, la discrimination tarifaire et la casse du service public via la création de cette société privée qui ne se justifie pas", affirmait le tract unitaire, format billet SNCF, distribué dans la gare par un contrôleur syndicaliste en tenue.

Un porte-parole de l'intersyndicale (CGT, Sud Rail, CFDT, FO, Unsa, Fgaac) expliquait que la SNCF, au moment où elle "finance pour 4 millions d'euro la création de la filiale iDTGV, supprime des TER, des trains de banlieue de nuit, ferme des gares ou n'entretient plus ses lignes secondaires".

Des guichetiers de la gare de Paris-Lyon dénonçaient, eux, la récente "suppression de 25 guichets" de cette gare, prévoyant la "généralisation prochaine des achats de billets sur Internet".

Sud Rail indique dans un communiqué "ne pouvoir accepter que la SNCF, à travers cette filiale, organise sa propre concurrence et affaiblisse le service public et la sécurité des voyageurs en procédant à des coupes claires dans l'emploi des cheminots grâce aux recours à du personnel privé des filiales".

La CFTC avait rejoint la manifestation, contrairement à la CFE-CGC même si celle-ci "partage les inquiétudes des autres syndicats", selon le président de l'organisation des cadres, Philippe Mallégol. La direction de la SNCF a préféré s'adresser directement lundi à ses clients dans un communiqué intitulé : "Ce qu'est réellement iDTGV et corriger quelques affirmations fausses".

"Tous les personnels à l'exception de deux personnes sont des cheminots"

Elle y affirme qu'iDTGV n'est "pas un TGV du privé" mais "une innovation de la SNCF", que cette innovation est portée par une filiale "à 100% de la SNCF", constituée d'"une équipe de moins de dix personnes" et que "tous les personnels à l'exception de deux personnes sont des cheminots".

La direction fait valoir que "l'offre iDTGV" (interactif-détente-TGV), uniquement accessible par internet, ne concerne qu'"un train par jour sur Paris-Marseille-Toulon", ce qui est peu comparé aux "17 TGV aller-retour journaliers" sur cette destination et "aux 700 TGV circulant chaque jour" en France.

Un aller-retour par jour est prévu à 13h20 au départ de Paris et à 18h40 au départ de Toulon, avec un aller supplémentaire le vendredi soir et un retour le samedi matin. Pour la période de lancement (6 au 15 décembre), tous les allers simples étaient vendus à 19 euro en seconde classe et 39 euro en première. Ces tarifs ne concerneront ensuite qu'environ 10% des places.

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