Ibou avait un rêve : venir en Europe finalement, Ibou s'est dit qu'il était préférable d'accueillir les touristes venus dans son pays, leur faire découvrir sa nature à lui, sa culture, les attraits du Parc Naturel du Niokolo Koba, l'un des plus beaux sites que la nature ait créé, à l'Est du Sénégal © Mikhail Mishchenko - Fotolia.com
Une histoire qui montre que le tourisme, ce sont aussi de jolis moments, de belles rencontres intenses.
L'Afrique, qu'elle soit du Nord ou de l'ouest (et même du sud), est plutôt en ce moment désertée par les touristes. Le Sénégal particulièrement, alors qu'il ne s'y passe strictement rien, que la vie y est plutôt douce et que le pays est magnifique.
Même si les grands animaux sont partis vers d'autres contrées depuis longtemps.
Ibou, de son vrai nom Ibrahima, habite depuis sa naissance la petit bourgade de Dar Es Salam (à ne pas confondre avec Dar es Salaam, l'ancienne capitale de Tanzanie).
Ibou avait un rêve : venir en Europe, tenté par les attraits bien souvent illusoires, de notre modernité de plus en plus déshumanisée. Seulement, Ibou avait une maman qui craignait que son fils ne parte si loin, pour une aventure qu'elle pressentait stupide.
Ibou a écouté sa maman, surtout lorsque cette dernière lui a raconté notre civilisation, la nature dénaturée de nos villes, la pauvreté intellectuelle de nos contrées vis-à-vis de ces émigrants…
Et finalement, Ibou s'est dit qu'il était préférable d'accueillir les touristes venus dans son pays, leur faire découvrir sa nature à lui, sa culture, les attraits du Parc Naturel du Niokolo Koba, l'un des plus beaux sites que la nature ait créé, à l'Est du Sénégal.
L'Afrique, qu'elle soit du Nord ou de l'ouest (et même du sud), est plutôt en ce moment désertée par les touristes. Le Sénégal particulièrement, alors qu'il ne s'y passe strictement rien, que la vie y est plutôt douce et que le pays est magnifique.
Même si les grands animaux sont partis vers d'autres contrées depuis longtemps.
Ibou, de son vrai nom Ibrahima, habite depuis sa naissance la petit bourgade de Dar Es Salam (à ne pas confondre avec Dar es Salaam, l'ancienne capitale de Tanzanie).
Ibou avait un rêve : venir en Europe, tenté par les attraits bien souvent illusoires, de notre modernité de plus en plus déshumanisée. Seulement, Ibou avait une maman qui craignait que son fils ne parte si loin, pour une aventure qu'elle pressentait stupide.
Ibou a écouté sa maman, surtout lorsque cette dernière lui a raconté notre civilisation, la nature dénaturée de nos villes, la pauvreté intellectuelle de nos contrées vis-à-vis de ces émigrants…
Et finalement, Ibou s'est dit qu'il était préférable d'accueillir les touristes venus dans son pays, leur faire découvrir sa nature à lui, sa culture, les attraits du Parc Naturel du Niokolo Koba, l'un des plus beaux sites que la nature ait créé, à l'Est du Sénégal.
Il a bossé dur, Ibou, mais il a réussi ses examens et est devenu guide touristique. Un moyen de vivre sa passion, tout en tentant d'assurer l'avenir de ses six enfants (à l'heure actuelle !).
Il a pris contact avec des agences de voyages et, au temps où le pays était encore fréquenté par les touristes, il partait avec eux à travers son pays. Il leur racontait, tels les vieux sages qui enseignent encore, le soir à la veillée, les traditions des ancêtres, la vie de son pays, ses coutumes…
Ibou gagnait royalement 230€ par mois… les bons mois ! Car Ibou était payé à la commission, à condition que les touristes viennent.
Et comme Ibou est un malin, il avait ouvert, dans son village, une petite boutique avec un "coin cafétéria". Comme il le dit, les touristes aiment bien, avant de "faire la route", profiter d'une boisson fraîche et manger un petit morceau.
Avec deux panneaux solaires installés sur le toit de son "bistrot", il avait mis en marche un vieux frigo et servait avec son bon sourire quelques cocas… ou une bière.
Cette année, Ibou n'a quasiment pas travaillé. Ebola, le Mali, tout proche ont eu raison du tourisme dans le pays et les touristes ont eu peur.
Il a pris contact avec des agences de voyages et, au temps où le pays était encore fréquenté par les touristes, il partait avec eux à travers son pays. Il leur racontait, tels les vieux sages qui enseignent encore, le soir à la veillée, les traditions des ancêtres, la vie de son pays, ses coutumes…
Ibou gagnait royalement 230€ par mois… les bons mois ! Car Ibou était payé à la commission, à condition que les touristes viennent.
Et comme Ibou est un malin, il avait ouvert, dans son village, une petite boutique avec un "coin cafétéria". Comme il le dit, les touristes aiment bien, avant de "faire la route", profiter d'une boisson fraîche et manger un petit morceau.
Avec deux panneaux solaires installés sur le toit de son "bistrot", il avait mis en marche un vieux frigo et servait avec son bon sourire quelques cocas… ou une bière.
Cette année, Ibou n'a quasiment pas travaillé. Ebola, le Mali, tout proche ont eu raison du tourisme dans le pays et les touristes ont eu peur.
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Pourtant Ibou y croit encore, il se dit que ce n'est qu'un "mauvais passage" et que tous ces gens à qui il prend plaisir à conter les attraits de son pays, vont bientôt revenir.
Et comme Ibou est un optimiste, il vient d'entreprendre la construction d'un "campement écologique"… dans son jardin.
Il a déjà construit quatre cases et une cinquième sera bientôt achevée.
Mais il est triste, Ibou. Ses enfants n'ont pas l'intention de continuer à développer son activité touristique. Comme leur papa dans sa jeunesse, ils n'ont qu'une idée : partir vers l'Europe !
C'est tout le défi d'Ibou aujourd'hui : prouver à sa descendance qu'il est possible de "faire quelque chose à Dar es Salam".
Et si vous passez par cette petite bourgade, arrêtez-vous juste un moment, prendre un coca chez Ibou. Ça lui permettra de construire son rêve… parce que c'est aussi ça le tourisme.
Suffit de le dire aussi à vos clients, ils ont besoin de ce genre de conseils…
Et merci à Jeune Afrique de m'avoir fait découvrir cette histoire.
Et comme Ibou est un optimiste, il vient d'entreprendre la construction d'un "campement écologique"… dans son jardin.
Il a déjà construit quatre cases et une cinquième sera bientôt achevée.
Mais il est triste, Ibou. Ses enfants n'ont pas l'intention de continuer à développer son activité touristique. Comme leur papa dans sa jeunesse, ils n'ont qu'une idée : partir vers l'Europe !
C'est tout le défi d'Ibou aujourd'hui : prouver à sa descendance qu'il est possible de "faire quelque chose à Dar es Salam".
Et si vous passez par cette petite bourgade, arrêtez-vous juste un moment, prendre un coca chez Ibou. Ça lui permettra de construire son rêve… parce que c'est aussi ça le tourisme.
Suffit de le dire aussi à vos clients, ils ont besoin de ce genre de conseils…
Et merci à Jeune Afrique de m'avoir fait découvrir cette histoire.