Plan social : Nouvelles Frontières veut ''optimiser'' ses licenciements...

Le plan de restructuration annoncé par le Groupes Nouvelles Frontières devrait entrer dans sa phase opérationnelle dans les jours et les semaines à venir.

Après l'annonce par TUI de résultats mitigés des filiales France, voilà qui ne devrait pas remonter le moral des troupes. A cela s'ajouterait la grogne des syndicats et les rumeurs, certes pas nouvelles, mais toujours persistantes du départ du Pdg Jean-Marc Siano.

Le document intitulé "Accord de Méthode" signé entre la direction et les syndicats de Nouvelles Frontières fin juillet, grossit peut-être le trait, mais il a le mérite d'être clair. Ce sont les "bons résultats" de Corsairfly qui ont permis au Groupe en 2007 d'atteindre l'équilibre, peut-on y lire en préambule.

Cependant, l'espoir d'un redressement de la branche de tour operating a été de courte durée : "net recul du marché, crise des subprimes, mouvements sociaux de 2007 et perte du pouvoir d'achat" sont avancés comme autant d'explications à la perte de vitesse du Groupe.

Le 27 mars 2008, le rapport d'audit d'Eurogroup tombe comme un couperet. Parmi les mesures préconisées, un plan de suppression d'emploi touchant plus de 140 personnes. Un montant qui aurait été, depuis, révisé à la baisse et se situerait, selon nos informations, aux environs de 125 à 127.

Le calendrier des réunions entre syndicats, CE et Direction va s'échelonner d'ici fin novembre. D'ici fin 2009, le Plan Optima devra avoir été complètement appliqué.

Force est de reconnaître que Nouvelles Frontières a mis les petits plats dans les grands. Dans le cadre de la nouvelle organisation mise en place, un dispositif de suivi des salariés dont les fonctions pourraient connaître des modifications significatives sera mis en place.

Par ailleurs, une véritable batterie d'entretiens, indemnités, tests, cellules... accompagnera le tout avec une attention toute particulière pour les salariés de 50 ans et plus qui, dixit l'accord, seront particulièrement chouchoutés.

Cette recherche de consensus, louable certes, n'est pas complètement désintéressée. En effet, l'hémorragie de compétences qui risque de s'ensuivre, n'est pas vraiment du goût de Nouvelles Frontières.

Une clause prévoit que "Le salarié dont le projet de création d’entreprise est de prendre une agence NF en location-gérance bénéficiera d’une indemnité supplémentaire égale à 25% de l’indemnité de prise de risque (égale à 5 mois de salaire brut) qui ne se cumule pas avec l’aide financière à la formation (10.000 euros h.t)."

Mais ce n'est pas tout. NF s'est montré généreux sur les à-côtés : agence équipée, bail commercial, frais de communication. Last but not least, le gérant doit verser un apport de l'ordre de... 15 000 euros, déclarait dernièrement Jean-Marc Siano à notre confrère Strategos.

Le montant de l'indemnité sup + celle de la prise de risque ?

La boucle est bouclée. Comment récupérer demain les salariés que l'on met à la porte ou qui décident de partir aujourd'hui ? En les réembauchant... Mais cette fois-ci à leurs risques et périls !

En effet, le Groupe qui veut étendre sa couverture géographique a trouvé là une véritable martingale : un personnel déjà formé et possédant la culture maison.

L'avenir nous dira si les 8% proposés au gérant sur le chiffre d'affaires seront suffisamment motivants (et rentables) pour endosser la panoplie du parfait petit entrepreneur NF.