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DHD Laïka : " Nos voyages chasse et pêche souffrent du para-commercialisme"

L'interview de Benoît Maury-Laribière, co-fondateur de l'agence


Un ours empaillé accueille le visiteur de l'agence parisienne DHD Laïka, située dans le 8e arrondissement. Sur les murs, des trophées de cervidés et autres gibiers d'eau plantent le décor. Nous sommes ici dans une agence productrice, spécialisée dans les séjours de chasse et de pêche aux quatre coins du monde. Loin de l'image luxueuse des grands safaris africains, DHD Laïka se veut aujourd'hui accessible à tous les passionnés de la nature qu'ils veuillent partir à l'assaut du cerf Maral dans les plaines du Kazakhstan ou des barracudas au large du Soudan. Rencontre avec Benoît Maury-Laribière l'un des deux fondateurs.


le Mardi 10 Avril 2012

Benoît Maury-Laribière avec sa brochure sur la chasse - DR : LAC
Benoît Maury-Laribière avec sa brochure sur la chasse - DR : LAC
TourMaG.com - Racontez-nous l'histoire de votre agence.

Benoît Maury-Laribière : "En 1992, j'ai créé Laïka, une agence spécialiste de la chasse.

A contre-courant de ce qui se proposait sur le marché à l'époque, je me suis concentré sur les pays d'Asie Centrale et non sur l'Afrique.

Dominique Dhouailly mon partenaire a créé DHD en 1986, spécialisé dans la pêche.

Nos deux agences ont fusionné en 1995 car les deux activités sont très complémentaires, avec des démarches de vente assez similaires. Nous concevons nos produits à 100% et les vendons en direct."

TourMaG.com - Quel est le profit de votre clientèle ?

Benoît Maury-Laribière : "Ce sont des passionnés, souvent cadre supérieurs, professions libérales, chefs d'entreprises. Pour 90% ce sont des individuels, plus quelques entreprises pour des incentives.

Nous comptons 1000 clients par an dont une grande majorité de provinciaux. Ils aiment d'ailleurs passer nous voir à l'agence lorsqu'ils montent à Paris pour des affaires. Nos voyageurs sont très fidèles.

Les séjours pêche ont un ticket d'entrée à 2 500 euros, alors qu'il faut compter 4 000 euros pour la chasse.

Mais nous souffrons du para-commercialisme. Beaucoup d'amateurs proposent des séjours sous prétexte qu'ils sont allés trois ou quatre fois dans un pays.

Alors bien sûr ils cassent les prix, mais leurs prestations sont de mauvaise qualité. Ils jettent la suspicion sur la profession et les nouveaux clients deviennent méfiants."

TourMaG.com - Que trouve-t-on dans votre production ?

Benoît Maury-Laribière : "Nous avons deux catalogues, un pour la pêche et l'autre pour la chasse.

A l'intérieur, vous trouverez une trentaine de destinations, mais la programmation évolue en fonction de l'actualité. Certains pays disparaissent à cause des guerres et autres évènements politiques.

D'autres souffrent de l'arrêt de la desserte aérienne comme Christmas Island au milieu du Pacifique.

Coté hébergement, c'est souvent assez sommaire, même si nous essayons d’offrir les meilleures prestations possibles. On se rend généralement dans des lieux très isolés et peu touristiques.

L'hôtellerie n'est donc pas aussi développée que dans une station balnéaire par exemple."

TourMaG.com - Avec leurs photos de paysages, vos brochures ressemblent presque à celles des spécialistes de l'aventure...

Benoît Maury-Laribière : "Oui nous ne voulons pas choquer et étaler des animaux morts en première page. D'ailleurs, tuer n'est pas le but du voyage.

Il ne faut pas oublier que sur un séjour d'une semaine, on ne tire parfois qu'une seule fois. Ce qui compte c'est l'expérience du séjour et les paysages.

D'ailleurs, les chasseurs sont souvent les plus fervents défenseurs de la nature. Leur venue aide à préserver l'environnement et la faune locale grâce à l'argent qu'ils donnent aux pisteurs et aux guides.

C'est souvent dans les territoires de chasse que la biodiversité est la mieux préservée, car il y a des gardes et les locaux veillent à la préserver les animaux pour le plaisir des voyageurs. Même chose pour la pêche."

Benoît Maury-Laribière posant cette fois avec sa brochure pêche - DR : LAC
Benoît Maury-Laribière posant cette fois avec sa brochure pêche - DR : LAC
TourMaG.com - En ce temps de crise, travailler sur un marché de niche est-il une chance ou une galère ?

Benoît Maury-Laribière : "La crise n'est une chance pour personne. Mais nous touchons une clientèle à hauts revenus, moins impactée par la situation économique. D'un autre coté, les séjours chasse sont les premiers à trinquer, au profit des vacances en famille.

Pour faire face, nous développons de nouveaux produits, plus proches et moins onéreux, afin de ne pas perdre une clientèle dont les budgets se réduisent. Notre gamme qui était assez élitiste est aujourd'hui plus équilibrée.

Ainsi cette année, nous relançons l'Espagne et l’Écosse et programmons la Slovénie pour la pêche avec des exclusivités, comme des parcours privés.

Malgré la crise et grâce à ces efforts, notre activité est en croissance car nous gagnons des parts de marché."

TourMaG.com - Vous allez également vous développer sur l'aventure. Quels sont vos projets ?

Benoît Maury-Laribière
: "Pour le moment, nous proposons des voyage au Canada, avec un programme créé avec l'aide de Nicolas Vanier, qui est un ami.

Ce sont des excursions avec ses chiens de traineaux en hiver et du canoë en été. Nous programmons également l'Argentine à cheval et des séjours à la découverte de la faune et flore du Gabon et de Madagascar.

Nous souhaitons nous positionner en haut de gamme sur le marché de l'aventure. Les agences pourraient d'ailleurs être intéressées par ce type de séjour. Elles peuvent se renseigner sur le site laika-voyages."

TourMaG.com - Combien de personnes travaillent avec vous ?

Benoît Maury-Laribière : "Notre équipe compte six personnes, toutes parmi les meilleures spécialistes de la chasse ou de la pêche. Ils connaissent leurs destinations sur le bout des doigts.

Nous avons parfois eu des stagiaires, même si notre activité de niche n'est pas toujours facile à appréhender pour quelqu'un qui sort de l'école. Par exemple, certains des vols en Asie Centrale ne sont pas IATA et les dessertes intérieures sont souvent compliquées à gérer."

TourMaG.com - Êtes-vous adhérent au SNAV ?

Benoît Maury-Laribière : "Nous l'avons été pendant plus de 15 ans mais nous avons arrêté. C'était plus par solidarité pour la profession que par réel intérêt car nous sommes hors du moule.

Du coup lorsqu'il a fallu faire des économies la cotisation est passée à la trappe !"

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