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Aura-t-on besoin d'un ministre du tourisme en France en 2020 ?

« Le tourisme, une des premières industries mondiales dans les dix prochaines années. Comment et à quel prix ?


Le secrétariat d’état au tourisme n’est pas le seul à vouloir mieux appréhender l’avenir avec sa commande au Boston Consulting Group d’une étude sur le tourisme en 2020. La conférence sur le thème « Le tourisme, une des premières industries mondiales dans les dix prochaines années. Comment et à quel prix ?, a fait salle quasi-comble ce jeudi 13 mars au Map-Le Monde à Paris.


Rédigé par Geneviève BIEGANOWSKI le Dimanche 16 Mars 2008

Aura-t-on besoin d'un ministre du tourisme en France en 2020 ?
L’avantage à faire de la prospective c’est que l’on se nourrit des visions contradictoires des intervenants. On peut donc tout dire et son contraire en sachant que, de toutes façons, des impondérables viendront bouleverser le meilleur des scénarios.

Exemple : la première question posée par Michel Messager qui a mené les intervenants à un thèse-antithèse-synthèse tel qu’on les aime dans les dissertations de philosophie.

Un ministre du tourisme sera-t-il nécessaire pour la destination France en 2020 ?

La réponse est oui pour Régis Bulot. « L’Etat doit tenir sa place. Il ne faut pas suivre l’exemple de l’Italie qui a totalement décentralisé l’administration. Et l’ancien président des Relais et Châteaux de rappeler qu’un tiers de l’hôtellerie française va mal et qu’elle aurait besoin des aides des pouvoirs publics pour se moderniser et rester dans la course.

Oui, également, pour Patrick Viceriat, qui souhaite que l’Etat s’intéresse au développement du tourisme. Et cet expert qui compte au nombre de ses clients Pierre et Vacances, de suggérer une réforme de la loi Littoral et la loi Montagne.

« Moins il y a d’Etat, mieux c’est ! »

« Pas pour construire des murs de béton sur les plages », rétorque Jean-François Rial qui n’est pas favorable non plus à un vrai ministre du tourisme. « Laissez-faire les opérateurs privés ». Une opinion partagée par Jean-Louis Baroux pour le secteur de l’aérien : « Moins il y a d’Etat, mieux c’est ! »

Tous les intervenants s’entendent pour reconnaître qu’il y a du gaspillage dans les budgets de communication des offices de tourisme : « tout le monde y va de sa brochure. Il y en a des tonnes qui attendent dans les offices de tourisme », affirme Régis Bulot.

Pour Jean-Louis Richard, ce sont les solutions informatiques des offices de tourisme qui doivent évoluer. Aujourd’hui, chacun a choisi son propre système qui ne peut pas communiquer avec les autres. « Il leur est impossible de proposer des offres communes aux touristes internationaux. C’est regrettable! ».

« Certaines campagnes de communication des offices de tourisme telles qu’on les voit actuellement sont inutiles », estime Jean-François Rial.

Pourtant, il faut une administration du tourisme mais, suggère le patron de Voyageurs du monde, « avec à sa tête un haut fonctionnaire brillant, nommé sur une période longue, de dix ans par exemple plutôt qu‘un ministre éphémère». Voilà le scénario idéal.

Le coût du transport aérien, impact négatif sur le tourisme ?

Le coût du transport aérien, aura-t-il un impact négatif sur le développement du tourisme ? Pour Régis Bulot, le transport aérien low cost est indispensable au développement de l’hôtellerie. Jean-Louis Baroux approuve, il ne faut pas fermer l’accès des aéroports aux transporteurs low cost. « Orly qui depuis 1997 est limité à 250 000 mouvements alors que cette plate-forme a été conçue pour accueillir 45 millions de passagers, c’est une aberration ».

Quant aux avions utilisés par les transporteurs low cost. Le B-737 et l’A320, « ce sont des avions qui ont été conçus il y a 30 ans. Les avionneurs ont mis tous leurs efforts à concevoir des avions long courrier en matériaux composites, moins gourmands en carburant. Rien n’a été fait pour les avions court courrier et c‘est un vrai problème», constate le créateur d’APG.

Jean-François Rial rappelle que 30% des voyageurs aériens sont des touristes et que le volume de ces passagers doublera dans dix ans.

Mais, la cherté du pétrole aura un impact qu’il est encore difficile de quantifier. « l’augmentation d’un dollar sur le baril de pétrole, c’est une augmentation d’un dollar sur le prix du billet ».

Que sera l’agent de voyages dans dix ans ?

Pour Jean-François Rial, les agents de voyages dans dix ans seront des experts, spécialisés sur des activités très pointues, une destination, un sport, un type de produit.

« Leur valeur ajoutée vis-à-vis du client ». Ils devront faire cette mutation car tous les produits « standardisés » des tour-opérateurs seront vendus via l’internet. Un point de vue partagé par Jean-Louis Richard qui prédit une standardisation des produits.

Restent les vœux pieux : pour Jean-François Rial ce serait de mettre en place une politique mondiale du tourisme pour lutter contre l’instabilité politique et le terrorisme.
Pour Jean-Louis Richard, il faudrait accrocher un sourire à toutes les personnes ayant à accueillir les touristes en France. Pour Régis Bulot, enfin, on doit faire prendre conscience à tous les acteurs qu’il va falloir être meilleur pour survivre.

Il y a un point sur lequel tous les intervenants s'accordent : l’environnement sera un élément décisif dans le développement du tourisme.

Intervenants : Jean-François Rial, président de Voyageurs du Monde, Jean-Louis Baroux, créateur d’APG, Patrick Viceriat, président de l’Afest, Jean-Louis Richard, président d’Amadeus France, Régis Bulot, président de la section Economie et tourisme au Conseil National du Tourisme.
Modérateur : Michel Messager

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Commentaires

1.Posté par CB le 17/03/2008 15:35 | Alerter
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Je me répète .......les institutions publiques ..... doivent aider les agences de voyages réceptives ... et ne pas être des concurrents !!!! c'est notre argent qui est gaspillé !!!

2.Posté par Grillon le 18/03/2008 15:11 | Alerter
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Moins il y a d'état, mieux cest ?
Il y a dans ces approches 2 aspects et 2 pblics concernés !
1- ceux qui vivent du tourisme quelle que soit la destination par la vente de produits, hors France y compris !
2- ceux qui en vivent, en France, par une activité professionnelle directement impliquée dans le tourisme (hotellerie, chambres d'hôtes, meublés, restauration, ... séjours à activités sportives, de détentes, loisirs , ...)
Pour au moins 1 des types d'acteurs, une coordination avec des objectifs décidés au niveau national (créaters d'emplois, promotion de la France à l'étranger) me semble nécessaire !
Notamment, les études de comportement des touristes doivent être commanditées au niveau national pour être des outils d'aide aux structures concernées sur le terrain : quelle est l'attente du client de demain (pour l'inciter à venir/rester en France) par exemple ...

3.Posté par David Dessaigne le 21/04/2008 15:27 | Alerter
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bonjour,
je suis vis président d'un SI et je regarde les commentaires avec intérêt, et les questions aussi.
mais que dire, sur des actions touristique en millieu rural,où sur le meme canton,existe de syndicat d'initiative et qui ne travail pas partenariat. Comment faire évolué le tourisme avec des personnes, qui on des visions des année 50 !!!
je suis un profesionnel du tourisme en Périgord, loueur de canoë kayak vtt et restauration, et je pense qu'il faut apprendre aux bénévoles, que je role des S I ce n'est pas que de donner des pubs!!!



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