Une foutue queue digne du Guiness Book se hâtait lentement vers les comptoirs de « dépose bagages »
« Bonjour Monsieur T.Rublion. Votre mission, si vous l’acceptez, prendre l’avion à Charles de Gaulle au Terminal F » [ici chanter le célèbre générique]. P…, c’est bien ma veine ! Mais je ne vais pas me dégonfler, après tout il faut savoir prendre des risques dans la vie.
« Votre objectif : tester l’enregistrement express sur borne Air France avec bagage. Votre avion décolle dimanche à 15h55 et l’heure limite d’enregistrement est fixée à 30 minutes avant le vol, soit 15h25 »
Oh j’entends d’ici les persifleurs : « il nous prend pour des jambons, le garçon ! à croire qu’il n’a jamais pris l’avion… » C’est ça, marrez-vous, mais rira bien qui rira le dernier…
Mon vol provenance de X (1) était à l’heure et à 13h55 pétantes, je débouche dans le hall départ du Terminal F.
D’un regard circulaire, j’évalue la situation et l’ampleur de la tâche : une file d’attente longue comme une journée sans TourMaG.com serpente dans le hall… Dieu merci je suis largement en avance !
« Votre objectif : tester l’enregistrement express sur borne Air France avec bagage. Votre avion décolle dimanche à 15h55 et l’heure limite d’enregistrement est fixée à 30 minutes avant le vol, soit 15h25 »
Oh j’entends d’ici les persifleurs : « il nous prend pour des jambons, le garçon ! à croire qu’il n’a jamais pris l’avion… » C’est ça, marrez-vous, mais rira bien qui rira le dernier…
Mon vol provenance de X (1) était à l’heure et à 13h55 pétantes, je débouche dans le hall départ du Terminal F.
D’un regard circulaire, j’évalue la situation et l’ampleur de la tâche : une file d’attente longue comme une journée sans TourMaG.com serpente dans le hall… Dieu merci je suis largement en avance !
Cette foutue queue digne du Guiness Book
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A ce stade de ma mission je ne peux plus reculer, il faut entrer dans l’arène. Traînant ma valise derrière moi, je remonte lentement la queue me frayant, à grands coups de « pardon » et de « excusez-moi », un passage vers les fameuses bornes d’enregistrement.
Je ris intérieurement : faut-il être bête pour faire la queue alors que les bornes d’enregistrement sont là qui vous tendent les bras… à condition d’arriver à contourner ou traverser cette foutue queue qui n’en finit pas de s’allonger…
Quelques pieds écrasés – accompagnés des remarques acerbes qui vont avec – plus tard me voici enfin devant la borne tant convoitée.
Voyons voir comment ça marche…à première vue c’est simple : il suffit de suivre les instructions sur l’écran tactile. Simple oui, mais pas pour tout le monde…à ma droite un grand dadais boutonneux s’énerve et secoue la machine comme le flipper de ma jeunesse et finit par faire …tilt !
A ma gauche une mamie regarde son écran d’un œil inquiet, et après quelques regards aussi désespérés qu’infructueux dans ma direction, renonce définitivement à goûter aux joies des nouvelles technologies.
Pour moi ça roule. Il est 14h05, je viens de récupérer ma carte d’embarquement, il ne me reste plus qu’à déposer mon bagage au comptoir « dépose bagages » prévu à cet effet, et j’aurai largement le temps d’aller me restaurer. Enfin, c’est ce que je crois…
Pas un instant l’idée que cette foutue queue digne du Guiness Book se hâtait lentement vers les comptoirs de « dépose bagages » ne m’avait nullement effleuré et pourtant, très vite, je dois me rendre à cette évidence…
Je ris intérieurement : faut-il être bête pour faire la queue alors que les bornes d’enregistrement sont là qui vous tendent les bras… à condition d’arriver à contourner ou traverser cette foutue queue qui n’en finit pas de s’allonger…
Quelques pieds écrasés – accompagnés des remarques acerbes qui vont avec – plus tard me voici enfin devant la borne tant convoitée.
Voyons voir comment ça marche…à première vue c’est simple : il suffit de suivre les instructions sur l’écran tactile. Simple oui, mais pas pour tout le monde…à ma droite un grand dadais boutonneux s’énerve et secoue la machine comme le flipper de ma jeunesse et finit par faire …tilt !
A ma gauche une mamie regarde son écran d’un œil inquiet, et après quelques regards aussi désespérés qu’infructueux dans ma direction, renonce définitivement à goûter aux joies des nouvelles technologies.
Pour moi ça roule. Il est 14h05, je viens de récupérer ma carte d’embarquement, il ne me reste plus qu’à déposer mon bagage au comptoir « dépose bagages » prévu à cet effet, et j’aurai largement le temps d’aller me restaurer. Enfin, c’est ce que je crois…
Pas un instant l’idée que cette foutue queue digne du Guiness Book se hâtait lentement vers les comptoirs de « dépose bagages » ne m’avait nullement effleuré et pourtant, très vite, je dois me rendre à cette évidence…
File d’attente dite « à la française »
Un grand dadais boutonneux s’énerve et secoue la machine comme le flipper de ma jeunesse et finit par faire …tilt !
Je demande alors mentalement pardon à Michaël O’Leary - vous aviez raison Mike, voyager sans bagage, c’est l’avenir - et me prépare à me coltiner avec le fauve.
Première chose à faire, trouver l’extrémité de la queue, et ça c’est pas une mince affaire, car nous sommes en présence d’une file d’attente dite « à la française »…
Rien à voir avec la traditionnelle queue bien droite de nos amis anglo-saxons, non la file d’attente à la française c’est une espèce d’hydre de Lerne mais avec des queues à la place des têtes…une sorte de queue à entrée multiples qui laisse perplexe un petit groupe de « cousins » : « dis-moi es-tu sûr qu’on est dans la bonne ligne(2) ? » [à prononcer avec l’accent québécois].
Profitant de cette aubaine inespérée, je m’immisce dans la conversation pour leur expliquer qu’en France la notion de file d’attente est très floue et que la resquille est notre sport national…et face à leur air dubitatif, je m’empresse de passer de la théorie à la pratique…
14h20, enfin l’objectif est en vue ! Le comptoir promis est là qui me tend les bras…je touche au but, le graal est tout proche. Le cœur battant la chamade, je dépose ma valise sur le tapis, je tends ma carte d’embarquement et ma pièce d’identité à une ravissante automate à laquelle il ne manque que le sourire pour avoir l’air humain.
Elle vérifie que tout est en ordre et accroche l’indispensable étiquette d’identification (en français, tag) à la poignée de ma valise….ça ne vous rappelle rien ? Mais si cherchez bien…Allons faites un effort …une file d’attente interminable, une valise sur un tapis, une carte d’embarquement, une pièce d’identité…
Oouuiiii ! vous y êtes. C’est comme ça qu’on faisait un enregistrement avant …sauf que c’était plus rapide, vous ne passiez pas par la case « borne » , vous alliez directement au comptoir…c’est sans doute ça qu’on appelle le progrès…
Bref, à 14h25, soit une demi-heure après le début de ma mission, je suis débarrassé de ma valise et je vais pouvoir me diriger vers le « filtre police » avant d’enfin aller me sustenter.
Première chose à faire, trouver l’extrémité de la queue, et ça c’est pas une mince affaire, car nous sommes en présence d’une file d’attente dite « à la française »…
Rien à voir avec la traditionnelle queue bien droite de nos amis anglo-saxons, non la file d’attente à la française c’est une espèce d’hydre de Lerne mais avec des queues à la place des têtes…une sorte de queue à entrée multiples qui laisse perplexe un petit groupe de « cousins » : « dis-moi es-tu sûr qu’on est dans la bonne ligne(2) ? » [à prononcer avec l’accent québécois].
Profitant de cette aubaine inespérée, je m’immisce dans la conversation pour leur expliquer qu’en France la notion de file d’attente est très floue et que la resquille est notre sport national…et face à leur air dubitatif, je m’empresse de passer de la théorie à la pratique…
14h20, enfin l’objectif est en vue ! Le comptoir promis est là qui me tend les bras…je touche au but, le graal est tout proche. Le cœur battant la chamade, je dépose ma valise sur le tapis, je tends ma carte d’embarquement et ma pièce d’identité à une ravissante automate à laquelle il ne manque que le sourire pour avoir l’air humain.
Elle vérifie que tout est en ordre et accroche l’indispensable étiquette d’identification (en français, tag) à la poignée de ma valise….ça ne vous rappelle rien ? Mais si cherchez bien…Allons faites un effort …une file d’attente interminable, une valise sur un tapis, une carte d’embarquement, une pièce d’identité…
Oouuiiii ! vous y êtes. C’est comme ça qu’on faisait un enregistrement avant …sauf que c’était plus rapide, vous ne passiez pas par la case « borne » , vous alliez directement au comptoir…c’est sans doute ça qu’on appelle le progrès…
Bref, à 14h25, soit une demi-heure après le début de ma mission, je suis débarrassé de ma valise et je vais pouvoir me diriger vers le « filtre police » avant d’enfin aller me sustenter.
C’est celui qui a la plus petite qui gagne !
Passer le filtre, c’est relativement simple, il suffit de suivre les instructions des gentils agents de sécurité (ne dites jamais « vigile » ça les énerve…) :
- Vous transportez du liquide ?
- Euh, non mais j’ai ma carte Visa Premier…
- Eh ! Vous allez où comme ça ?
- Videz- vos poches et enlevez votre ceinture…
Quand vous comprenez le français ça passe… mal, mais ça passe. Mais si vous avez le malheur de ne pas avoir pris « français première langue » vous allez au devant de graves ennuis car nos chers agents de sécurité aéroportuaire diplômés – si, si, y’a un diplôme prévu – ont reçu la formation LEA (Langues Etrangères Accélérées).
Cette méthode novatrice part du principe que tous les étrangers sont sourds et qu’il faut s’adresser à eux en français en parlant très fort, voire en criant… « euh, excusez-moi M’sieur l’agent, Madame n’est pas sourde, elle est espagnole »…
Une fois cette nouvelle étape franchie ma montre marque 14h40, et j’ai du mal à calmer mon estomac qui crie famine et trépigne : « allons, un peu de patience dans quelques minutes tu vas t’offrir un jambon-beurre arrosé d’une bonne vieille eau minérale ».
Alors Illy Café ou Paul, entre ces 2 hauts lieux de la gastronomie aéroportuaire le choix est cornélien, n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est simple : c’est celui qui a la plus petite qui gagne… Je parle de la file d’attente, ça va de soi…et coté file d’attente, jamais 2 sans 3 !
Il est près de 15h00, quand je suis – enfin – confortablement (?) installé devant la porte d’embarquement prévue pour mon vol, savourant ce moment attendu depuis que j’ai réalisé que mon petit-déjeuner était à ranger au rayon des souvenirs…
Une fois dans l’avion, je m’endormirai avec sur les lèvres un sourire béat…celui de la satisfaction et de la fierté du devoir accompli.
(1) désolé mais ça, c’est ma vie privée…
(2) mot québécois pour désigner une file d’attente, une queue
- Vous transportez du liquide ?
- Euh, non mais j’ai ma carte Visa Premier…
- Eh ! Vous allez où comme ça ?
- Videz- vos poches et enlevez votre ceinture…
Quand vous comprenez le français ça passe… mal, mais ça passe. Mais si vous avez le malheur de ne pas avoir pris « français première langue » vous allez au devant de graves ennuis car nos chers agents de sécurité aéroportuaire diplômés – si, si, y’a un diplôme prévu – ont reçu la formation LEA (Langues Etrangères Accélérées).
Cette méthode novatrice part du principe que tous les étrangers sont sourds et qu’il faut s’adresser à eux en français en parlant très fort, voire en criant… « euh, excusez-moi M’sieur l’agent, Madame n’est pas sourde, elle est espagnole »…
Une fois cette nouvelle étape franchie ma montre marque 14h40, et j’ai du mal à calmer mon estomac qui crie famine et trépigne : « allons, un peu de patience dans quelques minutes tu vas t’offrir un jambon-beurre arrosé d’une bonne vieille eau minérale ».
Alors Illy Café ou Paul, entre ces 2 hauts lieux de la gastronomie aéroportuaire le choix est cornélien, n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est simple : c’est celui qui a la plus petite qui gagne… Je parle de la file d’attente, ça va de soi…et coté file d’attente, jamais 2 sans 3 !
Il est près de 15h00, quand je suis – enfin – confortablement (?) installé devant la porte d’embarquement prévue pour mon vol, savourant ce moment attendu depuis que j’ai réalisé que mon petit-déjeuner était à ranger au rayon des souvenirs…
Une fois dans l’avion, je m’endormirai avec sur les lèvres un sourire béat…celui de la satisfaction et de la fierté du devoir accompli.
(1) désolé mais ça, c’est ma vie privée…
(2) mot québécois pour désigner une file d’attente, une queue