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1999, l'année de la grande peur du passage à l’An 2000

Série spéciale : quels événements ont marqué le secteur sur 25 ans ?


A l’occasion de son 25e anniversaire, TourMaG.com revient tout au long de l’année 2023 sur 25 ans d’histoire du tourisme en France. Et notamment les événements majeurs du secteur qui ont jalonné ce dernier quart de siècle. Aujourd'hui, nous vous proposons un flash back en 1999, où la crainte du basculement vers l’an 2000 est dans tous les esprits...


Rédigé par le Vendredi 3 Février 2023

En 1999, la crainte du basculement vers l’An 2000 est dans tous les esprits. L’ombre d’un bug mondial cataclysmique paralysant les systèmes informatiques au passage fatidique plane sur la planète - DR : DepositPhotos.com, Rawpixel
En 1999, la crainte du basculement vers l’An 2000 est dans tous les esprits. L’ombre d’un bug mondial cataclysmique paralysant les systèmes informatiques au passage fatidique plane sur la planète - DR : DepositPhotos.com, Rawpixel
En 1999, la crainte du basculement vers l’An 2000 est dans tous les esprits.

L’ombre d’un bug mondial cataclysmique paralysant les systèmes informatiques au passage fatidique plane sur la planète.

Le millénaire ouvre aussi la porte à tous les délires et toutes les superstitions.

Des survivalistes américains donnent le « la » en affirmant dans un article paru dans Forbes que « quand l’horloge affichera 2000, le pays sera à court d’électricité, les trains ne rouleront plus, les banques s’effondreront... ». Le couturier un peu « frappé », Paco Rabanne prédit le pire.

Il y a 23 ans, la crainte du basculement vers l’An 2000 alimentait en gras la presse mondiale. Mais pourquoi un bug susceptible de bloquer l’activité mondiale ?


Une équation à deux chiffres

Lors de la conception des premiers systèmes informatiques, les ingénieurs et les programmeurs adoptent une convention où les dates ne sont indiquées que par les deux derniers chiffres : 85 pour 1985, 86 pour 1986, et ainsi de suite.

La première partie de la date reste fixe.

En 1999, la question se pose : comment les horloges intégrées aux systèmes informatiques vont-elles prendre en compte le 20 des années 2000 ?

C’est ainsi que naît la crainte qu’elles ne changent pas de siècle et repassent à 1900 en provoquant un dérèglement généralisé sur les logiciels gérant les administrations, les entreprises, le commerce, les transports, l’information, etc.

Partout dans le monde, des entreprises proposent d’intervenir pour s’assurer de la compatibilité des systèmes sinon, avancent-elles, si les systèmes informatiques ne sont pas actualisés, des milliards de dollars de pertes seront à déplorer.

Des mises à jour vont se vendre en masse. Une véritable course contre la montre est entamée pour vérifier et corriger tous les systèmes informatiques qui n’ont pas été conçus pour passer à l’An 2000.

Les dépenses engendrées pour éviter la catastrophe atteignent des sommets.

En France, branle-bas de combat

En France, la question du passage à l'An 2000 des systèmes électroniques est une des préoccupations prioritaires du gouvernement de Lionel Jospin.

Elle est inscrite dans le programme d'action pour l'entrée de la France dans la société de l'information et adoptée dès janvier 1998. Il est alors question de sensibiliser et d’informer l'ensemble des entreprises, et notamment les PME/PMI, des risques qu'elles encourent.

Dès le début de l’année 1999, le gouvernement met en place une mission "Passage An 2000" dirigée par Gérard Théry, un polytechnicien qui fut ingénieur général des télécommunications et à l’origine du programme Télétel.

Près de 500 personnes, associées à tout un réseau d'informateurs dans le monde, guettent le passage à l'An 2000 et un éventuel bug informatique. « Nous sommes tous d’accord pour dire que la probabilité de risque sérieux et grave est extrêmement réduite », rassure le responsable de la mission.

Le 31 décembre 1999, une cellule de crise chargée de surveiller en temps réel s’est mise en place. Elle siège jusqu’au 3 janvier 2000 dans les locaux du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

Un communiqué nous dit que les informations proviendront notamment « des postes d’expansion économique des ambassades de France, des ministères, des préfectures, des entreprises et des médias. L’énergie, les communications, les finances, les transports aériens, les services publics, l’eau, l’approvisionnement alimentaire, notamment, feront chacun l’objet d’une évaluation ».

A travers le monde, aucun incident notable n’a été relevé le 1er janvier 2000.

Témoignages

« La SNCF a volontairement stoppé l’intégralité de ses trains pendant vingt minutes, se souvient Réda Sahnoun, qui était directeur de l’agence commerciale Ile-de-France, département marketing TGV de la SNCF.

Comme beaucoup d’opérateurs, la SNCF, qui a la culture de la sécurité dans son ADN, était préoccupée d’un possible bug.

A tous niveaux, la crainte d’un scénario difficile était envisagée. Le sujet avait été pris en compte plusieurs mois avant la date fatidique et de nombreuses équipes de techniciens, d’ingénieurs et d’informaticiens s’étaient constituées en « task forces » pour gérer ce passage à l’An 2000.

Des collaborateurs opérationnels en nombre ont vigiler en temps réel car une partie du fonctionnement de l’entreprise repose sur des systèmes complexes. Ils vont de la réservation de billets de trains à la sécurité.

La SNCF a même volontairement stoppé l’intégralité de ses trains pendant vingt minutes entre 23h55 et 00h15 par simple principe de précaution le temps de vérifier que tout fonctionnait.

Tout s’est bien déroulé pour la plus grande satisfaction de l’entreprise et de ses clients ».

« J’étais d’astreinte le 31 décembre 1999 et je n’ai vu que des visiteurs heureux, témoigne Jean-Pierre Desjeunes, qui travaillait dans l’équipe Marketing de Disneyland Paris.

Pour prévenir toute inquiétude de nos visiteurs face au risque de bug du passage à l’An 2000, toutes les attractions du Parc, les boutiques, les caisses ont fermé entre 23h50 et 0h10.

Des mesures préventives étaient également prises pour les ascenseurs des hôtels. Disneyland Paris travaillait depuis longtemps au passage de l’An 2000.

A titre d’exemple, des générateurs avaient été installés pour assurer un éclairage de sécurité. Tout avait été mis en œuvre pour assurer aux visiteurs la meilleure qualité de service.

Ce soir-là je faisais partie des volontaires d’astreinte à l’accueil du Parc. J’ai le souvenir de n’avoir vu que des visiteurs heureux et pas du tout inquiétés par un possible bug
 ».

Retrouvez tous les articles dédiés au 25e anniversaire de TourMaG.com en cliquant sur ce lien.

"25 ANS" - LES INITIATIVES QUI ONT COMPTÉ



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