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Agences de voyages : les salaires resteront (encore) gelés en 2016...

Pas d'accord entre le SNAV et les syndicats


Faute d'accord trouvé entre le SNAV et les syndicats, les salaires n'augmenteront pas en 2016 pour les employés du secteur du tourisme français. Seul le minimum du groupe A gagnera 0,6 % pour s'aligner sur la hausse du SMIC entrée en vigueur le 1er janvier 2016.


Rédigé par Pierre CORONAS le Mardi 19 Avril 2016

Seul le salaire minimum conventionnel garanti du Groupe A augmentera de 0,6 % pour s'aligner sur le SMIC en 2016 dans le tourisme - Photo : © Picture-Factory - Fotolia.com
Seul le salaire minimum conventionnel garanti du Groupe A augmentera de 0,6 % pour s'aligner sur le SMIC en 2016 dans le tourisme - Photo : © Picture-Factory - Fotolia.com
Les salaires des employés des agences de voyages de France sont gelés une année de plus en 2016.

Les réunions dédiées à la négociation annuelle obligatoire (NAO) sur la revalorisation salariale entre patronat, représenté par le Syndicat national des agences de voyages (SNAV), et 5 syndicats du personnel, n'ont rien donné.

Les parties n'ont pas réussi à trouver un point d'entente. Par conséquent, aucun accord n'a été signé.

Concrètement, seul le salaire minimum conventionnel garanti (SMCG) du groupe A augmente en 2016. Il gagne 0,6 % comme prévu par la hausse national du SMIC entrée en vigueur le 1er janvier 2016.

Il est désormais de 9,67 € bruts de l'heure, soit 1 466,62 € bruts mensuels. Ce qui donne un salaire mensuel net de 1 143,72 €.

Les minima des autres groupes restent, eux, identiques en 2016.

"Le SNAV ne respecte pas ses engagements"

"Le SNAV proposait d'aligner le SMCG du groupe A sur le SMIC et de conserver les écarts entre les autres groupe en leur répercutant à eux aussi la hausse de 0,6 %", résume Charles de Vivie, président de la commission des affaires sociales du SNAV.

L'organisation patronale s'est heurtée au mur des syndicats qui ont rejeté en bloc ses propositions.

Les représentants du personnel considèrent que "le SNAV ne respecte pas ses engagements, même oraux, de garder un écart de 3 % entre le minimum du groupe A et le SMIC et de 3 % entre chaque groupe", explique Zilda Couteau, déléguée CGT.

Certains auraient pu accepter une revalorisation de 2,1 % (0,6 % + 1,5 %) des SMCG pour le Groupe A et de 1,5 % pour les autres groupes.

Mais "compte tenu du contexte économique pour les entreprises du secteur, et surtout les TPE et les PME, nous ne pouvions pas répondre favorablement à ces propositions, répond Charles de Vivie.

Il nous était très compliqué de proposer une hausse qui aille au-delà du SMIC. Le secteur perd actuellement 3 % de clients en moyenne chaque année. Nous sommes dans une conjoncture difficile."

"Les syndicats manquent de pragmatisme"

Le président de la commission affaires sociales assure que "le SNAV regrette" qu'aucun accord n'ait pu être trouvé.

S'il dit "comprendre leur position", il pense néanmoins que "les syndicats manquent de pragmatisme car sans accord, les grilles ne bougent pas et les salaires restent gelés en 2016."

Du côté des syndicats, c'est l'inquiétude qui domine.

"Cela fait trois ans que le SNAV tient le même discours et prend le prétexte de la crise. Pourtant, les bénéfices augmentent et certaines grosses entreprises ont bénéficié du CICE, réagit Zilda Couteau de la CGT.

Avec ses propositions, le SNAV ne reconnaît pas la technicité du métier et la qualité du travail des agents de voyages français."

Prochain rendez-vous : dans un an... A moins que le SMIC n'augmente à nouveau d'ici là.

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Commentaires

1.Posté par Revolution le 20/04/2016 07:58 | Alerter
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Ah quand des agents main dans la main pour une greve générale afin d obtenir un VRAI salaire à la hauteur de notre savoir faire?

2.Posté par Etranger le 20/04/2016 09:36 | Alerter
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Le problème en France est tel que vous préférez la greve au lieu de travailler plus, pour cela vous vous comptez sur les syndicats qui, pour vous plaire, font tout pour travailler moins. Et ça, je trouve, est conséquence naturelle que ceux qui travaillent peu gagnent peu.

3.Posté par Syndiqué le 20/04/2016 10:08 | Alerter
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A quand une syndicalisation plus forte des agents de voyage ?

Le poids des syndicats est le nombre de ses syndiqués. Avec une profession qui doit avoir le plus faible taux de syndicalisation, les patrons, syndiqués, eux, savent qu'ils ne craignent rien.

Et plutôt la CFDT, syndicat de dialogue, que la CGT, syndicat de blocage. ;-)

4.Posté par consternant le 20/04/2016 10:28 | Alerter
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quand le SNAV et les syndicats de salariés défendent un seul et même intéret : le statut quo !!!

en effet pas plus de charges pour l'employeur à relger (donc patron content) et salarié en colère (donc syndicaliste type CGT/FO très content car peu surfer sur la colère des gens pour être réelu et continuer à ne rien faire !!)

Vive le système de négociation à la française !

5.Posté par Affligeant le 20/04/2016 10:58 | Alerter
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Affligeant de voir ce genre de commentaire :

"Et ça, je trouve, est conséquence naturelle que ceux qui travaillent peu gagnent peu."

Faut-il vraiment être d'une ignorance crasse pour penser que dans le tourisme on travaille peu ? La vérité est que c'est un secteur largement féminisé et très peu syndiqué, beaucoup sont en 3/4 temps par obligation... Donc, les salaires sont faibles.
A quand remonte la dernière grève dans le tourisme?? quelle blague !

6.Posté par Sous payés le 20/04/2016 12:20 | Alerter
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J invite la personne qui considère que nous travaillons peu (et qu il est donc pas conséquent normal que nous gagnions peu) de venir passer quelques jours en agence
Pour ma part, je n ai jamais compté mes (nombreuses) heures sup' (non payées) et il m'arrive régulièrement de faire des mois avec un très gros CA ( je suis seule à gérer un petit pôle affaires dans une agence traditionnelle) ce qui signifie une grosse pression de manipuler de telles sommes car nous n avons pas le droit à l erreur
J ai 10 ans d ancienneté dans cette agence, je suis payée 1500 eur (temps plein je précise !!)
Heureusement que j aime mon métier car mon salaire me révolte toujours autant ...

7.Posté par JEAN NEMARE le 20/04/2016 12:33 | Alerter
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Tout à fait d'accord avec Affligeant - Mr Etranger - qu'il reste ou il est ! pour poster des choses comme ça - ou alors c'est un " vieux " du SNAV qui voyage toute l'année - gratuitement -
Les agents de voyagent travaillent plutôt beaucoup - très rarement à 35 H - malgré ce qu'il pense !! (donc il n'a pas du beaucoup travailler dans ce secteur voir même jamais !) même en travaillant 40H - VOIR 42H (sans être payé en plus car les heures supp sont très rarement payées ou récupérées ! ) - mon salaire était de 2000 EUR BRUT - et encore je n'étais pas trop mal payée par rapport à certains - C'est sûr c'est un salaire ENORME - au bout de 15 ans d'ancienneté ... !! et pour information en plus il y a très peu de personnes syndiqués dans le secteur touristique .... Mr ETRANGER - est vraiment ETRANGER AU SECTEUR ...et ne le connait pas !

8.Posté par Millia le 20/04/2016 20:23 | Alerter
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Quand on voit le niveau de technicité de notre métier, le nombre d'années d'expérience qu'il faut pour arriver à un niveau correct, le nombre d'heures supplémentaires qu'on se tape sans compter le peu de reconnaissance de notre savoir faire ,c'est juste une honte. J'ai plus de dix ans de métier et mon salaire net s'élève à 1240 euros !!! Et oui ... Une véritable honte. Quand j'explique à mes amis que nous n'avons pas le droit à l'erreur car nous pouvons faire perdre beaucoup d'argent à la boîte et que nous pouvons nous prendre des amendes de la part des compagnies aériennes ,ils n'en reviennent pas . Peu de gens savent à quel point nous faisons un métier difficile , à quel point nous devons être pointus et constamment concentré sur ce que nous faisons. J'adore mon métier mais je reste écoeurée par tant de dédain .

9.Posté par Iree le 21/04/2016 20:08 | Alerter
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Oui, tout cela est bien consternant... Je suis assez d'accord avec "consternant", justement.
Le problème, en fait est double :
- comme le dit "consternant", en France, les syndicats sont les obligés du patronat. Ce ne sont pas les cotisations qui payent leurs locaux et leurs permanents mais de l'agent public (le gouvernement) et les syndicats patronaux...
- c'est vrai aussi que beaucoup de points de vente vivotent... car ils sont incapables de s'adapter au monde moderne. Ils ne savent pas mettre en avant leur compétence, leur crédibilité ; ils ne savent pas ouvrir leurs ventes aux produits associés... et ils ne peuvent donc pas payer décemment leurs salariés...

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