Air Astana : la compagnie du Kazakhstan à la conquête du marché français

Bien peu de gens savent situer le Kazakhstan sur une mappemonde.

Située aux confins de l'Asie Centrale, bordée par la Russie et les anciennes républiques socialistes soviétiques, la destination fait plus souvent les gros titres pour ses ressources énergétiques et pour la personnalité controversée de son président à vie Noursoultan Nazarbaïev que pour ses attraits touristiques.

Mais la visite officielle de François Hollande en décembre 2014 (coiffé d'une chapka et vêtu d'une pelisse brodée) semble avoir donné un coup de projecteur sur le pays.

Le Kazakhstan est en effet un gros producteur de pétrole, grâce aux importantes réserves proches de la mer Caspienne.

Il est également devenu le premier producteur d'uranium au monde.

Pas étonnant que certaines entreprises françaises y soient bien implantées, comme Total, Areva ou GDF Suez, mais aussi Sanofi, Carrefour ou encore Alstom, regroupées au sein du Cercle Français d'affaires au Kazakhstan.

C'est donc avant tout les hommes d'affaires que la compagnie nationale Air Astana veut séduire en ouvrant son vol direct entre Paris et Astana, sa capitale.

La ville sera desservie trois fois par semaine (mercredi, vendredi, dimanche) avec un Boeing 757-200 configuré en bi-cabine : 16 sièges en affaires et 150 en éco.

La classe business était bien souvent complète, Air Astana a développé un concept baptisé Economy Sleeper.

Il permet au voyageur payant un plein tarif classe économie (1 685 €) de bénéficier d'une rangée de trois sièges à l'avant de la classe éco.

Il peut ainsi s'allonger sur un matelas posé sur ces trois fauteuils, s'emmitoufler dans une couette et profiter d'une nuit confortable. Repas mis à part, il bénéficiera de tous les avantages de la classe affaires.

Au-delà d'une clientèle business, la compagnie cible aussi le marché loisirs. D'autant que depuis juin dernier, le visa n'est plus nécessaire pour les séjours de moins de deux semaines.

En France, seul le tour-opérateur spécialiste de chasse et de pêche DHD Laïka envoie quelques clients sur place.

"Bien sûr, il ne s'agira jamais d'une destination de masse. Nous voulons séduire les visiteurs à la recherche de nouveautés et de superbes paysages", explique Michèle Bernard, la directrice de l'agence Discover The World, qui représente la compagnie en France.

Le Kazakhstan apparaît parfois au détour d'une étape dans un circuit "route de la soie", qui passait autrefois dans le sud du pays. Le réseau de routes du corridor de Chang’an-Tian-shan, l'une des portions de ce chemin mythique, est d'ailleurs inscrit à l'UNESCO.

"Nous aimerions développer l'intérêt des tour-opérateurs spécialistes aventure et nature", espère Emmanuel Guillaume.

Ce denier vient de prendre en charge la communication et le marketing de la compagnie sur le marché français.

Après avoir travaillé chez Air France-KLM en Asie du sud-est, il compte bien atteindre rapidement la rentabilité de cette ligne pour en augmenter les fréquences.

Mais il ne pourra pas compter sur la demande affinitaire de seulement 5 000 Kazakhs en France, contrairement à l'Allemagne, premier marché de la compagnie grâce à sa communauté d'un million de personnes.

Tous les transports du Kazakstan sont sur liste noire. Concernant Air Astana, seuls des Embraer 190 sont inscrits sur l'annexe B. Ils opèrent sur les lignes moyen-courrier.

Le Boeing 757 qui dessert Paris ainsi que les Boeing 767 et les Airbus 319/320/212 en sont exclus.