Soixante dix neuf ans, bon pied bon oeil, Gérard Ethève, force l'admiration.
Après un marathon aérien et force soirées officielles à l'occasion du lancement de la nouvelle desserte (LIRE), le remuant PDG décollera directement de Sydney pour Seattle via Vancouver pour prendre livraison de 2 Boeing 777-300 de 442 sièges qui vont venir renforcer la capacité passagers (et fret) sur la liaison Paris-La Réunion.
Comme son patron, Air Austral est une compagnie atypique à plusieurs égards. Tout d'abord, elle continue de gagner de l'argent là où la grande majorité en perd.
Cette année elle enregistrera encore 280 millions d'euros de chiffre d'affaires pour un résultat de 12 Mie avant impôt.
Après un marathon aérien et force soirées officielles à l'occasion du lancement de la nouvelle desserte (LIRE), le remuant PDG décollera directement de Sydney pour Seattle via Vancouver pour prendre livraison de 2 Boeing 777-300 de 442 sièges qui vont venir renforcer la capacité passagers (et fret) sur la liaison Paris-La Réunion.
Comme son patron, Air Austral est une compagnie atypique à plusieurs égards. Tout d'abord, elle continue de gagner de l'argent là où la grande majorité en perd.
Cette année elle enregistrera encore 280 millions d'euros de chiffre d'affaires pour un résultat de 12 Mie avant impôt.
La compagnie aura transporté 800 000 passagers dont 345 000 en long courrier pour un effectif de 800 personnes. Et ses prévisions sont de 400 millions d'euros pour l'année prochaine.
Des résultats qui ne doivent rien au hasard car chaque lancement de ligne est mûrement réfléchi.
Par exemple, la nouvelle ligne Paris/Sydney/Nouméa est le fruit d'une réflexion de 2 ans et d'un savant montage de tronçons finement étudiés, ("Un chapelet de saucisses", selon la formule de G. Ethève) chacun disposant d'un potentiel de trafic affinitaire qui devrait permettre de rentabiliser l'opération sous 2 ans.
On dit que les grands entrepreneurs forcent la chance. C'est un peu vrai dans le cas de la compagnie réunionnaise, qui ne s'était pas couverte au niveau des hausses de kérosène. Une erreur qui lui a d'abord coûté fort cher puis lui a profité.
Des résultats qui ne doivent rien au hasard car chaque lancement de ligne est mûrement réfléchi.
Par exemple, la nouvelle ligne Paris/Sydney/Nouméa est le fruit d'une réflexion de 2 ans et d'un savant montage de tronçons finement étudiés, ("Un chapelet de saucisses", selon la formule de G. Ethève) chacun disposant d'un potentiel de trafic affinitaire qui devrait permettre de rentabiliser l'opération sous 2 ans.
On dit que les grands entrepreneurs forcent la chance. C'est un peu vrai dans le cas de la compagnie réunionnaise, qui ne s'était pas couverte au niveau des hausses de kérosène. Une erreur qui lui a d'abord coûté fort cher puis lui a profité.
Pas de baisse significative des tarifs
Depuis, Air Austral a récupéré sa mise et bénéficie à plein d'un baril dont le prix s'est effondré.
Aujourd'hui 3 transporteurs (AF, Corsairfly et AA) se partagent à peu près également le trafic Paris-La Réunion. La forte évolution du trafic sur cette destination (essentiellement saisonnier) n'a pas permis de baisser de manière significative les tarifs des billets.
"Les compagnies aériennes ont appliqué à cette destination la même politique tarifaire de Yield qu'aux liaisons internationales, ce qui à mes yeux est une aberration.
Ensuite les pouvoirs publics nous ont demandé de baisser les prix et de signer une charte d'engagement, ce que j'ai refusé, tandis que les autres ont signé en s'engageant à faire ce qu'ils faisaient déjà par le passé..."
S'il n'a pas signé ladite charte, Gérard Ethève n'a pas renoncé pour autant à trouver une solution à un problème qui ressemble à la cadrature du cercle avec les appareils et les contraintes actuelles.
Après réflexion, il y a répondu à sa manière : la création en 2014 d'une filiale low cost baptisée "Outre Mer 380" et qui exploitera 2 Airbus A380 dans leur densité maximale soit 840 sièges en une classe unique.
Aujourd'hui 3 transporteurs (AF, Corsairfly et AA) se partagent à peu près également le trafic Paris-La Réunion. La forte évolution du trafic sur cette destination (essentiellement saisonnier) n'a pas permis de baisser de manière significative les tarifs des billets.
"Les compagnies aériennes ont appliqué à cette destination la même politique tarifaire de Yield qu'aux liaisons internationales, ce qui à mes yeux est une aberration.
Ensuite les pouvoirs publics nous ont demandé de baisser les prix et de signer une charte d'engagement, ce que j'ai refusé, tandis que les autres ont signé en s'engageant à faire ce qu'ils faisaient déjà par le passé..."
S'il n'a pas signé ladite charte, Gérard Ethève n'a pas renoncé pour autant à trouver une solution à un problème qui ressemble à la cadrature du cercle avec les appareils et les contraintes actuelles.
Après réflexion, il y a répondu à sa manière : la création en 2014 d'une filiale low cost baptisée "Outre Mer 380" et qui exploitera 2 Airbus A380 dans leur densité maximale soit 840 sièges en une classe unique.
''Outre Mer 380'' devrait employer 200 personnes
"Après avoir travaillé avec Airbus sur cette question, nous avons convenu que cet appareil était la réponse adéquate à la problématique posée car il nous permettait dans la configuration envisagée d'offrir des tarifs de 25 à 30% moins chers..."
Mais pourquoi créer une filiale de toutes pièces ?
"Tout simplement parce que Air Austral malgré sa relative jeunesse (30 ans) a déjà des habitudes de fonctionnement, une culture d'entreprise, etc.
Il faut raisonner différemment lorsqu'on crée une nouvelle compagnie afin de créer de nouveaux réflexes," répond avec beaucoup de lucidité Gérard Ethève.
"Outre Mer 380" devrait employer 200 personnes et son siège pourrait être implanté à Paris avec une politique de distribution privilégiant la vente en direct sur Internet.
Regardée de haut par ses homologues à ses débuts, Air Austral a su "faire son trou" et perdurer dans un paysage aérien passablement secoué.
Même si elle reste "l'irréductible village gaulois de l'Océan indien", la compagnie réunionnaise pourrait, à terme, voir son rôle décuplé par les difficultés de sa voisine et concurrente Air Mauritius.
Mais tout cela est bien prématuré pour ce patron qui gère son entreprise en bon père de famille et qui a une devise : "Quand on est une petite compagnie on doit rester sur des marchés de niche...".
Certes, mais il y a des niches qui ont du mordant !
Mais pourquoi créer une filiale de toutes pièces ?
"Tout simplement parce que Air Austral malgré sa relative jeunesse (30 ans) a déjà des habitudes de fonctionnement, une culture d'entreprise, etc.
Il faut raisonner différemment lorsqu'on crée une nouvelle compagnie afin de créer de nouveaux réflexes," répond avec beaucoup de lucidité Gérard Ethève.
"Outre Mer 380" devrait employer 200 personnes et son siège pourrait être implanté à Paris avec une politique de distribution privilégiant la vente en direct sur Internet.
Regardée de haut par ses homologues à ses débuts, Air Austral a su "faire son trou" et perdurer dans un paysage aérien passablement secoué.
Même si elle reste "l'irréductible village gaulois de l'Océan indien", la compagnie réunionnaise pourrait, à terme, voir son rôle décuplé par les difficultés de sa voisine et concurrente Air Mauritius.
Mais tout cela est bien prématuré pour ce patron qui gère son entreprise en bon père de famille et qui a une devise : "Quand on est une petite compagnie on doit rester sur des marchés de niche...".
Certes, mais il y a des niches qui ont du mordant !