Gérard Espitalier-Noël
TourMaG.com : Comment se présente la saison hiver pour Air Mauritius ?
Gérard Espitalier-Noël : Nous nous apprêtons à faire mieux que l’an dernier en terme de remplissage. Lors du premier trimestre 2004, nous avions enregistré un taux d’occupation de 67,6% et nous avions eu sur cette période un total de plus de 23000 sièges vides. Cette année, nous devrions nous inscrire sur une progression de 10 points du taux de remplissage. Cela est dû à la nouvelle stratégie en place chez Air Mauritius, à une plus grande agressivité commerciale et marketing.
TM.com : Comment jugez-vous la demande faite par Corsair en vue de l’obtention d’une fréquence sur l’Ile Maurice en février ?
G.E.-N. : Sur la forme, je trouve que le procédé est malhonnête intellectuellement. Corsair a le droit de militer pour desservir l’Ile Maurice mais ils n’avaient pas le droit d’utiliser le prétexte du tsunami pour appuyer leur demande. Corsair veut faire croire au gouvernement Mauricien qu’il n’y a aujourd’hui plus un seul siège disponible sur l’Ile Maurice en raison de reports gigantesques causés par le tsunami.
Or, même si notre taux d’occupation est en progression, il nous reste encore des sièges. D’ailleurs, du 12 février au 26 mars, Nouvelles Frontières nous a fait parvenir une demande de 75 sièges… Voilà le niveau de leur besoin réel !C’est une demande opportuniste qui n’est pas très élégante.
TM.com : Air Mauritius dispose de 11 fréquences sur l’Ile Maurice. En quoi une fréquence accordée à Corsair vous troublerait-elle ?
G.E.-N. : Si demain l’Etat Mauricien laisse venir Corsair, le tourisme de l’île prendra une autre orientation. Corsair est une compagnie qui est synonyme de « mass traffic », de volume. Ce sont des clients « sac à dos » qui débarqueront sur l’île. Or l’Ile Maurice s’est positionnée sur le segment du haut de gamme. Ce n’est pas une destination adaptée au tourisme de masse. Il est certes encore possible de développer le tourisme à Maurice mais il faut progresser avec prudence, y compris sur l’aérien.
TM.com : De manière générale, craigniez-vous l’arrivée d’autres opérateurs sur la destination ? Star Airlines serait aussi sur les rangs…
G.E.-N. : Il est évident que l’arrivée de nouveaux opérateurs rendrait Air Mauritius vulnérable à bien des égards. Or que se passera-t-il si demain Air Mauritius, Air France et British Airways ne desservent plus l’île Maurice et que le marché est entre les mains de compagnies charters ou low costs. Que se passera-t-il si ces compagnies charters décident un jour de se poser ailleurs ?
J’ai confiance dans les autorités mauriciennes pour analyser de près le marché mauricien. Un cabinet d’études néerlandais vient d’ailleurs de rendre un rapport sur la question : Air Mauritius y occupe une belle place ! Aujourd’hui, il faut donc nous donner le temps de doper le marché mauricien. L’arrivée d’un nouvel opérateur est prématuré.
Propos recueillis par Didier Forray
Gérard Espitalier-Noël : Nous nous apprêtons à faire mieux que l’an dernier en terme de remplissage. Lors du premier trimestre 2004, nous avions enregistré un taux d’occupation de 67,6% et nous avions eu sur cette période un total de plus de 23000 sièges vides. Cette année, nous devrions nous inscrire sur une progression de 10 points du taux de remplissage. Cela est dû à la nouvelle stratégie en place chez Air Mauritius, à une plus grande agressivité commerciale et marketing.
TM.com : Comment jugez-vous la demande faite par Corsair en vue de l’obtention d’une fréquence sur l’Ile Maurice en février ?
G.E.-N. : Sur la forme, je trouve que le procédé est malhonnête intellectuellement. Corsair a le droit de militer pour desservir l’Ile Maurice mais ils n’avaient pas le droit d’utiliser le prétexte du tsunami pour appuyer leur demande. Corsair veut faire croire au gouvernement Mauricien qu’il n’y a aujourd’hui plus un seul siège disponible sur l’Ile Maurice en raison de reports gigantesques causés par le tsunami.
Or, même si notre taux d’occupation est en progression, il nous reste encore des sièges. D’ailleurs, du 12 février au 26 mars, Nouvelles Frontières nous a fait parvenir une demande de 75 sièges… Voilà le niveau de leur besoin réel !C’est une demande opportuniste qui n’est pas très élégante.
TM.com : Air Mauritius dispose de 11 fréquences sur l’Ile Maurice. En quoi une fréquence accordée à Corsair vous troublerait-elle ?
G.E.-N. : Si demain l’Etat Mauricien laisse venir Corsair, le tourisme de l’île prendra une autre orientation. Corsair est une compagnie qui est synonyme de « mass traffic », de volume. Ce sont des clients « sac à dos » qui débarqueront sur l’île. Or l’Ile Maurice s’est positionnée sur le segment du haut de gamme. Ce n’est pas une destination adaptée au tourisme de masse. Il est certes encore possible de développer le tourisme à Maurice mais il faut progresser avec prudence, y compris sur l’aérien.
TM.com : De manière générale, craigniez-vous l’arrivée d’autres opérateurs sur la destination ? Star Airlines serait aussi sur les rangs…
G.E.-N. : Il est évident que l’arrivée de nouveaux opérateurs rendrait Air Mauritius vulnérable à bien des égards. Or que se passera-t-il si demain Air Mauritius, Air France et British Airways ne desservent plus l’île Maurice et que le marché est entre les mains de compagnies charters ou low costs. Que se passera-t-il si ces compagnies charters décident un jour de se poser ailleurs ?
J’ai confiance dans les autorités mauriciennes pour analyser de près le marché mauricien. Un cabinet d’études néerlandais vient d’ailleurs de rendre un rapport sur la question : Air Mauritius y occupe une belle place ! Aujourd’hui, il faut donc nous donner le temps de doper le marché mauricien. L’arrivée d’un nouvel opérateur est prématuré.
Propos recueillis par Didier Forray