Après 60 ans de tourisme social, VVF Villages va toujours de l'avant

En 1958, naissait à Obernai, en Alsace, le premier village vacances de VVF.

Depuis, l'association auvergnate à but non-lucratif se revendique "leader du tourisme familial, social et solidaire", et fait voyager près de 400 000 Français chaque année. "Aujourd'hui, nos valeurs fondatrices sont toujours au cœur de notre projet", explique son président, Paul Reynal.

A savoir : la formation et l'accompagnement de ses salariés, un appui financier des banques locales, le reversement à part égale des bénéfices entre ses employés, et surtout la vitalisation des milieux ruraux dans lesquels VVF déploie ses villages vacances.

"Nous voulons un tourisme qui a du sens et qui produit de la mixité. Nous sommes acteurs du territoire, pas financiers", poursuit Paul Reynal, précisant que 45% des dossiers traités par VVF sont concernés par des aides financières de la part de l'ANCV ou de la CAF.

"Mais le tourisme social souffre d'une image péjorative", constatent les dirigeants. "Ce qui nous intéresse aujourd'hui, ce ne sont pas les certifications clubs ou de nous mesurer à la concurrence, c'est surtout de garder et de rénover l'esprit de vie de village".

Un vaste programme de rénovation est ainsi en cours, représentant plus de 100 millions de travaux depuis 5 ans (14 millions d'euros prévus en 2018 sur 21 chantiers). En 2017, 4 villages ont été rénovés, et 11 autres ont fait l'objet de travaux.

"Car le monde associatif est un combat de tous les jours, qui nous demande une grande agilité si on veut équilibrer nos résultats financiers", justifie Didier Rembert, délégué général de VVF. Avant de rappeler fièrement que l'association "n'a jamais eu un sous de subvention".

D'autant que le pionnier du tourisme social et populaire affiche de nouveaux résultats positifs sur son exercice 2017. Son chiffre d'affaires a progressé de 7,6% à près de 80 millions d'euros (malgré un objectif qui avait été fixé à 10% de croissance).

Et sa direction compte bien atteindre les 8% de CA en plus cette année, en multipliant nouvelles offres et partenariats. Comme celui qui vient d'être noué avec le transporteur Flixbus, qui devrait créer une vingtaine de lignes transportant directement les familles vers les villages vacances VVF.

Le partenariat testé avec l'UCPA l'an passé, permettant aux adolescents d'avoir accès à des packages sportifs sur les villages VVF, sera lui pérennisé sur 5 villages en 2018.

Les ventes en direct sur son nouveau site internet, le marché groupe, ou encore les ventes via la grande distribution (Leclerc et Carrefour Voyages) font aussi partie des axes de développement de l'association pour 2018. Tout comme son offre business, qui ne représente actuellement que 4% de ses activités. En déployant ses offres séminaires sur une douzaine de villages, dont Evian ou le Cap-Ferret, la direction de VVF Villages viserait la barre des 15 à 20% d'ici 5 ans.

"Nous ne nous fixons pas de stratégie ciblée pour les prochaines années, mais comptons plus sur un développement opportuniste et raisonné", résume Bruno Mounier, directeur commercial.

Au printemps, le groupe révèlera lors d'une grande assemblée générale ses perspectives sur les 10 prochaines années. Mais Paul Reynal rassure déjà : "tous les clignotants sont au vert, nous envisageons l'avenir avec beaucoup de sérénité".

85 villages, 400 000 vacanciers par an, 2,2 millions de nuitées pour près de 32 000 lits

2500 employés en pleine saison

79,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017 (+7,6%)

10 millions d'euros d'endettement et 12 millions d'euros de trésorerie

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