Ryanair est l'enjeu de querelles économico-politiques...
A l’époque, des articles parus dans différents médias avaient déjà relaté l’affaire. Donc c’est du réchauffé. Mai de quoi s’agit-il exactement ? Il faut savoir que l’ensemble des conditions contractuelles passées entre la compagnie irlandaise, la Région Wallonne et l’aéroport de Gosselies est d’une rare complexité.
Ajoutez à cela qu’entre la date de la signature des contrats et aujourd’hui, il y a eu un jugement de la Commission européenne condamnant certaines parties du dit contrat... mais en acceptant d’autres.
En résumant à l’extrême, on peut dire que d’un côté il y a une compagnie aérienne, leader dans son segment qui utilise une plate-forme aéroportuaire dont personne ne voulait il y a quelques années, et que pour attirer cette compagnie, les autorités de la Région wallonne ont consentis des conditions commerciales et financières optimales.
Pour ce qui est de la rentabilisation de l’opération, il n’est pas erroné de dire que si Ryanair utilise les structures de l’aéroport de Charleroi à un très faible coût, voire au prix coûtant, la BSCA, la société qui gère l’aéroport, tire l’essentiel de ses revenus des opérations connexes et de prises de commissions sur toutes les sociétés gravitant autour et dans l’aérogare.
Entreprises qui profitent directement des 2 millions de passagers transitant à Gosselies. Exemple, cafeteria, librairies, compagnies de taxi… même les TEC, la société de bus publique doit verser son écot à la BSCA pour les lignes rejoignant l’aéroport.
Au final, comme l’explique Laurent Jossart, administrateur-délégué de la BSCA, «Nous dégageons un bénéfice et payons des impôts comme n’importe quelle société privée. Sans oublier la redevance d’1 million d’euros que nous versons à la Sowaer, la structure régionale en charge de la gestion des aéroports wallons. Redevance qui va passer à 2,67 millions euros en 2007 ».
Quant au bilan social, souvent négligé, il est conséquent. Grâce à la venue de Ryanair, de Wizzair et autres compagnies low cost, l’aéroport de Charleroi a permis de faire travailler plusieurs centaines de personnes qui sans son développement émargeraient au chômage.
Le dossier Promocy
Cette fois c’est le dossier Promocy, du nom d’une entreprise en joint-venture Ryanair-BSCA, qui est mis sur la sellette.
Cette société au capital de 62.200 euros a pour objet social de «Réaliser toutes opérations permettant l’expansion de l’exploitation commerciale de l’aéroport de Charleroi-Gosselies et plus spécifiquement le marketing en faveur des destinations vers et au départ de Charleroi ».
La gestion journalière étant confiée comme l’article 18 des statuts l’impose à l’administrateur délégué qui sera choisi parmi les administrateurs proposés par Ryanair. Pour réaliser cet objectif, pour chaque passager transporté par la low cost, BSCA et la compagnie irlandaise versent chacune 4 euros dans un pot commun.
Du 1 avril 2004 au 31 mars 2005, le chiffre d’affaires et donc l’encaissement des sommes a été de 6,4 millions euros, en régression par rapport à l’année précédente (7,399 millions).
Ces sommes récoltées servent donc à faire la promotion de l’aéroport ET des routes de Ryanair au départ et à l’arrivée de Charleroi. Quant aux billets gratuits, régulièrement mis sur le marché par la compagnie, Laurent Jossart « Il s’agit là d’une technique marketing que Ryanair maîtrise parfaitement.
En quelque sorte, la compagnie fait exactement la même chose que certains grands distributeurs qui proposent des biens à des prix cassés. Objectif : permettre aux touristes de tester le produit.
Comme les taxes d’aéroports ne font pas partie de ces promotions et qu’elles doivent être payées, nous avons estimé que l’intervention de BSCA est de 30 % du coût. Quant aux clients en bénéficiant, faut-il rappeler qu’ils utilisent nos parkings payants, les services de l’aéroport, … En aucun cas, il ne s’agit donc de faire appel aux contribuables wallons »
A qui profite le crime ?
Il est patent que la décision de Ryanair de faire de l’aéroport de Charleroi l’un de ses hub continentaux en a dérangé plus d’un.
Il ne se passe pas une année, sans que l’on soulève un problème, que l’on fabrique un scandale, que l’on rappelle l’une ou l’autre clause d’un contrat qui de l’aveu même de Laurent Jossart était mal ficelé…
Et si l’on y regarde bien, à chaque fois, le problème est dénoncé très rapidement dans les médias alimentés, naturellement par des fuites plus ou moins bien intentionnées.
Et comme la réussite économique et financière des compagnies low cost est incontestable, on peut facilement dresser l’inventaire des entités qui ont tout intérêt à casser ce succès et celui de l’aéroport.
Dans le désordre, on retrouve les aéroports concurrents comme Zaventem qui, naturellement, n’apprécie pas de voir un aéroport régional s’imposer. Les compagnies traditionnelles qui voient, c’est un euphémisme, d’un très mauvais œil la montée en puissance des compagnies low cost.
Les compagnies low cost concurrentes, sont aussi de la partie. Il est en effet frappant de constater qu’entre ces compagnies tous les coups sont permis. Dans le cas de Charleroi, Belgique oblige, la communautarisation du dossier qui fait que le Nord du pays digère mal la réussite de Ryanair en Wallonie, alors que celle-ci s’est plantée à Ostende.
Dans le même ordre d’idée, la réussite de l’aéroport de Charleroi et même de Liège gêne également puisque ces deux aéroports se sont imposés face à Zaventem qui, bien que national, est implanté en Région flamande.
Enfin, comme nous sommes entrés en période électorale, il est de bon ton pour les politiciens, en plus de faire des travaux partout dans les communes, de dénoncer les scandales ou les abus des concurrents politiques.
Dans ce cas, Serge Kubla, qui a signé les contrats liant Ryanair à Charleroi. Mais nous pouvons nous poser une petite question : si un jour Ryanair en avait assez de toutes ces attaques et décidait de quitter la Belgique, est-ce que cela ne ferait pas également un beau scandale ? Et qui en serait responsable ?
Ajoutez à cela qu’entre la date de la signature des contrats et aujourd’hui, il y a eu un jugement de la Commission européenne condamnant certaines parties du dit contrat... mais en acceptant d’autres.
En résumant à l’extrême, on peut dire que d’un côté il y a une compagnie aérienne, leader dans son segment qui utilise une plate-forme aéroportuaire dont personne ne voulait il y a quelques années, et que pour attirer cette compagnie, les autorités de la Région wallonne ont consentis des conditions commerciales et financières optimales.
Pour ce qui est de la rentabilisation de l’opération, il n’est pas erroné de dire que si Ryanair utilise les structures de l’aéroport de Charleroi à un très faible coût, voire au prix coûtant, la BSCA, la société qui gère l’aéroport, tire l’essentiel de ses revenus des opérations connexes et de prises de commissions sur toutes les sociétés gravitant autour et dans l’aérogare.
Entreprises qui profitent directement des 2 millions de passagers transitant à Gosselies. Exemple, cafeteria, librairies, compagnies de taxi… même les TEC, la société de bus publique doit verser son écot à la BSCA pour les lignes rejoignant l’aéroport.
Au final, comme l’explique Laurent Jossart, administrateur-délégué de la BSCA, «Nous dégageons un bénéfice et payons des impôts comme n’importe quelle société privée. Sans oublier la redevance d’1 million d’euros que nous versons à la Sowaer, la structure régionale en charge de la gestion des aéroports wallons. Redevance qui va passer à 2,67 millions euros en 2007 ».
Quant au bilan social, souvent négligé, il est conséquent. Grâce à la venue de Ryanair, de Wizzair et autres compagnies low cost, l’aéroport de Charleroi a permis de faire travailler plusieurs centaines de personnes qui sans son développement émargeraient au chômage.
Le dossier Promocy
Cette fois c’est le dossier Promocy, du nom d’une entreprise en joint-venture Ryanair-BSCA, qui est mis sur la sellette.
Cette société au capital de 62.200 euros a pour objet social de «Réaliser toutes opérations permettant l’expansion de l’exploitation commerciale de l’aéroport de Charleroi-Gosselies et plus spécifiquement le marketing en faveur des destinations vers et au départ de Charleroi ».
La gestion journalière étant confiée comme l’article 18 des statuts l’impose à l’administrateur délégué qui sera choisi parmi les administrateurs proposés par Ryanair. Pour réaliser cet objectif, pour chaque passager transporté par la low cost, BSCA et la compagnie irlandaise versent chacune 4 euros dans un pot commun.
Du 1 avril 2004 au 31 mars 2005, le chiffre d’affaires et donc l’encaissement des sommes a été de 6,4 millions euros, en régression par rapport à l’année précédente (7,399 millions).
Ces sommes récoltées servent donc à faire la promotion de l’aéroport ET des routes de Ryanair au départ et à l’arrivée de Charleroi. Quant aux billets gratuits, régulièrement mis sur le marché par la compagnie, Laurent Jossart « Il s’agit là d’une technique marketing que Ryanair maîtrise parfaitement.
En quelque sorte, la compagnie fait exactement la même chose que certains grands distributeurs qui proposent des biens à des prix cassés. Objectif : permettre aux touristes de tester le produit.
Comme les taxes d’aéroports ne font pas partie de ces promotions et qu’elles doivent être payées, nous avons estimé que l’intervention de BSCA est de 30 % du coût. Quant aux clients en bénéficiant, faut-il rappeler qu’ils utilisent nos parkings payants, les services de l’aéroport, … En aucun cas, il ne s’agit donc de faire appel aux contribuables wallons »
A qui profite le crime ?
Il est patent que la décision de Ryanair de faire de l’aéroport de Charleroi l’un de ses hub continentaux en a dérangé plus d’un.
Il ne se passe pas une année, sans que l’on soulève un problème, que l’on fabrique un scandale, que l’on rappelle l’une ou l’autre clause d’un contrat qui de l’aveu même de Laurent Jossart était mal ficelé…
Et si l’on y regarde bien, à chaque fois, le problème est dénoncé très rapidement dans les médias alimentés, naturellement par des fuites plus ou moins bien intentionnées.
Et comme la réussite économique et financière des compagnies low cost est incontestable, on peut facilement dresser l’inventaire des entités qui ont tout intérêt à casser ce succès et celui de l’aéroport.
Dans le désordre, on retrouve les aéroports concurrents comme Zaventem qui, naturellement, n’apprécie pas de voir un aéroport régional s’imposer. Les compagnies traditionnelles qui voient, c’est un euphémisme, d’un très mauvais œil la montée en puissance des compagnies low cost.
Les compagnies low cost concurrentes, sont aussi de la partie. Il est en effet frappant de constater qu’entre ces compagnies tous les coups sont permis. Dans le cas de Charleroi, Belgique oblige, la communautarisation du dossier qui fait que le Nord du pays digère mal la réussite de Ryanair en Wallonie, alors que celle-ci s’est plantée à Ostende.
Dans le même ordre d’idée, la réussite de l’aéroport de Charleroi et même de Liège gêne également puisque ces deux aéroports se sont imposés face à Zaventem qui, bien que national, est implanté en Région flamande.
Enfin, comme nous sommes entrés en période électorale, il est de bon ton pour les politiciens, en plus de faire des travaux partout dans les communes, de dénoncer les scandales ou les abus des concurrents politiques.
Dans ce cas, Serge Kubla, qui a signé les contrats liant Ryanair à Charleroi. Mais nous pouvons nous poser une petite question : si un jour Ryanair en avait assez de toutes ces attaques et décidait de quitter la Belgique, est-ce que cela ne ferait pas également un beau scandale ? Et qui en serait responsable ?