Clemenceau disait que la guerre était une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires. Mais on pourrait aisément l'appliquer aussi aux politiciens. A Bruxelles, par exemple, depuis 1998, les décideurs politiques en charge du Palais des Congrès de la capitale de l’Europe savent pertinemment que celui-ci doit être rénové.
Ce qui complique tout c’est que pas moins de quatre ministres doivent donner leur accord pour entamer les travaux (!)
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les autorités bruxelloises n’ont aucun pouvoir de décision ni de gestion en ce qui concerne le Palais des Congrès de Bruxelles Les décisions en ce qui le concerne, se situe au niveau de l’Etat fédéral.
La Régie des bâtiments qui est l’entité en charge du gros oeuvre est sous la responsabilité du ministre fédéral des finances, Didier Reynders (tendance Libérale).
Au niveau des investissements, en plus de la Régie, un autre organisme, typiquement belge, a son mot à dire : un machin qui gère les accords de coopérations entre les régions flamandes et wallonnes et la capitale belge.
Ce truc est sous la responsabilité de la Ministre de la Justice Laurette Onkelinx (socialiste). La gestion courante du complexe est de la responsabilité de la ministre des affaires économiques Fientje Moerman (libérale).
Enfin, le ministre du budget, Johan Vande Lanotte (socialiste) dispose d’un quasi droit de véto pour ce qui est du financement même des travaux. Ajouter à cela les problèmes communautaires, deux ministres sont flamands et deux Wallons, et vous aurez compris que la rénovation du Palais des Congrès de la capitale de l’Europe n’est pas sortie de l’auberge.
La concurrence remercie les autorités belges
Bien que le dossier soit sur la table des autorités depuis 1998, en dehors de promesses et de belles paroles ministérielles, celui-ci n’avance pas. Pire, les professionnels, croyant que les engagements des hommes politiques étaient fiables, ont cru qu’ils pouvaient entamer les travaux et donc le Palais est inaccessible actuellement.
Or il se fait qu’en dehors d’un budget accordé en 2003 par une ancienne ministre écolo, aucun budget n’a plus été accordé. Conséquence, après avoir dans un premier temps été annoncé pour 2005, puis pour 2007 et on parle aujourd’hui de 2008 comme date de réouverture.
Quant aux observateurs des mœurs politiques belges, pour eux, ils s’agirait plus réalistement d’envisager 2010. Pas étonnant, dès lors, que les organisateurs de congrès belges conseillent à leur clients des installations situées en France, aux Pays Bas, en Autriche…
A la veille des élections régionales, le ministre Reynders a annoncé qu’il avait un plan pour payer les travaux. L’état fédéral allait créer une SA qui allait disposer des fonds nécessaires. Passons sur le système alambiqué de financement de cette société, simplement pour dire que la majorité des professionnels du secteur pense que le plan du ministre des finances ne tient pas la route et qu’il ne s’agit que de la poudre aux yeux lancée pour des besoins électoralistes.
Un exemple : lors de son annonce le ministre explique que la Chambre de Commerce de Bruxelles pourra « participer à la gestion du bâtiment… mais il faudra q’elle intervienne financièrement ». L’ennui, c’est que l’un des administrateurs de la dite chambre nous a expliqué qu’il n’était au courant de rien à ce sujet…
Une ouverture en 2007 est impossible
Rien que pour des raisons administratives une ouverture en 2007 est impossible. En effet, il faut dans un premier temps créer la S.A., c’est à dire nommer les différents administrateurs (d’où négociations politiques longues), confirmer le contrat auprès de l’architecte en charge de la rénovation, obtenir les permis de bâtir et ou de travaux, effectuer les adjudications, éviter un quelconque recours au conseil d’Etat, réaliser les travaux en espérant aucunes mauvaises surprises. Tout cela en moins de deux ans et demi…
Vous y croyez-vous, vous ?
Ce jeudi, la ministre en charge de la gestion du dossier, Fientje Moerman, devait tenir une conférence de presse. Réunion fixée depuis plus de 15 jours à 11 h 30. Non seulement, la ministre est arrivée avec plus de trois quarts d'heure de retard, mais en plus à peine a-t-elle terminée la lecture d’un texte sans consistance, qu'elle a esquivé les questions des journalistes en prenant la poudre d’escampette.
Autant dire que les professionnels avaient compris…Nous disions au début de cet article que Clemenceau...
Ce qui complique tout c’est que pas moins de quatre ministres doivent donner leur accord pour entamer les travaux (!)
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les autorités bruxelloises n’ont aucun pouvoir de décision ni de gestion en ce qui concerne le Palais des Congrès de Bruxelles Les décisions en ce qui le concerne, se situe au niveau de l’Etat fédéral.
La Régie des bâtiments qui est l’entité en charge du gros oeuvre est sous la responsabilité du ministre fédéral des finances, Didier Reynders (tendance Libérale).
Au niveau des investissements, en plus de la Régie, un autre organisme, typiquement belge, a son mot à dire : un machin qui gère les accords de coopérations entre les régions flamandes et wallonnes et la capitale belge.
Ce truc est sous la responsabilité de la Ministre de la Justice Laurette Onkelinx (socialiste). La gestion courante du complexe est de la responsabilité de la ministre des affaires économiques Fientje Moerman (libérale).
Enfin, le ministre du budget, Johan Vande Lanotte (socialiste) dispose d’un quasi droit de véto pour ce qui est du financement même des travaux. Ajouter à cela les problèmes communautaires, deux ministres sont flamands et deux Wallons, et vous aurez compris que la rénovation du Palais des Congrès de la capitale de l’Europe n’est pas sortie de l’auberge.
La concurrence remercie les autorités belges
Bien que le dossier soit sur la table des autorités depuis 1998, en dehors de promesses et de belles paroles ministérielles, celui-ci n’avance pas. Pire, les professionnels, croyant que les engagements des hommes politiques étaient fiables, ont cru qu’ils pouvaient entamer les travaux et donc le Palais est inaccessible actuellement.
Or il se fait qu’en dehors d’un budget accordé en 2003 par une ancienne ministre écolo, aucun budget n’a plus été accordé. Conséquence, après avoir dans un premier temps été annoncé pour 2005, puis pour 2007 et on parle aujourd’hui de 2008 comme date de réouverture.
Quant aux observateurs des mœurs politiques belges, pour eux, ils s’agirait plus réalistement d’envisager 2010. Pas étonnant, dès lors, que les organisateurs de congrès belges conseillent à leur clients des installations situées en France, aux Pays Bas, en Autriche…
A la veille des élections régionales, le ministre Reynders a annoncé qu’il avait un plan pour payer les travaux. L’état fédéral allait créer une SA qui allait disposer des fonds nécessaires. Passons sur le système alambiqué de financement de cette société, simplement pour dire que la majorité des professionnels du secteur pense que le plan du ministre des finances ne tient pas la route et qu’il ne s’agit que de la poudre aux yeux lancée pour des besoins électoralistes.
Un exemple : lors de son annonce le ministre explique que la Chambre de Commerce de Bruxelles pourra « participer à la gestion du bâtiment… mais il faudra q’elle intervienne financièrement ». L’ennui, c’est que l’un des administrateurs de la dite chambre nous a expliqué qu’il n’était au courant de rien à ce sujet…
Une ouverture en 2007 est impossible
Rien que pour des raisons administratives une ouverture en 2007 est impossible. En effet, il faut dans un premier temps créer la S.A., c’est à dire nommer les différents administrateurs (d’où négociations politiques longues), confirmer le contrat auprès de l’architecte en charge de la rénovation, obtenir les permis de bâtir et ou de travaux, effectuer les adjudications, éviter un quelconque recours au conseil d’Etat, réaliser les travaux en espérant aucunes mauvaises surprises. Tout cela en moins de deux ans et demi…
Vous y croyez-vous, vous ?
Ce jeudi, la ministre en charge de la gestion du dossier, Fientje Moerman, devait tenir une conférence de presse. Réunion fixée depuis plus de 15 jours à 11 h 30. Non seulement, la ministre est arrivée avec plus de trois quarts d'heure de retard, mais en plus à peine a-t-elle terminée la lecture d’un texte sans consistance, qu'elle a esquivé les questions des journalistes en prenant la poudre d’escampette.
Autant dire que les professionnels avaient compris…Nous disions au début de cet article que Clemenceau...