Plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 1970, soit une grande majorité des microstations familiales ou communales non rentables situées en moyenne montagne - DepositPhotos.com, difughtt
Pendant les vacances de Noël, le taux d’occupation des stations de ski a atteint 85%.
Un chiffre en hausse de 3% par rapport aux fêtes de l'an dernier grâce à de bonnes conditions météorologiques : ensoleillement idéal et chutes de neige suffisantes.
Une station comme Avoriaz a même pulvérisé ses records avec un taux de fréquentation de 95%. Mieux, à La Plagne, on a atteint les 15 derniers jours de l’année, 97% de remplissage.
Même dans les Pyrénées plus vulnérables, les performances sont au rendez-vous tandis que dans le Puy-de-Dôme, le directeur de l'Office du tourisme du massif du Sancy, (Super-Besse, du Mont-Dore et Chastreix-Sancy) parle de "fréquentation record" avec 72% de taux de remplissage sur la quinzaine, soit une hausse de 14% par rapport à la même période l'an dernier !
Pour autant, la partie n’est pas gagnée pour tout le monde, et les professionnels de la montagne s’accordent pour confirmer que la montagne doit s’adapter et poursuivre ses efforts de diversification.
Lire aussi : Futuroscopie - Réinventons la montagne : oui, mais comment ?
Un chiffre en hausse de 3% par rapport aux fêtes de l'an dernier grâce à de bonnes conditions météorologiques : ensoleillement idéal et chutes de neige suffisantes.
Une station comme Avoriaz a même pulvérisé ses records avec un taux de fréquentation de 95%. Mieux, à La Plagne, on a atteint les 15 derniers jours de l’année, 97% de remplissage.
Même dans les Pyrénées plus vulnérables, les performances sont au rendez-vous tandis que dans le Puy-de-Dôme, le directeur de l'Office du tourisme du massif du Sancy, (Super-Besse, du Mont-Dore et Chastreix-Sancy) parle de "fréquentation record" avec 72% de taux de remplissage sur la quinzaine, soit une hausse de 14% par rapport à la même période l'an dernier !
Pour autant, la partie n’est pas gagnée pour tout le monde, et les professionnels de la montagne s’accordent pour confirmer que la montagne doit s’adapter et poursuivre ses efforts de diversification.
Lire aussi : Futuroscopie - Réinventons la montagne : oui, mais comment ?
Saint-Hilaire du Touvet pour l’exemple
Pour les petites stations, celles à moins de 1 200 mètres d’altitude, dont le charme peut attirer des clientèles plus férues de dépaysement et de pratiques sportives soft (ski de fond, raquettes, chiens de traîneaux), quelques batailles gagnées ne suffisent pas à masquer les difficultés des plus fragiles d’entre elles, obligées d’avoir recours à d’autres formes de gestion pour survivre au moins quelques jours par an.
Ainsi, à une demi-heure de Grenoble, la petite station de Saint-Hilaire du Touvet a ouvert ses portes après trois années de fermeture due à une coulée de lave dévastatrice.
Comment ? Non. Ce ne sont pas les canons à neige qui ont été mobilisés. Ni de quelconques artifices marketing.
Ce sont plutôt les habitants de la station et le dynamisme de l’association AG’Hil qui ont fonctionné avec succès.
Parvenant à mobiliser 200 bénévoles qui se sont remonté les manches pendant 9 mois pour parvenir à un tel résultat, le programme s’est composé de ramassage de cailloux sur les 10 kilomètres de pistes, remise à niveau des téléskis, maintenance technique, gestion de la paperasse administrative et damage de la neige.
Des tâches nécessitant pour la plupart d’entre elles une formation technique qu’un petit groupe de 7 à 8 personnes à suivie.
Résultat : une ouverture assurée, des skieurs au rendez-vous ayant payé un forfait de 1 euro. Mais surtout, on espère ouvrir progressivement l'ensemble des pistes et des téléskis, en fonction des conditions d'enneigement pour assurer une saison hivernale complète et financer les 5 000 euros dont la station a besoin pour passer l’hiver.
Quant à la Coupe Icare à proximité, l’un des plus grands rassemblements aériens au monde, ce sont 1 300 bénévoles qui se mobilisent pour en assurer le bon fonctionnement. Preuve est ainsi faite que le bénévolat n’est pas une nouveauté dans la région.
Lire aussi : Futuroscopie - Montagne en transition : "il faut passer par la décarbonation du damage"
Ainsi, à une demi-heure de Grenoble, la petite station de Saint-Hilaire du Touvet a ouvert ses portes après trois années de fermeture due à une coulée de lave dévastatrice.
Comment ? Non. Ce ne sont pas les canons à neige qui ont été mobilisés. Ni de quelconques artifices marketing.
Ce sont plutôt les habitants de la station et le dynamisme de l’association AG’Hil qui ont fonctionné avec succès.
Parvenant à mobiliser 200 bénévoles qui se sont remonté les manches pendant 9 mois pour parvenir à un tel résultat, le programme s’est composé de ramassage de cailloux sur les 10 kilomètres de pistes, remise à niveau des téléskis, maintenance technique, gestion de la paperasse administrative et damage de la neige.
Des tâches nécessitant pour la plupart d’entre elles une formation technique qu’un petit groupe de 7 à 8 personnes à suivie.
Résultat : une ouverture assurée, des skieurs au rendez-vous ayant payé un forfait de 1 euro. Mais surtout, on espère ouvrir progressivement l'ensemble des pistes et des téléskis, en fonction des conditions d'enneigement pour assurer une saison hivernale complète et financer les 5 000 euros dont la station a besoin pour passer l’hiver.
Quant à la Coupe Icare à proximité, l’un des plus grands rassemblements aériens au monde, ce sont 1 300 bénévoles qui se mobilisent pour en assurer le bon fonctionnement. Preuve est ainsi faite que le bénévolat n’est pas une nouveauté dans la région.
Lire aussi : Futuroscopie - Montagne en transition : "il faut passer par la décarbonation du damage"
5 400 heures de bénévolat pour Saint-Pierre de Chartreuse
Pour la station du Planolet, reliée à la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse, qui fait face à un enneigement de plus en plus aléatoire et à une saison de ski réduite, la recette est plus ou moins la même.
La station a bel et bien eu recours aux services de l’association Nouvelles traces en Chartreuse pour remplacer les services de la communauté de communes.
L’an dernier, elle a ainsi assuré "5 400 heures de bénévolat, et sur les quelques journées d'ouverture, a réussi à faire à peu près 13 000 euros de résultat net" détaille le trésorier de l'association. Et, "si tout le monde donne quelques jours dans la saison, à nous tous, on va y arriver", abonde une bénévole.
De quoi peut-être faire perdurer l'activité ski "encore quelques années, voire peut-être encore quelques décennies", espère même, optimiste, Emmanuel Herman, le responsable du service tourisme à la Communauté de communes.
Pour la station du Granier, à Entremont-le-Vieux, qui possède trois pistes et trois téléskis, autrefois exploitée par la communauté de communes, c’est aussi une association qui l’exploite avec sa petite armée de bénévoles et son seul salarié, le pisteur.
Ici, l’ambition est simple : proposer du ski pour 10€, et participer au dynamisme économique du village.
Quant à la petite station de Thorens-Glières en Haute-Savoie, elle est aussi tenue par des bénévoles dont plusieurs générations se réunissent chaque année pour la faire vivre. Et cela, "jusqu’au jour où il n’y aura plus de neige du tout", souffle un élu bien conscient du défi que toutes les stations ne parviennent malheureusement pas à relever.
En effet, selon un article datant d’octobre 2024 du journal Le monde : « Les habitants de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) ont validé, dimanche 6 octobre, la fin de l’activité de ski dans la station du Grand Puy, gérée par la commune ».
Ce domaine skiable de 24 kilomètres de pistes, entre 1 370 mètres et 1 800 mètres d’altitude, fragilisé par le réchauffement climatique et l’absence régulière de neige cumulait, il est vrai, des centaines de milliers d’euros de pertes par an.
Quant à la communauté de communes de Matheysine (Isère), elle a également acté la fin des subventions pour la station de ski de l’Alpe du Grand-Serre, après 85 ans d’existence.
La station a bel et bien eu recours aux services de l’association Nouvelles traces en Chartreuse pour remplacer les services de la communauté de communes.
L’an dernier, elle a ainsi assuré "5 400 heures de bénévolat, et sur les quelques journées d'ouverture, a réussi à faire à peu près 13 000 euros de résultat net" détaille le trésorier de l'association. Et, "si tout le monde donne quelques jours dans la saison, à nous tous, on va y arriver", abonde une bénévole.
De quoi peut-être faire perdurer l'activité ski "encore quelques années, voire peut-être encore quelques décennies", espère même, optimiste, Emmanuel Herman, le responsable du service tourisme à la Communauté de communes.
Pour la station du Granier, à Entremont-le-Vieux, qui possède trois pistes et trois téléskis, autrefois exploitée par la communauté de communes, c’est aussi une association qui l’exploite avec sa petite armée de bénévoles et son seul salarié, le pisteur.
Ici, l’ambition est simple : proposer du ski pour 10€, et participer au dynamisme économique du village.
Quant à la petite station de Thorens-Glières en Haute-Savoie, elle est aussi tenue par des bénévoles dont plusieurs générations se réunissent chaque année pour la faire vivre. Et cela, "jusqu’au jour où il n’y aura plus de neige du tout", souffle un élu bien conscient du défi que toutes les stations ne parviennent malheureusement pas à relever.
En effet, selon un article datant d’octobre 2024 du journal Le monde : « Les habitants de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) ont validé, dimanche 6 octobre, la fin de l’activité de ski dans la station du Grand Puy, gérée par la commune ».
Ce domaine skiable de 24 kilomètres de pistes, entre 1 370 mètres et 1 800 mètres d’altitude, fragilisé par le réchauffement climatique et l’absence régulière de neige cumulait, il est vrai, des centaines de milliers d’euros de pertes par an.
Quant à la communauté de communes de Matheysine (Isère), elle a également acté la fin des subventions pour la station de ski de l’Alpe du Grand-Serre, après 85 ans d’existence.
Plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 1970. Soit une grande majorité des microstations familiales ou communales non rentables situées en moyenne montagne, selon le décompte du géographe Pierre-Alexandre Metral, doctorant à l’université de Grenoble et spécialiste des stratégies de reconversion.
Tourisme et bénévolat : un duo gagnant
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Si un retour au statut associatif se manifeste après des années durant lesquelles de nombreux Offices du tourisme (OT) ont changé de statut pour adopter un statut commercial, le bénévolat qui va parfois avec, n’est certes pas une nouveauté dans le secteur du tourisme.
Ainsi, tout le monde a en tête les 40 000 bénévoles recrutés pour les Jeux Olympiques de Paris.
On sait également à quel point la présence de bénévoles est indispensable à de très nombreux festivals comme celui de Jazz à Marciac en particulier, tandis que le Puy du Fou fait la démonstration depuis plus de quatre décennies des performances de son modèle économique et artistique reposant sur plus de quatre milliers de bénévoles.
Inutile de rappeler non plus le travail des sauveteurs en mer et celui des milliers de « greeters » qui aujourd’hui partout dans le monde, donnent de leur temps à des touristes de passage afin de leur faire découvrir leur ville sous un jour original.
Et cela, alors que quelques voyagistes continuent de faire miroiter à leurs recrues la perspective de faire des voyages exceptionnels en échange de leurs services bénévoles… Chaque cas méritant cependant une analyse spécifique complémentaire !
Lire aussi : La "cold attitude" un marqueur social qui renverse les codes
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Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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