La France reste une destination de deux régions essentiellement, l’Ile-de-France et la région Sud (PACA) qui possèdent des patrimoines culturels et naturels qui n’ont aucun besoin de promotion et qui attirent sur leur seul nom des millions de visiteurs directs - DR : DepositPhotos, AlexGukBO
Dans les années 1990-2000, tous les congrès professionnels du tourisme, que ce soit ceux des réseaux ou des syndicats, affichaient immanquablement au programme de leurs journées de travail : « La vente de la France en agences de voyages ».
Malgré la présence de participants, à quelques rares exceptions, tous opérant dans les pays étrangers, cet atelier affichait toujours complet, les opérateurs de l’époque voulant démontrer ainsi qu’ils s’intéressaient à la destination nationale mais ne s’y engageaient pas pour des raisons de non-rentabilité.
On aurait pu penser que la fermeture des frontières en cette période de pandémie aurait favorisé le développement d’une offre sur la seule destination encore exploitable : la France.
20 années ont passé. Le constat reste le même : les acteurs de l’intermédiation ne sont toujours pas intéressés par la production France, même si leur activité « outgoing » est à l’arrêt total.
Malgré la présence de participants, à quelques rares exceptions, tous opérant dans les pays étrangers, cet atelier affichait toujours complet, les opérateurs de l’époque voulant démontrer ainsi qu’ils s’intéressaient à la destination nationale mais ne s’y engageaient pas pour des raisons de non-rentabilité.
On aurait pu penser que la fermeture des frontières en cette période de pandémie aurait favorisé le développement d’une offre sur la seule destination encore exploitable : la France.
20 années ont passé. Le constat reste le même : les acteurs de l’intermédiation ne sont toujours pas intéressés par la production France, même si leur activité « outgoing » est à l’arrêt total.
Pourquoi ce désintérêt pour la France ?
A l’instar de plusieurs entreprises qui se sont reconverties pour pallier le manque de commandes de leur production habituelle, les TO et les agences de voyages préfèrent se mettre en sommeil et attendre la réouverture des frontières pour exercer à nouveau leur savoir-faire du voyage.
Alors pourquoi toujours ce même désintérêt des professions de l’intermédiation pour une destination réputée être la plus riche du monde pour ses différents patrimoines ?
La responsabilité en incombe en grande partie au type de gouvernance du tourisme en France.
Compte tenu du retrait des grands professionnels du voyage, les organismes institutionnels (Offices du tourisme, Comités départementaux du tourisme, Comités régionaux, etc.) se sont substitués aux entreprises privées, organisant tout à la fois la production et la distribution de programmes touristiques.
Les entreprise privées, TO ou agences, ont besoin de rentabilité pour rester performants. Or le marché français étant très proche du réseau hôtelier et de loisirs, ceux-ci privilégient la clientèle directe sans passer par des intermédiaires producteurs ou distributeurs.
En revanche, les institutionnels n’ayant pas l’obligation de résultats financiers peuvent se permettre de proposer des programmes touristiques locaux en y consacrant même des budgets importants de communication pour promouvoir les acteurs de leurs régions et leurs produits.
Alors pourquoi toujours ce même désintérêt des professions de l’intermédiation pour une destination réputée être la plus riche du monde pour ses différents patrimoines ?
La responsabilité en incombe en grande partie au type de gouvernance du tourisme en France.
Compte tenu du retrait des grands professionnels du voyage, les organismes institutionnels (Offices du tourisme, Comités départementaux du tourisme, Comités régionaux, etc.) se sont substitués aux entreprises privées, organisant tout à la fois la production et la distribution de programmes touristiques.
Les entreprise privées, TO ou agences, ont besoin de rentabilité pour rester performants. Or le marché français étant très proche du réseau hôtelier et de loisirs, ceux-ci privilégient la clientèle directe sans passer par des intermédiaires producteurs ou distributeurs.
En revanche, les institutionnels n’ayant pas l’obligation de résultats financiers peuvent se permettre de proposer des programmes touristiques locaux en y consacrant même des budgets importants de communication pour promouvoir les acteurs de leurs régions et leurs produits.
Une plus juste répartition des retombées économiques pour chaque région
Mais toutes ces initiatives locales n’inversent pas la tendance, la France reste une destination de deux régions essentiellement, l’Ile-de-France et la région Sud (PACA) qui possèdent des patrimoines culturels et naturels qui n’ont aucun besoin de promotion et qui attirent sur leur seul nom des millions de visiteurs directs.
Aucune valeur ajoutée pour un opérateur de promouvoir la Tour Eiffel ou le village de Saint-Tropez qui bénéficient d’une médiatisation permanente.
En revanche, la France, c’est 35 000 communes qui possèdent toutes un intérêt touristique et qui pourraient faire toutes l’objet de productions professionnelles assemblant dans un même produit touristique les patrimoines écologiques, culturels, gastronomiques… avec les prestations hôtelières et de transport.
La mise en place de ces milliers d’offres potentielles de produits touristiques français des territoires ne peut être réalisée que par des professionnels confirmés de la production car elle nécessite autant d’expertise que pour la réalisation de programmes touristiques dans des pays étrangers.
La commercialisation professionnelle de ces produits locaux français permettrait une plus juste répartition du retour économique pour chaque région.
Sans l’implication et les compétences de grands tour-opérateurs, le tourisme français restera l'un objet d’études et de statistiques permanent sans réelle vision industrielle.
Une production solide multi-territoriale, promue par des outils technologiques innovants, intéresserait aussi bien le marché français en quête de sens - on l’a observé avec cette pandémie - pour ses séjours que les marchés étrangers qui découvriraient une autre offre plus authentique et moins médiatisée.
Aucune valeur ajoutée pour un opérateur de promouvoir la Tour Eiffel ou le village de Saint-Tropez qui bénéficient d’une médiatisation permanente.
En revanche, la France, c’est 35 000 communes qui possèdent toutes un intérêt touristique et qui pourraient faire toutes l’objet de productions professionnelles assemblant dans un même produit touristique les patrimoines écologiques, culturels, gastronomiques… avec les prestations hôtelières et de transport.
La mise en place de ces milliers d’offres potentielles de produits touristiques français des territoires ne peut être réalisée que par des professionnels confirmés de la production car elle nécessite autant d’expertise que pour la réalisation de programmes touristiques dans des pays étrangers.
La commercialisation professionnelle de ces produits locaux français permettrait une plus juste répartition du retour économique pour chaque région.
Sans l’implication et les compétences de grands tour-opérateurs, le tourisme français restera l'un objet d’études et de statistiques permanent sans réelle vision industrielle.
Une production solide multi-territoriale, promue par des outils technologiques innovants, intéresserait aussi bien le marché français en quête de sens - on l’a observé avec cette pandémie - pour ses séjours que les marchés étrangers qui découvriraient une autre offre plus authentique et moins médiatisée.
"II faut une gouvernance offensive"
Cette nouvelle approche, plus professionnelle, du tourisme permettrait aussi la création d’emplois locaux durables et une revalorisation des territoires.
Mais pour cela, il faut une gouvernance pour le tourisme qui soit à la hauteur des enjeux, à savoir une vision du tourisme non plus « passive », qui se contente de compter le nombre de visiteurs annuels et promet à chaque changement de ministre ou de secrétaire d’Etat le million de touristes comme seul objectif.
II faut une gouvernance offensive associant, dans une même stratégie, les organismes institutionnels et les professionnels dans des partenariats public/privé dans chaque territoire.
Cette gouvernance doit prévoir aussi des budgets permettant des aides financières aux opérateurs privés, s’engageant sur des appels d’offres des régions afin qu’ils puissent, parallèlement à leur activité « out going », développer des politiques touristiques rentables de production et de distribution de la totalité des territoires français.
Mais pour cela, il faut une gouvernance pour le tourisme qui soit à la hauteur des enjeux, à savoir une vision du tourisme non plus « passive », qui se contente de compter le nombre de visiteurs annuels et promet à chaque changement de ministre ou de secrétaire d’Etat le million de touristes comme seul objectif.
II faut une gouvernance offensive associant, dans une même stratégie, les organismes institutionnels et les professionnels dans des partenariats public/privé dans chaque territoire.
Cette gouvernance doit prévoir aussi des budgets permettant des aides financières aux opérateurs privés, s’engageant sur des appels d’offres des régions afin qu’ils puissent, parallèlement à leur activité « out going », développer des politiques touristiques rentables de production et de distribution de la totalité des territoires français.
Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV