Il existe une réelle méfiance des Antillais et des Guadeloupéens en particulier du pouvoir central et cette méfiance est partiellement justifiée. - Depositphotos.com Auteur Mirmoor
Evidemment l’éloignement, la spécificité ethnique, la période de l’esclavage sont des facteurs que l’on ne retrouve pas ailleurs et qui conditionnent une relation différente entre ces îles et Paris.
Il est très difficile, quel que soit le gouvernement, d’appréhender la subtilité de ces différences et de mettre en place une politique cohérente respectant d’une part l’identité revendiquée et les problématiques spécifiques, et d’autre part les principes d’un état de droit s’appliquant à chaque citoyen, quelle que soit sa situation géographique.
Il existe une réelle méfiance des Antillais et des Guadeloupéens en particulier du pouvoir central et cette méfiance est partiellement justifiée.
La première de ces raisons est bien entendu la période de l’esclavage qui pour certains est un alibi mémoriel. C’est une réelle blessure qui malgré les siècles passés ne se referme pas et qu’exprime la quasi totalité des antillais quelle que soit sa situation sociale ou culturelle.
Ainsi toute décision de l’état qui ne va pas dans le sens de la population est interprétée comme une réminiscence de cette volonté de la France de faire plier encore une fois des hommes et des femmes comme à l’époque de l’esclavage.
Cette plaie permanente est revendiquée pour justifier les rebellions, celle contre l’imposition vaccinale fait partie de ce refus interprété comme une décision autoritaire sans aucune considération de la volonté et de la liberté des descendants des esclaves.
Une autre raison de cette méfiance se situe dans le scandale du Chlordécone, produit chimique contre les pesticides qui ont été diffusé de 1972 à 1993 pour sauver la monoculture de la banane. Ce produit avait été interdit dès 1972 aux USA ,mais l’état français, sous le lobbying des exploitants, n’a pas interdit sa diffusion.
Il est très difficile, quel que soit le gouvernement, d’appréhender la subtilité de ces différences et de mettre en place une politique cohérente respectant d’une part l’identité revendiquée et les problématiques spécifiques, et d’autre part les principes d’un état de droit s’appliquant à chaque citoyen, quelle que soit sa situation géographique.
Il existe une réelle méfiance des Antillais et des Guadeloupéens en particulier du pouvoir central et cette méfiance est partiellement justifiée.
La première de ces raisons est bien entendu la période de l’esclavage qui pour certains est un alibi mémoriel. C’est une réelle blessure qui malgré les siècles passés ne se referme pas et qu’exprime la quasi totalité des antillais quelle que soit sa situation sociale ou culturelle.
Ainsi toute décision de l’état qui ne va pas dans le sens de la population est interprétée comme une réminiscence de cette volonté de la France de faire plier encore une fois des hommes et des femmes comme à l’époque de l’esclavage.
Cette plaie permanente est revendiquée pour justifier les rebellions, celle contre l’imposition vaccinale fait partie de ce refus interprété comme une décision autoritaire sans aucune considération de la volonté et de la liberté des descendants des esclaves.
Une autre raison de cette méfiance se situe dans le scandale du Chlordécone, produit chimique contre les pesticides qui ont été diffusé de 1972 à 1993 pour sauver la monoculture de la banane. Ce produit avait été interdit dès 1972 aux USA ,mais l’état français, sous le lobbying des exploitants, n’a pas interdit sa diffusion.
Un contexte social déterioré
Neuf antillais sur 10 ont été contaminés par l’ingestion de produits récoltés dans les sols contaminés. La Martinique est la région du monde ou sont déclarés le plus de cancers de la prostate.
L’état, après des années d’omerta, a pris les choses en main. La dernière mission parlementaire a comparé ce drame à celui des essais nucléaires en Polynésie ou à celui de l’amiante dans l’hexagone. Cette mission a demandé un plan d’ampleur comprenant la prise en charge des victimes avec la dépollution des sols, l’indemnisation des contaminés, la mise en place gratuite de dépistages.
Une des décisions qui participerait au règlement du conflit actuel serait d’accélérer ce plan et serait ressentie comme une preuve de considération des habitants.
Bien entendu, ces évènements ont fait descendre dans la rue des casseurs, des pilleurs qui n’ont rien à voir avec les revendications, et qui comme dans l’hexagone profitent des mobilisations pour s’adonner à un vandalisme inexcusable.
Mais ce mouvement parti du refus vaccinal s’inscrit dans un véritable contexte social et économique qui est plus détérioré qu’en France métropolitaine.
Le chômage est de plus de 20% en Guadeloupe contre 7,8% en métropole, un jeune sur deux est au chômage contre un sur cinq dans l’hexagone.
Bien entendu, les droits s’appliquent ici comme dans tous les départements mais le poids de cette inactivité particulièrement dans la jeunesse pèse dans les comportements collectifs hostiles.
L’état, après des années d’omerta, a pris les choses en main. La dernière mission parlementaire a comparé ce drame à celui des essais nucléaires en Polynésie ou à celui de l’amiante dans l’hexagone. Cette mission a demandé un plan d’ampleur comprenant la prise en charge des victimes avec la dépollution des sols, l’indemnisation des contaminés, la mise en place gratuite de dépistages.
Une des décisions qui participerait au règlement du conflit actuel serait d’accélérer ce plan et serait ressentie comme une preuve de considération des habitants.
Bien entendu, ces évènements ont fait descendre dans la rue des casseurs, des pilleurs qui n’ont rien à voir avec les revendications, et qui comme dans l’hexagone profitent des mobilisations pour s’adonner à un vandalisme inexcusable.
Mais ce mouvement parti du refus vaccinal s’inscrit dans un véritable contexte social et économique qui est plus détérioré qu’en France métropolitaine.
Le chômage est de plus de 20% en Guadeloupe contre 7,8% en métropole, un jeune sur deux est au chômage contre un sur cinq dans l’hexagone.
Bien entendu, les droits s’appliquent ici comme dans tous les départements mais le poids de cette inactivité particulièrement dans la jeunesse pèse dans les comportements collectifs hostiles.
La vie chère
Autre raison de cette colère guadeloupéenne : la vie chère. Elle est de 30 à 40% plus élevée qu’en Métropole. Cette situation est due en partie à la charge des importations.
Le taux de suffisance alimentaire est de 55% pour les légumes, de 14% pour les viandes, de 2% pour les produits laitiers. Pour aller aux 100% de suffisance, il faut importer massivement ces produits alimentaires. Quant à la plupart des produits manufacturés, le taux est de 0%.
Cette situation est en partie due à l’application d’une taxe qu’on appelle « octroi de mer » que les communes appliquent sur les produits importés.
Là aussi, une réforme fiscale proposée par des entrepreneurs locaux pourrait alléger le porte monnaie des habitants.
Autre difficulté qui incite les guadeloupéens à considérer que leur ile ne bénéficie pas d’un traitement identique à celui des autres départements réside dans la gestion catastrophique de l’eau potable.
Au 21ème siècle, l’eau dans les pays occidentaux ne pose plus aucun problème de distribution mais pas en Guadeloupe. Le réseau vieillissant dont la réfection a été retardée par des magouilles locales ne parvient plus a approvisionner correctement la population de plusieurs communes. Des coupures parfois de plusieurs jours privent les familles de ce besoin essentiel à la vie quotidienne, et cela dure depuis maintenant des années sans que ce dossier n’ait été correctement traité. Aucun citoyen, aucun élu de n’importe quel département français n’aurait accepté cette situation.
Le taux de suffisance alimentaire est de 55% pour les légumes, de 14% pour les viandes, de 2% pour les produits laitiers. Pour aller aux 100% de suffisance, il faut importer massivement ces produits alimentaires. Quant à la plupart des produits manufacturés, le taux est de 0%.
Cette situation est en partie due à l’application d’une taxe qu’on appelle « octroi de mer » que les communes appliquent sur les produits importés.
Là aussi, une réforme fiscale proposée par des entrepreneurs locaux pourrait alléger le porte monnaie des habitants.
Autre difficulté qui incite les guadeloupéens à considérer que leur ile ne bénéficie pas d’un traitement identique à celui des autres départements réside dans la gestion catastrophique de l’eau potable.
Au 21ème siècle, l’eau dans les pays occidentaux ne pose plus aucun problème de distribution mais pas en Guadeloupe. Le réseau vieillissant dont la réfection a été retardée par des magouilles locales ne parvient plus a approvisionner correctement la population de plusieurs communes. Des coupures parfois de plusieurs jours privent les familles de ce besoin essentiel à la vie quotidienne, et cela dure depuis maintenant des années sans que ce dossier n’ait été correctement traité. Aucun citoyen, aucun élu de n’importe quel département français n’aurait accepté cette situation.
Il ne faut pas que l’Etat français recule sur l’obligation vaccinale
Bien entendu, il ne faut pas que l’Etat français recule sur l’obligation vaccinale pour les soignants et le passe sanitaire : le vaccin est la seule arme efficace pour enrayer cette pandémie ; mais ici la persuasion doit être plus argumentée car une tradition pharmaco féodale est pratiquée par de nombreux Guadeloupéens qui refusaient déjà la médecine générale en préférant les remèdes ancestraux .La promotion d’une plante miracle soit disant anti covid a retardé et handicapé l’adhésion au vaccin.
Cependant, il y a dossiers dont le traitement doit être accéléré sans négociation. Certes, l’état est détenteur de l’autorité, mais aussi du bien être de ses concitoyens et les Guadeloupéens sont des concitoyens.
La Guadeloupe n’est pas seulement une ile de vacances dotée d’un climat et d’un environnement paradisiaque. C’est aussi un territoire français posant un certains nombre de problématiques spécifiques.
Actuellement pour celles et ceux qui vivent en permanence en Guadeloupe mais pour ceux aussi qui ont choisi d’y passer un séjour, le quotidien est anxiogène car la mobilité est quasi nulle, les stations essence n’étant pas ravitaillées et les rayons des magasins se vident de jour en jour sans réapprovisionnement.
Des plans à coup de milliards se succèdent pour sauver plusieurs secteurs de l’économie : un autre plan ambitieux pour les territoires d’outre mer serait un signe de considération pour ses habitants français.
Cependant, il y a dossiers dont le traitement doit être accéléré sans négociation. Certes, l’état est détenteur de l’autorité, mais aussi du bien être de ses concitoyens et les Guadeloupéens sont des concitoyens.
La Guadeloupe n’est pas seulement une ile de vacances dotée d’un climat et d’un environnement paradisiaque. C’est aussi un territoire français posant un certains nombre de problématiques spécifiques.
Actuellement pour celles et ceux qui vivent en permanence en Guadeloupe mais pour ceux aussi qui ont choisi d’y passer un séjour, le quotidien est anxiogène car la mobilité est quasi nulle, les stations essence n’étant pas ravitaillées et les rayons des magasins se vident de jour en jour sans réapprovisionnement.
Des plans à coup de milliards se succèdent pour sauver plusieurs secteurs de l’économie : un autre plan ambitieux pour les territoires d’outre mer serait un signe de considération pour ses habitants français.
Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV