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Comparateur de transports : est-il nécessaire d'opter pour une stratégie multimodale ?

Entretien avec Jean-Daniel Guyot, directeur de Trainline International


Les possibilités pour se rendre d’un point A à un point B et construire un itinéraire porte à porte amène le voyageur à effectuer plusieurs recherches sur des sites web différents. De nombreux plateformes proposant plusieurs modes de transports dit "multimodaux" émergent et se multiplient depuis peu. D'autres, comme Trainline (ex Captain Train) n'ont pourtant pas pris le virage du multimodal ne proposant qu'une expertise sur un seul mode. La stratégie multimodale est-elle payante ?
i-tourisme a rencontré Jean-Daniel Guyot président de Captain Train et directeur de Trainline International pour avoir son avis sur la question.


le Mercredi 28 Septembre 2016

Jean-Daniel Guyot, directeur de Trainline International
Jean-Daniel Guyot, directeur de Trainline International
La question du "multimodal" revient régulièrement dans l’écosystème du e-tourisme.

De nombreuses sociétés comme Liligo, Skyscanner, Rome2Rio, GoEuro et d'autres surfent sur cette vague depuis plusieurs mois.
Si à l'origine, ces acteurs proposaient de comparer les offres sur un mode de transport unique, l'heure est à la diversification.

Les possibilités pour se rendre d’un point A à un point B et construire un itinéraire "porte à porte" est ainsi facilité.

Souvent obligé d’effectuer plusieurs recherches sur des sites web différents, le voyageur a désormais les clés pour comparer ses trajets et choisir son mode de transport entre le train, l'avion, le bus ou encore même le covoiturage.

Une expérience attractive pour l'internaute mais est-elle réellement efficace ?

L'ouverture des données

Trainline (ex Captain Train) a toujours fait le choix de se concentrer sur le train et de ne surtout pas aller vers le multimodal.

« Une des raisons est la complexité du multimodal. Pour apporter un service fiable, il faut pouvoir proposer toutes les sources de données et de distribution. Du vélib, jusqu’à l’avion, en passant par le train, tramway etc… » expose Jean-Daniel Guyot.

Le décret relatif à l’ouverture des données détenues par les transporteurs selon la loi Macron promulguée l'an passé a été un levier pour ces sites et applications permettant de calculer un itinéraire, en prenant en compte de tous les modes de transport disponibles.

Comme le dispose le nouvel article L 1115-1 du Code des transports, les entreprises sont tenues de diffuser « librement, immédiatement et gratuitement », et ce dans un « format ouvert », des informations relatives : À leurs arrêts, à leurs tarifs publics, à leurs horaires planifiés, à leurs horaires en temps réel, à l'accessibilité aux personnes handicapées, à la disponibilité de leurs services, aux incidents constatés sur le réseau.

Ce décret n’a pourtant toujours pas été pris par le gouvernement...

Une techno performante

« Aujourd’hui, personne n’est capable de fournir un service correct car les sources sont hétérogènes, multiples et très complexes à intégrer.

Il faut aussi savoir vendre!

Beaucoup de sociétés sont capables de proposer une donnée, par exemple donner l’information d’un horaire d’un tramway mais sans proposer l’achat d’un ticket.

Ce sont des business de lead où l'on crée une solution théorique, laissant le soin au client d’aller se débrouiller pour aller chercher le produit.»
poursuit le directeur de Trainline International

Un business compliqué à mettre en place, et particulièrement au niveau de la technologie.

« Il faut avoir des modèles mathématiques ultra performants pour répondre à toutes les demandes, rapidement. »

L'internaute exige une réponse quasi immédiate à sa requête. Pouvoir se connecter et distribuer des données de différents opérateurs en très peu de temps paraît audacieux.

« Ces entreprises font le même travail que nous mais de manière superficielle car elles ne peuvent pas rentrer dans le détail. En ne vendant seulement du train de manière performante et en se connectant aux différents systèmes, toute notre énergie et notre attention sont dédiées à ce mode de transports et nous sommes encore au début! »
continue t-il.

Si le train reste le mode de transport préféré des français, « La proportion de personnes qui cherchent des solutions multimodales est assez faible. » explique le directeur de Trainline.

«Nous ciblons les voyageurs qui achètent très régulièrement des billets de train pour aller voir leur famille sur des trajets récurrents…
La problématique n’est pas de savoir comment arriver d’un point A à un point B, c’est comment accéder à mon billet de train le plus vite possible.

Ces business "multimodaux" doivent se baser sur des sources de données fiables et la seule source de donnée fiable aujourd’hui en Europe c’est Trainline. Les deux peuvent très bien coexister, sauf que nous ne répondons pas à la même clientèle. »
conclut Jean-Daniel Guyot.

Trainline à la conquête de l'Europe

Le rachat de Captain Train par son concurrent britannique Trainline a été motivé par le circuit d'achat de billet conçu par la start-up française.

La jeune pousse a misé sur la simplicité de son site et de son application mobile ainsi que sur des combinaisons de voyage qu'on ne trouve pas ailleurs en utilisant une technologie évoluant constamment :

« Nous continuons à faire évoluer notre technologie que ce soit au niveau des bugs que nos clients nous remontent ou dans l'amélioration de notre produit en fonction de notre roadmap.

Le gros travail a été sur la connexion aux transporteurs et tout notre moteur d’itinéraires.

Nous sommes capables d’afficher toutes les solutions de nos transporteurs mais surtout les questionner et afficher les prix. Un prix ferme, si vous l’achetez dans la demi-heure. »
explique Jean-Daniel Guyot.

La partie front-end (vue de l’utilisateur) se veut épurée et simple d'utilisation et s’adapte sur tous les devices (desktop, smartphone et tablettes).

Si les réservations mensuelles via le web restent majoritaires (66%), celles sur mobile trouvent leurs adeptes sur iOS (23%) et Adroïd (11%).

Trainline à la conquête de l'Europe

L'entreprise compte aujourd'hui 510 employés.

Le marché est en croissance. Tous les pôles se développent avec 3 bureaux, un à Londres, un à Paris, et un troisième à Edimbourg faisant office de call-center.

L'objectif de Trainline est un développement en Italie, en Allemagne, en Espagne dans la volonté de conquérir l’Europe.

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Commentaires

1.Posté par SoBus le 08/11/2018 15:35 | Alerter
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Je suis assez d'accord mais l'intermodalité c'est très intéressant!

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