Richard Vainopoulos à propos des délais de paiement : "il est hors de question de payer avant le départ. Si les agences l'avaient fait pour Jet tours, ce sont 30% des distributeurs qui auraient disparu..." - DR : Depositphotos.com, pogonici
Le pavé dans la mare lancé par le SETO à l'occasion de son Forum organisé du 11 au 12 décembre 2019 à Porto, ne fait même pas sourciller les distributeurs.
Ces derniers campent sur leurs positions. Le message pourtant était sans équivoque au Portugal : "juridiquement, vous êtes hors la loi", expliquait Sahra Hagani, Avocat chez Fidal Paris, à propos des délais de paiement.
La réglementation est très claire : 60 jours maxi après émission de facture, parfois 45 jours et basta.
Sauf que selon ses calculs, les factures émises par les tour-opérateurs sont payées hors "délai légal", en grosse majorité 90 jours après.
Lire : Délais de paiement Agences - Producteurs : "Nous sommes assis sur un baril de TNT !"
Pour François Piot, PDG de Prêt-à-Partir, le problème peut être vite réglé pour ceux qui ne seraient pas dans les clous : "il suffit juste de se mettre d'accord sur la date d'émission de la facture.
Globalement les délais de paiement ont même tendance à se raccourcir. Ce sujet reste un sujet commercial, une négociation entre un vendeur et un acheteur.
C'est un faux débat, c'est de l'hypocrisie, de la lâcheté ! Sur le voyage à la carte, les réceptifs sont payés avant le départ. Si demain le tour-opérateur demande à être payé avant, le risque c'est d'avoir un transfert massif vers les réceptifs", explique-t-il.
Ces derniers campent sur leurs positions. Le message pourtant était sans équivoque au Portugal : "juridiquement, vous êtes hors la loi", expliquait Sahra Hagani, Avocat chez Fidal Paris, à propos des délais de paiement.
La réglementation est très claire : 60 jours maxi après émission de facture, parfois 45 jours et basta.
Sauf que selon ses calculs, les factures émises par les tour-opérateurs sont payées hors "délai légal", en grosse majorité 90 jours après.
Lire : Délais de paiement Agences - Producteurs : "Nous sommes assis sur un baril de TNT !"
Pour François Piot, PDG de Prêt-à-Partir, le problème peut être vite réglé pour ceux qui ne seraient pas dans les clous : "il suffit juste de se mettre d'accord sur la date d'émission de la facture.
Globalement les délais de paiement ont même tendance à se raccourcir. Ce sujet reste un sujet commercial, une négociation entre un vendeur et un acheteur.
C'est un faux débat, c'est de l'hypocrisie, de la lâcheté ! Sur le voyage à la carte, les réceptifs sont payés avant le départ. Si demain le tour-opérateur demande à être payé avant, le risque c'est d'avoir un transfert massif vers les réceptifs", explique-t-il.
"Aucun TO n'a envie de demander à L. Abitbol qu'il faut payer plus vite"
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Pour lui, ce sujet est l'illustration d'un manque de dialogue entre les deux parties. "Il faut que tout le monde gagne sa vie et pas au détriment des uns et des autres.
Aujourd'hui les distributeurs préfèrent le statu quo. Le problème surtout, c'est qu'aucun tour-opérateur n'a envie de demander à Laurent Abitbol (le président du groupe Marietton et président du directoire de Selectour, ndlr) qu'il faut payer plus vite."
Justement, le président du groupe Marietton reste fidèle à sa ligne de conduite initiale, et la démonstration juridique faite au Forum du SETO ne change rien : "comme je l'ai déjà dit, c'est niet, nous ne bougerons pas les délais de paiement. Les tour-opérateurs ont une garantie de paiement et moi en tant que TO, ce système me satisfait".
Pour Richard Vainopoulos, président de TourCom, c'est le modèle économique des tour-opérateurs qui est à revoir. "Ce sont eux qui ont une situation branlante depuis de nombreuses années, mais ils refusent de se remettre en question."
Pas question non plus de bouger les lignes : "il est hors de question de payer avant le départ. Si les agences l'avaient fait pour Jet tours, ce sont 30% des distributeurs qui auraient disparu...
En cas de dépôt de bilan du TO, c'est l'agence qui repaie et c'est ce qui s'est passé avec Jet tours. Sauf quand l'agence est adhérente d'un réseau : celui-ci permet de reprotéger le client sans avancer l'argent" ajoute-t-il.
Avant de poursuivre : "les accords avec les TO sont déjà tous signés et je suis sûr qu'ils n'oseront pas se mettre les réseaux à dos, surtout les deux blocs que sont Selectour-Marietton-Havas et TourCom-RTK".
Aujourd'hui les distributeurs préfèrent le statu quo. Le problème surtout, c'est qu'aucun tour-opérateur n'a envie de demander à Laurent Abitbol (le président du groupe Marietton et président du directoire de Selectour, ndlr) qu'il faut payer plus vite."
Justement, le président du groupe Marietton reste fidèle à sa ligne de conduite initiale, et la démonstration juridique faite au Forum du SETO ne change rien : "comme je l'ai déjà dit, c'est niet, nous ne bougerons pas les délais de paiement. Les tour-opérateurs ont une garantie de paiement et moi en tant que TO, ce système me satisfait".
Pour Richard Vainopoulos, président de TourCom, c'est le modèle économique des tour-opérateurs qui est à revoir. "Ce sont eux qui ont une situation branlante depuis de nombreuses années, mais ils refusent de se remettre en question."
Pas question non plus de bouger les lignes : "il est hors de question de payer avant le départ. Si les agences l'avaient fait pour Jet tours, ce sont 30% des distributeurs qui auraient disparu...
En cas de dépôt de bilan du TO, c'est l'agence qui repaie et c'est ce qui s'est passé avec Jet tours. Sauf quand l'agence est adhérente d'un réseau : celui-ci permet de reprotéger le client sans avancer l'argent" ajoute-t-il.
Avant de poursuivre : "les accords avec les TO sont déjà tous signés et je suis sûr qu'ils n'oseront pas se mettre les réseaux à dos, surtout les deux blocs que sont Selectour-Marietton-Havas et TourCom-RTK".
"René-Marc Chikli doit aussi nettoyer devant sa porte"
Et de renvoyer dos à dos les délais de paiement des agences, mais aussi des tour-opérateurs vis-à-vis de leurs fournisseurs.
"La grande majorité des TO paient à plus de 60 jours leurs fournisseurs, c'est pour cette raison que beaucoup de réceptifs, d'hôtels ou de groupistes ont du mal à s'en sortir, quand ils ne disposent pas du bilan !
Ce qui serait bien, c'est que René-Marc Chikli (président du SETO) balaye déjà devant sa porte et remette en question le modèle des TO", lance Richard Vainopoulos.
Dans ce débat, Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage, rappelle que le rôle du Syndicat "n'est pas de réguler les relations entre la distribution et la production d'autant que EDV recouvre l'intégralité de la profession."
Pour lui deux maîtres-mots : intelligence et sécurité. "Intelligence dans les relations et sécurité dans les deux sens pour le fournisseur qui attend du distributeur d'être payé et du distributeur qui attend que la prestation soit fourni."
Pour lui, il faut évidemment "inciter tout le monde à respecter la loi". Les experts du syndicat vont d'ailleurs se pencher sur le sujet de la facturation.
Car il ne faudrait pas que la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) vienne mettre son nez dans le secteur du tourisme pour jouer les arbitres et siffler la fin de la récré.
"La grande majorité des TO paient à plus de 60 jours leurs fournisseurs, c'est pour cette raison que beaucoup de réceptifs, d'hôtels ou de groupistes ont du mal à s'en sortir, quand ils ne disposent pas du bilan !
Ce qui serait bien, c'est que René-Marc Chikli (président du SETO) balaye déjà devant sa porte et remette en question le modèle des TO", lance Richard Vainopoulos.
Dans ce débat, Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage, rappelle que le rôle du Syndicat "n'est pas de réguler les relations entre la distribution et la production d'autant que EDV recouvre l'intégralité de la profession."
Pour lui deux maîtres-mots : intelligence et sécurité. "Intelligence dans les relations et sécurité dans les deux sens pour le fournisseur qui attend du distributeur d'être payé et du distributeur qui attend que la prestation soit fourni."
Pour lui, il faut évidemment "inciter tout le monde à respecter la loi". Les experts du syndicat vont d'ailleurs se pencher sur le sujet de la facturation.
Car il ne faudrait pas que la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) vienne mettre son nez dans le secteur du tourisme pour jouer les arbitres et siffler la fin de la récré.