Joon a commencé ses opérations le 1er décembre 2017 © DR Air France
Si Joon, la petite sœur d’Air France, fêtait il y a quelques jours son deux millionième passager en 10 mois d’une existence relativement calme socialement, tout pourrait bien se compliquer.
Car du côté du personnel navigant commercial, dont le coût pour la direction est inférieur de 40% à celui d’Air France, la colère monte.
Après un courrier envoyé cet été à la direction, mettant en avant des conditions de travail de plus en plus pénibles et resté jusqu’à présent sans réponse directe, certains syndicats de la compagnie se disent prêts à envisager une grève après les élections professionnelles d’octobre.
Car du côté du personnel navigant commercial, dont le coût pour la direction est inférieur de 40% à celui d’Air France, la colère monte.
Après un courrier envoyé cet été à la direction, mettant en avant des conditions de travail de plus en plus pénibles et resté jusqu’à présent sans réponse directe, certains syndicats de la compagnie se disent prêts à envisager une grève après les élections professionnelles d’octobre.
« Joon veut nous épuiser »
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Dans le détail, les hôtesses et les stewards mettent en cause des salaires très bas (autour de 1300 euros) et le manque de primes, mais aussi des plannings de vols surchargés (et notamment la décision de la direction d’instaurer un planning sur 14 jours ou des doubles rotations de nuit sur Istanbul), ou encore les conditions d’hébergements lors des rotations.
Sur ce dernier point les plaintes sont nombreuses : pas de téléphone dans les chambres d’hôtels à Berlin, problèmes de punaises de lits aux Seychelles, hôtel social très bruyant à Lisbonne…
« Joon veut nous épuiser… 14 jours c’est indécent, même inhumain. A quand une prise de conscience de la direction, les PNC craquent ! », estime un employé.
Dans un sondage interne auquel 250 d’entre eux ont répondu, les trois quarts des PNC estiment que leur travail n’est pas suffisamment reconnu et considéré par l’entreprise. Pour 80% des sondés, les conditions de travail actuelles sont peu ou pas du tout satisfaisantes.
« La gestion catastrophique des plannings ainsi que les conditions proposées provoquent un séisme social. Les arrêts maladie et refus de vol pour des raisons de fatigue deviennent monnaie courante », peut-on lire dans le courrier de l’intersyndicale.
« L’activité est en fait très mal répartie, les plannings très mal gérés et les salaires varient trop d’un mois sur l’autre. L’instabilité nous dérange encore plus que la précarité », confie une source syndicale. « Forcément, la motivation baisse, la fatigue monte, nous n’avons plus de vie de famille, ça devient très difficile lorsqu’on est engagé 19 jours par mois ».
Certains syndicalistes parlent aussi de démissions qui s’accélèrent. « Avec la fin de l’été, en voyant que rien ne bouge, certains démissionnent et partent chez des compagnies qui recrutent et qui paient mieux leurs PNC : easyJet, Norwegian, et même Transavia… ».
Pour la direction, pourtant on est « loin de l'hémorragie » et l'on parle d'un taux de démission de « moins de 2% ».
Sur ce dernier point les plaintes sont nombreuses : pas de téléphone dans les chambres d’hôtels à Berlin, problèmes de punaises de lits aux Seychelles, hôtel social très bruyant à Lisbonne…
« Joon veut nous épuiser… 14 jours c’est indécent, même inhumain. A quand une prise de conscience de la direction, les PNC craquent ! », estime un employé.
Dans un sondage interne auquel 250 d’entre eux ont répondu, les trois quarts des PNC estiment que leur travail n’est pas suffisamment reconnu et considéré par l’entreprise. Pour 80% des sondés, les conditions de travail actuelles sont peu ou pas du tout satisfaisantes.
« La gestion catastrophique des plannings ainsi que les conditions proposées provoquent un séisme social. Les arrêts maladie et refus de vol pour des raisons de fatigue deviennent monnaie courante », peut-on lire dans le courrier de l’intersyndicale.
« L’activité est en fait très mal répartie, les plannings très mal gérés et les salaires varient trop d’un mois sur l’autre. L’instabilité nous dérange encore plus que la précarité », confie une source syndicale. « Forcément, la motivation baisse, la fatigue monte, nous n’avons plus de vie de famille, ça devient très difficile lorsqu’on est engagé 19 jours par mois ».
Certains syndicalistes parlent aussi de démissions qui s’accélèrent. « Avec la fin de l’été, en voyant que rien ne bouge, certains démissionnent et partent chez des compagnies qui recrutent et qui paient mieux leurs PNC : easyJet, Norwegian, et même Transavia… ».
Pour la direction, pourtant on est « loin de l'hémorragie » et l'on parle d'un taux de démission de « moins de 2% ».
La direction se veut rassurante
Du côté de la direction on ne nie pas « qu’il y a toujours des progrès à faire, et des améliorations à apporter sur certains sujets », d’après les mots de Jean-Michel Mathieu, directeur général de Joon.
« Nous sommes encore une très jeune compagnie, avec une croissance très rapide, et nous accordons beaucoup d’importance aux conditions de travail de nos navigants ».
« Je pense qu’on peut être satisfait du travail accompli », poursuit-il. « Majoritairement, nos PNC sont sensibles aux améliorations apportées à leurs conditions de travail.
Au cours des dernières semaines, en réponse aux attentes formulées par les personnels, nous avons par exemple amélioré les conditions d’hébergement notamment à Oslo ou au Brésil, nous avons été très attentifs aux retours fatigue et avons fait évoluer les plannings, nous avons également amélioré la fluidité des circuits avions… ».
Actuellement, près de 500 PNC sont embauchés par la jeune compagnie du groupe Air France, ce qui a pu provoquer au lancement de Joon un « léger sureffectif qui tire logiquement les salaires vers le bas », le salaire des PNC dépendant du nombre d’heures de vols effectués.
D’après le directeur général, les recrutements vont se poursuivre, à raison de 80 nouvelles embauches dans les mois à venir, avec pour objectif d’atteindre les 1 000 PNC d’ici 2020.
Et si certains syndicalistes laissent entrevoir une possibilité de mouvement de grève à la suite des élections professionnelles qui se tiendront en octobre, ce serait incompréhensible pour Jean-Michel Mathieu.
Le directeur général l’assure : « le dialogue social est bien engagé, les rencontres avec nos PNC régulières, et nous sommes dans le partage et l’écoute ».
« Nous sommes encore une très jeune compagnie, avec une croissance très rapide, et nous accordons beaucoup d’importance aux conditions de travail de nos navigants ».
« Je pense qu’on peut être satisfait du travail accompli », poursuit-il. « Majoritairement, nos PNC sont sensibles aux améliorations apportées à leurs conditions de travail.
Au cours des dernières semaines, en réponse aux attentes formulées par les personnels, nous avons par exemple amélioré les conditions d’hébergement notamment à Oslo ou au Brésil, nous avons été très attentifs aux retours fatigue et avons fait évoluer les plannings, nous avons également amélioré la fluidité des circuits avions… ».
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D’après le directeur général, les recrutements vont se poursuivre, à raison de 80 nouvelles embauches dans les mois à venir, avec pour objectif d’atteindre les 1 000 PNC d’ici 2020.
Et si certains syndicalistes laissent entrevoir une possibilité de mouvement de grève à la suite des élections professionnelles qui se tiendront en octobre, ce serait incompréhensible pour Jean-Michel Mathieu.
Le directeur général l’assure : « le dialogue social est bien engagé, les rencontres avec nos PNC régulières, et nous sommes dans le partage et l’écoute ».