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E-Voyages Group : "nous restons très positifs vis-à-vis du Brexit et de l'avenir"

Comment le réceptif se prépare à sortir de l'UE


Alors que le spectre d'un "no deal" s'éloigne et que le Royaume-Uni devrait quitter l'Union européenne le vendredi 31 janvier 2020 à minuit, nous avons demandé à Emmanuelle Spriet, PDG du réceptif E-Voyages, comment son groupe se préparait à la période post-Brexit. L'occasion également de tirer le bilan de 3 ans et demi d'incertitudes et de rebondissements.


Rédigé par le Dimanche 19 Janvier 2020

Pour se préparer en cas de "no deal", E-Voyages a ouvert l'été dernier un bureau à Dublin - DR : E-Voyages Group
Pour se préparer en cas de "no deal", E-Voyages a ouvert l'été dernier un bureau à Dublin - DR : E-Voyages Group
Voilà plus de trois ans - depuis le référendum du 23 juin 2016 - que le Royaume-Uni a pris la décision de sortir de l'Union Européenne.

Trois années de négociations, de spéculations, d'incertitudes et d’interrogations, qui vont aboutir à son retrait (symbolique) le 31 janvier 2020 à minuit.

En effet, ce départ sera suivi d'au moins 11 mois de discussions entre les deux parties - jusqu'au 31 décembre 2020 - pour que des accords (commerciaux, sécurité, etc.) soient trouvés.

La période pourrait même être prolongée pour un ou deux ans, si le Royaume-Uni en fait la demande à l'UE avant le 1er juillet prochain.

Le gouvernement se veut rassurant

Chez E-Voyages Group, agence réceptive au Royaume-Uni, les équipes suivent les événements liés au Brexit de très près. "Nous avons créé un comité spécial Brexit, avec une personne chargée de faire de la veille sur les actualités qui pourraient avoir un impact sur les aspects touristiques, financiers et même les ressources humaines", explique Emmanuelle Spriet, la PDG du DMC.

Cette personne fait également le relais auprès du service marketing, qui communique par la suite auprès des clients. "Il a fallu les rassurer, surtout au début, certains étaient paniqués", se remémore Emmanuelle Spriet.

L'arrivée de Boris Johnson à la tête du gouvernement et le déblocage de la situation qui s'amorce sont des signes positifs pour la société d'Emmanuelle Spriet. "Nous avons désormais la certitude que nous allons sortir de l'UE, le spectre du "no deal" a reculé, on s'oriente davantage vers un accord de libre échange dans lequel le tourisme, qui est le 6e secteur de l'économie britannique, est pris en considération. C'est le message qu'a déclaré, pas plus tard que la semaine dernière, le gouvernement. Le pays est ouvert et les touristes sont les bienvenus".

Effectivement, il ne devrait pas y avoir d'impact significatif pour les voyageurs se rendant au Royaume-Uni pour des courts séjours (moins de 3 mois).

Une baisse des visiteurs en 2019

Dans tous les cas, jusqu'au 31 décembre 2020, rien ne change pour les touristes.

Il s'agit là d'une bonne nouvelle pour E-Voyages qui espère renouer avec la croissance sur ses marchés européens, après une baisse de fréquentation en 2019.

"Le marché européen a reculé de 20% l'an dernier, notamment la clientèle allemande, indique Emmanuelle Spriet, mais nous avons enregistré une hausse du nombre de visiteurs hors Europe, attirés notamment par un taux de change plus favorable".

Et de citer également tous les atouts du Royaume-Uni que sont son histoire, sa culture, ses traditions, ses sports et sa gastronomie. "Londres a été classée première sur 21 villes offrant les meilleures expériences culinaire au monde par le magazine National Geographic d'avril 2019", souligne Christophe Cheval, le directeur marketing d'E-Voyages.

Quid des salariés ?

Si le Brexit ne devrait pas empêcher les touristes de se rendre au Royaume-Uni, de nombreuses questions demeurent quant aux salariés européens des agences réceptives britanniques.

Chez E-Voyages, ces derniers ont été informés de la nécessité de régulariser leur statut migratoire (Settlement Scheme) en faisant une demande de Settled Status afin de pouvoir rester.

Mais là où le Brexit impacte E-Voyages, c'est au niveau du recrutement. "Certains Européens ont fait le choix de rentrer chez eux après l'annonce du Brexit et nous notons également un ralentissement des candidatures", témoigne Emmanuelle Spriet.

La question reste de savoir si les Européens auront besoin d'obtenir un permis de travail pour pouvoir exercer au Royaume-Uni dans les années à venir...

Pour parer à cette éventualité, E-Voyages a ouvert durant l'été 2019, un bureau en Irlande. "Nous nous étions préparés en cas de no deal et parce qu'il est également facile de travailler à distance depuis notre bureau de Dublin, commente Emmanuelle Spriet. Cela nous a également permis de rajouter un produit à notre offre, alors que le nombre de visiteurs sur le Royaume-Uni était en baisse".

Une offre qui se développe

Déjà en août 2018, E-Voyages avait ouvert un bureau à Édimbourg, en Ecosse. "Nous sommes désormais reconnus comme un acteur à potentiel par le gouvernement écossais. Le fait d'avoir une équipe sur place s'est également ressenti sur les prix, car les Écossais préfèrent traiter avec des Écossais, ajoute Emmanuelle Spriet.

De plus, en octobre dernier, nous avons recruté une experte du MICE, Charlotte Maillet, basée à Edimbourg depuis 8 ans, et qui est chargée de relancer cette activité".

Et si l'Ecosse obtient son indépendance ? "Nous aurons déjà un bureau sur place !", conclut Emmanuelle Spriet.

Zoom sur E-Voyages

E-Voyages fêtera ses 15 ans en 2021. Le DMC fait voyager environ 15 000 pax par an. La France reste son premier marché, suivie par l'Allemagne.

Elle est la seule agence réceptive au Royaume-Uni à avoir adhéré au Pacte mondial des Nations Unies, et propose une large gamme de voyages responsables, labellisés green tourism.

L'opérateur préconise ainsi les voyages en train, en partenariat avec Eurostar.

Il est le distributeur officiel Warnerbros Studio for Harry Potter, et développe des offres aussi bien sur le sport (Tournoi des 6 Nations de rugby), des combinés musique et sport entre Liverpool et Manchester, que des offres modulables et thématiques (gourmet et vins, distilleries de gin, vignobles dans le Kent...).

Anaïs Borios Publié par Anaïs Borios Journaliste - TourMaG.com
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