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Entrepreneurs : Où trouver de l'argent pour financer vos projets ?

Le mode d'emploi pour monter et développer sa boîte dans le tourisme


Financement participatif, pépinières d'entreprises, business angels ; TourMag fait le tour des solutions à disposition des entrepreneurs du tourisme qui veulent monter leur entreprise ou donner un coup d'accélérateur à leurs affaires.


le Vendredi 29 Janvier 2016

Recueillir des capitaux auprès de multiples investisseurs permet de se constituer un premier fichier d'adresses mails © momius - Fotolia.com
Recueillir des capitaux auprès de multiples investisseurs permet de se constituer un premier fichier d'adresses mails © momius - Fotolia.com
Devenir le futur Blablacar ou Airbnb français.

Tous les jeunes entrepreneurs qui se lancent dans le tourisme en rêvent. Mais avant de devenir une licorne, il faut commencer par trouver de quoi se financer.

Difficile d’aller voir son banquier, généralement peu enclin à financer des projets concernant la nouvelle économie.

Fort heureusement, bien d’autres solutions existent.

La première consiste à faire appel à son réseau via le crowdfunding. Un anglicisme un peu barbare qui désigne une plateforme de financement participatif.

Ce type de sites se multiplient : il en existe aujourd’hui plus d’une vingtaine immatriculés en France.

Les deux plus connus sont Ulule et KissKissBankBank, où l’on trouve plusieurs projets ayant trait au tourisme.

"La plateforme fonctionne très bien avec des projets qui sont liés à l’affect",explique Vincent Ricordeau, le fondateur de KissKissBankBank.

Et pour faire grimper rapidement sa cagnotte, il faut solliciter son réseau, la moitié des dons provenant de l’entourage proche.

Recueillir des capitaux auprès de multiples investisseurs permet de se constituer un premier fichier d'adresses mails. Des supporters de la première heure qui deviendront ensuite les ambassadeurs de votre future marque.

Des pépinières d'entreprises pour lancer son projet

Pour donner un véritable élan à son projet, il est conseillé de postuler auprès d’une pépinière d’entreprises.

Certaines sont entièrement dédiées au tourisme, comme le Welcome City Lab, qui vient d’inaugurer une deuxième adresse parisienne en lançant un nouvel appel à projets.

Un jeune incubateur vient également d’éclore à Marseille.

François Piot, le PDG de Prêt-à-Partir a lui aussi ouvert son second incubateur. Et contrairement au Welcome City Lab, il investit financièrement dans chacune des start-up choisies.

"Nous mettons 2 à 3 millions d'euros sur la table pour accompagner une trentaine de projets à différents degrés de maturité" explique André Linh Raoul, directeur associé du fond d’investissement Pole Capital qui travaille en collaboration avec le groupe Prêt-à-Partir.

Au-delà de l'aspect financier, les jeunes entrepreneurs trouvent surtout un soutien moral et logistique et peuvent disposer de compétences technologiques, financières ou administratives qui leur font souvent défaut.

Revers de la médaille, ces incubateurs sont très sélectifs. Celui de Prêt-à-Partir reçoit 400 candidatures par an. Le Welcome City Lab épluche environ 200 dossiers chaque année, pour une vingtaine de postes.

Mais le jeu en vaut la chandelle car ces pépinières peuvent devenir une précieuse carte de visite afin de séduire des investisseurs plus importants.

"C’est un élément de confiance pour un business angel. Cela prouve que le projet a franchi le cap du comité de sélection et qu'il tient la route" assure François Teyssier, le chef de projet au Welcome City Lab.

Des business angels qui veillent sur les jeunes entrepreneurs

Ces business angels sont bien souvent les premiers à injecter de l’argent dans une start-up, après la famille et les amis. Ils interviennent dans la phase dite d’amorçage, avec une enveloppe comprise entre 5000 et 200 000 euros.

Pour trouver son "ange", les jeunes entrepreneurs se rapproche de divers réseaux, comme Paris Business Angel, ou Femmes business Angels.

Ils tentent aussi le bouche à oreille afin de rencontrer des hommes d’affaires prêts à investir une partie de leur fortune personnelle.

"Nous étudions le plan de croissance, qui doit être rapide, et vérifions si l’entreprise est capable d’absorber de plus gros volumes tout en conservant son périmètre de salariés. Mais surtout, il faut que le courant passe bien avec les fondateurs", confirme Nicolas Baudy, business angel et co-fondateur d'Innovigo, qui examine environ 200 dossiers par an.

Pour compléter les fonds apportés par ces business angels, il existe aujourd'hui des plateformes de financement participatif pour les PME, comme Lendopolis.

Ce site, filiale de KissKissBankBank, permet d’obtenir un prêt entre particuliers en seulement quelques jours (contre plusieurs semaines dans les banques) sans caution ni garantie.

En échange les taux d’intérêts sont plus élevés : 8% en moyenne.

"Depuis novembre 2014, l’Etat a autorisé le prêt contre intérêts entre particuliers. En seulement un an, nous avons levé 4 millions d’euros. Sachant que pendant la première année d'activité de KissKissBankBank, nous avions levé 100 000 euros, contre 20-30 millions euros aujourd’hui. Cela laisse présager de l’immense potentiel du modèle", se réjouit Vincent Ricordeau, le fondateur de KissKissBankBank.

Des financements de grande ampleur difficiles à trouver

Tous ces outils permettent de lancer un business mais ne sont pas suffisants pour passer à la vitesse supérieure.

Il s'avère en effet plus compliqué de lever des fonds au delà de 500 000 euros.

Conscient de ces difficultés, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a lancé en octobre dernier le fond France Investissement Tourisme, dirigé par Bpifrance, qui dispose d’un budget 100 millions d’euros.

L'organisme investissait jusqu'alors 15% de ses budgets propres dans le tourisme chaque année. "Ce fond va permettre d'amplifier notre action, de la rendre plus visible. Il vise à accompagner l'innovation et la transformation des entreprises traditionnelles de tourisme", explique Serge Mesguich, le directeur de ce fond.

De quoi financer les besoins de société plus matures, avec des prêts à partir de 500 000 euros.

Bpifrance a par exemple investi dans le groupe Mer Montagne Vacances (MMV) ainsi que dans le réseau d’auberges de jeunesse France Hostels.

Notons toutefois que la BPI n’intervient jamais seule, privilégiant les co-investissements.

"Nous avons vocation à créer un effet de levier. Les banques sont souvent rassurées de nous savoir engagées à leurs cotés ", poursuit Serge Mesguich.

Et pourtant, trouver de quoi financer son développement à l’international reste aujourd'hui une gageure pour bon nombre d'entrepreneurs français, comme le souligne Vincent Ricordeau.

« La France possède des dispositifs fiscaux particulièrement incitatifs. Et nous sommes plutôt doués pour trouver de nouvelles idées. Mais lorsqu’il s’agit de développer son entreprise à plus grande échelle, les choses se compliquent. Airbnb aurait-il pu être Français ? »

Une question à laquelle il est aisé de répondre.

Bedycasa, le concurrent français d’Airbnb, a été lancé en 2008. Soit une année avant la célèbre plateforme américaine, aujourd'hui valorisée 25,5 milliards de dollars.

Pourtant, Magali Boisseau, la fondatrice de Bedycasa, a désormais renoncé à toute nouvelle levée de fonds. Une activité qu'elle estime trop chronophage...

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