Ce n'est pas une rumeur, c'est une clameur qui assaille Hervé Vighier, artisan fondateur de Marmara en France.
Il ne parlait quasiment jamais, il a voulu, pour une fois, s'exprimer. Il le reconnait fort bien d'ailleurs...
"Je ne suis pas un grand communicant. C'est peut-être un tort, mais…"
C'est une longue histoire.
En 1987, Hervé Vighier après avoir acquis certaines notions financières au sein d'établissements bancaires, rejoint le Groupe Net, turque, lequel possède ce qui deviendra Marmara bien connu en France.
Il prend d'ailleurs rapidement la présidence de Marmara et commence, en France, à lui assurer une certaine puissance, avant d'acquérir totalement la société.
L'idée est simple, peut-être en partie initiée par Jacques Maillot, à l'époque roi des vacances "pour tous", et qui commençait à donner ses lettres de noblesse à Nouvelles Frontières.
Il ne parlait quasiment jamais, il a voulu, pour une fois, s'exprimer. Il le reconnait fort bien d'ailleurs...
"Je ne suis pas un grand communicant. C'est peut-être un tort, mais…"
C'est une longue histoire.
En 1987, Hervé Vighier après avoir acquis certaines notions financières au sein d'établissements bancaires, rejoint le Groupe Net, turque, lequel possède ce qui deviendra Marmara bien connu en France.
Il prend d'ailleurs rapidement la présidence de Marmara et commence, en France, à lui assurer une certaine puissance, avant d'acquérir totalement la société.
L'idée est simple, peut-être en partie initiée par Jacques Maillot, à l'époque roi des vacances "pour tous", et qui commençait à donner ses lettres de noblesse à Nouvelles Frontières.
"J'ai fait de l'optimisation fiscale !"
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Toujours est-il qu'il fallait créer un nouveau modèle économique, dont la recette est basée sur un principe clair : maîtriser, du début à la fin, la chaîne des différents prestataires, abolir autant que possible les intermédiaires, proposer une certaine qualité à un prix bien moindre.
Le succès, indéniable, viendra.
A tel point que, en l'an 2000, Marmara est intégrée au Groupe First Choice. Hervé Vighier a 58 ans.
Pourquoi cède-t-il l'entreprise aux Anglais ? Il ne dit trop rien là-dessus, mais reste quand même à la Direction, jusqu'en 2007.
Et la rupture, inexorable, va débuter.
2007, c'est l'année où First Choice sera absorbée par TUI Travel Plc, lequel a des vues imprenables sur le marché français.
TUI France naît, disposant de deux marques, encore distinctes, Nouvelles Frontières d'un côté, qui perd de l'argent régulièrement et à un rythme accru, Marmara de l'autre, qui continue à engranger des bénéfices.
Au milieu, la compagnie aérienne, Corsair, à l'époque Corsairfly.
Le succès, indéniable, viendra.
A tel point que, en l'an 2000, Marmara est intégrée au Groupe First Choice. Hervé Vighier a 58 ans.
Pourquoi cède-t-il l'entreprise aux Anglais ? Il ne dit trop rien là-dessus, mais reste quand même à la Direction, jusqu'en 2007.
Et la rupture, inexorable, va débuter.
2007, c'est l'année où First Choice sera absorbée par TUI Travel Plc, lequel a des vues imprenables sur le marché français.
TUI France naît, disposant de deux marques, encore distinctes, Nouvelles Frontières d'un côté, qui perd de l'argent régulièrement et à un rythme accru, Marmara de l'autre, qui continue à engranger des bénéfices.
Au milieu, la compagnie aérienne, Corsair, à l'époque Corsairfly.
"Blanchiment de fraude fiscale, abus de biens sociaux"
Pour manager le tout, un brillant "Président", Jean-Marc Siano, contrôlé par un des actionnaires du groupe, Bart Brackx.
Lequel vient régulièrement, toutes les semaines, assister à la décrépitude due la filiale française… Chacun connait l'histoire !
Entre la recapitalisation de Corsair et celle de Nouvelles Frontières, il en coûtera près d'un milliard d'euros au Groupe TUI, qui se décide quand même à faire appel à un cabinet d'audit, Roland Berger.
Ce dernier préconisera la fusion entre Nouvelles Frontières, qui perd de l'argent et Marmara, qui en gagne.
La tension monte, d'autant qu'Hervé Vighier considère que le métier de voyagiste consiste à prendre "du risque", ne pas négliger la partie "vols secs" : "Ce secteur représentait quand même la moitié du volume de clientèle de Marmara", explique-t-il, "et c'était une manne pour l'entreprise".
Quid des relations entre Siano et Vighier ? Ce dernier nie avoir eu d'autres relations que strictement professionnelles et sans aucune autre accointance.
TUI fusionne Marmara et Nouvelles Frontières. Dans un premier temps, Pascal de Izaguirre est appelé à la rescousse afin de tenter le redressement de Corsair.
Mais, l'actionnaire TUI, subitement réveillé, vire Siano et nomme Pascal de Izaguirre à la tête de TUI France. Bart Brackx sera viré quelques mois plus tard !
La fusion est insupportable pour Hervé Vighier, qui abandonne la direction de Marmara, tout en gardant des fonctions de "consultant" au sein du groupe.
Lequel vient régulièrement, toutes les semaines, assister à la décrépitude due la filiale française… Chacun connait l'histoire !
Entre la recapitalisation de Corsair et celle de Nouvelles Frontières, il en coûtera près d'un milliard d'euros au Groupe TUI, qui se décide quand même à faire appel à un cabinet d'audit, Roland Berger.
Ce dernier préconisera la fusion entre Nouvelles Frontières, qui perd de l'argent et Marmara, qui en gagne.
La tension monte, d'autant qu'Hervé Vighier considère que le métier de voyagiste consiste à prendre "du risque", ne pas négliger la partie "vols secs" : "Ce secteur représentait quand même la moitié du volume de clientèle de Marmara", explique-t-il, "et c'était une manne pour l'entreprise".
Quid des relations entre Siano et Vighier ? Ce dernier nie avoir eu d'autres relations que strictement professionnelles et sans aucune autre accointance.
TUI fusionne Marmara et Nouvelles Frontières. Dans un premier temps, Pascal de Izaguirre est appelé à la rescousse afin de tenter le redressement de Corsair.
Mais, l'actionnaire TUI, subitement réveillé, vire Siano et nomme Pascal de Izaguirre à la tête de TUI France. Bart Brackx sera viré quelques mois plus tard !
La fusion est insupportable pour Hervé Vighier, qui abandonne la direction de Marmara, tout en gardant des fonctions de "consultant" au sein du groupe.
Donatello : "Je n'ai plus les moyens de tenir..."
C'est désormais son fils, Florian, qui conserve la direction de Marmara.
Pudiquement, Hervé Vighier confie "qu'il ne s'est pas totalement investi dans la tâche". Il quittera d'ailleurs l'entreprise quelques mois après !
Las, nouveau patron, un héritage inquiétant, un audit est entamé. Qui débouchera sur une enquête de la brigade financière de Paris.
Pour Siano, c'est une affaire qui devrait être jugée au mois de mai prochain, devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
Hervé Vighier, lui, est l'objet d'une enquête, qui débouche sur une mise en examen pour "blanchiment de fraude fiscale, abus de biens sociaux".
"Une période difficile, reconnait-il, mais qui se surmonte". Il confesse cependant ne pas l'avoir bien vécu.
Mais, pas question de céder à la déprime, "je n'ai pris aucun traitement, je lis beaucoup".
"Oui, j'ai fait des erreurs, reconnait-il, mais j'assume et j'assumerai jusqu'au bout" annonce-t-il.
"En ce qui concerne l'abus de bien sociaux, cette accusation est tombée. Le juge d'instruction (le juge Payes, ndDG) l'a écartée de l'affaire. En revanche, il est exact que j'ai commis quelques erreurs, ce que l'on peut appeler de l'optimisation fiscale" !
Il est vrai que nombre de prestations offertes aux clients Marmara étaient vendues en territoire étranger, donc susceptibles d'être "oubliées" par les services fiscaux français. "Mais encore une fois, j'assume, indique Hervé Vighier, je paierai !".
Reste cependant que TUI France, partie civile, peut ne pas l'entendre de cette oreille. "Mais, réplique Hervé Vighier, Marmara, en 10 ans, a apporté quelque 150 millions d'euros au Groupe. Personne n'a regardé comment cette somme rentrait dans les caisses".
Et quand on lui pose la question des contrats hôteliers, qui ont couté "si cher", selon TUI France, Vighier balaye cette question : "Nous avons toujours offert le meilleur prix à nos clients et nous avons pris de gros risques en nous engageant à gros volume.
Ainsi, une chambre achetée 17€, en pension complète, pouvait rapporter suffisamment pour permettre à nos clients de profiter de leurs vacances".
Il n'en dira pas plus. Il attend la suite judiciaire…
Et si l'ose évoquer le terme de Parrain pour le qualifier, Hervé Vighier sourit: "quelle idée. Moi, je ne fais que travailler, c'est ma seule occupation".
Pudiquement, Hervé Vighier confie "qu'il ne s'est pas totalement investi dans la tâche". Il quittera d'ailleurs l'entreprise quelques mois après !
Las, nouveau patron, un héritage inquiétant, un audit est entamé. Qui débouchera sur une enquête de la brigade financière de Paris.
Pour Siano, c'est une affaire qui devrait être jugée au mois de mai prochain, devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
Hervé Vighier, lui, est l'objet d'une enquête, qui débouche sur une mise en examen pour "blanchiment de fraude fiscale, abus de biens sociaux".
"Une période difficile, reconnait-il, mais qui se surmonte". Il confesse cependant ne pas l'avoir bien vécu.
Mais, pas question de céder à la déprime, "je n'ai pris aucun traitement, je lis beaucoup".
"Oui, j'ai fait des erreurs, reconnait-il, mais j'assume et j'assumerai jusqu'au bout" annonce-t-il.
"En ce qui concerne l'abus de bien sociaux, cette accusation est tombée. Le juge d'instruction (le juge Payes, ndDG) l'a écartée de l'affaire. En revanche, il est exact que j'ai commis quelques erreurs, ce que l'on peut appeler de l'optimisation fiscale" !
Il est vrai que nombre de prestations offertes aux clients Marmara étaient vendues en territoire étranger, donc susceptibles d'être "oubliées" par les services fiscaux français. "Mais encore une fois, j'assume, indique Hervé Vighier, je paierai !".
Reste cependant que TUI France, partie civile, peut ne pas l'entendre de cette oreille. "Mais, réplique Hervé Vighier, Marmara, en 10 ans, a apporté quelque 150 millions d'euros au Groupe. Personne n'a regardé comment cette somme rentrait dans les caisses".
Et quand on lui pose la question des contrats hôteliers, qui ont couté "si cher", selon TUI France, Vighier balaye cette question : "Nous avons toujours offert le meilleur prix à nos clients et nous avons pris de gros risques en nous engageant à gros volume.
Ainsi, une chambre achetée 17€, en pension complète, pouvait rapporter suffisamment pour permettre à nos clients de profiter de leurs vacances".
Il n'en dira pas plus. Il attend la suite judiciaire…
Et si l'ose évoquer le terme de Parrain pour le qualifier, Hervé Vighier sourit: "quelle idée. Moi, je ne fais que travailler, c'est ma seule occupation".
"M. Benslimane n'a jamais proposé quoi que ce soit" !
Sur Donatello, Hervé Vighier fronce les sourcils.
"C'est clair, l'affaire ne m'intéressait pas. Je ne voulais pas y aller". Mais, et c'est toujours lui qui raconte, "Antonio d'Apote (patron de Donatello, ndlr), était un ami de trente ans. Il est venu me voir, il y a deux ans…
J'ai fait appel à quelques amis, qui se sont tout de suite désintéressés de l'affaire. J'ai donc tenté d'aider mon ami et j'ai repris l'affaire, y injectant quelques millions d'euros.
Nous avons développé un nouvel outil technologique. Mais les pertes se sont accumulées, et malgré un autre appel de fonds auprès de quelques "amis", je n'ai plus les moyens de tenir. D'où la décision de céder l'entreprise".
A la question de connaitre le pourquoi de cette opération et la raison de la brouille avec son ami de trente ans, Hervé Vighier répond que " lorsque l'on traite avec des amis, on donne sa parole. Mon tort a été de ne pas examiner les comptes et de faire confiance".
Les deux hommes doivent se retrouver devant le tribunal la semaine prochaine. Il semblerait que le contentieux porte sur un écart d'environ un million d'euros entre les sommes annoncées par le vendeur.
Et quand on lui pose la question au sujet du dégât social que représente la vente de Donatello, Hervé Vighier répond que "j'ai participé durant deux ans à la survie de l'entreprise. Chaque salarié a été formidable, mais je n'ai plus les moyens".
Il n'en dira pas plus, si ce n'est que "si jamais le Tribunal de Commerce n'approuve pas la vente au groupe Travel Europe, ce serait un désastre".
Quant aux autres acheteurs potentiels, il sourit : "Monsieur Benslimane ne proposait rien de mieux. Il voulait surtout savoir quels étaient le montant de nos contrats hôteliers notamment. Il n'a d'ailleurs jamais proposé quoi que ce soit"!
Note de DG. : Hervé Vighier a tenu à s'exprimer dans nos colonnes. Il est bien évident qu'elles sont ouvertes aussi à chaque protagoniste évoqué et qui souhaiterait donner sa version des faits.
"C'est clair, l'affaire ne m'intéressait pas. Je ne voulais pas y aller". Mais, et c'est toujours lui qui raconte, "Antonio d'Apote (patron de Donatello, ndlr), était un ami de trente ans. Il est venu me voir, il y a deux ans…
J'ai fait appel à quelques amis, qui se sont tout de suite désintéressés de l'affaire. J'ai donc tenté d'aider mon ami et j'ai repris l'affaire, y injectant quelques millions d'euros.
Nous avons développé un nouvel outil technologique. Mais les pertes se sont accumulées, et malgré un autre appel de fonds auprès de quelques "amis", je n'ai plus les moyens de tenir. D'où la décision de céder l'entreprise".
A la question de connaitre le pourquoi de cette opération et la raison de la brouille avec son ami de trente ans, Hervé Vighier répond que " lorsque l'on traite avec des amis, on donne sa parole. Mon tort a été de ne pas examiner les comptes et de faire confiance".
Les deux hommes doivent se retrouver devant le tribunal la semaine prochaine. Il semblerait que le contentieux porte sur un écart d'environ un million d'euros entre les sommes annoncées par le vendeur.
Et quand on lui pose la question au sujet du dégât social que représente la vente de Donatello, Hervé Vighier répond que "j'ai participé durant deux ans à la survie de l'entreprise. Chaque salarié a été formidable, mais je n'ai plus les moyens".
Il n'en dira pas plus, si ce n'est que "si jamais le Tribunal de Commerce n'approuve pas la vente au groupe Travel Europe, ce serait un désastre".
Quant aux autres acheteurs potentiels, il sourit : "Monsieur Benslimane ne proposait rien de mieux. Il voulait surtout savoir quels étaient le montant de nos contrats hôteliers notamment. Il n'a d'ailleurs jamais proposé quoi que ce soit"!
Note de DG. : Hervé Vighier a tenu à s'exprimer dans nos colonnes. Il est bien évident qu'elles sont ouvertes aussi à chaque protagoniste évoqué et qui souhaiterait donner sa version des faits.