TourMaG.com - Vous venez de demander et d'obtenir une requête d'urgence au Tribunal de Commerce de Bobigny. Pourquoi cette procédure ?
Philippe Catrix : « Parce que nous n’avons, malheureusement, plus d’autre choix, suite à la rupture des négociations à l’initiative de la direction.
Depuis maintenant plus d’un an et demi, Nouvelles Frontières nous balade, nous avons changé trois fois de direction des ventes, les politiques commerciales sont aussi versatiles, on nous fait des promesses qui ne sont plus d’actualité le lendemain, NF fait mine de comprendre nos revendications et essaye parallèlement de nous forcer la main sur un nouveau contrat qui n’est plus viable économiquement.
Nos membres n’en peuvent plus ! Certains, et notamment parmi les nouvelles agences, sont en difficulté et ne peuvent plus attendre pour voir évoluer notre modèle économique l’adaptant de ce fait à la réalité du marché.
On ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir tout tenté pour un accord à l’amiable… »
T.M.com - Que reprochez-vous exactement au Groupe Nouvelles Frontières ?
Ph.C. : « Tout simplement d’étouffer ses agences mandataires en ne respectant pas le contrat notamment au niveau de l’exclusivité de produits et l’exclusivité territoriale.
L’économie du contrat de mandataires se tient sur cette exclusivité, en effet les agences Nouvelles Frontières acceptent de toucher une rémunération moindre par rapport aux agences traditionnelles (ndlr 8% de commission sur le CA HT) en bénéficiant en échange d’un produit compétitif, exclusif et de l’exclusivité de la notoriété d’une marque célèbre sur une zone de chalandise suffisamment importante pour compenser la faible rémunération.
Philippe Catrix : « Parce que nous n’avons, malheureusement, plus d’autre choix, suite à la rupture des négociations à l’initiative de la direction.
Depuis maintenant plus d’un an et demi, Nouvelles Frontières nous balade, nous avons changé trois fois de direction des ventes, les politiques commerciales sont aussi versatiles, on nous fait des promesses qui ne sont plus d’actualité le lendemain, NF fait mine de comprendre nos revendications et essaye parallèlement de nous forcer la main sur un nouveau contrat qui n’est plus viable économiquement.
Nos membres n’en peuvent plus ! Certains, et notamment parmi les nouvelles agences, sont en difficulté et ne peuvent plus attendre pour voir évoluer notre modèle économique l’adaptant de ce fait à la réalité du marché.
On ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir tout tenté pour un accord à l’amiable… »
T.M.com - Que reprochez-vous exactement au Groupe Nouvelles Frontières ?
Ph.C. : « Tout simplement d’étouffer ses agences mandataires en ne respectant pas le contrat notamment au niveau de l’exclusivité de produits et l’exclusivité territoriale.
L’économie du contrat de mandataires se tient sur cette exclusivité, en effet les agences Nouvelles Frontières acceptent de toucher une rémunération moindre par rapport aux agences traditionnelles (ndlr 8% de commission sur le CA HT) en bénéficiant en échange d’un produit compétitif, exclusif et de l’exclusivité de la notoriété d’une marque célèbre sur une zone de chalandise suffisamment importante pour compenser la faible rémunération.
En d’autres termes nous gagnons moins que nos confrères mais nous effectuons un CA plus important en compensation… Enfin, cela était la réalité il y a encore quelques années.
Aujourd’hui, nous sommes dans un marché hyper concurrentiel, nos zones de chalandises se sont réduites d’elles mêmes, NF nous impose une concurrence déloyale interne en développant des canaux de distribution qui n’appliquent pas les mêmes tarifs et cherche aujourd’hui, via le nouveau contrat, à réduire au maximum cette exclusivité sans ajuster la rémunération et sans nous donner la possibilité de diversifier notre distribution.
Ils veulent le beurre, l’argent du beurre, la crèmerie et accessoirement la crémière si elle est disponible !»
TM.com - Vous évoquez une "exclusivité en péril". Pourriez-vous nous en dire davantage ?
Ph.C. : « Notre exclusivité nous protège de toute distribution de produits NF sur notre zone de chalandise. Or, des dizaines de produits TUI sont en fait des produits NF qui se retrouvent dans les deux brochures au même tarif et qui sont distribués par l’agence voisine.
Le site de Nouvelles Frontières contracte des ventes sur notre zone de chalandise sans que nous touchions un centime alors que nous assurons tous les investissements locaux de promotion de la marque NF.
Mieux, le site NF vend les vols secs moins chers en ligne que dans nos agences, en effet sur le Net ils n’appliquent pas (ou peu) de frais de billetterie et de frais de dossiers avec des différences qui peuvent atteindre 52 € par billet sur la compagnie Corsair qui est une compagnie du groupe NF… un comble !
Parallèlement, NF nous impose la prise de frais de dossiers et de billetteries auprès de nos clients et si nous décidons de les réduire pour aligner le tarif sur celui du net c’est aux mandataires de les payer… Autant se tirer une balle dans le pied !
Aujourd’hui, nous sommes dans un marché hyper concurrentiel, nos zones de chalandises se sont réduites d’elles mêmes, NF nous impose une concurrence déloyale interne en développant des canaux de distribution qui n’appliquent pas les mêmes tarifs et cherche aujourd’hui, via le nouveau contrat, à réduire au maximum cette exclusivité sans ajuster la rémunération et sans nous donner la possibilité de diversifier notre distribution.
Ils veulent le beurre, l’argent du beurre, la crèmerie et accessoirement la crémière si elle est disponible !»
TM.com - Vous évoquez une "exclusivité en péril". Pourriez-vous nous en dire davantage ?
Ph.C. : « Notre exclusivité nous protège de toute distribution de produits NF sur notre zone de chalandise. Or, des dizaines de produits TUI sont en fait des produits NF qui se retrouvent dans les deux brochures au même tarif et qui sont distribués par l’agence voisine.
Le site de Nouvelles Frontières contracte des ventes sur notre zone de chalandise sans que nous touchions un centime alors que nous assurons tous les investissements locaux de promotion de la marque NF.
Mieux, le site NF vend les vols secs moins chers en ligne que dans nos agences, en effet sur le Net ils n’appliquent pas (ou peu) de frais de billetterie et de frais de dossiers avec des différences qui peuvent atteindre 52 € par billet sur la compagnie Corsair qui est une compagnie du groupe NF… un comble !
Parallèlement, NF nous impose la prise de frais de dossiers et de billetteries auprès de nos clients et si nous décidons de les réduire pour aligner le tarif sur celui du net c’est aux mandataires de les payer… Autant se tirer une balle dans le pied !
Ajoutons que NF n’hésite pas à signer des contrats « groupes » sur nos zones en accordant des réductions aux passagers sans commissionner l’agence mandataire installée sur la zone
Enfin, sans parler du S.A.V que nous effectuons pour les ventes internet qui est bien sûr non rémunéré… »
TM.com – Vous estimez donc qu’il y a concurrence déloyale ?
Ph.C. : « Nous sommes dans le cas du commercial, payé à la commission, qui défriche sa zone commerciale et qui verrait passer son employeur derrière pour faire signer les contrats et récupérer le fruit du travail sans bourse délier.
D’autre part, la direction des ventes ne fait pas mystère de la possibilité d’ouvrir les produits NF au réseau HAVAS ou à d’autres enseignes ce qui est purement inacceptable car NF ne peut pas jouer sur tous les tableaux. Ils ont choisi le réseau de mandataires exclusifs ils ont des obligations à respecter. »
TM.com - Vous ne semblez pas croire à la pérennité de la marque TUI France, dont vous venez pourtant d'obtenir la commercialisation dans agences. Pourquoi ?
Ph.C. : « TUI ne représente que 80 000 passagers par an (contre les 800 000 de NF) cela ne représente par beaucoup de CA au vu du nombre d’agences distribuant la marque.
Or, les contrats de distribution de la marque TUI, y compris ceux qui nous sont proposés, sont signés pour une durée déterminée… pourquoi ?
NF prépare le terrain pour une éventuelle ouverture des produits NF aux agences HAVAS. On pourrait se demander si tout cela ne présage pas d’un retrait de la marque TUI France ? »
TM.com - Qu’allez vous faire maintenant ?
Ph.C. : «J’ai provoqué une A.G.E pour le vendredi 15 mars ou nous expliquerons dans le détail à nos adhérents les actions que nous allons mener.
Un « eductour » à Hanovre au siège du Groupe TUI est par ailleurs à l’étude… »
Enfin, sans parler du S.A.V que nous effectuons pour les ventes internet qui est bien sûr non rémunéré… »
TM.com – Vous estimez donc qu’il y a concurrence déloyale ?
Ph.C. : « Nous sommes dans le cas du commercial, payé à la commission, qui défriche sa zone commerciale et qui verrait passer son employeur derrière pour faire signer les contrats et récupérer le fruit du travail sans bourse délier.
D’autre part, la direction des ventes ne fait pas mystère de la possibilité d’ouvrir les produits NF au réseau HAVAS ou à d’autres enseignes ce qui est purement inacceptable car NF ne peut pas jouer sur tous les tableaux. Ils ont choisi le réseau de mandataires exclusifs ils ont des obligations à respecter. »
TM.com - Vous ne semblez pas croire à la pérennité de la marque TUI France, dont vous venez pourtant d'obtenir la commercialisation dans agences. Pourquoi ?
Ph.C. : « TUI ne représente que 80 000 passagers par an (contre les 800 000 de NF) cela ne représente par beaucoup de CA au vu du nombre d’agences distribuant la marque.
Or, les contrats de distribution de la marque TUI, y compris ceux qui nous sont proposés, sont signés pour une durée déterminée… pourquoi ?
NF prépare le terrain pour une éventuelle ouverture des produits NF aux agences HAVAS. On pourrait se demander si tout cela ne présage pas d’un retrait de la marque TUI France ? »
TM.com - Qu’allez vous faire maintenant ?
Ph.C. : «J’ai provoqué une A.G.E pour le vendredi 15 mars ou nous expliquerons dans le détail à nos adhérents les actions que nous allons mener.
Un « eductour » à Hanovre au siège du Groupe TUI est par ailleurs à l’étude… »