Producteur, autocariste, réceptif, hôtelier, agents de voyages... Fram a vécu sur un business model qui a fait sa réussite mais qui entraîne aujourd’hui l’entreprise par le fond... Georges Colson parviendra-t-il à remonter la pente ? photo Snav
Incroyable !
Il paraît, dixit le nouveau patron du Conseil de surveillance de Voyages Fram, qu’il n’y a eu entre Olivier de Nicola et Georges Colson, aucun clash !
Il vaut mieux lire ça que d’être aveugle... On peut, dans la foulée, se demander aussi si on n’a pas rêvé et si, en fait, le président de Fram est vraiment parti...
Trêve de plaisanteries. Dans une déclaration ce vendredi (LIRE) Alain Faveau expliquait qu’il n’y aura “pas de changement de stratégie" chez Fram.
"Le plan de réorganisation d'Olivier de Nicola a été discuté et entériné par le conseil de surveillance. Nous allons le poursuivre et même le renforcer et l'accélérer",
Nous, on veut bien, mais alors pourquoi avoir viré Olivier de Nicola, si sa stratégie était la bonne ?
Ce qui semble certain c’est que, socialement, ça coince grave chez le voyagiste toulousain et que le plan social (manifestement sous dimensionné compte tenu da la taille du groupe) qui prévoit près de 70 licenciements, ça ne passe toujours pas...
Bien entendu, ce plan ne concerne que la France où Fram a 600 salariés car au niveau international, (le Groupe compte 3 800 salariés) c’est un peu la bouteille à l’encre...
Bref, le départ du Président tombe on ne peut plus mal, au moment même où la morosité du marché du tour operating et les mauvais résultats persistants de Fram se conjuguent.
Car en 2011, le “déficit net part du groupe s'est élevé à 23,48 millions d'euros, soit un bond de près de 71 % par rapport à 2010, pour un chiffre d'affaires consolidé de 441,78 millions, en baisse de 8,41 %”, selon Les Echos.
Il paraît, dixit le nouveau patron du Conseil de surveillance de Voyages Fram, qu’il n’y a eu entre Olivier de Nicola et Georges Colson, aucun clash !
Il vaut mieux lire ça que d’être aveugle... On peut, dans la foulée, se demander aussi si on n’a pas rêvé et si, en fait, le président de Fram est vraiment parti...
Trêve de plaisanteries. Dans une déclaration ce vendredi (LIRE) Alain Faveau expliquait qu’il n’y aura “pas de changement de stratégie" chez Fram.
"Le plan de réorganisation d'Olivier de Nicola a été discuté et entériné par le conseil de surveillance. Nous allons le poursuivre et même le renforcer et l'accélérer",
Nous, on veut bien, mais alors pourquoi avoir viré Olivier de Nicola, si sa stratégie était la bonne ?
Ce qui semble certain c’est que, socialement, ça coince grave chez le voyagiste toulousain et que le plan social (manifestement sous dimensionné compte tenu da la taille du groupe) qui prévoit près de 70 licenciements, ça ne passe toujours pas...
Bien entendu, ce plan ne concerne que la France où Fram a 600 salariés car au niveau international, (le Groupe compte 3 800 salariés) c’est un peu la bouteille à l’encre...
Bref, le départ du Président tombe on ne peut plus mal, au moment même où la morosité du marché du tour operating et les mauvais résultats persistants de Fram se conjuguent.
Car en 2011, le “déficit net part du groupe s'est élevé à 23,48 millions d'euros, soit un bond de près de 71 % par rapport à 2010, pour un chiffre d'affaires consolidé de 441,78 millions, en baisse de 8,41 %”, selon Les Echos.
La production a pris une gifle monumentale
Cette année, les choses ne devraient pas vraiment s’arranger non plus.
Quand on analyse plus finement les comptes, on s’aperçoit que, quels que soient les compartiments, ça prend l’eau de toute part, même si certains sont moins noyés que d’autres.
La production (Fram et Plein Vent) très exposée à la crise du Printemps arabe, a pris une gifle monumentale.
Il faut savoir qu’elles représentaient près de 50 % des ventes sur les destinations moyen-courriers en 2010.
Le déficit du tour operating a presque fait la culbute en 2011, avec 14,26 millions d'euros passés à la trappe pour un chiffre d'affaires de 401,8 millions, lui même en retrait de 9 %... selon les comptes déposés au greffe.
Alarmant, car les produits du voyagiste et ses stocks sont étroitement liés. Fram possède de nombreux établissements hôteliers en propre.
Du coup, l’hôtellerie en prend aussi pour son grade : 7,39 millions (+47,3 %), de déficit soit plus de la moitié de sa contribution au chiffre d'affaires consolidé (13,3 millions).
Enfin, la distribution, n’est pas au mieux de sa forme, non plus, avec une perte qui a bondi de 200% à 1,47 million d'euros, pour près de 15 millions de revenus (+9 %).
Quand on analyse plus finement les comptes, on s’aperçoit que, quels que soient les compartiments, ça prend l’eau de toute part, même si certains sont moins noyés que d’autres.
La production (Fram et Plein Vent) très exposée à la crise du Printemps arabe, a pris une gifle monumentale.
Il faut savoir qu’elles représentaient près de 50 % des ventes sur les destinations moyen-courriers en 2010.
Le déficit du tour operating a presque fait la culbute en 2011, avec 14,26 millions d'euros passés à la trappe pour un chiffre d'affaires de 401,8 millions, lui même en retrait de 9 %... selon les comptes déposés au greffe.
Alarmant, car les produits du voyagiste et ses stocks sont étroitement liés. Fram possède de nombreux établissements hôteliers en propre.
Du coup, l’hôtellerie en prend aussi pour son grade : 7,39 millions (+47,3 %), de déficit soit plus de la moitié de sa contribution au chiffre d'affaires consolidé (13,3 millions).
Enfin, la distribution, n’est pas au mieux de sa forme, non plus, avec une perte qui a bondi de 200% à 1,47 million d'euros, pour près de 15 millions de revenus (+9 %).
Le “trésor de guerre” a fondu comme neige au soleil
Les chiffres sont éloquents. Le voyagiste toulousain qui a vu son “trésor de guerre” fondre comme neige au soleil, va avoir besoin de liquidités.
Certes, ses nombreuses immobilisations et son patrimoine conséquent, lui assurent une solide solvabilité. Mais sa stratégie de Producteur intégré risque de ne pas passer la rampe auprès des financiers.
Producteur, autocariste, réceptif, hôtelier, agents de voyages... Fram a vécu sur un business model qui a fait sa réussite mais qui entraîne aujourd’hui l’entreprise par le fond.
Vouloir assurer la distribution de ses produits par son propre réseau d’agences coûte cher, très cher, comme le démontrent les chiffres.
Probablement davantage que les commissions distribuées aux réseaux volontaires... n’en déplaise à certains !
Fram a aussi raté le virage du Net (comme la grande majorité des TO), même si la structure de sa clientèle dont la moyenne d’âge est élevée, l’y expose moins que d’autres.
Enfin, hormis le rachat de Plein Vent, on cherchera en vain les innovations et les efforts de repositionnement du TO au cours de la dernière décennie, malgré des clignotants au rouge persistants.
C’est probablement l’addition de l’ensemble de ces composantes qui aujourd’hui plombe l’entreprise Fram. Enfant gâté (et doué) du tourisme français, elle a besoin d’un remède de cheval pour repartir de l’avant.
Certes, ses nombreuses immobilisations et son patrimoine conséquent, lui assurent une solide solvabilité. Mais sa stratégie de Producteur intégré risque de ne pas passer la rampe auprès des financiers.
Producteur, autocariste, réceptif, hôtelier, agents de voyages... Fram a vécu sur un business model qui a fait sa réussite mais qui entraîne aujourd’hui l’entreprise par le fond.
Vouloir assurer la distribution de ses produits par son propre réseau d’agences coûte cher, très cher, comme le démontrent les chiffres.
Probablement davantage que les commissions distribuées aux réseaux volontaires... n’en déplaise à certains !
Fram a aussi raté le virage du Net (comme la grande majorité des TO), même si la structure de sa clientèle dont la moyenne d’âge est élevée, l’y expose moins que d’autres.
Enfin, hormis le rachat de Plein Vent, on cherchera en vain les innovations et les efforts de repositionnement du TO au cours de la dernière décennie, malgré des clignotants au rouge persistants.
C’est probablement l’addition de l’ensemble de ces composantes qui aujourd’hui plombe l’entreprise Fram. Enfant gâté (et doué) du tourisme français, elle a besoin d’un remède de cheval pour repartir de l’avant.
Réaliser des actifs pour assurer la survie de l’entreprise.
Mais pour ça, il va falloir probablement revoir les fondamentaux, passer au peigne fin tous les compartiments, ne conserver que les indispensables, et réaliser des actifs pour assurer la survie de l’entreprise.
Pour les observateurs, il faudrait que l'actionnaire de référence s'occupe plus de son capital et de ses affaires que de la profession...
“Il va falloir que Georges Colson envoie un signe fort au marché, en démissionnant, par exemple, de la présidence du syndicat après le congrès de Tenerife, et en assurant une forte présence à Toulouse, au moins au cours les 3 prochains mois...”
Il va falloir aussi une équipe super unie autour de lui avec de vraies compétences et de vrais pouvoirs pour mener tambour battant les réformes nécessaires...”
Tout cela relève de la bonne gouvernance et d’une gestion saine de la marche d’entreprise confrontée à des difficultés. Mais il ne faut pas oublier que Fram n’est pas vraiment une entreprise comme les autres.
Sa gouvernance, justement, pose problème, avec un actionnariat familial fractionné et une guéguerre fratricide, apaisée ces derniers mois.
Marie-Christine Chaubet, 2e actionnaire de l’entreprise, va siéger de nouveau au Conseil de surveillance. Un premier signe fort envoyé aux banques et au personnel.
Mais l’avenir de Fram est désormais indéfectiblement lié aux moyens et aux hommes et aux femmes dont Georges Colson parviendra (ou pas) à s’entourer pour créer l’électrochoc nécessaire au redémarrage.
C’est à ce prix que le clan pourra espérer rendre l’entreprise Fram “bankable” pour la revendre un jour...
Pour les observateurs, il faudrait que l'actionnaire de référence s'occupe plus de son capital et de ses affaires que de la profession...
“Il va falloir que Georges Colson envoie un signe fort au marché, en démissionnant, par exemple, de la présidence du syndicat après le congrès de Tenerife, et en assurant une forte présence à Toulouse, au moins au cours les 3 prochains mois...”
Il va falloir aussi une équipe super unie autour de lui avec de vraies compétences et de vrais pouvoirs pour mener tambour battant les réformes nécessaires...”
Tout cela relève de la bonne gouvernance et d’une gestion saine de la marche d’entreprise confrontée à des difficultés. Mais il ne faut pas oublier que Fram n’est pas vraiment une entreprise comme les autres.
Sa gouvernance, justement, pose problème, avec un actionnariat familial fractionné et une guéguerre fratricide, apaisée ces derniers mois.
Marie-Christine Chaubet, 2e actionnaire de l’entreprise, va siéger de nouveau au Conseil de surveillance. Un premier signe fort envoyé aux banques et au personnel.
Mais l’avenir de Fram est désormais indéfectiblement lié aux moyens et aux hommes et aux femmes dont Georges Colson parviendra (ou pas) à s’entourer pour créer l’électrochoc nécessaire au redémarrage.
C’est à ce prix que le clan pourra espérer rendre l’entreprise Fram “bankable” pour la revendre un jour...