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Forum du SETO : l'économie collaborative, comment s'en emparer ?

Un sujet débattu à l'occasion du Forum du SETO


L'économie collaborative était l'un des sujets abordés à l'occasion du forum du SETO, qui se tient jusqu'au mercredi 16 décembre 2015 à Lyon. Comment s'adapter, voire s'en emparer ? Marque forte, investissement dans le digital, partenariat... quelques pistes ont été évoquées.


Rédigé par Céline Eymery le Mercredi 16 Décembre 2015

Des ponts sont possibles entre acteurs du tourisme traditionnels et ceux de l'économie collaborative - DR
Des ponts sont possibles entre acteurs du tourisme traditionnels et ceux de l'économie collaborative - DR
Depuis 15 ans, l'industrie du tourisme doit faire face à plusieurs phénomènes : la déferlante de l'économie numérique, les crises (géopolitiques, sanitaires ou météo), la Google dépendance, la désintermédiation... mais elle doit aussi faire face aux bouleversements provoqués par l'économie collaborative.

Airbnb, Blablacar, Uber... sont venus ébranler les modèles existants. Ces plates-formes qui mettent en relation l'offre et la demande de particuliers ne cessent de gagner du terrain, affichant des croissances record.

La valorisation de ces entreprises atteint des sommets : 25 milliards de dollars pour Airbnb, ou encore 50 milliards de dollars pour Uber, sans posséder le moindre hôtel dans le premier cas, ni le moindre véhicule dans le second.

Face à ce raz-de-marée, comment s'adapter à ces nouveaux modes de consommation ? Faut-il contrer le phénomène, s'y opposer ou au contraire l'accompagner ?

Une marque forte et des investissements digitaux

Le sujet, qui a été abordé lors des journées des entrepreneurs organisées par le SNAV et au Congrès Selectour Afat, était aussi au programme du Forum du SETO, qui se tient jusqu'au mercredi 16 décembre à Lyon.

Pour faire face aux poids lourds du secteur collaboratif, Pascal de Izaguirre, président de TUI France croit en une marque forte : "Au niveau global, ce phénomène valide le choix de notre groupe, de faire de TUI une marque mondiale. Il faut avoir une puissance d'impact par rapport à des marques telles qu'Uber et Airbnb.

Il faut également disposer d'investissements digitaux, notamment sur le mobile, extrêmement puissants.

Et puis, il faut rendre nos agences plus attractives, les digitaliser. Lorsqu'on entre dans une agence, souvent elle ne fait plus rêver.

Nous allons mettre dans nos agences des casques de réalité virtuelle pour que les clients puissent se projeter dans nos hôtels-clubs. Nous ne pouvons plus nous contenter de montrer une brochure et des diaporamas..."

"Aujourd'hui, Airbnb est juste un loueur d'appartements"

Pour Jean-Pierre Nadir, PDG d'easyVoyage, les tour-opérateurs ne doivent pas rester sur la défensive : "Si j'étais à votre place, je serais dans une posture de combat.

Je prendrais la parole dans un discours positif des TO français. Je dénoncerais le fait que cette économie de partage ne partage rien du tout. Aujourd'hui Airbnb est juste un loueur d'appartements."


Airbnb, juste du marketing ? "La manière de vendre le voyage chez l'habitant s'est réinventée de manière plus attractive", répond Pascal de Izaguirre.

Car le logement chez l'habitant n'est pas une nouveauté dans le monde du tourisme. Gîtes de France ne propose-t-il pas ce concept depuis 60 ans ? Ce type de produit ne figure-t-il pas dans les brochures des voyagistes ?

Patrice Caradec, PDG de Transat France le confirme : "Nous avions lancé des produits chez l'habitant. Mais aujourd'hui nous avons été devancés par les acteurs du digital.

Parfois les TO sont moins agiles et campent davantage sur leurs positions. Nous voyons bien qu'il y a des choses à faire.

Voyages-SNCF.com a annoncé un partenariat avec Airbnb (qui finalement est tombé à l'eau face à la
levée de bouclier des hôteliers ndlr) . Tout est ouvert, nous y avons souvent pensé."

Possibilités de nouer des partenariats

Effectivement des ponts sont possibles entre acteurs du tourisme traditionnels et ceux de l'économie collaborative, à l'instar du partenariat entre Transat France et Travelerpark, qui permet de bénéficier d’un parking gratuit à l’aéroport, en échange de louer sa voiture pendant son temps d’absence.

Autres exemples : le réseau Prêt-à-Partir et Comptoir des Voyages qui proposent des logements en agences sur Airbnb à leurs clients.

Selectour Afat ne s'interdit rien non plus dans le domaine. Dominique Beljanski, présidente de la coopérative, n'a pas exclu, lors du congrès qui s'est tenu au début du mois à Istanbul, de nouer de futurs partenariats avec des acteurs de l'économie collaborative, voir même avec Airbnb.

Ces exemples sont-ils anecdotiques ? Comment pourrait-on aller plus loin ?

Edouard Roux de Lusignan, directeur marketing de Selectour Afat, souhaite s'inspirer de ce modèle pour développer sa propre plate-forme à partir d'une base de données mutualisées, nourries par les agences adhérentes.

Le groupe TUI lance TUI Villas

Quant aux TO, les choses évoluent également.

Le groupe TUI a annoncé la création de TUI Villas en partenariat avec Atraveo, une société dont TUI est majoritaire depuis 2006.

Pascal de Izaguirre, président de TUI France précise : "Le groupe développe des offres alternatives, mais je n'exclus pas non plus de nouer des partenariats, tout en m'appuyant sur notre force : la ré-assurance, la prise en charge et la sécurité."

A côté des modes de consommation, la montée en puissance de l'économie collaborative pourrait amener d'autres changements dans l'organisation même des entreprises, selon Michel Guilbaud du MEDEF, présent au Forum du SETO.

"Le mode de développement de business pour une prestation analogue dans l'économie de partage renvoie à des corpus de règles sociales totalement différentes de l'économie traditionnelle comme, par exemple, l'emploi de salariés vs l'emploi de travailleurs indépendants", explique t-il avant d'ajouter : "demain, vous serez amenés à travailler avec des particuliers ou des auto-entrepreneurs..."

Les professionnels du tourisme n'ont pas fini de s'adapter....

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