Distributeurs comme GDS, tous se rejoignent donc sur un point : ces pratiques de surcoûts des compagnies aériennes remettent en cause un système vieux de 3 décennies DR : © mrks_v - Fotolia.com
Agents de voyages, responsables commerciaux de compagnies aériennes mais aussi responsables des plateformes elles-mêmes, tous en sont certains : si les GDS veulent survivre, ils vont devoir se réinventer.
Depuis 2015 et la mise en place de surcoûts sur les réservations de billets d'avions via GDS par Lufthansa, Ukraine Int. Airlines, British Airways puis Iberia ont suivi. Une règle qui devrait devenir progressivement se généraliser, d'après l'avis général.
Le but pour les compagnies : chercher de nouveaux revenus pour contrer le coût des GDS, et, par conséquence, écarter brutalement la distribution de leurs systèmes de vente, pour privilégier la vente de billets d'avions en direct.
Cette épidémie en cours interroge ainsi les spécialistes de la question, mais aussi les GDS eux-mêmes.
Depuis 2015 et la mise en place de surcoûts sur les réservations de billets d'avions via GDS par Lufthansa, Ukraine Int. Airlines, British Airways puis Iberia ont suivi. Une règle qui devrait devenir progressivement se généraliser, d'après l'avis général.
Le but pour les compagnies : chercher de nouveaux revenus pour contrer le coût des GDS, et, par conséquence, écarter brutalement la distribution de leurs systèmes de vente, pour privilégier la vente de billets d'avions en direct.
Cette épidémie en cours interroge ainsi les spécialistes de la question, mais aussi les GDS eux-mêmes.
Du côté de la distribution
Tristan Dessain-Gelinet, directeur de l'agence de voyages Travel Planet parie lui sur un changement de rôle des GDS, mais aussi de business model.
D'après lui, les systèmes GDS ne sont pas amenés à disparaître, mais vont devoir évoluer : "les GDS vont devoir se repositionner, changer leur rôle. Devenir des outils technologiques de recherches d'informations, des plateformes presque exhaustives".
"Mais je pense que cette utilisation va rapidement demander un coût, et au lieu de payer les agences, ils devront faire payer l'accès à leurs contenus.
On peut arriver à une inversion du business model", estime-t-il. En somme, les agences pourraient être amenées à payer l'utilisation de GDS, alors que, depuis 30 ans, les GDS rémunéraient les agences.
"Ce genre de pratiques sont déjà au stade de réflexion avancée", poursuit-il.
Pour Christian Coulaud, patron de Versailles Voyages, le problème se situe surtout entre les GDS et les compagnies aériennes.
"Les GDS ne sont pas condamnés mais ils vont être forcés de se diversifier", explique-t-il. S'ils restent des sources d'informations extrêmement précieuses pour la distribution, ils vont devoir proposer des services additionnels.
"Par exemple en proposant des vrais outils de combinaisons tarifaires, de comparaisons d'offres...".
De son côté, Yannick Faucon, directeur général de Resaneo, voit également se profiler "une simplification des outils". "L'idée va être de plus en plus de travailler en direct avec les compagnies".
D'après lui, les GDS en l'état vont disparaître pour se transformer en "outils beaucoup plus simples d'utilisation qui proposent la même chose que maintenant mais en moins de temps".
D'après lui, les systèmes GDS ne sont pas amenés à disparaître, mais vont devoir évoluer : "les GDS vont devoir se repositionner, changer leur rôle. Devenir des outils technologiques de recherches d'informations, des plateformes presque exhaustives".
"Mais je pense que cette utilisation va rapidement demander un coût, et au lieu de payer les agences, ils devront faire payer l'accès à leurs contenus.
On peut arriver à une inversion du business model", estime-t-il. En somme, les agences pourraient être amenées à payer l'utilisation de GDS, alors que, depuis 30 ans, les GDS rémunéraient les agences.
"Ce genre de pratiques sont déjà au stade de réflexion avancée", poursuit-il.
Pour Christian Coulaud, patron de Versailles Voyages, le problème se situe surtout entre les GDS et les compagnies aériennes.
"Les GDS ne sont pas condamnés mais ils vont être forcés de se diversifier", explique-t-il. S'ils restent des sources d'informations extrêmement précieuses pour la distribution, ils vont devoir proposer des services additionnels.
"Par exemple en proposant des vrais outils de combinaisons tarifaires, de comparaisons d'offres...".
De son côté, Yannick Faucon, directeur général de Resaneo, voit également se profiler "une simplification des outils". "L'idée va être de plus en plus de travailler en direct avec les compagnies".
D'après lui, les GDS en l'état vont disparaître pour se transformer en "outils beaucoup plus simples d'utilisation qui proposent la même chose que maintenant mais en moins de temps".
Du côté des GDS
Mais qu'en pensent les principaux intéressés ?
Chez Amadeus, d'après des sources internes, on travaillerait actuellement avec IAG "pour trouver une solutions à leurs besoins de distribution aujourd'hui et à l'avenir".
"La distribution d'Amadeus a toujours évolué pour répondre aux changements de l'industrie touristique, et cette évolution se poursuivra".
"Les voyageurs recherchent la cohérence, la transparence et le choix, et Amadeus croit fermement que la distribution indirecte reste la solution la plus rentable pour toutes les parties pour atteindre cet objectif à échelle mondiale", nous a-t-on expliqué, précisant que les canaux de distribution indirects représentaient environ 50% de toutes les réservations aériennes mondiales.
Dimitri Tsygalnitzky, directeur commercial France chez Sabre, l'affirme : "Je crois parler au nom des 3 GDS (Sabre, Amadeus et Travelport, ndlr) en disant que nous ne sommes pas surpris par les pratiques qui se mettent en place et que nous avions anticipé les choses.
Il nous faut aller vers plus de personnalisation et de flexibilité, comme le demandent les fournisseurs".
D'après lui, il n'y a d'ailleurs pas eu d'impact significatif de la mise en place des surcoûts GDS, au contraire. "Dans nos chiffres, Lufthansa est en progression constante depuis 2015 sur Sabre".
"De toute façon, les compagnies aériennes ne peuvent pas survivre sans GDS", tranche-t-il. "Les occulter reviendrait à revenir 50 ans en arrière, et leur demanderait des investissements colossaux".
Mais évidemment, "on va devoir évoluer et continuer à travailler à notre diversification technologique. Il nous faut recréer de la valeur pour les compagnies aériennes, revoir notre modèle économique", poursuit Dimitri Tsygalnitzky.
Le but étant de permettre aux fournisseurs de commercialiser plus facilement leurs produits, et à la distribution de pouvoir mieux comparer les offres. Chez Sabre, les investissements technologiques représenteraient ainsi environ 1 milliard de dollars chaque année.
Distributeurs comme GDS, tous se rejoignent donc sur un point : ces pratiques de surcoûts des compagnies aériennes remettent en cause un système vieux de 3 décennies.
"Cela fait accélérer les choses, dans le bon sens", nous explique-t-on chez Sabre. "C'est un bouleversement, une révolution, et ce qu'il va se passer ces prochains mois va être très importants à observer", conclut Tristan Dessain-Gelinet.
Chez Amadeus, d'après des sources internes, on travaillerait actuellement avec IAG "pour trouver une solutions à leurs besoins de distribution aujourd'hui et à l'avenir".
"La distribution d'Amadeus a toujours évolué pour répondre aux changements de l'industrie touristique, et cette évolution se poursuivra".
"Les voyageurs recherchent la cohérence, la transparence et le choix, et Amadeus croit fermement que la distribution indirecte reste la solution la plus rentable pour toutes les parties pour atteindre cet objectif à échelle mondiale", nous a-t-on expliqué, précisant que les canaux de distribution indirects représentaient environ 50% de toutes les réservations aériennes mondiales.
Dimitri Tsygalnitzky, directeur commercial France chez Sabre, l'affirme : "Je crois parler au nom des 3 GDS (Sabre, Amadeus et Travelport, ndlr) en disant que nous ne sommes pas surpris par les pratiques qui se mettent en place et que nous avions anticipé les choses.
Il nous faut aller vers plus de personnalisation et de flexibilité, comme le demandent les fournisseurs".
D'après lui, il n'y a d'ailleurs pas eu d'impact significatif de la mise en place des surcoûts GDS, au contraire. "Dans nos chiffres, Lufthansa est en progression constante depuis 2015 sur Sabre".
"De toute façon, les compagnies aériennes ne peuvent pas survivre sans GDS", tranche-t-il. "Les occulter reviendrait à revenir 50 ans en arrière, et leur demanderait des investissements colossaux".
Mais évidemment, "on va devoir évoluer et continuer à travailler à notre diversification technologique. Il nous faut recréer de la valeur pour les compagnies aériennes, revoir notre modèle économique", poursuit Dimitri Tsygalnitzky.
Le but étant de permettre aux fournisseurs de commercialiser plus facilement leurs produits, et à la distribution de pouvoir mieux comparer les offres. Chez Sabre, les investissements technologiques représenteraient ainsi environ 1 milliard de dollars chaque année.
Distributeurs comme GDS, tous se rejoignent donc sur un point : ces pratiques de surcoûts des compagnies aériennes remettent en cause un système vieux de 3 décennies.
"Cela fait accélérer les choses, dans le bon sens", nous explique-t-on chez Sabre. "C'est un bouleversement, une révolution, et ce qu'il va se passer ces prochains mois va être très importants à observer", conclut Tristan Dessain-Gelinet.