L'enseigne à l'hippocampe devait-elle se lancer dans une pareille aventure ? Investir dans le tour-operating, est-il une bonne stratégie alors que le secteur est chahuté par la conjoncture et les acteurs de la nouvelle économie ? - DR
Il faudra encore entendre quelques jours pour connaître le résultat de l'audit lancé pour le projet d'acquisition de Voyages FRAM par le groupe chinois HNA et Selectour Afat.
L'enseigne à l'hippocampe devait-elle se lancer dans une pareille aventure ? Investir dans le tour-operating, est-il une bonne stratégie alors que le secteur est chahuté par la conjoncture et les acteurs de la nouvelle économie ?
Au sein du réseau les avis sont partagés. Parmi eux il y a les réticents qui se demandent s'ils ne vont pas y laisser des plumes : "Le tour operating n'est pas en bonne santé. Fram est loin d'être en forme, combien cela va t-il nous coûter ?" s'inquiète un adhérent de la coopérative qui préfère rester anonyme.
"Quel est l'intérêt d'une telle opération, une participation de 10% ne donne aucun pouvoir" ajoute-t-il, regrettant aussi de ne pas avoir été tenu informé avant que l'information soit diffusée par la presse.
Yves Verdié, PDG de Verdié Voyages, se montre, de son côté, prudent. "Je n'ai pas tous les détails, mais le réseau semble servir de caution morale. Avec 10% du capital, on ne dirige pas" constate t-il.
Mais c'est davantage la vision du groupe chinois qui le questionne : "Ce que l'on ne connaît pas c'est la véritable stratégie de HNA. Le modèle des tour-opérateurs comme FRAM ne fonctionne plus. Sur quel plan vont-il s'appuyer ? Telle est la question."
L'enseigne à l'hippocampe devait-elle se lancer dans une pareille aventure ? Investir dans le tour-operating, est-il une bonne stratégie alors que le secteur est chahuté par la conjoncture et les acteurs de la nouvelle économie ?
Au sein du réseau les avis sont partagés. Parmi eux il y a les réticents qui se demandent s'ils ne vont pas y laisser des plumes : "Le tour operating n'est pas en bonne santé. Fram est loin d'être en forme, combien cela va t-il nous coûter ?" s'inquiète un adhérent de la coopérative qui préfère rester anonyme.
"Quel est l'intérêt d'une telle opération, une participation de 10% ne donne aucun pouvoir" ajoute-t-il, regrettant aussi de ne pas avoir été tenu informé avant que l'information soit diffusée par la presse.
Yves Verdié, PDG de Verdié Voyages, se montre, de son côté, prudent. "Je n'ai pas tous les détails, mais le réseau semble servir de caution morale. Avec 10% du capital, on ne dirige pas" constate t-il.
Mais c'est davantage la vision du groupe chinois qui le questionne : "Ce que l'on ne connaît pas c'est la véritable stratégie de HNA. Le modèle des tour-opérateurs comme FRAM ne fonctionne plus. Sur quel plan vont-il s'appuyer ? Telle est la question."
FRAM dans le top 3 des fournisseurs
Laurent Conseil, gérant de l'agence "Les Voyage de Thybus" (Paris 8e) , s'interroge, lui, sur la stratégie du réseau qui paraît confuse à ses yeux : "Soit le réseau fait du Top 14 et soutient les producteurs. Dans ce cas, il s'engage dans le capital de la société qui mettra la main sur FRAM, ce qui permettra de garder un fleuron de notre industrie. Soit il développe les réceptifs... La stratégie n'est pas claire."
Effectivement, le métier change. Les réceptifs grignotent de plus en plus de parts de marché.
Selectour Afat a d'ailleurs lancé fin 2013 sa plateforme Hip'Réceptifs. Celle-ci a réalisé plus de 5 600 ventes en 2014, et affiche de très forts taux de croissance, même si la part de cette activité reste minoritaire dans le chiffre d'affaires tourisme.
Ce qui fait quand même dire à cet autre adhérent que "FRAM n'est plus le TO incontournable d'il y a quelques années, nous avons à notre disposition de nouvelles manières de travailler. Alors quel sera le retour sur investissement ?"
Reste, que le TO fait figure de poids lourd pour de nombreux distributeurs. Chez Selectour Afat, il figure dans le TOP 3 des voyagistes fournisseurs. Sans oublier que le réseau compte également 66 Ambassades FRAM.
Pour Christine Laborde-Turon, directrice de Désirs2Rêves (Saint Médard en Jalles, 33), il sera compliqué de se passer du TO, surtout pour l'aérien.
"C'est important de garder un TO référence chez nous. Sans FRAM, nous n'aurions pas autant de départs de nos régions. Nous n'aurions pas cette force de frappe sur le moyen-courrier" analyse t-elle avant d'ajouter :
"Il faut savoir prendre des risques pour ne pas s'isoler. Ceux qui n'investissent pas ou ne vont pas de l'avant, meurent. Nous sommes assez nombreux pour nous permettre ce type de projet. Et puis ne faut-il pas garder ce que l'on sait vendre ?"
Effectivement, le métier change. Les réceptifs grignotent de plus en plus de parts de marché.
Selectour Afat a d'ailleurs lancé fin 2013 sa plateforme Hip'Réceptifs. Celle-ci a réalisé plus de 5 600 ventes en 2014, et affiche de très forts taux de croissance, même si la part de cette activité reste minoritaire dans le chiffre d'affaires tourisme.
Ce qui fait quand même dire à cet autre adhérent que "FRAM n'est plus le TO incontournable d'il y a quelques années, nous avons à notre disposition de nouvelles manières de travailler. Alors quel sera le retour sur investissement ?"
Reste, que le TO fait figure de poids lourd pour de nombreux distributeurs. Chez Selectour Afat, il figure dans le TOP 3 des voyagistes fournisseurs. Sans oublier que le réseau compte également 66 Ambassades FRAM.
Pour Christine Laborde-Turon, directrice de Désirs2Rêves (Saint Médard en Jalles, 33), il sera compliqué de se passer du TO, surtout pour l'aérien.
"C'est important de garder un TO référence chez nous. Sans FRAM, nous n'aurions pas autant de départs de nos régions. Nous n'aurions pas cette force de frappe sur le moyen-courrier" analyse t-elle avant d'ajouter :
"Il faut savoir prendre des risques pour ne pas s'isoler. Ceux qui n'investissent pas ou ne vont pas de l'avant, meurent. Nous sommes assez nombreux pour nous permettre ce type de projet. Et puis ne faut-il pas garder ce que l'on sait vendre ?"
Un projet positif pour les Ambassades Fram du réseau
Michèle Faure, gérante de Courtine Voyages (Avignon, 84) qui porte toute sa confiance dans le conseil d'administration, partage ce point de vue : "cette opération est une porte sur l'avenir, un véritable tremplin ! ".
Quant aux questions sur le coût du projet, Christine Laborde-Turon préfère voir le verre à moitié plein, qu'à moitié vide : "Cela fait longtemps que l'on se demande, quand aurons-nous un TO maison ? Maintenant c'est dans les tuyaux, et forcément cela demande un investissement".
Alain Hamon, PDG du groupe Levacon, qui compte une trentaine de points de ventes dont 13 Ambassades FRAM voit également d'un bon œil ce projet : "C'est une bonne nouvelle. Je suis tout à fait favorable à cette prise de participation. Si l'audit engagé va dans le bon sens, et on peut le souhaiter, ce sera positif à la fois pour FRAM, et pour le réseau de distribution, ainsi que pour les Ambassades FRAM.
Nous avons travaillé cette marque, et préféré garder l'enseigne du TO dans le cadre de synergies plutôt que de choisir celle de Selectour Afat. Ce projet est donc important pour nous."
Pour ou contre le projet, les adhérents auront une partie des réponses à leurs questions, dès que l'audit sera terminé. Reste à en connaître les conclusions qui valideront ou pas l'opération en cours...
Quant aux questions sur le coût du projet, Christine Laborde-Turon préfère voir le verre à moitié plein, qu'à moitié vide : "Cela fait longtemps que l'on se demande, quand aurons-nous un TO maison ? Maintenant c'est dans les tuyaux, et forcément cela demande un investissement".
Alain Hamon, PDG du groupe Levacon, qui compte une trentaine de points de ventes dont 13 Ambassades FRAM voit également d'un bon œil ce projet : "C'est une bonne nouvelle. Je suis tout à fait favorable à cette prise de participation. Si l'audit engagé va dans le bon sens, et on peut le souhaiter, ce sera positif à la fois pour FRAM, et pour le réseau de distribution, ainsi que pour les Ambassades FRAM.
Nous avons travaillé cette marque, et préféré garder l'enseigne du TO dans le cadre de synergies plutôt que de choisir celle de Selectour Afat. Ce projet est donc important pour nous."
Pour ou contre le projet, les adhérents auront une partie des réponses à leurs questions, dès que l'audit sera terminé. Reste à en connaître les conclusions qui valideront ou pas l'opération en cours...
Société "holding" : Selectour participe à hauteur de 10%, soit 500.000€
L'offre conjointe de HNA et Selectour Afat atteint bel et bien un montant de 30 millions d'euros, bien qu'il soit encore assez compliqué de faire le détail.
Dans un premier temps, une société "holding" ou chapeau a été créée, au capital de 5 millions d'euros, dans laquelle Selectour participe à hauteur de 10%, soit 500.000€.
Cette société rachète l'entité Voyages Fram,et réinjecte 25 millions dans l'entreprise Voyages Fram, en apport de trésorerie, sous la forme de "primes d'émissions".
C'est très technique, cette prime d'émission, permet "d’affecter une valeur correcte aux actions de l’entreprise. Elles permettent dans certains cas d’éviter à l’entreprise certaine dépenses d’honoraires (intermédiaires et/ou notaire) ainsi que des charges fiscales. Par ailleurs, la prime d’émission permet d’apporter un supplément de prix aux parts (ou actions) sans pour modifier la valeur intrinsèque des parts (ou actions) d’origine".
Ainsi, une partie des fonds recueillis seraient destinés aux actionnaires de FRAM : Marie-Christine Chaubet (39 %), Georges Colson (40 %), Air France Finance (8,7 %) et le reste pour la famille Colson/Chaubet.
Les fonds seront répartis au pro-rata des parts de chacun.
A priori, la somme versée par le réseau proviendrait des réserves de la Coopérative Selectour Afat.
Dans un premier temps, une société "holding" ou chapeau a été créée, au capital de 5 millions d'euros, dans laquelle Selectour participe à hauteur de 10%, soit 500.000€.
Cette société rachète l'entité Voyages Fram,et réinjecte 25 millions dans l'entreprise Voyages Fram, en apport de trésorerie, sous la forme de "primes d'émissions".
C'est très technique, cette prime d'émission, permet "d’affecter une valeur correcte aux actions de l’entreprise. Elles permettent dans certains cas d’éviter à l’entreprise certaine dépenses d’honoraires (intermédiaires et/ou notaire) ainsi que des charges fiscales. Par ailleurs, la prime d’émission permet d’apporter un supplément de prix aux parts (ou actions) sans pour modifier la valeur intrinsèque des parts (ou actions) d’origine".
Ainsi, une partie des fonds recueillis seraient destinés aux actionnaires de FRAM : Marie-Christine Chaubet (39 %), Georges Colson (40 %), Air France Finance (8,7 %) et le reste pour la famille Colson/Chaubet.
Les fonds seront répartis au pro-rata des parts de chacun.
A priori, la somme versée par le réseau proviendrait des réserves de la Coopérative Selectour Afat.