
Sur les plages, jusqu’au premier jour du ramadan (20 juillet 2012), mois sacré pour les musulmans, le niqab croisait le bikini dans une indifférence quasi générale - Photo MS
Depuis quatre jours, les Tunisiens ont déserté les plages.
Sans boire ni manger du lever au coucher du soleil, ils font retraite durant la journée et revivent jusque tard dans la nuit.
De leur côté, les touristes européens vivent leur vie. Dans leurs hôtels, ils mangent et boivent en toute liberté.
Sur les longues plages de sable fin, ils bronzent consciencieusement comme ils l’ont toujours fait et profitent en toute sérénité des plaisirs d’une mer presque tiède. Un bémol toutefois : ils boudent les excursions.
A la question de savoir pourquoi les Tunisiennes sortent de plus en plus couvertes et voilées et se baignent en maillot « intégral », il sera répondu que c’est leur choix, un choix longtemps interdit.
Sans boire ni manger du lever au coucher du soleil, ils font retraite durant la journée et revivent jusque tard dans la nuit.
De leur côté, les touristes européens vivent leur vie. Dans leurs hôtels, ils mangent et boivent en toute liberté.
Sur les longues plages de sable fin, ils bronzent consciencieusement comme ils l’ont toujours fait et profitent en toute sérénité des plaisirs d’une mer presque tiède. Un bémol toutefois : ils boudent les excursions.
A la question de savoir pourquoi les Tunisiennes sortent de plus en plus couvertes et voilées et se baignent en maillot « intégral », il sera répondu que c’est leur choix, un choix longtemps interdit.
Le maillot intégral ? "Une liberté nouvelle !"
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C’est leur façon à elles d’afficher leur foi.
Ce sont de nouvelles libertés socialement acceptées qu’il convient de respecter.
De quoi s’interroger tout de même… Est-ce vraiment leur choix et pas celui de leur père, de leur frère, de leur mari ? Est-ce pour se préserver de nouveaux préjugés ?
Est-ce le reflet d’une tant espérée Tunisie moderne ? Les tunisiennes ne font-elles pas ainsi le jeu des salafistes ?
Les réponses tardent… Certains vous diront qu’il s’agit d’une mode « importée » venue des pays du Golfe et bien mise en valeur sur les chaînes de télé… Va savoir !
Certes, quelques salafistes, barbes au vent et traînant la savate, tentent de faire valoir des préceptes venus d’un autre temps.
"Ils se sont calmés depuis notre manifestation du 16 juin dernier", observe Mohamed Toumi, président de la Fédération des agences de voyages tunisiennes qui regroupe 620 agences de voyages sur 700.
Ce sont de nouvelles libertés socialement acceptées qu’il convient de respecter.
De quoi s’interroger tout de même… Est-ce vraiment leur choix et pas celui de leur père, de leur frère, de leur mari ? Est-ce pour se préserver de nouveaux préjugés ?
Est-ce le reflet d’une tant espérée Tunisie moderne ? Les tunisiennes ne font-elles pas ainsi le jeu des salafistes ?
Les réponses tardent… Certains vous diront qu’il s’agit d’une mode « importée » venue des pays du Golfe et bien mise en valeur sur les chaînes de télé… Va savoir !
Certes, quelques salafistes, barbes au vent et traînant la savate, tentent de faire valoir des préceptes venus d’un autre temps.
"Ils se sont calmés depuis notre manifestation du 16 juin dernier", observe Mohamed Toumi, président de la Fédération des agences de voyages tunisiennes qui regroupe 620 agences de voyages sur 700.
Une manif des pros pour le respect des lois
Pour la première fois de leur histoire, les pros du tourisme tunisien, tous secteurs confondus hôteliers et agents de voyages en tête, étaient descendus dans la rue avec le soutien du Ministère de l’Intérieur et de la Sûreté Nationale.
La raison d’un telle manif ? "Que le gouvernement applique la loi en condamnant fermement les exactions et les actes de violence !"
"Nul ne sera au-dessus des lois", a répété à maintes reprises le Premier Ministre Jebali issu du parti Ennahda. Il semblerait donc que les actes commencent à suivre les paroles et que la police qui faisait profil bas reçoit des ordres, les exécute.
Pour vivre depuis trois semaines en Tunisie, hors des grandes sites touristiques, à Tabarka, une petite station isolée du nord ouest tunisien, j’en atteste : tout est calme. Je n’observe aucune hostilité.
Quant aux salafistes, entre Tunis, Bizerte et Tabarka, j’en ai croisé une demi douzaine. Nos regards ne se sont pas croisés.
La raison d’un telle manif ? "Que le gouvernement applique la loi en condamnant fermement les exactions et les actes de violence !"
"Nul ne sera au-dessus des lois", a répété à maintes reprises le Premier Ministre Jebali issu du parti Ennahda. Il semblerait donc que les actes commencent à suivre les paroles et que la police qui faisait profil bas reçoit des ordres, les exécute.
Pour vivre depuis trois semaines en Tunisie, hors des grandes sites touristiques, à Tabarka, une petite station isolée du nord ouest tunisien, j’en atteste : tout est calme. Je n’observe aucune hostilité.
Quant aux salafistes, entre Tunis, Bizerte et Tabarka, j’en ai croisé une demi douzaine. Nos regards ne se sont pas croisés.
Un nouveau départ au printemps 2013
La société tunisienne fait l‘apprentissage de la démocratie. Elle en paie le prix fort. Elle se réjouit des libertés nouvelles tout en subissant lourdement les effets de la crise. Le chômage bat de tristes records.
Le tourisme a beau connaître une embellie au vu de 2011, la rue n’en voit pas les effets.
La société tunisienne dit ouvertement n’avoir qu’une confiance "modérée" pour le pouvoir de transition en place, pour son attentisme et ses hésitations. Les medias tunisiens s’en font largement l’écho.
Et chacun de se projeter sur le printemps 2013. En mars ou avril prochain, constitution rédigée, la Tunisie élira les députés de la future Assemblée Nationale qui éliront pour cinq ans le Président de la République.
La donne pourrait changer.
Le tourisme a beau connaître une embellie au vu de 2011, la rue n’en voit pas les effets.
La société tunisienne dit ouvertement n’avoir qu’une confiance "modérée" pour le pouvoir de transition en place, pour son attentisme et ses hésitations. Les medias tunisiens s’en font largement l’écho.
Et chacun de se projeter sur le printemps 2013. En mars ou avril prochain, constitution rédigée, la Tunisie élira les députés de la future Assemblée Nationale qui éliront pour cinq ans le Président de la République.
La donne pourrait changer.
"Le tourisme, de la prostitution clandestine"
Les dirigeants tunisiens, sans doute victimes de leur manque d’expérience, se perdent parfois dans des dérapages bien regrettables à l’instar d’un certain élu de l’Assemblée Constituante.
Conseiller auprès du Premier Ministre, philosophe et présenté comme l’une des figures de proue du parti Ennahda, Abou Yaarab El Marzougui, a déclaré lors du récent congrès du parti Ennahda que le tourisme était de la prostitution clandestine faisant rire tout son auditoire à commencer par le Ministre tunisien des Affaires Etrangères siégeant à ses côtés.
De quoi faire sortir de leurs gonds les pros du tourisme tunisien. Ils ont violemment réagi en demandant au Gouvernement de dénoncer ces propos sur un secteur essentiel de l’économie tunisienne qui, directement ou de façon induite fait travailler un Tunisien sur cinq.
"Faudrait-il croire que le tourisme, synonyme d’ouverture aux autres et d’échanges de cultures ne sert pas leurs idées et leurs objectifs ?" s’interroge Mohamed Toumi.
Après un temps de retard sur les professionnels, le ministre du tourisme Elyes Fakhfakh, est monté au filet. Il s’est dit consterné par ces propos irresponsables qui n’engageaient que leur auteur. "De tels propos sont une injure pour toutes les familles qui passent leurs vacances en Tunisie."
Reste à savoir en effet ce qu’en pense le gouvernement dirigé par Hamadi Jebali, qui a multiplié les déclarations et les voyages en Europe pour tenter de relancer le secteur touristique en berne.
Conseiller auprès du Premier Ministre, philosophe et présenté comme l’une des figures de proue du parti Ennahda, Abou Yaarab El Marzougui, a déclaré lors du récent congrès du parti Ennahda que le tourisme était de la prostitution clandestine faisant rire tout son auditoire à commencer par le Ministre tunisien des Affaires Etrangères siégeant à ses côtés.
De quoi faire sortir de leurs gonds les pros du tourisme tunisien. Ils ont violemment réagi en demandant au Gouvernement de dénoncer ces propos sur un secteur essentiel de l’économie tunisienne qui, directement ou de façon induite fait travailler un Tunisien sur cinq.
"Faudrait-il croire que le tourisme, synonyme d’ouverture aux autres et d’échanges de cultures ne sert pas leurs idées et leurs objectifs ?" s’interroge Mohamed Toumi.
Après un temps de retard sur les professionnels, le ministre du tourisme Elyes Fakhfakh, est monté au filet. Il s’est dit consterné par ces propos irresponsables qui n’engageaient que leur auteur. "De tels propos sont une injure pour toutes les familles qui passent leurs vacances en Tunisie."
Reste à savoir en effet ce qu’en pense le gouvernement dirigé par Hamadi Jebali, qui a multiplié les déclarations et les voyages en Europe pour tenter de relancer le secteur touristique en berne.