Au Sangho de Zarzis, les clients "longue durée" se retrouvent tous les ans et s'installent plusieurs mois, comme à la maison ! - DR : M.S.
Zarzis, ses pêcheurs d’éponges, ses eaux très poissonneuses, ses plages, ses cliniques ultra modernes, son tourisme « longue durée », son soleil d’hiver à 2 heures et demie de la France. Un soleil doux (27°C un 28 novembre).
En nombre, les Libyens voisins viennent à Zarzis pour s’y faire soigner, opérer. On y trouve pléthore de pharmacies, de laboratoires médicaux, deux cliniques ultra-modernes, toutes les spécialités.
Le village club Sangho lançait voici déjà 30 ans la formule des longs séjours hivernaux pour retraités (de novembre à avril).
De 3 semaines (790€) à 13 semaines (1 880€) voire plus, incluant transport, transferts et pension complète. La formule amplement reprise par les hôteliers de Zarzis et de Djerba engage une rude concurrence.
Pionnier, premier arrivé sur les lieux, le Sangho garde ses avantages. Un emplacement unique, rare dans le parc hôtelier tunisien : une oasis maritime de 14 hectares.
1 700 palmiers, des mimosas, des lauriers et des bougainvilliers de toutes couleurs, des cactus, des figuiers de barbarie, 370 oliviers plantés par Saad, le chef jardinier, 32 ans de Sangho. Il aime les oliviers, Saad, alors il les plante. C'est un artiste qui joue avec les couleurs, les perspectives.
D'une jolie palmeraie, il a fait un jardin enchanteur. La plage d’un sable étonnamment clair s’étend sur 800 mètres.
En nombre, les Libyens voisins viennent à Zarzis pour s’y faire soigner, opérer. On y trouve pléthore de pharmacies, de laboratoires médicaux, deux cliniques ultra-modernes, toutes les spécialités.
Le village club Sangho lançait voici déjà 30 ans la formule des longs séjours hivernaux pour retraités (de novembre à avril).
De 3 semaines (790€) à 13 semaines (1 880€) voire plus, incluant transport, transferts et pension complète. La formule amplement reprise par les hôteliers de Zarzis et de Djerba engage une rude concurrence.
Pionnier, premier arrivé sur les lieux, le Sangho garde ses avantages. Un emplacement unique, rare dans le parc hôtelier tunisien : une oasis maritime de 14 hectares.
1 700 palmiers, des mimosas, des lauriers et des bougainvilliers de toutes couleurs, des cactus, des figuiers de barbarie, 370 oliviers plantés par Saad, le chef jardinier, 32 ans de Sangho. Il aime les oliviers, Saad, alors il les plante. C'est un artiste qui joue avec les couleurs, les perspectives.
D'une jolie palmeraie, il a fait un jardin enchanteur. La plage d’un sable étonnamment clair s’étend sur 800 mètres.
1 100 km à vélo, 7 000 mètres de dénivelés cumulés
Poissons délicieusement grillés en petit-déjeuner. Au fond, l'îlot de la lagune El Bibane - DR : M.S.
Avec le temps, cet établissement (classé 3 étoiles) mérite un coup de jeune et quelques travaux de fond. C’est prévu.
Rénovation ou pas, les résidents y sont et y restent. Tous habitués de longue date, ils viennent en dépit des incidents et autres bouleversements géo-politiques.
Le bungalow devient « leur » maison qu’ils retrouvent chaque année. Ils retrouvent aussi d'anciennes connaissances devenues au fil des ans des amis, des partenaires de pétanque, de parties de cartes ou de pêche à la ligne.
Au-delà de l'attraction des prix, ils viennent pour le jardin, pour ses bungalows.]b « C’est aussi pour ne pas se retrouver seul chez soi l’hiver » me confie Robert qui vit ici 5 mois par an avec une coupure pour les fêtes de fin d’année.
Et Josette qui vient de Belgique. 86 printemps. Elle en est à son 26e séjour. Elle était là durant la révolution de janvier 2011. « Je suis venue par l’Allemagne, il n’y avait plus de liaisons au départ de Belgique ».
L’année dernière elle s’était cassé le col du fémur en tombant dans son bungalow. « J’ai été très bien soignée à Zarzis, comme en Belgique, avec d’excellents médecins remarquablement équipés ». Josette est de retour cette année pour 5 mois avec sa canne. A l’heure où j’écris ces lignes, elle est au soleil dans son fauteuil devant son bungalow fleuri.
Rencontré à Zarzis, un petit groupe de cyclotouristes français, des Savoyards. Arrivés à Tunis par bateau, vélos sur le toit de leurs deux voitures. Ils avaient rejoint Tozeur via Kairouan.
Leur périple en deux roues - soit 1 100 kilomètres représentant 7 000 mètres de dénivelé - les avait amenés de Tozeur à Zarzis à travers les plaines arides, les oasis de montagne.
Après avoir contourné le Chott El-Jérid par le sud, ils avaient fait une pause, trois jours dans le désert. Leurs deux voitures conduites par des amis et un véhicule de la Garde Nationale les avaient suivis durant tout le voyage.
Des problèmes ? Un commentaire ? « Aucun problème. Nous n’avons jamais eu l’idée de cadenasser nos vélos. Nous avons vu des paysages qu’on n’aurait jamais imaginés. Notre dernière étape avec les pêcheurs de El Bibane et une nuit dans les bungalows de leur îlot était un moment inoubliable ».
El Bibane ? Jamais entendu parler. Deux jours plus tard, j’y suis au lever du soleil.
Rénovation ou pas, les résidents y sont et y restent. Tous habitués de longue date, ils viennent en dépit des incidents et autres bouleversements géo-politiques.
Le bungalow devient « leur » maison qu’ils retrouvent chaque année. Ils retrouvent aussi d'anciennes connaissances devenues au fil des ans des amis, des partenaires de pétanque, de parties de cartes ou de pêche à la ligne.
Au-delà de l'attraction des prix, ils viennent pour le jardin, pour ses bungalows.]b « C’est aussi pour ne pas se retrouver seul chez soi l’hiver » me confie Robert qui vit ici 5 mois par an avec une coupure pour les fêtes de fin d’année.
Et Josette qui vient de Belgique. 86 printemps. Elle en est à son 26e séjour. Elle était là durant la révolution de janvier 2011. « Je suis venue par l’Allemagne, il n’y avait plus de liaisons au départ de Belgique ».
L’année dernière elle s’était cassé le col du fémur en tombant dans son bungalow. « J’ai été très bien soignée à Zarzis, comme en Belgique, avec d’excellents médecins remarquablement équipés ». Josette est de retour cette année pour 5 mois avec sa canne. A l’heure où j’écris ces lignes, elle est au soleil dans son fauteuil devant son bungalow fleuri.
Rencontré à Zarzis, un petit groupe de cyclotouristes français, des Savoyards. Arrivés à Tunis par bateau, vélos sur le toit de leurs deux voitures. Ils avaient rejoint Tozeur via Kairouan.
Leur périple en deux roues - soit 1 100 kilomètres représentant 7 000 mètres de dénivelé - les avait amenés de Tozeur à Zarzis à travers les plaines arides, les oasis de montagne.
Après avoir contourné le Chott El-Jérid par le sud, ils avaient fait une pause, trois jours dans le désert. Leurs deux voitures conduites par des amis et un véhicule de la Garde Nationale les avaient suivis durant tout le voyage.
Des problèmes ? Un commentaire ? « Aucun problème. Nous n’avons jamais eu l’idée de cadenasser nos vélos. Nous avons vu des paysages qu’on n’aurait jamais imaginés. Notre dernière étape avec les pêcheurs de El Bibane et une nuit dans les bungalows de leur îlot était un moment inoubliable ».
El Bibane ? Jamais entendu parler. Deux jours plus tard, j’y suis au lever du soleil.
Avec les pêcheurs de la lagune El Bibane
Un village de bout du monde, le dernier village de pêcheurs de Tunisie.
800 habitants, 250 familles, 250 pêcheurs. En attendant ceux avec qui je dois embarquer, je bavarde avec Zouhir qui parle un excellent français. C’est lui qui a pris la responsabilité d’accueillir et de faire participer à une journée de pêche les rares touristes qui s’égarent jusqu'ici.
Il me parle de sa vie de pêcheur, de sa lagune.
Séparée de la mer par deux étroites péninsules qui ne se rencontrent pas, El Bibane (la porte en arabe) est une grande lagune de 39 000 hectares.
Entre les deux péninsules, neuf petits îlots. Sur l’un d’entre eux, il y a des maisons. Propriété de l’État, une grande partie de cette zone et l’exploitation des îlots sont données en concession à un privé. Le produit, la pêche, permet de salarier les pêcheurs de la lagune (non ceux qui vont en mer) et d’entretenir les îlots.
J’apprendrai par la suite que El Bibane fait partie des sites inclus dans la Convention de Ramsar (Iran) adoptée en 1972.
Elle engage les Etats à préserver dans leurs territoires les zones humides, leur faune, leur flore. En France, par exemple, les Baies de Somme et du Mont Saint-Michel, la Camargue, le Golfe de Morbihan sont, entre autres, inscrits dans cette Convention.
800 habitants, 250 familles, 250 pêcheurs. En attendant ceux avec qui je dois embarquer, je bavarde avec Zouhir qui parle un excellent français. C’est lui qui a pris la responsabilité d’accueillir et de faire participer à une journée de pêche les rares touristes qui s’égarent jusqu'ici.
Il me parle de sa vie de pêcheur, de sa lagune.
Séparée de la mer par deux étroites péninsules qui ne se rencontrent pas, El Bibane (la porte en arabe) est une grande lagune de 39 000 hectares.
Entre les deux péninsules, neuf petits îlots. Sur l’un d’entre eux, il y a des maisons. Propriété de l’État, une grande partie de cette zone et l’exploitation des îlots sont données en concession à un privé. Le produit, la pêche, permet de salarier les pêcheurs de la lagune (non ceux qui vont en mer) et d’entretenir les îlots.
J’apprendrai par la suite que El Bibane fait partie des sites inclus dans la Convention de Ramsar (Iran) adoptée en 1972.
Elle engage les Etats à préserver dans leurs territoires les zones humides, leur faune, leur flore. En France, par exemple, les Baies de Somme et du Mont Saint-Michel, la Camargue, le Golfe de Morbihan sont, entre autres, inscrits dans cette Convention.
L'îlot de la lagune El Bibane, un étonnement total
Le jour se lève, le ciel s’embrase quand j’embarque avec cinq pêcheurs dans une barque bien conçue pour leur travail, pas pour le tourisme.
Il suffit de s’accrocher et de trouver sur un rebord une place pour s’asseoir. Ils sont d’une gentillesse extrême. Ils m’aident. Leur zone de pêche dans l'ouverture de la lagune est proche.
Je découvre leur technique, unique, ancestrale, originale et bien astucieuse, la Bordigue. Ils édifient avec des grillages de longs couloirs qui se terminent en entonnoirs. Les poissons s'y engouffrent selon les marées, les vents, les courants.
En fin de parcours, ils sont piégés dans des nasses. Les Romains le faisaient déjà. Les jours de mauvaise mer, de tempête, la pêche est bonne. Ce jour-là il fait très beau.
Ils récupèrent dans une nasse une énorme tortue de mer piégée qu’ils rejettent à la mer et, en dépit du beau temps, ils ramassent un joli lot de dorades royales et un énorme crabe bleu qu’ils font griller à même le pont rien que pour moi.
Il est temps de découvrir cet îlot. Un étonnement total. Sur sept hectares, six jolies maisons blanches et bleues largement ouvertes sur une eau d’une transparence extrême.
Leur architecture s'inspire des troglodytes du continent. Elles sont propres et bien aménagées pour recevoir des hôtes. Il y a un marabout, lieu de pèlerinage respecté par les Tunisiens, une ruine romaine. L’ensemble a un charme fou.
J’oubliais, il y a aussi une piscine d’eau de mer (vide l’hiver). L’ancien concessionnaire voulait faire de cet îlot un club de vacances. Le projet a heureusement avorté. Son successeur, Mohamed Souei, entretient l’îlot avec les moyens du bord et le désir d'y trouver un complément de ressources en accueillant un public choisi, respectueux d’un éco-système fragile.
Le déjeuner préparé par deux femmes de pêcheurs est somptueux. J’en reviens pas. Comment ont-elles fait ?
Il est 17h30. La nuit va bientôt tomber. Il faut partir, quitter l’îlot, reprendre la mer pour le continent. A l’horizon de la lagune, le coucher de soleil est féerique.
Une française, Nicole Gilodi, a eu un véritable coup de cœur pour El Bibane. Elle y séjourne plusieurs fois par an. Elle a tous les contacts.
Nicole Gilodi : 06 77 85 57 68 - nicole.gilodi3@gmail.com
Et sur place, Zouhir : 00 216 98 212 556
Il suffit de s’accrocher et de trouver sur un rebord une place pour s’asseoir. Ils sont d’une gentillesse extrême. Ils m’aident. Leur zone de pêche dans l'ouverture de la lagune est proche.
Je découvre leur technique, unique, ancestrale, originale et bien astucieuse, la Bordigue. Ils édifient avec des grillages de longs couloirs qui se terminent en entonnoirs. Les poissons s'y engouffrent selon les marées, les vents, les courants.
En fin de parcours, ils sont piégés dans des nasses. Les Romains le faisaient déjà. Les jours de mauvaise mer, de tempête, la pêche est bonne. Ce jour-là il fait très beau.
Ils récupèrent dans une nasse une énorme tortue de mer piégée qu’ils rejettent à la mer et, en dépit du beau temps, ils ramassent un joli lot de dorades royales et un énorme crabe bleu qu’ils font griller à même le pont rien que pour moi.
Il est temps de découvrir cet îlot. Un étonnement total. Sur sept hectares, six jolies maisons blanches et bleues largement ouvertes sur une eau d’une transparence extrême.
Leur architecture s'inspire des troglodytes du continent. Elles sont propres et bien aménagées pour recevoir des hôtes. Il y a un marabout, lieu de pèlerinage respecté par les Tunisiens, une ruine romaine. L’ensemble a un charme fou.
J’oubliais, il y a aussi une piscine d’eau de mer (vide l’hiver). L’ancien concessionnaire voulait faire de cet îlot un club de vacances. Le projet a heureusement avorté. Son successeur, Mohamed Souei, entretient l’îlot avec les moyens du bord et le désir d'y trouver un complément de ressources en accueillant un public choisi, respectueux d’un éco-système fragile.
Le déjeuner préparé par deux femmes de pêcheurs est somptueux. J’en reviens pas. Comment ont-elles fait ?
Il est 17h30. La nuit va bientôt tomber. Il faut partir, quitter l’îlot, reprendre la mer pour le continent. A l’horizon de la lagune, le coucher de soleil est féerique.
Une française, Nicole Gilodi, a eu un véritable coup de cœur pour El Bibane. Elle y séjourne plusieurs fois par an. Elle a tous les contacts.
Nicole Gilodi : 06 77 85 57 68 - nicole.gilodi3@gmail.com
Et sur place, Zouhir : 00 216 98 212 556
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