Les optimistes qui pensaient que la période d’après-Covid serait synonyme de croissance abondante doivent revoir leur scénario au regard du ralentissement en cours. L’économie mondiale joue les funambules.
L’évolution des mois à venir va dépendre essentiellement de trois facteurs : (1) la capacité de la Chine à restaurer la confiance perdue de ses citoyens ; (2) le passage d’une politique budgétaire neutre en zone euro à une politique budgétaire expansionniste et, enfin (3) l’évolution de la consommation aux États-Unis.
Nous doutons que la Chine soit en mesure de relever le défi du ralentissement économique. Ce n’est pas une question d’argent. En théorie, le gouvernement central peut injecter autant de liquidités que nécessaire. Le problème c’est que même des milliards de yuans ne vont pas suffire pour restaurer la confiance des ménages qui est au plus bas en raison de l’effondrement du secteur immobilier.
Il faut rappeler que 60% de la richesse des ménages chinois est liée à l’immobilier. Dans le contexte actuel, il est assez légitime que les ménages préfèrent épargner plutôt que consommer.
La deuxième mauvaise nouvelle, c’est que la politique budgétaire est neutre en zone euro. Cela signifie qu’elle ne soutient pas la croissance économique. Pourtant, on en aurait besoin sachant que la zone euro est au bord de la récession technique (deux trimestres consécutifs de contraction du PIB).
Les derniers indicateurs d’activité PMI pour les services et le secteur manufacturier laissent peu d’espoir à court terme. Il est probable que l’activité économique soit en contraction au quatrième trimestre.
Malheureusement, les États européens ne semblent pas décider à envisager une politique de soutien ciblée et coordonnée. Ici et là, on commence à débattre de l’opportunité de soutenir l’économie, comme en Allemagne. Mais aucune mesure concrète ne semble être envisagée à court terme. La zone euro est certainement condamnée à entrer en stagflation.
Enfin, l’économie américaine montre des signes d’essoufflement à cause du consommateur américain. La semaine dernière, la confiance du consommateur américain publiée par le Conference Board a chuté à un point bas de quatre mois en septembre.
La hausse des taux d’intérêt, la flambée des prix de l’essence et la reprise du paiement des prêts étudiants à partir de ce mois pèsent sur les ménages américains. En revanche, une récession semble exclue (c’est la bonne nouvelle de la semaine). La Fed n’envisage plus ce scénario depuis le 26 juillet dernier et, dans la foulée, la plupart des intervenants de marché se sont alignés et ont opté pour l’hypothèse du soft landing (ou atterrissage en douceur de l’économie américaine).
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Dollar, Euro : le point technique
L’Institut de la Finance Internationale, qui est très respecté pour ses prévisions Forex, anticipe que l’euro va chuter sous la parité. C’est compliqué à court terme, selon nous.
Il faudrait pour que cela se réalise que la zone euro connaisse une récession profonde, ce qui n’est le scénario de personne à ce stade.
L’euro devrait également continuer de perdre du terrain face au dollar canadien. La devise du Canada est soutenue par la hausse continue des prix du baril de pétrole (+38% en trois mois). Tout indique que le marché pétrolier va rester sur une trajectoire haussière d’ici la fin de l’année.
Selon les anticipations de Bloomberg, il faudrait trois millions de barils par jour supplémentaires pour que le marché renoue avec l’équilibre.
Enfin, un mot sur les devises émergentes. La bonne surprise de l’année 2023, c’est que les devises d’Amérique latine s’en sortent plutôt très bien. Il y a encore quelques années de cela, les pays d’Amérique latine connaissaient une inflation galopante et étaient parfois contraints d’opérer des dévaluations coûteuses. Ce n’est plus le cas.
Le peso colombien est par exemple en hausse de 20% face au dollar américain et de 16% face à l’euro.
|
SUPPORTS HEBDO |
RESISTANCES HEBDO |
||
|
S1 |
S2 |
R1 |
R2 |
EUR/USD |
1,0450 |
1,0390 |
1,0650 |
1,0701 |
EUR/GBP |
0,8501 |
0,8466 |
0,8788 |
0,8813 |
EUR/CAD |
1,4009 |
1,3980 |
1,4345 |
1,4409 |
EUR/JPY |
155,13 |
154,91 |
158,89 |
159,50 |
Les annonces à suivre
Rappelons que la Fed a besoin d’un marché de l’emploi en ralentissement marqué pour mettre fin définitivement au cycle de hausse des taux. A cet égard, les indicateurs du mois d’août sont encourageants : hausse du taux de chômage à 3,8% contre 3,5% en juillet et créations d’emplois en chute à seulement 187 000 contre une moyenne autour de 400 000 dans la période suivant immédiatement les confinements Covid.
La Fed espère que la tendance va se confirmer avec les chiffres du mois de septembre qui seront publiés ce vendredi à 14h30.
Jour |
Heure |
Pays |
Indicateur |
A quoi s’attendre ? |
Impact |
02/10 |
16:00 |
Etats-Unis |
Indice ISM manufacturier (Septembre) |
Précédent en contraction à 47,2. |
Moyen |
04/10 |
14:15 |
Etats-Unis |
Enquête ADP sur l’emploi privé (Septembre) |
Précédent à 177K. C’est désormais considéré comme un mauvais baromètre du marché de l’emploi aux Etats-Unis. Sa publication entraîne peu de mouvements de marché. |
Faible |
06/10 |
14:30 |
Etats-Unis |
Rapport sur l’emploi du Département du Travail (Septembre) |
Le rythme des créations d’emploi a chuté à 200 000. C’est honorable au regard du cycle économique. Mais un ralentissement plus prononcé pourrait forcer la Fed à assouplir sa politique monétaire. A surveiller. |
Elevé |
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