« Notre objectif est de mobiliser et de faire réagir toutes les forces possibles pour sauver nos entreprises qui représentent, avant l’industrie sucrière, le premier secteur d’exportation de notre île. »
Au nom de la Confédération pour la Relance de l’Activité Touristique et Economique de la Réunion – CRATER (1) - elle a adressé une proposition de plan d’urgence pour le secteur touristique de la Réunion aux ministres de l’Outre-mer et du Tourisme, au Président de la Région Réunion, à la Présidente du département et au Préfet de la Réunion.
TourMag.com – Quel message adressez-vous aux responsables politiques ?
Catherine Frécaut : « Nous alertons le monde politique sur le naufrage de notre secteur. L’épidémie qui a frappé l’île de la Réunion a provoqué l’effondrement de l’économie touristique locale. Le battage médiatique a été d’une telle ampleur que tous nos clients potentiels se sont reportés vers d’autres destinations.
Nous entrons maintenant dans la haute saison où nous réalisons traditionnellement 2/3 du chiffre annuel. Malheureusement nous n’avons aucune visibilité sur l’avenir. Notre objectif est de mobiliser et de faire réagir toutes les forces possibles pour sauver nos entreprises qui représentent, avant l’industrie sucrière, le premier secteur d’exportation de notre île. »
T.M.com - Que fait ressortir votre bilan de la situation ?
C.F. : « Nous avons assisté à une chute massive des réservations aériennes, moins 30 % en quatre mois – et la clientèle affinitaire - rapprochement familial notamment - a elle-même chuté de 20 % depuis juillet. Les agences réceptives n’ont aucune perspective de reprise, moins 80 % en moyenne depuis mars dernier.
Fin août, le tiers de la capacité hôtelière de l’île a fermé provisoirement ou définitivement. 350 emplois ont disparu à la suite de ces fermetures. Le chiffre d’affaires des Gîtes de Montagne et Gîtes de France a chuté de 40 %. La filière transport de tourisme est l’une des plus touchées. Les entreprises ne peuvent plus faire face à leurs échéances financières, les investissements sont stoppés et des plans sociaux sont envisagés.
Dans le secteur des loisirs certaines filières sont plus touchées ; on voit des chutes qui peuvent atteindre les 90 % dans les activités de randonnées, de canyoning, de découverte de l’île en bus, de pêche au gros, de découvertes en ULM etc. »
T.M. com – L’île a cependant bénéficié d’importants soutiens de l’Etat ?
C.F. : « Nous avons en effet bénéficié de 60 M€ à travers le Fonds de Secours. Des interventions ont été faites auprès des banques pour le report des échéances, des moratoires ont été consentis sur les dettes fiscales et sociales. Toutes ces mesures de soutien aux entreprises ont été remarquables au début de la crise.
Mais la crise qui devait être passagère semble s’installer. Ces mesures temporaires n’ont pas concerné toutes les sociétés. Les plafonds ont été rapidement atteints pour les entreprises moyennes.
De plus ces mesures ont été trop lourdes et trop complexes à mettre en œuvre pour de nombreuses petites entreprises. Nous risquons de perdre 4 000 emplois directs d’ici la fin de l’année alors que les efforts de l’Etat avaient comme objectif la préservation de l’outil de travail et de l’emploi. »
T.M.com – Que demandez-vous aux pouvoirs publics ?
C.F. : « Des informations et une communication précises sur la crise sanitaire et la lutte préventive ainsi qu’une meilleure coordination entre les services impliqués. Nous voulons
prouver que tout est mis en œuvre pour éviter une nouvelle flambée épidémique.
Nous demandons à nos institutions une révision des modalités d’attribution du Fonds de Secours afin de sauver nos entreprises et le secteur du Tourisme à la Réunion. Nous demandons que les grandes entreprises et les groupes qui représentent le tiers du secteur hôtelier ne soient pas exclus de ce dispositif. Enfin, nous demandons des moyens financiers pour relancer nos ventes. »
T.M.com. Vous évoquiez en juillet dernier des tournées dans les agences de voyages de la métropole. On en est ce projet ?
C.F. : « Nous souhaitons en effet réaliser des actions terrain, du type « tournée des ambassadeurs » ou « road shows » à travers lesquelles nous irons à la rencontre des agences de voyages de la métropole afin de redonner aux vendeurs l’envie de vendre notre île.
Nous proposons à ce sujet des prises en charge partagée entre l’Etat, la Région Réunion et les professionnels du tourisme. Qu’ils soient Réunionnais ou Métropolitains les professionnels doivent être solidaires des actions de remise sur le marché du produit Réunion.
T.M.com – Que répondez-vous aux agents de voyages responsables auprès de leurs clients qui hésitent à vendre votre destination par crainte de poursuites ?
C.F. : « Cette responsabilité est, en effet, un frein à la vente. Mais tout de même, c’est de notoriété publique : le client qui part à la Réunion sait qu’il y a le chikungunya. Le risque, d’après ce que disent les services sanitaires est de 1 pour 10 000. Je propose d’étudier auprès des compagnies d’assurances le surcoût de RC qui serait nécessaire pour couvrir l’agent de voyages qui vend des forfaits à la Réunion… »
TourMag.com – Quel message adressez-vous aux responsables politiques ?
Catherine Frécaut : « Nous alertons le monde politique sur le naufrage de notre secteur. L’épidémie qui a frappé l’île de la Réunion a provoqué l’effondrement de l’économie touristique locale. Le battage médiatique a été d’une telle ampleur que tous nos clients potentiels se sont reportés vers d’autres destinations.
Nous entrons maintenant dans la haute saison où nous réalisons traditionnellement 2/3 du chiffre annuel. Malheureusement nous n’avons aucune visibilité sur l’avenir. Notre objectif est de mobiliser et de faire réagir toutes les forces possibles pour sauver nos entreprises qui représentent, avant l’industrie sucrière, le premier secteur d’exportation de notre île. »
T.M.com - Que fait ressortir votre bilan de la situation ?
C.F. : « Nous avons assisté à une chute massive des réservations aériennes, moins 30 % en quatre mois – et la clientèle affinitaire - rapprochement familial notamment - a elle-même chuté de 20 % depuis juillet. Les agences réceptives n’ont aucune perspective de reprise, moins 80 % en moyenne depuis mars dernier.
Fin août, le tiers de la capacité hôtelière de l’île a fermé provisoirement ou définitivement. 350 emplois ont disparu à la suite de ces fermetures. Le chiffre d’affaires des Gîtes de Montagne et Gîtes de France a chuté de 40 %. La filière transport de tourisme est l’une des plus touchées. Les entreprises ne peuvent plus faire face à leurs échéances financières, les investissements sont stoppés et des plans sociaux sont envisagés.
Dans le secteur des loisirs certaines filières sont plus touchées ; on voit des chutes qui peuvent atteindre les 90 % dans les activités de randonnées, de canyoning, de découverte de l’île en bus, de pêche au gros, de découvertes en ULM etc. »
T.M. com – L’île a cependant bénéficié d’importants soutiens de l’Etat ?
C.F. : « Nous avons en effet bénéficié de 60 M€ à travers le Fonds de Secours. Des interventions ont été faites auprès des banques pour le report des échéances, des moratoires ont été consentis sur les dettes fiscales et sociales. Toutes ces mesures de soutien aux entreprises ont été remarquables au début de la crise.
Mais la crise qui devait être passagère semble s’installer. Ces mesures temporaires n’ont pas concerné toutes les sociétés. Les plafonds ont été rapidement atteints pour les entreprises moyennes.
De plus ces mesures ont été trop lourdes et trop complexes à mettre en œuvre pour de nombreuses petites entreprises. Nous risquons de perdre 4 000 emplois directs d’ici la fin de l’année alors que les efforts de l’Etat avaient comme objectif la préservation de l’outil de travail et de l’emploi. »
T.M.com – Que demandez-vous aux pouvoirs publics ?
C.F. : « Des informations et une communication précises sur la crise sanitaire et la lutte préventive ainsi qu’une meilleure coordination entre les services impliqués. Nous voulons
prouver que tout est mis en œuvre pour éviter une nouvelle flambée épidémique.
Nous demandons à nos institutions une révision des modalités d’attribution du Fonds de Secours afin de sauver nos entreprises et le secteur du Tourisme à la Réunion. Nous demandons que les grandes entreprises et les groupes qui représentent le tiers du secteur hôtelier ne soient pas exclus de ce dispositif. Enfin, nous demandons des moyens financiers pour relancer nos ventes. »
T.M.com. Vous évoquiez en juillet dernier des tournées dans les agences de voyages de la métropole. On en est ce projet ?
C.F. : « Nous souhaitons en effet réaliser des actions terrain, du type « tournée des ambassadeurs » ou « road shows » à travers lesquelles nous irons à la rencontre des agences de voyages de la métropole afin de redonner aux vendeurs l’envie de vendre notre île.
Nous proposons à ce sujet des prises en charge partagée entre l’Etat, la Région Réunion et les professionnels du tourisme. Qu’ils soient Réunionnais ou Métropolitains les professionnels doivent être solidaires des actions de remise sur le marché du produit Réunion.
T.M.com – Que répondez-vous aux agents de voyages responsables auprès de leurs clients qui hésitent à vendre votre destination par crainte de poursuites ?
C.F. : « Cette responsabilité est, en effet, un frein à la vente. Mais tout de même, c’est de notoriété publique : le client qui part à la Réunion sait qu’il y a le chikungunya. Le risque, d’après ce que disent les services sanitaires est de 1 pour 10 000. Je propose d’étudier auprès des compagnies d’assurances le surcoût de RC qui serait nécessaire pour couvrir l’agent de voyages qui vend des forfaits à la Réunion… »
(1) La CRATER regroupe l’ARGAT (association des guides de montagne), l’ARPROMER (association des professionnels de la mer), le CEDIV (les agences indépendantes) le Club de la Grande Hôtellerie, la Fédération du Tourisme, les Gîtes de France Réunion, les Gîtes de Montagne, l’Hôtellerie Créole Familiale et Indépendante, les Loisirs Accueil , la Maison de la Montagne et de la Mer, l’Office de Tourisme de Saint-Paul, le SNAV et le SYPRAL (Syndicat Professionnel des Activités de Loisirs qui regroupe les activités de terre (randonnée, canyoning, VTT, équitation etc.), mer (plongée, observation des fonds sous-marins), air (ULM, parapente etc.).