"Nous avons payé le 15 mars 2020 un BSP énorme, où aucun billet n'a volé. Nous allons payer le BSP au 31 mars 2020, où là aussi aucun billet ne sera volé. Jusqu'à quand ?" - Photo DR
TourMaG.com - L'ensemble de vos clients ont-ils été rapatriés ?
Laurent Abitbol : Presque tous nos clients ont été rapatriés.
Nous avons affrété des appareils sur Louxor, le Cap Vert. Toute l'Amérique est rentrée, toute l'Europe est rentrée.
Il nous restait deux personnes en Nouvelle-Zélande où la situation a été un peu plus compliquée. D'autres que nous avons eu du mal à contacter. Mais à 99% les clients sont revenus en France. De ce côté là, c'est géré.
TourMaG.com - Désormais vous gérez les annulations ?
Laurent Abitbol : Pour les reports avec l'à-valoir mis en place par le gouvernement, il n'y a pas de problème. Nous reportons sur 18 mois comme le prévoit l'ordonnance qui sera présentée mercredi (25 mars 2020, ndlr) en conseil des Ministres.
Et pour les clients qui annulent, nous appliquons les frais. Ceux qui veulent annuler, pas de problème, mais nous appliquons les frais. Les clients ont tout intérêt à reporter.
Laurent Abitbol : Presque tous nos clients ont été rapatriés.
Nous avons affrété des appareils sur Louxor, le Cap Vert. Toute l'Amérique est rentrée, toute l'Europe est rentrée.
Il nous restait deux personnes en Nouvelle-Zélande où la situation a été un peu plus compliquée. D'autres que nous avons eu du mal à contacter. Mais à 99% les clients sont revenus en France. De ce côté là, c'est géré.
TourMaG.com - Désormais vous gérez les annulations ?
Laurent Abitbol : Pour les reports avec l'à-valoir mis en place par le gouvernement, il n'y a pas de problème. Nous reportons sur 18 mois comme le prévoit l'ordonnance qui sera présentée mercredi (25 mars 2020, ndlr) en conseil des Ministres.
Et pour les clients qui annulent, nous appliquons les frais. Ceux qui veulent annuler, pas de problème, mais nous appliquons les frais. Les clients ont tout intérêt à reporter.
"Nous avons payé nos fournisseurs jusqu'au 29 février 2020"
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TourMaG.com - Quel sera l’impact financier pour le Groupe ? Etes-vous en mesure de tenir ?
Laurent Abitbol : Nous sommes à zéro actuellement. Nous sommes un Groupe important, solide avec des actionnaires solides. Je ne peux pas dire quelles seront les pertes.
Les frais sont aussi limités car nous avons peu d'argent qui sort de l'entreprise avec les mesures de chômage partiel, le report des loyers, des charges...
Nous avons payé nos fournisseurs jusqu'au 29 février 2020. Tout le monde a été payé, c'est important de payer les gens. Idem chez Selectour.
TourMaG.com - A quoi correspondent ces règlements exactement ?
Laurent Abitbol : Nous avons demandé à nos agences de payer les départs partis. Tout ce qui est parti sera payé, que ce soit pour Havas Voyages ou Selectour. Nous avons payé 99%, et ce qui correspond aux départs de début mars, nous le réglerons le 20 avril 2020.
TourMaG.com - Quid des voyages qui seront reportés et dont le solde n'a pas été encore réglé par les clients ?
Laurent Abitbol : Comme je viens de l'expliquer, nous paierons les départs partis. Nous ne pouvons pas payer avec l'argent que nous n'avons pas puisque les clients ne nous ont pas payé les soldes.
Laurent Abitbol : Nous sommes à zéro actuellement. Nous sommes un Groupe important, solide avec des actionnaires solides. Je ne peux pas dire quelles seront les pertes.
Les frais sont aussi limités car nous avons peu d'argent qui sort de l'entreprise avec les mesures de chômage partiel, le report des loyers, des charges...
Nous avons payé nos fournisseurs jusqu'au 29 février 2020. Tout le monde a été payé, c'est important de payer les gens. Idem chez Selectour.
TourMaG.com - A quoi correspondent ces règlements exactement ?
Laurent Abitbol : Nous avons demandé à nos agences de payer les départs partis. Tout ce qui est parti sera payé, que ce soit pour Havas Voyages ou Selectour. Nous avons payé 99%, et ce qui correspond aux départs de début mars, nous le réglerons le 20 avril 2020.
TourMaG.com - Quid des voyages qui seront reportés et dont le solde n'a pas été encore réglé par les clients ?
Laurent Abitbol : Comme je viens de l'expliquer, nous paierons les départs partis. Nous ne pouvons pas payer avec l'argent que nous n'avons pas puisque les clients ne nous ont pas payé les soldes.
"Quand au journal de 20h, un Premier Ministre parle de nous, c'est grandiose"
TourMaG.com - Etes-vous satisfait d'avoir abouti à cette fameuse ordonnance sur l'à-valoir ?
Laurent Abitbol : Nous avons réalisé un gros boulot. Patrice Caradec (Bravo Club qui appartient à un groupe italien) a proposé l'idée italienne de reporter les voyages.
Après Jean-François Rial (Groupe Voyageurs du Monde) qui a été présent, a contacté Bruno Le Maire, ministre de l'Économie qui lui a dit banco sur le principe.
De mon côté j'ai été voir Nicolas Sarkozy (ex-Président de la République française, ndlr) qui m'a répondu par sms : "Venez me voir, je vous aiderai, amitiés sincères, Nicolas Sarkozy".
Je l'ai rencontré, accompagné d'Alain Capestan (Voyageurs du Monde). Nicolas Sarkozy a directement appelé le chef de cabinet de Bruno Le Maire. Nous avons parlé 20 secondes avec l'ancien Président de la République et il a tout compris de notre profession. Il a été exceptionnel. Il a dit les mots justes.
Jean-François Rial et René-Marc Chikli ont négocié directement avec les Ministres les détails du contenu de l'ordonnance.
Les Entreprises du Voyage, représentées par Jean-Pierre Mas et Valérie Boned ainsi qu'Hervé Tilmont, secrétaire général du SETO nous ont vraiment beaucoup aidés pour que le texte soit présenté au Conseil des Ministres demain mercredi.
Quand, au journal de 20h, un Premier Ministre parle de nous, agent de voyages, c'est quand même grandiose. Cela ne s'est jamais fait. Lorsque nous sommes tous ensemble, liés, ça marche.
Comme j'ai toujours dit depuis longtemps, le lobbying politique c'est tellement important pour notre profession.
J'ai été vivement critiqué lorsque Nicolas Sarkozy a participé au Congrès Selectour de Lyon... J'ai voulu mettre dans Selectour le lobbying politique.
Maintenant je suis très content de connaître ces politiques. C'est là que nous arrivons à faire progresser des projets de loi, et nous en avons un exemple concret, avec l'intervention du Premier Ministre au journal de 20h.
Laurent Abitbol : Nous avons réalisé un gros boulot. Patrice Caradec (Bravo Club qui appartient à un groupe italien) a proposé l'idée italienne de reporter les voyages.
Après Jean-François Rial (Groupe Voyageurs du Monde) qui a été présent, a contacté Bruno Le Maire, ministre de l'Économie qui lui a dit banco sur le principe.
De mon côté j'ai été voir Nicolas Sarkozy (ex-Président de la République française, ndlr) qui m'a répondu par sms : "Venez me voir, je vous aiderai, amitiés sincères, Nicolas Sarkozy".
Je l'ai rencontré, accompagné d'Alain Capestan (Voyageurs du Monde). Nicolas Sarkozy a directement appelé le chef de cabinet de Bruno Le Maire. Nous avons parlé 20 secondes avec l'ancien Président de la République et il a tout compris de notre profession. Il a été exceptionnel. Il a dit les mots justes.
Jean-François Rial et René-Marc Chikli ont négocié directement avec les Ministres les détails du contenu de l'ordonnance.
Les Entreprises du Voyage, représentées par Jean-Pierre Mas et Valérie Boned ainsi qu'Hervé Tilmont, secrétaire général du SETO nous ont vraiment beaucoup aidés pour que le texte soit présenté au Conseil des Ministres demain mercredi.
Quand, au journal de 20h, un Premier Ministre parle de nous, agent de voyages, c'est quand même grandiose. Cela ne s'est jamais fait. Lorsque nous sommes tous ensemble, liés, ça marche.
Comme j'ai toujours dit depuis longtemps, le lobbying politique c'est tellement important pour notre profession.
J'ai été vivement critiqué lorsque Nicolas Sarkozy a participé au Congrès Selectour de Lyon... J'ai voulu mettre dans Selectour le lobbying politique.
Maintenant je suis très content de connaître ces politiques. C'est là que nous arrivons à faire progresser des projets de loi, et nous en avons un exemple concret, avec l'intervention du Premier Ministre au journal de 20h.
BSP : "Jusqu'à quand cette folie va-t-elle continuer ?"
TourMaG.com - Quelle est votre position sur le BSP ?
Laurent Abitbol : C'est le gros problème. Nous avons payé le 15 mars 2020 un BSP énorme où aucun billet n'a volé. Nous allons payer le BSP au 31 mars 2020 où là aussi, aucun billet ne sera volé. Jusqu'à quand ?
Jusqu'à quand cette folie va continuer ? Nous avons peur ! J'aimerais que nos instances professionnelles nous donnent des directives claires et nettes sur ce sujet.
Nous avons à faire à des personnes qui n'ont aucune conscience de ce que nous représentons, qui se fichent complètement de ce que nous sommes, qu'il y a des familles derrière, des personnes qui travaillent et qui ne pensent qu'à eux-mêmes.
Il est clair que la loi changera là-dessus et heureusement.
Dans ce contexte, je souhaite quand même souligner qu'Air France a été présente. Tunisair a été aussi exceptionnelle avec ses moyens, la compagnie a rapatrié tous ses clients. Ce n'est pas le cas de toutes les compagnies, mais nous en reparlerons plus tard, lorsque tout ça sera fini.
Laurent Abitbol : C'est le gros problème. Nous avons payé le 15 mars 2020 un BSP énorme où aucun billet n'a volé. Nous allons payer le BSP au 31 mars 2020 où là aussi, aucun billet ne sera volé. Jusqu'à quand ?
Jusqu'à quand cette folie va continuer ? Nous avons peur ! J'aimerais que nos instances professionnelles nous donnent des directives claires et nettes sur ce sujet.
Nous avons à faire à des personnes qui n'ont aucune conscience de ce que nous représentons, qui se fichent complètement de ce que nous sommes, qu'il y a des familles derrière, des personnes qui travaillent et qui ne pensent qu'à eux-mêmes.
Il est clair que la loi changera là-dessus et heureusement.
Dans ce contexte, je souhaite quand même souligner qu'Air France a été présente. Tunisair a été aussi exceptionnelle avec ses moyens, la compagnie a rapatrié tous ses clients. Ce n'est pas le cas de toutes les compagnies, mais nous en reparlerons plus tard, lorsque tout ça sera fini.
"Je ne pense pas qu'il y aura une saison d' été pour nous"
TourMaG.com - Cette crise va forcément affecter des entreprises, êtes-vous inquiet pour l'APST ?
Laurent Abitbol : Il n'y a pas de dépôt de bilan aujourd'hui. Je suis moins inquiet car tout est arrêté. Les entreprises se sont mis en pause : elles ne paient plus les loyers, les salaires... C'est une pause aussi pour l'APST.
Et puis l'association a bien géré le dossier Thomas Cook, il faut arrêter de toujours critiquer. Et franchement l'APST est bien gérée par Alix Philipon (la présidente, ndlr) et ses équipes.
TourMaG.com - Comment voyez-vous l'avenir ?
Laurent Abitbol : Le plus dur va être le re-démarrage. Pour moi, notre métier va repartir en juin ou juillet mais pour des réservations en novembre, décembre.
Je ne pense pas qu'il y aura un été pour nous, car après tout ça, tous les pays ne seront pas ouverts, les voyagistes ne seront peut-être pas organisés pour ouvrir les Clubs Vacances, les hôtels ne seront peut-être pas prêts... Pour moi, les rentrées ne vont pas être là jusqu'en septembre, octobre 2020.
Je vois mal un redémarrage immédiat. Les avions ne pourront peut-être pas voler rapidement, il y aura des problèmes d'appareils, de pilotes...
Laurent Abitbol : Il n'y a pas de dépôt de bilan aujourd'hui. Je suis moins inquiet car tout est arrêté. Les entreprises se sont mis en pause : elles ne paient plus les loyers, les salaires... C'est une pause aussi pour l'APST.
Et puis l'association a bien géré le dossier Thomas Cook, il faut arrêter de toujours critiquer. Et franchement l'APST est bien gérée par Alix Philipon (la présidente, ndlr) et ses équipes.
TourMaG.com - Comment voyez-vous l'avenir ?
Laurent Abitbol : Le plus dur va être le re-démarrage. Pour moi, notre métier va repartir en juin ou juillet mais pour des réservations en novembre, décembre.
Je ne pense pas qu'il y aura un été pour nous, car après tout ça, tous les pays ne seront pas ouverts, les voyagistes ne seront peut-être pas organisés pour ouvrir les Clubs Vacances, les hôtels ne seront peut-être pas prêts... Pour moi, les rentrées ne vont pas être là jusqu'en septembre, octobre 2020.
Je vois mal un redémarrage immédiat. Les avions ne pourront peut-être pas voler rapidement, il y aura des problèmes d'appareils, de pilotes...
"Chacun a bien fait son boulot et nous pouvons être fiers de notre profession"
TourMaG.com - Le groupe Marietton Developement va-t-il mettre en suspens ses projets de rachats ?
Laurent Abitbol : Non, au contraire. Je vous rappelle que mon actionnaire Certares vient de prendre une participation dans TripAdvisor.
Certares continue d'investir, c'est peut-être dans des crises de ce type que nous pouvons réaliser des regroupements importants.
Il y a une équipe de financiers qui travaillent et continuent de travailler sur ces dossiers dans notre groupe. Il y aura plein d'occasions qui feront que nous pourrons continuer à nous associer avec d'autres entreprises dans le futur.
TourMaG.com - Cette crise ne soulève-t-elle pas, encore une fois, la problématique des délais de paiement pour les TO ?
Laurent Abitbol : Les tour-opérateurs ont été payés comme je vous l'ai dit jusqu'au 29 février 2020. Ils ont pris en charge les affrètements, mais certaines agences ont aussi dû mettre la main à la poche, tout le monde a mis sa part.
Le chiffre d'affaires des séjours vendus par les tour-opérateurs chez Selectour et Havas Voyages c'est 11%, 15% maximum. Sur six milliards de volume d'affaires réalisé par Selectour et Havas Voyages, les TO représentent 900 000 millions d'euros.
Les TO doivent rapatrier. Mais nous avons aussi de nombreux packages dynamiques que nous devons gérer et chacun a fait son travail.
Chacun a bien fait son boulot et nous pouvons être fiers de notre profession aujourd'hui.
Laurent Abitbol : Non, au contraire. Je vous rappelle que mon actionnaire Certares vient de prendre une participation dans TripAdvisor.
Certares continue d'investir, c'est peut-être dans des crises de ce type que nous pouvons réaliser des regroupements importants.
Il y a une équipe de financiers qui travaillent et continuent de travailler sur ces dossiers dans notre groupe. Il y aura plein d'occasions qui feront que nous pourrons continuer à nous associer avec d'autres entreprises dans le futur.
TourMaG.com - Cette crise ne soulève-t-elle pas, encore une fois, la problématique des délais de paiement pour les TO ?
Laurent Abitbol : Les tour-opérateurs ont été payés comme je vous l'ai dit jusqu'au 29 février 2020. Ils ont pris en charge les affrètements, mais certaines agences ont aussi dû mettre la main à la poche, tout le monde a mis sa part.
Le chiffre d'affaires des séjours vendus par les tour-opérateurs chez Selectour et Havas Voyages c'est 11%, 15% maximum. Sur six milliards de volume d'affaires réalisé par Selectour et Havas Voyages, les TO représentent 900 000 millions d'euros.
Les TO doivent rapatrier. Mais nous avons aussi de nombreux packages dynamiques que nous devons gérer et chacun a fait son travail.
Chacun a bien fait son boulot et nous pouvons être fiers de notre profession aujourd'hui.
TourMaG.com - Le mot de la fin ?
Laurent Abitbol : La profession est vraiment solidaire. Je n'ai jamais vu cela, nous voyons des relations amicales qui se mettent en marche... J'aime voir la profession comme ça.
Laurent Abitbol : La profession est vraiment solidaire. Je n'ai jamais vu cela, nous voyons des relations amicales qui se mettent en marche... J'aime voir la profession comme ça.