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Le GIE CEDIV devient coopérative mais... gardera son "grain de folie" !

L'interview d'Adriana Minchella, présidente du CEDIV


C'est passé quasiment inaperçu. A l'occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux, Adriana Minchella, présidente du CEDIV, a annoncé le changement de statut du réseau qui devient coopérative... et renforce ses liens avec Selectour !


le Vendredi 3 Février 2017

Adriana Minchella, à droite, en compagnie d'Isabelle Cordier et  France Line Michon (FRAM), lors de la présentation des voeux 2017 à Paris - DR : JDL
Adriana Minchella, à droite, en compagnie d'Isabelle Cordier et France Line Michon (FRAM), lors de la présentation des voeux 2017 à Paris - DR : JDL
TourMaG.com - Vous avez dit coopérative pour le CEDIV ?

Adriana Minchella :
J’ai besoin de faire un tout petit historique. En 2003, nous étions une association qui s’était créée face aux dispositions d’Air France vis-à-vis des agences de voyages.

C’était très politique et pour répondre au CETO, nous nous sommes rassemblés en tant qu’agences indépendantes du SNAV, sous le nom de CEDIV.

Nous voulions faire entendre notre voix, parce que, visiblement, on ne nous écoutait pas.

Petit à petit, les choses ont évolué. Nous nous sommes notamment posé la question d’appartenir à une association qui ne parlait que politique et qui ne pouvait pas en faire le pendant d’un syndicat qui existait déjà.

Donc, nous avons préféré nous servir de cette entité nouvellement créée pour exister aux niveaux des agences de voyages et leur apporter une source de revenus. Le problème étant que négocier tout seul, c’est toujours très difficile. Et nous sommes alors rapprochés de Manor...

CEDIV devient une Société Anonyme

TourMaG.com - Pourquoi Manor ?

A.M. :
A l’époque, ce réseau était une entité qui correspondait à la nôtre. Ils étaient indépendants, certes plus orientés vers la partie « affaires » du secteur, tandis que nous étions davantage tourisme.

Mais nous n’avions pas besoin de CRF, pas besoin d’outils… En fait, nous étions encore dans l’utopie.

Pour nous, les choses ont évolué très vite. Nous nous sommes rendus compte que les agences ne pouvaient pas continuer à vivre sans s’adosser à une structure qui soit efficace, rapide et qui apporte du répondant.

Nous avons travaillé sur les outils technologiques et nous en avons parlé avec Manor. Seulement, dans ce réseau, nous ne représentions qu’une voix, comme tous les autres.

Nous n’étions pas une entité à part entière. Et c’était très difficile de faire évoluer tout ça. Lorsque nous parlions de centrale de paiements, ils avaient du mal, au même titre que lorsque nous parlions « technologie gratuite ».

Chez nous, tous les outils sont gratuits. Pas chez Manor. De plus, nous n’avons pas besoin des mêmes outils…

Vint l’affaire Marsans et ses conséquences désastreuses pour nous, petites agences indépendantes. Du coup, nous avons demandé à Manor de travailler sur une formule de centrale de paiements… et cela n’a pas donné de résultats très brillants.

Du coup, le hasard aidant, j’ai discuté fortuitement avec Didier Calas, membre d’Afat à l’époque et lui ai confié notre problème.

Et au fil des conversations, ils nous ont proposé de nous associer à leur centrale de paiements !

Jean-Pierre Mas a trouvé aussi que c’était une bonne idée et au fil du temps, nous sommes rapprochés les uns des autres.

Après la centrale de paiements, nous avons trouvé que c’était une bonne idée de mener des négociations communes.

Sauf qu’eux sont « coopérative » et nous « GIE ». Et un GIE ne peut pas rentrer dans une coopérative. Donc nous sommes passés par l’Alliance « T ». Et nous avons bénéficié d’un certain nombre d’avantages. Mais pas de tous, n’étant toujours pas coopérateurs !

Le GIE a été très bénéfique (...) mais il fallait aller plus loin

TourMaG.com - D’où ce passage à la forme coopérative...

A.M. :
Exactement. Et nous voulons aller vite. D’autant que, vous le savez, nous avons une structure « low cost ».

Le GIE, à l’époque, a été très bénéfique pour nous : nous avons pu avancer, mettre en place des outils, mais il fallait aller plus loin.

Notamment parce que les membres d’un GIE sont responsables des dettes du GIE. Et nous nous sommes aperçus que cela posait certains problèmes vis-à-vis des nouveaux entrants.

Et pourquoi pas devenir une coopérative, sous régime de Société Anonyme ? Ce qui s’est passé en juin dernier, avec une mise en place au 1er janvier 2017 !

TourMaG.com - Très bien, mais quid du CEDIV ?

A.M: Nous restons une entité à part entière. Le CEDIV aujourd’hui reste le CEDIV. Mais je tiens à ce qu’il n’y ait pas de malentendus. Nous avons un administrateur, Laurent Abitbol, qui par ailleurs, est aussi président de Selectour.

Mais au CEDIV, il reste purement et simplement administrateur. Il ne dirige pas notre réseau, que ce soit très clair.

Maintenant, il est clair que nous gardons une cohérence avec ce que nous avons fait jusqu’à présent. Nous avons été proches de Selectour, peut-être devons-nous encore renforcer nos liens.

C’est une discussion qu’il est impératif d’avoir afin de déterminer certaines avancées et pouvoirs, dans le futur, apporter davantage à nos adhérents.

"Il ne faut surtout pas s’imaginer qu'on va être absorbés"

TourMaG.com - Concrètement, cette coopérative est-elle formée par des actionnaires ?

A.M. :
Exactement. Chaque agence a acheté des actions CEDIV. Et qui n’ont rien à voir avec les actions Selectour, que ce soit très clair !

TourMaG.com - Ce qui ne change rien vis-à-vis de Selectour...

A.M. :
Non. Nous allons simplement changer le contrat qui avait été conclu avec l’Alliance « T » pour un contrat de coopération avec Selectour. C’est juste dans la forme que cela va changer, pas sur le fond.

Mais dans ce cas, et ce n’est pas un secret, Laurent Abitbol a bien l’intention de transformer Selectour en une sorte de société par actions…

Moi, je ne sais pas ce que veut faire Laurent Abitbol. Mais rien ne nous empêche de prendre des parts sociales dans cette société, toujours pour que nos adhérents bénéficient de nouveaux avantages.

Aujourd’hui, avec les administrateurs du CEDIV, et c’est un combat que nous avons toujours mené et qui ne changera pas, il s'agit d’apporter le maximum d’outils, de rétro-commissions et de revenus à nos agences ! Sans oublier les services.

Là-dessus, je pense que nous sommes en parfaite harmonie avec la pensée du président de Selectour. C’est quelque chose d’extraordinaire d’avoir Laurent Abitbol, administrateur du CEDIV, qui connaisse nos besoins et qui puisse faire passer des messages.

Maintenant, ce n’est pas parce que Laurent Abitbol est président de Selectour qu’il va devenir président du CEDIV ! Il ne faut surtout pas s’imaginer que le CEDIV va être absorbé par Selectour !

Le CEDIV restera le CEDIV. Même pour Selectour et Laurent Abitbol, il faut que cela reste ainsi. Il a, avec le CEDIV, des gens qui apportent des réflexions différentes.

Il faut qu’il reste avec cette harmonie qu’il a su créer, car chacun de nous apporte des choses différentes. Il faut que nous restions dans cet apport d’idées totalement différentes.

Laurent Abitbol a su apporter de la nouveauté chez Selectour. Nous aussi, au CEDIV, il y a ce grain de folie que tout le monde apprécie…

En fait, nous garderons toujours cet esprit d’indépendance. Mais nous avons aussi su chercher pour nos agences la meilleure performance. Et leur rapporter les meilleures sources de revenus… sans que ça leur coûte plus cher !

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