Le courtier Avico va lancer un réseau d'agences de voyages au Sénégal

Dans le monde assez bousculé des courtiers de l' aérien, Avico offre l'image même de la stabilité avec, bon an mal an, ses 65 millions d'euros de chiffre d'affaires et autour d'un demi-million de bénéfices.

Un ancrage d'autant plus solide que le duo Mourad Majoul et Gilles Gompertz gèrent également de multiples activités de services aux compagnies et aux aéroports, ce qui fait grimper les revenus au delà des 100 millions d'euros.

Or, comme le souligne Gilles Gompertz, cette solidité financière est d'autant plus importante en temps de crise pour décrocher les contrats d'affrètement aérien des opérations incentives.

Une situation de crise qui s'est singulièrement durcie avec l'arrivée des décrets d'application liés à la loi de financement de la sécurité sociale.

"Ces décrets sont passés presque inaperçus en décembre 2011 lorsqu'ils ont été adoptés mais les agences ont découvert petit à petit les conséquences que cela pouvait avoir sur les budgets alloués aux incentives par les entreprises.

Cela impacte particulièrement les entreprises qui veulent faire voyager leurs partenaires ou leur prescripteurs. Or, retrancher 30% sur le budget d'un incentive, c'est méchant !", explique Mourad Majoul.

Même si Avico impute directement à la nouvelle fiscalité l'annulation d'une seule opération incentive en 2012, le frein au tourisme d'affaires est "indéniable".

Le courtier constate dès à présent une baisse de l'activité des incentives sur la fin de l'année 2012 et un vrai creux s'est amorcé sur 2013.

Jamais à court d'idées, les courtiers vont donc compenser le manque à gagner avec la location temporaire d'avions pour le compte de compagnies françaises.

Corsair, XL Airways et Airlinair ont d'ores et déjà accepté l'idée de confier cette mission commerciale à Avico.

Avico entend également dynamiser les activités de l'antenne de Dakar avec une orientation vers la distribution de billets d'avion. "La région a besoin d'acteurs face à l'émergence des compagnies aériennes locales.

En créant un réseau d'agences de voyages au Sénégal, nous pouvons devenir le lien entre des acteurs qui ne penseraient pas forcément à travailler ensemble", estime Gilles Gompertz.

Et puis il y a cette activité négoce d'appareils.

Un marché porteur pour l'acquisition d'A 320 et leurs reventes accompagnées du montage financier adéquat.

Une source de revenus périphérique qui a tout de même apporté 5 millions d'euros dans l'escarcelle du groupe l'année dernière.