Mourad Majoul : "Les acteurs de l’aérien subissent de plein fouet cette crise, avec un niveau d’incertitude multiplié par l’imprévisibilité de sa durée" - Photo Avico
TourMaG.com - Quel est impact de cette crise sur l’activité d’Avico ?
Mourad Majoul : Presque tous les secteurs de notre activité classique se sont figés. Nos équipes essaient, avec les clients et les compagnies aériennes, de gérer au mieux les annulations et les reports de 100% de nos vols prévus sur le printemps.
Les dialogues sont difficiles, entre le manque de visibilité sur l’échéance de fin de crise, les clients qui hésitent entre report et annulation, les compagnies aériennes qui sont lourdement touchées par l’arrêt brutal de ces activités.
Pour les vols affrétés, le contexte n’est guère différent de celui de la billetterie sur les vols réguliers, mais l’application est différente, car il faut négocier au cas le cas avec chaque compagnie, sans avoir un cadre général défini par l’Etat puisque nous travaillons avec nombre de compagnies étrangères, et sans avoir un effet de « guichet unique » comme celui de IATA et du BSP.
Nous subissons également l’annulation de plusieurs contrats d’affrètement de compagnies aériennes (wet lease) que nous avions signés sur l’ensemble de la saison été, et attendons la décision des autorités saoudiennes sur le maintien ou non du pèlerinage du Hajj, sur lequel nous avons une dizaine d’avions gros porteurs sous contrat.
Mourad Majoul : Presque tous les secteurs de notre activité classique se sont figés. Nos équipes essaient, avec les clients et les compagnies aériennes, de gérer au mieux les annulations et les reports de 100% de nos vols prévus sur le printemps.
Les dialogues sont difficiles, entre le manque de visibilité sur l’échéance de fin de crise, les clients qui hésitent entre report et annulation, les compagnies aériennes qui sont lourdement touchées par l’arrêt brutal de ces activités.
Pour les vols affrétés, le contexte n’est guère différent de celui de la billetterie sur les vols réguliers, mais l’application est différente, car il faut négocier au cas le cas avec chaque compagnie, sans avoir un cadre général défini par l’Etat puisque nous travaillons avec nombre de compagnies étrangères, et sans avoir un effet de « guichet unique » comme celui de IATA et du BSP.
Nous subissons également l’annulation de plusieurs contrats d’affrètement de compagnies aériennes (wet lease) que nous avions signés sur l’ensemble de la saison été, et attendons la décision des autorités saoudiennes sur le maintien ou non du pèlerinage du Hajj, sur lequel nous avons une dizaine d’avions gros porteurs sous contrat.
"Pic d’activité sur les affrètements d’urgence"
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TourMaG.com - Vos équipes ont-elles fait face à des urgences ?
Mourad Majoul : Nos équipes n’ont pas eu le temps de voir leur moral baisser : nous connaissons depuis le début de cette crise un fort pic d’activité sur les affrètements d’urgence.
En effet, depuis longtemps, Avico est connu sur le marché pour son expertise sur les opérations de dernière minute, et ce type d’opérations, qui demande une très forte réactivité et une disponibilité 24h/24, représente habituellement 30% de notre chiffre d’affaires.
Depuis le début de cette crise sans précédent, les affrètements urgents représentent 100% de notre activité.
Le volume global de ces opérations de crise ne compensera pas les opérations annulées, mais nous tournons à plein régime depuis plusieurs semaines, tant pour le transport de passagers que pour l’acheminement de fret.
Au-delà des vols de rapatriement, nous avons en effet organisé des vols pour importer de Chine du matériel de protection sanitaire sur des avions cargo, mais également sur des avions passagers, car la flotte d’avions « pur cargo » est en surchauffe depuis que les compagnies aériennes ont suspendu leurs vols réguliers qui transportaient dans leurs soutes de nombreuses palettes de fret.
En effet, en temps normaux, c’est plus de 75% du fret aérien qui voyage sur des avions de transport passagers, et ces vols passagers ont aujourd’hui presque tous disparu.
Mourad Majoul : Nos équipes n’ont pas eu le temps de voir leur moral baisser : nous connaissons depuis le début de cette crise un fort pic d’activité sur les affrètements d’urgence.
En effet, depuis longtemps, Avico est connu sur le marché pour son expertise sur les opérations de dernière minute, et ce type d’opérations, qui demande une très forte réactivité et une disponibilité 24h/24, représente habituellement 30% de notre chiffre d’affaires.
Depuis le début de cette crise sans précédent, les affrètements urgents représentent 100% de notre activité.
Le volume global de ces opérations de crise ne compensera pas les opérations annulées, mais nous tournons à plein régime depuis plusieurs semaines, tant pour le transport de passagers que pour l’acheminement de fret.
Au-delà des vols de rapatriement, nous avons en effet organisé des vols pour importer de Chine du matériel de protection sanitaire sur des avions cargo, mais également sur des avions passagers, car la flotte d’avions « pur cargo » est en surchauffe depuis que les compagnies aériennes ont suspendu leurs vols réguliers qui transportaient dans leurs soutes de nombreuses palettes de fret.
En effet, en temps normaux, c’est plus de 75% du fret aérien qui voyage sur des avions de transport passagers, et ces vols passagers ont aujourd’hui presque tous disparu.
"Nous avons rapatrié environ 13 000 personnes en 4 semaines"
TourMaG.com - Avez-vous été sollicité sur la partie rapatriement des Français à l’étranger ?
Mourad Majoul : Nous avons commencé par gérer le retour de nos propres clients qui étaient à l’étranger et avons organisé des vols de rapatriement très vite, pour nos partenaires tour-opérateurs d’abord, puis pour les institutions françaises et européennes, pour de nombreux industriels et des particuliers quand les vols réguliers ont été massivement annulés, toutes destinations confondues.
Sur les 4 premières semaines de crise, nous avons rapatrié environ 13 000 personnes sur 45 vols depuis l’Afrique, l’Asie, les Amériques, en exploitant toute la palette du transport aérien, avec des appareils allant du Cessna Citation au Boeing 747, en passant par des avions régionaux comme l’Embraer 145, des moyens courriers Boeing 737 et Airbus A320, presque tous les longs-courriers de la gamme Airbus : A330, A340, A350…
Le défi qui se présentait à nous était d’adapter rapidement notre organisation, en profitant de l’expertise acquise en amont de cette crise sanitaire et les liens étroits que nous entretenons avec de nombreuses compagnies aériennes pour répondre en quelques heures aux demandes aussi atypiques qu’urgentes, dans un contexte dépourvu de toute normalité : mesures sanitaires variables d’un pays à l’autre et au jour le jour, fermeture d’aéroports ou services au sol dégradés sans préavis ou presque, transporteurs en suspension d’activité, reconfiguration expresse des process opérationnels des compagnies aériennes, activité partielle et télétravail chez beaucoup de nos partenaires.
Ce défi, nous avons pu le relever grâce à la motivation et l’implication de nos équipes, qui ont assuré un service 7j/7 et 24h/24 en roulement.
On peut même noter, si cela peut donner des idées, que ce travail en décalé facilite l’application des mesures de précaution et de distanciation sociale indispensables pour garantir la sécurité de tous…
Mourad Majoul : Nous avons commencé par gérer le retour de nos propres clients qui étaient à l’étranger et avons organisé des vols de rapatriement très vite, pour nos partenaires tour-opérateurs d’abord, puis pour les institutions françaises et européennes, pour de nombreux industriels et des particuliers quand les vols réguliers ont été massivement annulés, toutes destinations confondues.
Sur les 4 premières semaines de crise, nous avons rapatrié environ 13 000 personnes sur 45 vols depuis l’Afrique, l’Asie, les Amériques, en exploitant toute la palette du transport aérien, avec des appareils allant du Cessna Citation au Boeing 747, en passant par des avions régionaux comme l’Embraer 145, des moyens courriers Boeing 737 et Airbus A320, presque tous les longs-courriers de la gamme Airbus : A330, A340, A350…
Le défi qui se présentait à nous était d’adapter rapidement notre organisation, en profitant de l’expertise acquise en amont de cette crise sanitaire et les liens étroits que nous entretenons avec de nombreuses compagnies aériennes pour répondre en quelques heures aux demandes aussi atypiques qu’urgentes, dans un contexte dépourvu de toute normalité : mesures sanitaires variables d’un pays à l’autre et au jour le jour, fermeture d’aéroports ou services au sol dégradés sans préavis ou presque, transporteurs en suspension d’activité, reconfiguration expresse des process opérationnels des compagnies aériennes, activité partielle et télétravail chez beaucoup de nos partenaires.
Ce défi, nous avons pu le relever grâce à la motivation et l’implication de nos équipes, qui ont assuré un service 7j/7 et 24h/24 en roulement.
On peut même noter, si cela peut donner des idées, que ce travail en décalé facilite l’application des mesures de précaution et de distanciation sociale indispensables pour garantir la sécurité de tous…
"La crise impose une réduction quasi-totale de l’offre, sans visibilité dans le temps"
TourMaG.com - De nombreux appareils sont cloués au sol, à cela s’ajoute la crise des B737 MAX, quel est l'impact sur votre activité ?
Mourad Majoul : L’arrêt de vol brutal du 737 Max au printemps 2019 a créé de nombreuses perturbations l’été dernier, mais ce phénomène était intégré au « paysage aérien 2020 », car les différents acteurs s’étaient adaptés (allongement de la durée d’exploitation d’autres appareils, ajustement des programmes de vol, etc.) et il n’y avait presque plus d’impact direct pour notre activité depuis l’automne dernier.
Cette crise du 737 Max était très différente de l’actuelle, car la demande de transport était là, et seule la part des moyens de production manquante impactait l’offre. Dans un tel cas, les leviers se situent dans les mains des acteurs de l’aérien.
La crise actuelle, d’une toute autre dimension, impacte l’ensemble de la demande mondiale, sans pouvoir équilibrer les moyens de production d’une destination à l’autre, et impose une réduction quasi-totale de l’offre, sans visibilité dans le temps.
Les acteurs de l’aérien subissent de plein fouet cette crise, avec un niveau d’incertitude multiplié par l’imprévisibilité de sa durée.
Pour Avico, les réponses sont finalement très simples :
- Avant tout, répondre aux demandes suscitées par cette crise ;
- Trouver des solutions en phase avec cette situation nouvelle, en sortant des sentiers battus à chaque fois que cela est nécessaire ;
- Anticiper la phase suivante de la crise (activité amoindrie, mais nouvelles problématiques), et se projeter dans l’après-crise, pour rattraper le temps perdu.
Mourad Majoul : L’arrêt de vol brutal du 737 Max au printemps 2019 a créé de nombreuses perturbations l’été dernier, mais ce phénomène était intégré au « paysage aérien 2020 », car les différents acteurs s’étaient adaptés (allongement de la durée d’exploitation d’autres appareils, ajustement des programmes de vol, etc.) et il n’y avait presque plus d’impact direct pour notre activité depuis l’automne dernier.
Cette crise du 737 Max était très différente de l’actuelle, car la demande de transport était là, et seule la part des moyens de production manquante impactait l’offre. Dans un tel cas, les leviers se situent dans les mains des acteurs de l’aérien.
La crise actuelle, d’une toute autre dimension, impacte l’ensemble de la demande mondiale, sans pouvoir équilibrer les moyens de production d’une destination à l’autre, et impose une réduction quasi-totale de l’offre, sans visibilité dans le temps.
Les acteurs de l’aérien subissent de plein fouet cette crise, avec un niveau d’incertitude multiplié par l’imprévisibilité de sa durée.
Pour Avico, les réponses sont finalement très simples :
- Avant tout, répondre aux demandes suscitées par cette crise ;
- Trouver des solutions en phase avec cette situation nouvelle, en sortant des sentiers battus à chaque fois que cela est nécessaire ;
- Anticiper la phase suivante de la crise (activité amoindrie, mais nouvelles problématiques), et se projeter dans l’après-crise, pour rattraper le temps perdu.
"Nous avons pris l’engagement de préserver tous les emplois"
TourMaG.com - Le transport aérien traverse une crise sans précédent, quel regard portez-vous sur cette situation ?
Mourad Majoul : Le transport aérien est indispensable, l’activité reprendra. Mais il y a fort à craindre qu’il faille 2 à 3 ans pour que les volumes retrouvent leurs niveaux de 2019, car les nouvelles contraintes sanitaires impacteront notre manière de voyager, à l’image des attentats du 11 septembre qui ont radicalement changé les procédures de sûreté, et nous serons rentrés de plain-pied dans la crise.
Et malheureusement, de nombreux acteurs de notre écosystème auront certainement disparu dans cet intervalle.
TourMaG.com - Avez-vous pris des mesures pour adapter votre activité avec les mesures mises en place par le gouvernement : chômage partiel, report des charges, etc. ?
Mourad Majoul : Les demandes de vols de rapatriement sont en baisse, et cette activité va se tarir chez nous dans les jours à venir.
Nos équipes ont bien compris les enjeux de cette crise, la solidarité entre l’entreprise et ses collaborateurs jouera à plein. Nous avons pris l’engagement de préserver tous les emplois, et d’assurer un plein salaire à tous.
Nos collaborateurs jouent le jeu, eux aussi, et prendront une part importante de leurs congés annuels dans les jours qui viennent.
Nous envisageons par la suite un recours au chômage partiel sur la base d’un 50%, afin de soulager la trésorerie de l’entreprise, mais sans casser sa dynamique.
Nous essayons également de trouver des accords équilibrés avec nos clients et nos fournisseurs, en poussant au maximum vers des reports d’opérations sans frais, même si certaines des compagnies aériennes avec lesquelles nous travaillons ont encore beaucoup de mal à se faire à cette idée.
Mourad Majoul : Le transport aérien est indispensable, l’activité reprendra. Mais il y a fort à craindre qu’il faille 2 à 3 ans pour que les volumes retrouvent leurs niveaux de 2019, car les nouvelles contraintes sanitaires impacteront notre manière de voyager, à l’image des attentats du 11 septembre qui ont radicalement changé les procédures de sûreté, et nous serons rentrés de plain-pied dans la crise.
Et malheureusement, de nombreux acteurs de notre écosystème auront certainement disparu dans cet intervalle.
TourMaG.com - Avez-vous pris des mesures pour adapter votre activité avec les mesures mises en place par le gouvernement : chômage partiel, report des charges, etc. ?
Mourad Majoul : Les demandes de vols de rapatriement sont en baisse, et cette activité va se tarir chez nous dans les jours à venir.
Nos équipes ont bien compris les enjeux de cette crise, la solidarité entre l’entreprise et ses collaborateurs jouera à plein. Nous avons pris l’engagement de préserver tous les emplois, et d’assurer un plein salaire à tous.
Nos collaborateurs jouent le jeu, eux aussi, et prendront une part importante de leurs congés annuels dans les jours qui viennent.
Nous envisageons par la suite un recours au chômage partiel sur la base d’un 50%, afin de soulager la trésorerie de l’entreprise, mais sans casser sa dynamique.
Nous essayons également de trouver des accords équilibrés avec nos clients et nos fournisseurs, en poussant au maximum vers des reports d’opérations sans frais, même si certaines des compagnies aériennes avec lesquelles nous travaillons ont encore beaucoup de mal à se faire à cette idée.
"Notre groupe a aussi des réserves financières avec des fonds propres importants"
TourMaG.com - L'entreprise est-elle armée pour affronter cette crise ?
Mourad Majoul : Comme l’ensemble des acteurs de l’aérien et de la distribution, nous sommes impactés, et le serons plus encore à chaque semaine de confinement et de fermeture de frontières.
Mais nous avons construit patiemment Avico depuis 24 ans, avec un modèle de croissance raisonnée avec des structures humaines et financières saines, donc robustes.
Nous avons toujours privilégié des relations de partenariat équilibrées plutôt que des négociations client / fournisseur de court terme.
Nous avons rapidement pris les mesures nécessaires afin de faire face à l’urgence de la situation d’un point de vue opérationnel, et bénéficions d’un engagement sans faille de nos équipes, d’une solidarité de tous les instants.
Enfin, notre groupe a aussi des réserves financières avec des fonds propres importants, car ses actionnaires sont ses dirigeants, et que l’essentiel des dividendes accumulés reste à la disposition de l’entreprise.
Cela nous a permis de faire face, de résister aux différentes crises que notre secteur a connues et de nous adapter aux nouveaux enjeux qu’elles ont créés.
C’est pour toutes ces raisons que nous sommes confiants sur notre capacité à surmonter cette nouvelle crise, bien que son impact soit plus important encore que celles qui l’ont précédées.
Mourad Majoul : Comme l’ensemble des acteurs de l’aérien et de la distribution, nous sommes impactés, et le serons plus encore à chaque semaine de confinement et de fermeture de frontières.
Mais nous avons construit patiemment Avico depuis 24 ans, avec un modèle de croissance raisonnée avec des structures humaines et financières saines, donc robustes.
Nous avons toujours privilégié des relations de partenariat équilibrées plutôt que des négociations client / fournisseur de court terme.
Nous avons rapidement pris les mesures nécessaires afin de faire face à l’urgence de la situation d’un point de vue opérationnel, et bénéficions d’un engagement sans faille de nos équipes, d’une solidarité de tous les instants.
Enfin, notre groupe a aussi des réserves financières avec des fonds propres importants, car ses actionnaires sont ses dirigeants, et que l’essentiel des dividendes accumulés reste à la disposition de l’entreprise.
Cela nous a permis de faire face, de résister aux différentes crises que notre secteur a connues et de nous adapter aux nouveaux enjeux qu’elles ont créés.
C’est pour toutes ces raisons que nous sommes confiants sur notre capacité à surmonter cette nouvelle crise, bien que son impact soit plus important encore que celles qui l’ont précédées.
"Il est primordial que l’État soutienne Air France à 200%"
TourMaG.com - Comment voyez-vous évoluer le panorama du transport aérien, pensez-vous que les grands groupes vont exploser ?
Mourad Majoul : L’aérien a engagé un vaste mouvement de consolidation et la crise pourrait, comme c’est souvent le cas, accélérer ce phénomène.
Fait nouveau, de nombreux États ont pris la mesure de la gravité de la situation économique, et prennent des mesures d’une ampleur sans précédent pour soutenir les entreprises.
Les Etats d’Europe de l’Ouest ont promis de soutenir le transport aérien, mais c’est l’ensemble de notre écosystème qui dépend de ces aides.
Il ne faudra pas oublier que le tourisme, le voyage et leur commercialisation sont des paramètres importants de l’équation du transport aérien.
Mais quelles que soient les aides, les plus faibles sont à risque, et ne résisteront que les entreprises les plus solides, qu’elles soient petites ou grandes.
TourMaG.com - L’Etat n’a pas caché qu’il soutiendrait Air France si besoin, qu’en pensez-vous ?
Mourad Majoul : Nous n’avons pas le choix, il est primordial que l’État soutienne Air France à 200%.
Mais il ne faut pas oublier les autres pour autant, transporteurs français, sous-traitants, distributeurs, qui sont tout aussi indispensables à l’économie du voyage, qui feront tous partie des acteurs les plus impactés par cette crise.
Il sera également essentiel, pour sortir de cette crise, de s’adosser les uns aux autres, de s’aider mutuellement, et de partager les efforts, à la mesure de nos moyens.
J’espère sincèrement que tous les acteurs auront ce réalisme, et ne chercherons pas à tirer à eux les lambeaux de couverture que nous devons partager.
La position figée et intransigeante de IATA attise aujourd’hui les tensions. Il ne faut pas que de tels affrontements deviennent la règle, car l’affaiblissement d’un maillon de notre chaîne économique ne renforcera pas les autres, beaucoup s’en faut.
Mourad Majoul : L’aérien a engagé un vaste mouvement de consolidation et la crise pourrait, comme c’est souvent le cas, accélérer ce phénomène.
Fait nouveau, de nombreux États ont pris la mesure de la gravité de la situation économique, et prennent des mesures d’une ampleur sans précédent pour soutenir les entreprises.
Les Etats d’Europe de l’Ouest ont promis de soutenir le transport aérien, mais c’est l’ensemble de notre écosystème qui dépend de ces aides.
Il ne faudra pas oublier que le tourisme, le voyage et leur commercialisation sont des paramètres importants de l’équation du transport aérien.
Mais quelles que soient les aides, les plus faibles sont à risque, et ne résisteront que les entreprises les plus solides, qu’elles soient petites ou grandes.
TourMaG.com - L’Etat n’a pas caché qu’il soutiendrait Air France si besoin, qu’en pensez-vous ?
Mourad Majoul : Nous n’avons pas le choix, il est primordial que l’État soutienne Air France à 200%.
Mais il ne faut pas oublier les autres pour autant, transporteurs français, sous-traitants, distributeurs, qui sont tout aussi indispensables à l’économie du voyage, qui feront tous partie des acteurs les plus impactés par cette crise.
Il sera également essentiel, pour sortir de cette crise, de s’adosser les uns aux autres, de s’aider mutuellement, et de partager les efforts, à la mesure de nos moyens.
J’espère sincèrement que tous les acteurs auront ce réalisme, et ne chercherons pas à tirer à eux les lambeaux de couverture que nous devons partager.
La position figée et intransigeante de IATA attise aujourd’hui les tensions. Il ne faut pas que de tels affrontements deviennent la règle, car l’affaiblissement d’un maillon de notre chaîne économique ne renforcera pas les autres, beaucoup s’en faut.
TourMaG.com - Comment et quand envisagez-vous cette bien improbable sortie de crise ?
Mourad Majoul : Je n’ai pas de boule de cristal, et tous ceux qui ont fait des prévisions ces dernières semaines en ont fait d’autres quelques jours plus tard qui contredisaient les premières.
J’ose juste espérer qu’à la fin de cette crise sanitaire, l’envie de consommer et de voyager de nos compatriotes permettra d’avoir un rebond dans nos activités, et que les frontières de nos pays seront rouvertes presqu’aussi vite que les portes de nos maisons.
Qu’en sera-t-il du pouvoir d’achat de nos clients et des capacités économiques des acteurs de notre profession ? Ces points seront structurants sur la vitesse de sortie de crise.
Mourad Majoul : Je n’ai pas de boule de cristal, et tous ceux qui ont fait des prévisions ces dernières semaines en ont fait d’autres quelques jours plus tard qui contredisaient les premières.
J’ose juste espérer qu’à la fin de cette crise sanitaire, l’envie de consommer et de voyager de nos compatriotes permettra d’avoir un rebond dans nos activités, et que les frontières de nos pays seront rouvertes presqu’aussi vite que les portes de nos maisons.
Qu’en sera-t-il du pouvoir d’achat de nos clients et des capacités économiques des acteurs de notre profession ? Ces points seront structurants sur la vitesse de sortie de crise.